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Critères de non inclusion
Nous avons exclu de cette étude les patients traumatisés de l’abdomen non hospitalisés ou opérés dans d’autres centres. Les atientsp décédés en préhospitaliers et dont l’autopsie n’a révélé aucune lésion intra-abdominale étaient également exclus.
METHODE
Cadre de l’étude
Il s’agit d’une étude rétrospective et descriptive des contusions et plaies pénétrantes de l’abdomen observées au service des rgencesu du CHU/HUJRA sur une période de deux ans, allant du 01/01/ 2011 au 31/12/2012.
Paramètres étudiés
Les paramètres suivants étaient analysés : l’incidence, l’âge, le sexe, le temps écoulé dans la phase préhospitalière, l’étiopathogénie, le diagnostic, le traitement, la durée d’hospitalisation, l’évolution et le pronostic.
Recueil des données et analyse statistique
Les données ont été recueillies à partir des cahiers d’observation, des comptes rendus opératoires et des fiches d’anesthésie-réanimation. Les comptes rendus d’autopsie précisant les causes de décès ont été nsultésco dans un registre. Les informations recueillies ont été saisies dans une aseb de données sous forme de tableau Excel® .
RESULTATS
Epidémiologie
Incidence
Durant l’étude, nous avons recensé 175 cas de contusions et plaies pénétrantes de l’abdomen sur 72125 dossiers enregistrés. Il y avait donc 2,4 cas de traumatismes abdominaux pour 1000 patients.
En 2011 et 2012, il existait respectivement 84 et 91 patients traumatisés de l’abdomen. Ce qui donne une incidence de 2,4‰ habit ants.
Lors des consultations, nous avons reçu 122 patient s vivants (69,7%) et 53 cadavres (30,3%). Selon les circonstances des traumatismes, nous avons retrouvé 83 cas de traumatismes fermés (47,4%) et 92 cas de plaies pénétrantes (52,6%).
Age
Globalement, l’âge moyen des patients était de 30,4 ans (1-84 ans).
Pour les deux groupes de traumatisme, contusions et plaies pénétrantes, l’âge moyen était respectivement de 30,8 ans et 29,9 ans.
Chez les patients vivants au service d’accueil, l’â ge moyen était de 28,7 ans (1-69 ans).
Par ailleurs, l’âge moyen des patients décédés dansla phase préhospitalière était de 32,1 ans (3-84 ans).
Sexe
Dans cette étude, nous avons observé une prédominance masculine. Il s’agissait de 144 hommes (82,3%) et 31 femmes (17,7%) soit un sex-ratio de 4,6.
Les patients vivants étaient composés de 17 femmes(14%) et 105 hommes (86%), soit un sex-ratio de 6,1.
Parmi les décès préhospitaliers, nous avons constaté 39 hommes (73,6) et 14 femmes (26,4). Le sex-ratio était de 2,7.
Traumatismes fermés
Dans ce groupe de traumatisme, les blessés de sexe masculin étaient au nombre de 65, ils représentaient 78,3% de la population représentative et nous avons recruté 18 femmes (21,7%). Le sex-ratio était de 3,6.
Plaies pénétrantes
Dans le groupe des patients victimes de plaies pénétrantes, il existait 79 hommes (85,9%) et 13 femmes (14,1%) soit un sex-ratio égalà 6.
Etiopathogénie
Les patients étaient victimes d’ARC dans 90 cas (51,4%), de la voie publique dans 74 cas (42,3%), du travail dans 10 cas (5,7%) et accident domestique dans un cas (0,6%) (Figure 5).
Les plaies pénétrantes étaient retrouvées chez 92 atientsp (52,6%) et les contusions abdominales chez 83 patients (47,4%). Le traumatisme était isolé dans 77,1% (n=135) et entrait dans le contexte de polytraumatisme dans 22,9% (n=40).
Dans le Tableau I, nous rapportons les différentes étiologies des traumatismes abdominaux chez les cadavres. Il existait 39 cas de polytraumatisme (73,6%) et 14 cas de traumatisme abdominal isolé (26,4%).
Contusions abdominales
Dans 47,4% des cas (n=83) les patients étaient victimes de traumatismes fermés de l’abdomen. Il s’agissait dans 85,6% des cas un a ccident de voiture (n=71), dans 3,6% des cas une chute accidentelle (n=3), dans 2,4% des cas un accident de moto (n=2). Sept patients (8,4%) se sont déclarés victimes de coupset blessures (Figure 6).
Dans ce groupe de traumatisme, 40 patients (48,2%) étaient polytraumatisés par AVP. Chez 43 patients (51,8%), le traumatisme abdominal était isolé. Ces traumatismes entrainaient 32 cas de décès préhospitaliers (38,6%) dont 31 fois par accident de voiture et une fois par ARC. Il s’agissait des patients décédés dans le contexte de polytraumatisme.
Plaies pénétrantes de l’abdomen
Pour les 92 patients, la lésion était une plaie pararme blanche chez 61 patients (66,3%), par arme feu chez 22 patients (23,9%) et encornement de zébu chez 9 patients (9,8%). Dans ce groupe de traumatisme, nous avons observé 21 cas de décès préhospitaliers (22,8%) répartis de la façon suivante : 14 cas blessés par arme à feu et 7 cas par arme blanche.
Plaies par arme blanche et encornement de zébu
Parmi les 60 patients blessés par arme blanche et encornement de zébu, 46 se déclaraient victimes d’agression (68,7%), 9 ont eu un accident de travail (13,4%), 2 ont été blessés par autolyse (3%) et trois déclaraientdes circonstances accidentelles (4,5%) (Figure 7). Les 7 patients décédés en préhospitaliers (10,4%) étaient tous victimes d’ARC par arme blanche.
Plaies par arme à feu
Tous les blessés par arme à feu (n=25) étaient victimes d’ARC (Figure 7). Pour chaque patient, le mécanisme des lésions était uneplaie pénétrante. Au total, nous avons accueilli 14 cadavres.
Temps écoulé pendant la phase préhospitalière
Chez les blessés vivants, le temps écoulé dans lahasep préhospitalière ou délai de prise en charge était moins de 6h dans 83,6%, entre 6 et 24h dans 5,7% et plus de 24h dans 10,7%. En moyenne, ce délai était de 13h(1-168h).
Pour les décès préhospitaliers, le temps écoulé reentl’accident et le dépôt des cadavres était de 2,7h en moyenne (1-4h).
Diagnostic
Examens cliniques
A l’admission, 5 patients étaient en état de choc hémorragique et un en état de choc septique. Nous avons reçu 53 cadavres.
Contusions abdominales
L’examen clinique à l’admission retrouvait 51 patie nts vivants et 32 cadavres. Parmi les patients vivants, nous avons mis en évidence une instabilité hémodynamique avec irritation péritonéale dans 19 cas (37,3%), stabilité hémodynamique et irritation péritonéale dans 24 cas (47%) et stabilité hémodynamique sans signe clinique d’irritation péritonéale dans 8 cas (15,7%).
Dix patients présentaient des écorchures cutanéeshoracoabdominalest dont 6 fois du côté gauche et 4 fois du côté droit. Nous avons retenu 4 cas d’écorchures périombilicales.
Plaies pénétrantes de l’abdomen
Après plaies pénétrantes de l’abdomen, les patientsétaient hémodynamiquement instables dans 26,1% (n=24), stables dans 51,1% (n=47). La répartition des différents orifices d’entrée cutanés figure sur le Tableau II.Trois fois les orifices d’entrée étaient multiples. Un orifice cutané de sortie était présent chez six patients dont 4 par arme à feu et 2 par arme blanche. L’épiplocèle était retrouvée chez 12 patients (17%).
Plaies par arme blanche et encornement de zébu
A l’admission, l’état hémodynamique était stable chez 42 patients (62,7%), instable chez 18 patients (26,9%) et dans 7 cas (10,4%) les patients étaient décédés en préhospitaliers.
Dans ce groupe de traumatisme, incluant les patients vivants, nous avons objectivé des signes cliniques d’irritation péritonéale dans 24 cas (40%) et dans 36 cas (60%) il n’y avait pas de péritonite.
L’instabilité hémodynamique avec signes cliniques d’irritation péritonéale était présente chez 7 patients (11,7%), stabilité hémodynamique et irritation péritonéale chez 18 patients (30%), stabilité hémodynamique sans signe clinique d’irritation péritonéale (asymptomatique) chez 29 patients (48,3%) et instabilité hémodynamique sans péritonite chez 6 patients (10%).
La recherche des orifices cutanés d’entrée mettait en évidence des orifices multiples chez un patient et deux patients présentaient un orifice cutané de sortie.
Plaies par arme à feu
Parmi les 25 patients victimes de plaies pénétrantes, il y avait 5 cas (20%) de stabilité hémodynamique et dans 6 cas (24%) l’étathémodynamique était instable. Dans ce groupe de traumatisme, nous avons observé 14 casde décès préhospitaliers (56%).
Pour les patients vivants, il existait 8 cas de péritonite (72,7%) et 3 cas en absence de péritonite (27,3%). Dans 6 cas (54,5%), nous avons observé des signes cliniques de péritonite avec stabilité hémodynamique et dans 3 cas les patients étaient instables avec signes cliniques d’irritation péritonéale (27,3%). Les patients étaient asymptomatiques dans 18,2% des cas (n=2).
L’orifice d’entrée était unique pour 8 patients, double chez un patient, quadruple chez une patiente, et se présentait sous forme d’un criblage cutané chez un autre. Un orifice cutané de sortie était présent chez 4 patients.
Examens complémentaires
Traumatismes fermés de l’abdomen
La radiographie d’ASP était réalisée chez 5 patients (9,8%) avec image de pneumopéritoine dans 4 cas. Aucun examen tomodensitométrique n’était réalisé. Quinze patients (29,4%) ont bénéficié d’examens échographiques (Figure 8). Trente et un patient n’avait aucun examen paraclinique (60,8%).
Plaies pénétrantes de l’abdomen
Plaies par arme blanche et encornement de zébu
Le bilan radiologique comprenait 7 fois des examens conventionnels avec image de pneumopéritoine (11,7%). Cinquante-trois patients ne pouvaient pas bénéficier d’un examen radiologique standard (88,3%). Cinq patients (8,3%) avaient des examens échographiques abdominaux. Aucun patient n’a bénéfic é de TDM.
Plaies par arme à feu
Huit patients (72,7%) n’avaient aucun examen radiologique. Chez les autres patients (n=3), le bilan radiologique comprenait : une fois des examens radiologiques conventionnels et échographiques (9,1%), une fois un examen échographique seul (9,1%) et une fois une TDM injectée (9,1%).
Bilan lésionnel peropératoire
Toutes les interventions chirurgicales ont été menées par laparotomie médiane.
En moyenne, la durée opératoire était de 2 heuresextrêmes( : 1-5).
Contusions abdominales
L‘ensemble des lésions viscérales observées est détaillé dans la figure 9. Il y avait 32,5% de lésions spléniques et 17,5% de plaies hépatiques. Les lésions iléales et coliques représentaient respectivement 32,5% et 10% des cas. La laparotomie était blanche dans 15% des cas. Huit patients n’ont pas été opérés.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPEL
I. ANATOMIE DE L’ABDOMEN
I.1. Parois abdominales
I.2. Viscères intra-abdominaux
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE
I. PATIENTS ET METHODE
I.1. PATIENTS
I.1.1. Critères d’inclusion
I.1.2. Critères de non inclusion
I.2. METHODE
I.2.1. Cadre de l’étude
I.2.2. Paramètres étudiés
I.2.3. Recueil des données et analyse statistique
II. RESULTATS
II.1. Epidémiologie
II.1.1. Fréquence
II.1.2. Age
II.1.3. Sexe
II.2. Etiopathogénie
II.3. Temps écoulé pendant la phase préhospitalière
II.4. Diagnostic
II.4.1. Examens cliniques
II.4.2. Examens complémentaires
II.4.3. Bilan lésionnel peropératoire
II.5. Traitement
II.5.1. Réanimation
II.5.2. Traitement chirurgical
II.5.3. Traitement non opératoire
II.6. Durée d’hospitalisation
II.7. Evolution et pronostic
I. COMMENTAIRES, DISCUSSION ET SUGGESTIONS
I.1. Epidémiologie
I.1.1. Fréquence
I.1.2. Age
I.1.3. Sexe
I.2. Etiopathogénie
I.3. Temps écoulé pendant la phase préhospitalière
I.4. Diagnostic
I.4.1. Examens cliniques
I.4.2. Examens complémentaires
I.4.3. Bilan lésionnel peropératoire
I.5. Traitement
I.5.1. Réanimation
I.5.2. Traitement chirurgical conventionnel
I.5.3. Traitement non opératoire
I.5.4. Prise en charge actuelle des traumatismes fermés de l’abdomen
I.5.5. Dogme de la laparotomie systématique dans les plaies abdominales
I.5.6. Laparotomie écourtée ou damage control
I.5.7. Traitement non opératoire dans les plaies abdominales
I.5.8. Traitement chirurgical par voie laparoscopique
I.6. Durée d’hospitalisation
I.7. Evolution et pronostic
I.7.1. Suites opératoires simples
I.7.2. Morbidité postopératoire
I.7.3. Mortalité hospitalière
I.7.4. Mortalité préhospitalière
II. SUGGESTIONS
CONCLUSION
REFERENCES
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