ANATOMIE DE LA PAROI ABDOMINALE ANTEROLATERALE

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Historique des cures dโ€™รฉventration de la paroi abdominale

Lโ€™histoire naturelle de la chirurgie des รฉventrations remonte ร  la 2รจme moitiรฉ du XIX siรจcle grรขce aux travaux dโ€™Ambroise Parรฉ. Cโ€™est en fait, entre 1880 et 1900 quโ€™ont รฉtรฉ dรฉcrites toutes les techniques de sutures aponรฉvrotiques rรฉalisรฉes en un ou plusieurs plans avec ou sans ouverture du pรฉritoine, utilisรฉes depuis prรฉs dโ€™un siรจcle [18, 30]. La suture simple fut le 1er recours. Parce quโ€™elle entrainait un nombre important de rรฉcidives (31% ร  51%), elle fera place aux sutures en 2 plans dรฉcrites par Maydl, Gouilloud (1892) et Quenu (1896), initialement destinรฉes au traitement du diastasis des muscles droits. Afin de tenir compte de la disparition de la relaxation musculaire artificielle aprรจs le rรฉveil anesthรฉsique, les sutures avec contre-incision de dรฉcharge ou de relaxation ont vu le jour. Le 1er procรฉdรฉ dรฉcrit fut celui de Gibson en 1920, ultรฉrieurement suivi par celui de Clotteau-Premont en 1972 [18, 30].
Lโ€™utilisation des procรฉdรฉs plastiques a permis lโ€™amรฉlioration des rรฉsultats des cures chirurgicales des รฉventrations. Ces procรฉdรฉs sont illustrรฉs par lโ€™opรฉration de Welti-Eudel en 1941, basรฉe sur les techniques de Gouilloud, et de Quenu. Leur principal inconvรฉnient รฉtait la fragilisation de la paroi par lโ€™autoplastie, dโ€™oรน les multiples variantes qui leur sont dรฉcrites notamment la suture en deux plans (Hureau, Vayre et Muller, 1975) et la suture en paletot (Chevrel, 1979). Citons aussi, plus tard, le procรฉdรฉ dโ€™Abrahamson (1988), dit technique ยซen lacet de chaussureยป, qui constitue un compromis entre lโ€™opรฉration de Quenu et lโ€™opรฉration de Welti-Eudel [18, 30].
Face aux รฉchecs de ces procรฉdรฉs, liรฉs ร  des taux non nรฉgligeables de rรฉcidives variant entre 7 ร  24%, les chirurgiens ont tentรฉ de renforcer la paroi abdominale par des prothรจses mรฉtalliques [18]. Malheureusement ces prothรจses รฉtaient trop rigides, durcissaient avec le temps, et devenaient friables avec fragmentation de leurs composants. Elles รฉtaient trop inertes biologiquement, ne provoquant aucune rรฉaction permettant leur incorporation tissulaire et furent rapidement abandonnรฉes [11, 66].
Cโ€™est essentiellement lโ€™utilisation des prothรจses synthรฉtiques apparues aprรจs la 2รจme Guerre Mondiale, grรขce ร  l’essor de l’industrie chimique, qui permet de nos jours dโ€™obtenir la guรฉrison de toutes les รฉventrations. Depuis ce temps, le matรฉriel prothรฉtique, rรฉsorbable ou non rรฉsorbable, nโ€™a pas cessรฉ de se rรฉvolutionner, devenant de mieux en mieux tolรฉrรฉ par le corps humain aussi bien sur le plan biologique quโ€™anatomique [18, 54, 55, 66].

Historique des prothรจses

La nรฉcessitรฉ de renforcer une paroi dรฉfaillante par du matรฉriel allogรฉnique semble รชtre connue depuis longtemps puisque les Egyptiens de l’antiquitรฉ utilisaient des feuilles de papyrus au niveau de lโ€™orifice herniaire. Depuis lors, plusieurs matรฉriaux ont รฉtรฉ utilisรฉs [66].

Prothรจses mรฉtalliques

Vers la fin du XIXe siรจcle. Face aux รฉchecs de la cure herniaire par fermeture simple, des chirurgiens ont tentรฉ d’utiliser des treillis mรฉtalliques cherchant ร  renforcer la paroi avec une matiรจre capable de rรฉsister aux contraintes mรฉcaniques [11, 18, 45, 54, 55, 66]. Un treillis en argent est utilisรฉ par lโ€™allemand Witzel en 1889, et Goebel en 1900 dont le principal inconvรฉnient รฉtait la survenue d’une corrosion importante par les fluides biologiques [11, 18]. L’argent fut donc abandonnรฉ au profit des mรฉtaux inoxydables notamment lโ€™or par Busse en 1901, lโ€™aluminium, et le cuivre. Tous ces essais se sont soldรฉs par des รฉchecs, ce qui a conduit ร  leur abandon pour quelques annรฉes [18]. Nous remontons alors jusquโ€™en 1940, avec lโ€™arrivรฉe du tantalum ou plaque de tantale et de lโ€™acier inoxydable (Toilinoxยฎ) par Babcock aux Etats-Unis, et utilisรฉ jusque dans les annรฉes 1980 [11,18].

Prothรจses synthรฉtiques

Il faut attendre les annรฉes 50 et les progrรจs de l’industrie des plastiques pour voir apparaรฎtre les prothรจses synthรฉtiques. Elles vont peu ร  peu s’imposer jusqu’ร  connaรฎtre l’essor actuel du fait de leurs caractรฉristiques physiques tout ร  fait adaptรฉes en chirurgie pariรฉtale. Elles sont rรฉsorbables et non rรฉsorbables.

Prothรจses synthรฉtiques non rรฉsorbables

Divers matรฉriaux vont apparaรฎtre, se succรฉder, et รชtre abandonnรฉs parfois.
Ces prothรจses se prรฉsentent sous 2 formes : les treillis et les plaques.
– Les treillis ont รฉtรฉ tout dโ€™abord :
โ€ข des polyamides (Nylonยฎ, Crinoplaqueยฎ), puis des polymรจres de fluor (polytรฉtrafluoroรฉthylรจne (PTFE, Tรฉflonยฎ), succรฉdรฉs par les alcools de polyvinyle (Ivalonยฎ, Spongeยฎ) ;
โ€ข et actuellement les treillis commercialisรฉs sont des polyesters saturรฉs (Mersilรจneยฎ, Dacronยฎ, Mersuture ยฎ) ;
โ€ข ou en polypropylรจne (Prolรจneยฎ, Marlexยฎ, Surgiproยฎ) ;
โ€ข ou de polytรฉtrafluoroรฉthylรจne expansรฉ (Gore-tex ยฎ) ;
โ€ข le polytรฉrostalate dโ€™รฉthylรจne est un feutre synthรฉtique permรฉable qui a remplacรฉ le Rhodergonยฎ.
– Les plaques sont reprรฉsentรฉes essentiellement par :
โ€ข des prothรจses de silicone (Silasticยฎ) ;
โ€ข une prothรจse de silicone renforcรฉe de dacron (Silastic-Dacron) ;
โ€ข une prothรจse en velours siliconรฉ (Rhodergonยฎ).

Prothรจse synthรฉtiques rรฉsorbables

Ces derniรจres annรฉes, des prothรจses rรฉsorbables sont apparues en 1979, ร  base d’acide glycolique notamment le polyglactine 910 (Vicrylยฎ) qui se rรฉsorbe en 1 ร  2 mois et lโ€™acide polyglycolique (Dexonยฎ) de rรฉsorption 3 fois plus lente [54]. Leur rรฉsorption a suscitรฉ l’espoir de pouvoir disposer d’un produit de renforcement temporaire sans les risques des prothรจses ร  demeure. Malheureusement, la rรฉsistance mรฉcanique de la fibrose induite par de telles prothรจses reste mรฉdiocre, et leurs indications restent donc limitรฉes aux contre-indications des prothรจses dรฉfinitives, le plus souvent en rapport avec un risque infectieux [54].

Prothรจses composites

Plus rรฉcemment, des treillis dits ยซ composites ยป associant du matรฉriel rรฉsorbable et non rรฉsorbable, ont รฉtรฉ proposรฉs, mais ils restent ร  รชtre รฉvaluรฉs [54, 66].

Histoire naturelle

Le comportement du matรฉriel รฉtranger au contact de tissu vivant a รฉtรฉ bien รฉtudiรฉ par plusieurs auteurs dont Arnaud dรฉjร  ร  la fin des annรฉes 70 [66]. Lโ€™insertion dโ€™une prothรจse dans lโ€™organisme entraine une rรฉaction ร  corps รฉtranger. La rรฉponse immรฉdiate est de type inflammatoire
Vers le 3รจme jour postopรฉratoire, on assiste tout d’abord ร  une rรฉaction inflammatoire aiguรซ, exsudative puis cellulaire. Il s’agit d’une rรฉaction ร  corps รฉtranger avec apparition de polymorphonuclรฉaires et macrophages [66].
Dรจs le 10รจme jour postopรฉratoire, ces cellules sont progressivement remplacรฉes par des fibroblastes dont l’activitรฉ va s’intensifier avec la production de collagรจne jusqu’ร  la colonisation totale de la prothรจse et incorporation au maximum dรจs la fin de la 6 รจme semaine postopรฉratoire [66].
Il existe donc une pรฉriode critique entre le 7 รจme et le 15 รจme jour avant que la rรฉaction fibroblastique ne soit intense. C’est surtout pendant cette pรฉriode que la stabilitรฉ de la prothรจse doit รชtre assurรฉe par des points de fixation [66].
La faiblesse de la rรฉaction inflammatoire est le reflet de la tolรฉrance biologique alors que l’intensitรฉ de l’activitรฉ fibroblastique est le tรฉmoin d’une bonne rรฉsistance par la crรฉation d’un tissu cicatriciel de bonne qualitรฉ. La prothรจse idรฉale serait celle qui provoquerait une faible rรฉaction inflammatoire et une intense activitรฉ fibroblastique. Cette rรฉaction dรฉpend non seulement du matรฉriau utilisรฉ mais aussi de sa texture ou porositรฉ [66].

Caractรฉristiques des diffรฉrentes prothรจses synthรฉtiques non rรฉsorbables

Souplesse et soliditรฉ

Les caractรฉristiques mรฉcaniques des prothรจses se jugent comme pour tout textile par leur tolรฉrance ร  lโ€™รฉcartement ou ร  lโ€™รฉtirement ; ceci en fonction de la pression et ou de la distension abdominale. Toutes les prothรจses ont une capacitรฉ de dรฉformation et dโ€™รฉlasticitรฉ supรฉrieure ร  celle de la paroi abdominale normale dโ€™un individu [11]. Dans la littรฉrature, nous avons retrouvรฉ 2 cas de rupture de prothรจse rapportรฉs. Le 1 er cas concerne le Marlexยฎ que les auteurs rattachent au manque de souplesse du matรฉriel utilisรฉ [11]. Le 2 รจme cas est celui du Dacronยฎ tricotรฉ oรน les auteurs incriminent plutรดt une surface dโ€™apposition insuffisante entre la prothรจse et la paroi [28]. En effet les zones de faiblesse sont celles qui bordent lโ€™รฉventration, celles sur lesquelles les points de suture se dรฉchirent dans une cure traditionnelle [28].

Porositรฉ

Porositรฉ, rรฉponse inflammatoire et colonisation de tissu conjonctif

Les prothรจses avec larges pores autorisent leur colonisation par les cellules de lโ€™organisme. Ce qui explique leur intรฉgration et leur bonne tolรฉrance ร  long terme. En effet, la taille des pores permet la pรฉnรฉtration des fibroblastes, des nรฉo-vaisseaux et des fibres collagรจnes au sein mรชme de la structure prothรฉtique. Celle-ci devient un vรฉritable tissu organique, la structure en maille servant de trame aux rรฉseaux collagรจnes [11]. A lโ€™inverse les prothรจses microporeuses ou impermรฉables ne laissent passer que peu ou pas de fibroblastes et la prothรจse nโ€™est jamais vraiment intรฉgrรฉe, elles sโ€™entourent plutรดt dโ€™une coque fibreuse. Cette structure microscopique explique en outre la formation frรฉquente de sรฉromes postopรฉratoires [11].

Porositรฉ et rรฉsistance ร  lโ€™infection

Un matรฉriau contenant des espaces plus petits que 75ฮผm augmente thรฉoriquement les risques dโ€™infection. Les bactรฉries, mesurant en gรฉnรฉral 1ฮผm, se nichent dans les petits pores et peuvent prolifรฉrer librement car elles sont protรฉgรฉes des polymorphonuclรฉaires neutrophiles qui ont une taille comprise entre 100 et 150 ฮผm, sans oublier que les leucocytes perdent de leur pouvoir bactรฉricide au contact de la prothรจse. En rรฉalitรฉ aucune prothรจse ne rรฉsiste ร  une infection active, elles ne peuvent donc รชtre utilisรฉes en milieu septique. Dans tous les cas, la survenue d’une infection se fait prรฉcocement, car un filet colonisรฉ par du tissu cicatriciel n’est plus accessible aux bactรฉries [11, 66].

ร‰paisseur

On peut retenir lโ€™รฉpaisseur de 1 ร  2 mm qui est variable selon les diffรฉrents produits ; une prothรจse trop รฉpaisse ou une quantitรฉ de matรฉriel trop importante peuvent รชtre responsable dโ€™une sensation de gรชne [11].

2.3.4. Principales prothรจses non rรฉsorbables

2.3.4.1. Polyester

Le Mersilรจneยฎ et le Dacronยฎ en sont les deux formes les plus connues. Le Mersilรจneยฎ a รฉtรฉ dรฉcouvert en 1954 et se compose de plusieurs filaments tressรฉs constituant un brin qui lui-mรชme sera tricotรฉ, alors que le Dacronยฎ est un monofilament tressรฉ puis tricotรฉ (Mersutureยฎ) popularisรฉ en France par les travaux de Rives et de Stoppa. Il s’agit d’un filet trรจs fin (0,2 mm dโ€™รฉpaisseur), souple, lรฉger (40g/m2) et permรฉable. Le Mersutureยฎ diffรจre des autres treillis non rรฉsorbables par sa composition en plusieurs filaments tressรฉs avec des mailles de 120 x 85 ฮผm. Il existe entre les filaments des micropores de diffรฉrentes grandeurs, de moins de 50 ฮผm. Ainsi, ce polyfilament รฉvite lโ€™apparition de collections pรฉri-prothรฉtiques et peut exclure les macrophages, mais pas les bactรฉries, aboutissant ร  l’infection [66].

Polypropylรจne

Le polypropylรจne, sous forme de Marlexยฎ est apparu en 1959. On en connaรฎt surtout 3 formes : le Marlexยฎ, le Prolรจneยฎ et le Surgiproยฎ. Il s’agit d’un filet macroporeux, plus rigide que le polyester. Le Marlexยฎ est un monofilament tissรฉ alors que le Prolรจneยฎ est tissรฉ ร  partir de deux brins et le Surgiproยฎ ร  partir de trois. Plus les brins sont nombreux, plus le filet est souple et flexible [66].

Polytรฉtrafluoroรฉthylรจne (PTFE)

Tout d’abord utilisรฉ comme treillis en multifilaments (Teflonยฎ), il a รฉtรฉ rapidement abandonnรฉ ร  cause de ses multiples complications. Il est rรฉapparu sous une forme modifiรฉe, ยซexpansรฉeยป dans les annรฉes 70 (Gore-texยฎ). Il est trรจs utilisรฉ en chirurgie vasculaire. Le filet est trรจs souple et tellement microporeux qu’on l’assimile plus ร  un patch qu’ร  un filet [66].

Classification des biomatรฉriaux

A lโ€™รฉchelle microscopique, les textiles prothรฉtiques sont caractรฉrisรฉs par la taille des pores quโ€™ils prรฉsentent. Amid les a classรฉs en 4 groupes :
โ€ข le type I : prothรจses macroporeuses : elles contiennent des pores plus larges que 75 microns autorisant ainsi le passage des macrophages, des fibroblastes, des nรฉovaisseaux et des fibres collagรจnes. Dans ce groupe se trouvent les diffรฉrentes prothรจses monofilamentaires ร  base de polypropylรจne (Marlexยฎ, Prolรจneยฎ, Surgiproยฎ, Biomeshยฎ) ;
โ€ข le type II : prothรจses microporeuses avec des pores < 10 micron. Ces prothรจses sont essentiellement fabriquรฉs ร  base de ePTFE (Gore-texยฎ) ;
โ€ข le type III : prothรจses macroporeuses faites de multifilaments, type Mersilรจneยฎ ;
โ€ข le type IV : prothรจses impermรฉables faites de silastique ou autre.

Complications de la chirurgie

Rรฉtraction

Les prothรจses insรฉrรฉes dans lโ€™organisme ont tendance ร  se rรฉtracter en quelques semaines [11, 66]. Amid fait รฉtat dโ€™une rรฉtraction dโ€™environ 20 % de la taille des prothรจses aprรจs leur implantation. Cela a รฉtait confirmรฉ dans lโ€™รฉtude expรฉrimentale rรฉalisรฉe par Kling et al [11]. Chez le chien, la taille dโ€™une prothรจse de Prolรจneยฎ diminue de 25% en 4 semaines, sa surface de 46% et la taille des pores passe de 2,5 mm ร  1,8 mm. Ce phรฉnomรจne de rรฉtraction doit รชtre pris en compte lors dโ€™une insertion dโ€™une prothรจse qui doit donc toujours dรฉpasser largement la taille du dรฉfect pariรฉtal [11].

Infection

Lโ€™infection est le risque majeur redoutรฉ lors de lโ€™insertion dโ€™une prothรจse. Ce risque est variable selon les sรฉries, le site dโ€™implantation, et le type de prothรจse mis en place. Elle rรฉsulte habituellement dโ€™une contamination per-opรฉratoire. Les prothรจses de type I et III ont une bonne rรฉsistance ร  lโ€™infection. Ainsi, mรชme contaminรฉe, une prothรจse macroporeuse pourra รชtre laissรฉe en place aprรจs dรฉbridement, irrigation, lavage et antibiothรฉrapie, alors quโ€™une prothรจse microporeuse doit รชtre impรฉrativement retirรฉe [11].

Les adhรฉrences et leurs complications

La rรฉaction inflammatoire s’accompagne de la formation d’adhรฉrences avec les tissus avoisinants qui pourraient รชtre ร  l’origine de futures fistules intestinales [49]. Ce pouvoir est variable selon le type du matรฉriau utilisรฉ, mais il est surtout l’apanage des treillis de type I au contact direct de l’intestin [58]. Il est vraisemblable que les migrations et fistules digestives observรฉes soient liรฉes ร  ce pouvoir adhรฉsiogรจne. La frรฉquence de ces fistules est estimรฉe de 0 ร  3,5 % dans les sรฉries de la littรฉrature [11]. Elles se voient principalement aprรจs mise en place de prothรจse intra-pรฉritonรฉale [11, 38].

Douleurs postopรฉratoires

Une partie de ces douleurs postopรฉratoires est en rapport avec un matรฉriel trop rigide ou trop tendu faisant perdre ร  la paroi une partie de sa souplesse. Lโ€™autre partie est liรฉe au mode de fixation de la prothรจse, notamment en cas dโ€™agrafage [11].

Formation de sรฉromes

La formation de sรฉromes est aussi une complication frรฉquente des prothรจses, surtout microporeuses. On sait actuellement quโ€™un drainage sous aspiration dans le plan oรน est posรฉe la prothรจse, permet de les rรฉduire [18].

La prothรจse idรฉale

Elle doit obรฉir aux critรจres รฉtablis par Cumberland et Scales ร  savoir :
โ€ข avoir une rรฉsistance mรฉcanique suffisante ;
โ€ข รชtre chimiquement inerte, non toxique, non allergisant ;
โ€ข ne pas รชtre altรฉrรฉ par les fluides biologiques ;
โ€ข ne pas รชtre carcinogรจne ;
โ€ข ne pas induire de rรฉaction inflammatoire de rejet ร  ยซ corps รฉtranger ยป ;
โ€ข pouvoir รชtre formatรฉ aux dimensions requises et stรฉrilisรฉ.

ANATOMIE DE LA PAROI ABDOMINALE ANTEROLATERALE

Le plan cutanรฉ et cellulaire sous-cutanรฉ

Ce plan est reprรฉsentรฉ par la peau et le tissu cellulaire sous-cutanรฉ oรน cheminent des vaisseaux et des nerfs superficiels (figure 1). Le tissu sous-cutanรฉ ou fascia superficialis est un feuillet de tissu conjonctif graisseux dont la fonction majeure est la traction รฉlastique rรฉalisant des lignes de traction qui traversent lโ€™aire abdominale antรฉrolatรฉrale en dรฉterminant des plis transversaux. Les plus importants sont le pli transversal sous-pubien, et le pli transversal sous ombilical. Les cicatrices cutanรฉes perpendiculaires ร  ces lignes de traction ont tendance ร  sโ€™รฉcarter.

Muscles obliques et transverse

Muscle oblique externe

Lโ€™insertion du corps charnu se fait en haut ร  la face exothoracique des 7 ou 8 derniรจres cรดtes, par une sรฉrie de digitations imbriquรฉes avec celle du muscle dentelรฉ antรฉrieur et avec celle du muscle grand dorsal sur les 3 ou 4 derniรจres cรดtes. La partie latรฉrale du muscle, presque verticale vient sโ€™insรฉrer sur lโ€™extrรฉmitรฉ antรฉrieure de la crรชte iliaque au niveau de sa lรจvre latรฉrale et sur lโ€™รฉpine iliaque antรฉro-supรฉrieure. Partout ailleurs, le corps charnu est relayรฉ par une vaste nappe aponรฉvrotique qui sโ€™รฉtale du processus xiphoรฏde ร  la symphyse pubienne, passant en avant du muscle grand droit, entrecroisant ses fibres avec celles du cotรฉ opposรฉ sur toute la hauteur de la ligne blanche (Figure 4).
Le bord infรฉrieur de cette aponรฉvrose, tendu de lโ€™รฉpine iliaque antรฉro-supรฉrieure au tubercule pubien, lรฉgรจrement recourbรฉ en arriรจre ร  la faรงon dโ€™une gouttiรจre, forme le ligament inguinal [16].

Muscle oblique interne

Le corps musculaire forme un รฉventail charnu, sโ€™รฉtalant en haut, en dedans et en avant. Les faisceaux dorsaux, charnus de bout en bout, se fixent sur les cartilages des 3 derniรจres cรดtes. Les faisceaux ventraux sont relayรฉs par une aponรฉvrose qui sโ€™รฉtend jusquโ€™ร  la ligne blanche mรฉdiane (figure 5).
En bas, il se fixe sur les 2/3 antรฉrieurs de la crรชte iliaque, sur sa ligne intermรฉdiaire. Dans sa partie dorsale, il sโ€™attache sur le fascia thoraco-lombaire qui enveloppe les muscles รฉrecteurs du rachis. En avant, les faisceaux sโ€™attachent ร  la face profonde du ligament inguinal recourbรฉ en gouttiรจre, sur son tiers latรฉral [16].

Muscle transverse de lโ€™abdomen

Les insertions crรขniales, chondro-costales, se font ร  la face profonde des 6 derniรจres cรดtes, ร  la jonction avec leurs cartilages. Les insertions dorsales sont costo-lombo-transversaires.
Les insertions caudales, ilio-inguinales, se font sur la moitiรฉ antรฉrieure de la lรจvre mรฉdiale de la crรชte iliaque, sur lโ€™รฉpine iliaque antรฉro-supรฉrieure et, ร  lโ€™instar du muscle oblique interne, sur le 1/3 latรฉral du ligament inguinal.
Les faisceaux charnus sont prolongรฉs dans le sens ventro-mรฉdial par lโ€™aponรฉvrose antรฉrieure du muscle transverse qui passe derriรจre le muscle droit de lโ€™abdomen pour se fusionner aux autres aponรฉvroses au niveau de la ligne blanche mรฉdiane (Figure 6). Cette disposition concerne les 2/3 crรขniaux du muscle droit ; au 1/3 caudal, lโ€™aponรฉvrose se reporte en avant du muscle droit. La partie infรฉrieure du muscle transverse se fusionne avec celle du muscle oblique interne pour former ensemble le tendon conjoint qui se termine sur la crรชte pectinรฉale.

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Table des matiรจres

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
1.DEFINITION
2. PROTHESES
2.1. Historique
2.1.1. Historique des cures dโ€™รฉventration de la paroi abdominale
2.1.2. Historique des prothรจses
2.1.2.1. Prothรจses mรฉtalliques
2.1.2.2. Prothรจses synthรฉtiques
2.1.2.2.1. Prothรจses synthรฉtiques non rรฉsorbables ..
2.1.2.2.2. Prothรจses synthรฉtiques rรฉsorbables
2.1.2.2.3. Prothรจses composites
2.2. Histoire naturelle
2.3. Caractรฉristiques des diffรฉrentes prothรจses non rรฉsorbables
2.3.1. Souplesse et soliditรฉ
2.3.2. Porositรฉ
2.3.2.1. Porositรฉ, rรฉponse inflammatoire et colonisation de tissu conjonctif
2.3.2.2. Porositรฉ et rรฉsistance ร  lโ€™infection
2.3.3. ร‰paisseur
2.3.4. Principales prothรจses non rรฉsorbables
2.3.4.1. Polyester
2.3.4.2. Polypropylรจne
2.3.4.3. Polytรฉtrafluoroรฉthylรจne (PTFE)
2.5. Complications de la chirurgie
2.5.1. Rรฉtraction
2.5.2. Infection
2.5.3. Adhรฉrences et leurs complications
2.5.4. Douleurs postopรฉratoires
2.5.5. Formation de sรฉromes
2.6. La prothรจse idรฉale
3. ANATOMIE DE LA PAROI ABDOMINALE ANTEROLATERALE
3.1. Le plan cutanรฉ et cellulaire sous-cutanรฉ
3.2. La vascularisation des plans cutanรฉs
3.2.1. Vascularisation artรฉrielle
3.2.2. Vascularisation veineuse
3.2.3. Drainage lymphatique
3.3. Le plan musculo-fascial
3.3.1. Muscle grand droit
3.3.2. Muscle obliques et transverse
3.3.2.1. Muscle oblique externe
3.3.2.2. Muscle oblique interne
3.3.2.3. Muscle transverse de lโ€™abdomen
3.3.3. La gaine du muscle droit de lโ€™abdomen
3.3.4. La ligne blanche
3.3.5. La ligne semi-lunaire
3.4. La vascularisation des plans musculaires
3.4.1. Vascularisation artรฉrielle
3.4.1.1. Le systรจme vertical antรฉrieur
3.4.1.3. Le systรจme artรฉriel transversal
3.4.2. Vascularisation veineuse
3.4.3. Drainage lymphatique
3.5. Innervation de la paroi antรฉrolatรฉrale de lโ€™abdomen
3.5.1. Innervation des plans superficiels
3.5.2. Innervation des plans profonds
4. PHYSIOLOGIE DE LA PAROI ABDOMINALE ANTEROLATERALE
4.1. Anatomie fonctionnelle de la paroi abdominale normale
4.2. La cicatrisation
5. PHYSIOPATHOLOGIE DES EVENTRATIONS
5.1. Anatomie fonctionnelle de la paroi รฉventrรฉe
5.2. Physiopathologie de lโ€™รฉventration post-opรฉratoire
5.2.1. Les troubles musculaires
5.2.2. Les troubles viscรฉraux .
5.2.3. Les troubles respiratoires
5.2.4. Lโ€™altรฉration des tรฉguments
5.2.5. Les troubles vasculaires
6. ANATOMIE PATHOLOGIQUE
7. CLASSIFICATION
7.1. Classification selon le diamรจtre de lโ€™orifice de lโ€™รฉventration
7.2. Classification morphologique
8. FACTEURS ETIOLOGIQUES
8.1. Facteurs gรฉnรฉraux
8.2. Facteurs techniques
8.3. Facteurs histologiques
10. TRAITEMENT
10.1. Principes gรฉnรฉraux
10.2. Prรฉparation et anesthรฉsie
10.2.1. La prรฉparation
10.2.1.1. La prรฉparation locale
10.2.1.2. La prรฉparation gรฉnรฉrale
10.2.2. Lโ€™anesthรฉsie
10.3. Chirurgie ร  ciel ouvert
10.3.1. Buts
10.3.2. Moyens
10.3.2.1. Les diffรฉrents sites de mise en place des prothรจses
10.3.2.2. Les diffรฉrentes รฉtapes de cure des รฉventrations par prothรจses
a) Temps opรฉratoires communs ร  toutes les cures dโ€™รฉventration
b) Techniques de mise en place des prothรจses
c) Comparaison entre les sites prรฉ- et rรฉtro-musculaires
10.3.3. Indications
10.3.3.1. Selon la topographie
a) Eventrations mรฉdianes
b) Eventrations latรฉrales
10.3.3.2. Selon la prรฉsentation clinique
a) Eventrations opรฉrรฉes en urgence
b) En dehors de lโ€™urgence
10.3.4. Rรฉsultats
10.3.4.1. Hรฉmatome ou sรฉrome
10.3.4.2. Lโ€™infection pariรฉtale
10.3.4.3. La rรฉcidive
DEUXIEME PARTIE : NOTRE TRAVAIL
1. PATIENTS ET METHODES
1.1. Type et cadre dโ€™รฉtude
1.2. Critรจres de sรฉlection
1.2.1. Critรจres dโ€™inclusion
1.2.2. Critรจres dโ€™exclusion
1.3. Patients
1.3.1. Sexe
1.3.2. Age
1.4. Technique
1.4.1. Etapes communes aux deux techniques
1.4.2. La technique prothรฉtique rรฉtro-musculaire
1.4.3. La technique prothรฉtique prรฉ-musculaire
1.5. Paramรจtres dโ€™รฉtude
1.6. Collecte et traitement des donnรฉes
2. Rรฉsultats
2.1. Epidรฉmiologie
2.1.1. Terrain et antรฉcรฉdents mรฉdicaux
2.1.2. Antรฉcรฉdents chirurgicaux
2.1.3. Les antรฉcรฉdents de cure dโ€™รฉventration
2.2. Les donnรฉes cliniques
2.2.1. Le dรฉlai de survenu
2.2.2. Les circonstances de dรฉcouverte
2.2.3. Caractรฉristiques de lโ€™รฉventration
2.2.3.1. Siรจge
2.2.3.3. Taille
2.2.4. Signes associรฉs
2.3. Les donnรฉes paracliniques
2.3.1. Biologie
2.3.2. Imagerie
2.4. Les donnรฉes prรฉ-opรฉratoires
2.4.1. La prรฉparation gรฉnรฉrale
2.4.2. Lโ€™anesthรฉsie
2.5. Les donnรฉes opรฉratoires
2.5.1. La durรฉe dโ€™intervention
2.5.2. Les caractรฉristiques de la prothรจse
2.5.2.1. Type
2.5.2.2. Taille
2.5.3. La fixation de la prothรจse
2.5.3.1. Le fil de fixation
2.5.3.2. Nombre de points de fixation
2.5.3.3. Les incidents per-opรฉratoires
2.5.3.4. Les gestes associรฉs ร  la cure dโ€™รฉventration
2.6. Les donnรฉes postopรฉratoires
2.6.1. Les soins postopรฉratoires
2.6.1.1. Traitement
2.6.1.2. Lโ€™ablation des drains de Redon
2.6.2. La durรฉe dโ€™hospitalisation
2.6.3. La morbiditรฉ
2.6.4. La mortalitรฉ
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES
1. Les caractรฉristiques รฉpidรฉmiologiques de nos groupes
1.1. Lโ€™รขge
1.2. Le sexe
1.3. Terrain
1.3.1. Lโ€™obรฉsitรฉ
1.3.2. La gestitรฉ
1.3.3. Lโ€™hypertension artรฉrielle
1.4. Le type de chirurgie
2. Comparaison entre les sites prรฉ et rรฉtro-musculaires
2.1. Facteurs opรฉratoires
2.1.1. Durรฉe dโ€™intervention
2.1.2. Matรฉriel prothรฉtique
2.2. Rรฉsultats des diffรฉrents sites
2.2.1. La rรฉcidive
2.2.2. Les infections pariรฉtales
2.2.3. Les sรฉromes
2.2.4. La morbiditรฉ
2.2.5. La mortalitรฉ
CONCLUSION
REFERENCES

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