Madagascar est connue mondialement par ses ressources naturelles, parmi lesquelles les ressources humaines, les ressources en eau, les ressources halieutiques, la biodiversité, ainsi que les ressources du sous-sol. Elle possède de richesses minérales considérables sur l’ensemble de son territoire.
Actuellement, les activités minières contribuent à moins de 4% du PIB. Si toutes les réserves existantes sont toutes mises en exploitation, l’industrie extractive contribuerait largement à ce PIB et ce, d’ici quatre à cinq ans. Et, pour déclencher l’expansion du secteur minier, la gouvernance des ressources minérales doit être plus efficace et plus apte à contribuer effectivement à l’augmentation de l’économie nationale comme ce serait le cas avec la chromite d’Andriamena, l’ilménite de Fort Dauphin, le Nickel-Cobalt d’Ambatovy, etc.… qui sont en production ou prêtes à l’être. Mais, de toute façon, on peut dire qu’il y a encore des gisements qui pourraient être mis en valeur et qui pourraient contribuer à l’économie nationale, comme ce du fer d’Ambohimahavony, du fer de Soalala, du cuivre de Besakoa, de la bastnaésite d’Ankaditany.
C’est dans cette optique que l’on a élaboré le présent travail qui s’intitule «ANALYSES TECHNIQUES ET ECONOMIQUES DE QUELQUES GISEMENTS METALLIFERES DE MADAGASCAR AVEC APPROCHE MULTICRITERE» qui mettra en évidence ces quatre gisements, et fera ressortir de nouvelles conclusions sur la décision d’exploitation. Le travail se basera sur une étude de préfaisabilité de ces gisements avec, au terme, une prise de décision sur le choix du gisement jugé prioritaire.
LES GITES MINERAUX DE MADAGASCAR
BREF APERCU SUR LA GEOLOGIE DE MADAGASCAR
Géologiquement, Madagascar est constitué par deux entités distinctes :
– La première, la plus vieille, est de nature cristalline et d’âge supérieure à 550 Ma, d’où son appellation de « Socle cristallin précambrien»;
– La seconde, plus jeune, reposant en discordance sur le socle cristallin, formée par des sédiments de natures différentes du Paléozoïque à l’Actuel, est dénommée la « couverture sédimentaire phanérozoïque».
Au cours des temps, de nombreux travaux ont été réalisés en ce qui concerne la structure du socle cristallin de Madagascar. Certes, beaucoup de chercheurs ont donné leurs différentes conceptions et hypothèses sur l’histoire géologique et la structure du socle de Madagascar.
Le socle cristallin précambrien
Le Ministère de l’Energie et des Mines par le biais du Projet de Gouvernance des Ressources Minérales a publié en juillet 2008 les résultats de la révision de la cartographie géologique et minière de Madagascar. Si Collins et al. en 2002 ont proposé neuf composantes du socle cristallin de Madagascar , le PGRM, en 2008, a conclu les études sur la constitution du socle cristallin précambrien de Madagascar par cinq domaines tectono-métamorphiques qui sont, du Nord au Sud, le domaine de Bemarivo, le domaine d’Antongil-Masora, le domaine d’Antananarivo, le domaine d’Ikalamavony-Taolagnaro-Ampanihy et le domaine de Vohibory.
Le domaine de Bemarivo
Cette unité semble recouper les unités d’Antananarivo et de l’Antongil-Masora. Sa partie Sud est dominée par des méta-sédiments stabilisés par la suite dans le faciès amphibolite. Sa partie Nord comprend des massifs de granite en dôme et aussi de la rhyolite du 715 Ma qui ont été déformés en des plis isoclinaux verticaux. La partie Sud a été déformée lors de charriages des roches du faciès granulite. Les datations sur la monazite et le sphène de ces roches permettant de suivre un refroidissement à 520-510 Ma. Ces âges précambriens indiqueraient que le Bemarivo a été charrié sur un ensemble déjà amalgamé du centre de Madagascar.
Le domaine d’Antongil-Masora
Il comprend un noyau de croûte primitive tonalitique daté de 3200 Ma en enclave dans des granites archéens d’âge 2052 Ma. Le métamorphisme est épizonal à mésozonal, et ce bloc n’a pas été affecté par l’orogenèse Panafricaine. La déformation et le métamorphisme semblant être d’âge fin Archéen, cette unité représentera la bordure orientale du craton de Dharwar en Inde. De plus il est considéré comme rattaché au Gondwana oriental.
Le domaine d’Antananarivo
Il est composé de gneiss et de granitoïdes du 2500 Ma où sont intercalés des orthogneiss à 800 Ma (granites, gabbros). Cet ensemble a été repris par l’orogenèse Panafricaine à laquelle sont associés les granites stratoïdes alcalins à 630 Ma et un granite batholitique de faible extension à 550 Ma.
Ce bloc présente deux particularités structurales majeures qui sont : la virgation d’Antananarivo (qui se manifeste par une inflexion vers l’Ouest des lignes structurales qui sont Nord-Sud), il est traversé par le cisaillement d’Angavo, une zone de structure verticale qui est reconnue sur près de 600km entre Ifanadiana et le Nord d’Antananarivo. Une bande cartographique est antérieurement définie par Collins et al. (2002) comme étant une suture lors de la coalescence continentale par la construction du Gondwana. Les nouveaux domaines géologiques ont permis au PGRM (2008) de conclure que cette bande, sur les points de la lithologie et de la tectonique, fait partie du domaine d’Antananarivo. La nappe de Tsaratanana est composée de gneiss mafiques, des roches ultramafiques et des métapelites dont certaines ont subi un métamorphisme de très haute température.
Le domaine d’Ikalamavony –Taolagnaro-Ampanihy
Ce domaine inclut l’ancien bloc d’Ikalamavony-Amborompotsy et l’ancien bloc de Taolagnaro Ampanihy de Collins et al. (2002). L’ancien bloc d’Ikalamavony Amborompotsy est essentiellement migmatisé. Il est d’âge Protérozoïque Moyen. On propose que l’époque de son dépôt est le même que celle de la nappe d’Itremo. Les formations d’IkalamavonyAmborompotsy témoignent de la formation d’un détroit actuellement fermé. Tandis que l’ancien bloc de Taolagnaro-Ampanihy est constitué de formations géologiques d’âge Protérozoïque Inférieur, para et ortholeptynites, qui dérivent respectivement de l’arkose et de la rhyolite. Cet ensemble est stabilisé dans le faciès granulite avec des associations corindon – cordiérite – orthopyroxène – grenat – plagioclase basique.
C’est un vaste ensemble méta-sédimentaire où les structures sédimentaires sont bien conservées en raison d’un métamorphisme d’intensité relativement faible du faciès schiste vert au faciès amphibolite supérieur. Cet ensemble est d’âge Protérozoïque Moyen, avec un large développement de roches carbonatées.
Le domaine du Vohibory
Ce domaine est situé à l’extrême Sud Ouest du socle cristallin malgache .Il est constitué par des formations très faiblement métamorphisées dans le faciès schiste vert. Sur la bordure occidentale du bassin versant affleurent des Roches ultrabasiques minéralisées en cuivre, et qui sont interprétées comme étant des vestiges d’anciennes ophiolites.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I RAPPEL SUR LA GEOLOGIE DE MADAGASCAR
CHAPITRE I : LES GITES MINERAUX DE MADAGASCAR
CHAPITRE II : REPARTITION GEOGRAPHIQUE DES SITES
CONCLUSION PARTIELLE
PARTIE II ASPECTS TECHNIQUES ET ECONOMIQUES DE QUELQUES GISEMENTS METALLIFERES
CHAPITRE I : GISEMENT DE CUIVRE DE BESAKOA
CHAPITRE II : GISEMENT DE FER D’AMBOHIMAHAVONY
CHAPITRE III : GISEMENT DE FER DE SOALALA
CHAPITRE IV : GISEMENT DE BASTNAESITE D’ANKADITANY
CONCLUSION PARTIELLE
PARTIE III APPROCHE PAR DECISION MULTICRITERE ET CHOIX DANS LA PRIORISATION DE PROJETS MINIERS
CHAPITRE I : METHODOLOGIE
CHAPITRE II : APPLICATIONS
CONCLUSION PARTIELLE
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES