Cadre Théorique
Le féminisme
Histoire et définition
Même si les droits en faveur d’une égalité entre hommes et femmes sont relativement récents en France (droit de vote des françaises en 1944), la volonté d’une égalité entre les sexes est ancienne. On pense notamment au célèbre ouvrage de Christine de Pisan, « La Cité des Dames » (1405) qui critique la misogynie de son époque et défend des valeurs féministes telles que l’égalité d’accès au savoir. Le terme “féministe” n’est apparu en France qu’en 1872 et c’est Alexandre Dumas fils qui l’utilisa pour décrire péjorativement les personnes soutenant la lutte pour l’égalité entre sexes, ou encore les hommes ayant des traits féminins (Riot-Sarcey, 2008 ; Rochefort, 2018). La définition qu’on lui connaît aujourd’hui est le fruit de la suffragiste française Hubertine Auclert qui a initié le mouvement des suffragettes en France dès 1876 (Auffret, 2018). Le féminisme peut ainsi se définir aujourd’hui comme «des combats en faveur des droits des femmes et de leurs libertés de penser et d’agir » (Rochefort, 2018).
Cependant, il existe des divergences entre militant.e.s sur la définition même du féminisme ainsi que sur la conception de l’égalité et des différences entre les sexes. Si les féministes s’accordent sur des grandes revendications telles que l’égalité des droits, l’accès à l’éducation, la parité, l’égalité salariale, le droit à la contraception et l’avortement, la liberté sexuelle…d’autres désaccord fragmentent le féminisme en plusieurs courants de pensée, on ne parle plus du féminisme mais bien des féminismes (Rochefort, 2018 ; Bertrand, 2018).
Nous allons à présent décrire succinctement la diversité des courants existants, en abordant l’histoire du féminisme en terme de vagues. Le terme vague désigne « un cycle de mobilisation militante qui a des objectifs, des méthodes, des manières de penser spécifiques » (Bard, 2012).
La première vague du féminisme en France a ainsi émergée à la fin du XIX ème siècle et s’est étendue jusqu’aux années 1960. Les revendications se centraient ainsi sur les droits des femmes avec la revendication phare : le droit de vote des femmes. Les militantes se mobilisent et enchaînent les actions qui seront fortement médiatisées (distribution de tract, irruption dans les bureaux de vote, sur les champs de courses) notamment le mouvement des suffragettes en Angleterre d’abord puis en France dans les années 1930 (Blandin, 2017). En plus du droit de vote, les féministes de cette vague, réclament l’égalité des droits civils et civiques, notamment avec l’accès à l’éducation, l’accès aux postes de pouvoir. On parle du courant de pensée égalitaire. L’égalité des sexes est inscrite dans la constitution en 1946 (Rochefort, 2018).
La deuxième vague du féminisme qui débutera dans les années 1960 se centre principalement sur le droit des femmes à disposer de leur corps. Les féministes se mobilisent pour le droit à l’avortement gratuit (avec le Manifeste de 343 femmes déclarant avoir avorté), la libération sexuelle des femmes, la contraception. Les questions sexuelles jusqu’alors appartenant à la sphère privée, émergent dans le débat public et deviennent même politiques (Auffret, 2018 ; Bonnet, 2012; Blandin, 2017 ; Riot Sarcey, 2008).
Durant cette seconde vague du féminisme, différents courants de pensée émergent et s’opposent. Le courant différentialiste (aussi nommé essentialiste) défend l’idée que la subordination des femmes est due aux différences biologiques entre les sexes. Ces féministes prônent ainsi l’égalité par la mise en avant des spécificités féminines (Ion, 2018 ; Toupin, 1998).
A l’opposé, le courant de pensée universaliste affirme que les différences entre les hommes et les femmes, et la division des rôles qui en découle, ne sont pas naturelles mais bien socialement construites. (Pics 1995; Toupin, 1998). C’est ainsi dans les années 1970 que se développe le concept et les études sur le genre. Le genre se définit « comme un système de bicatégorisation hiérarchisée entre les sexes (hommes/femmes) et entre les valeurs et représentations qui leur sont associées (masculin/féminin) » (Bereni, Chauvin, Jaunait, Revillard 2012 cité par Bereni, Chauvin, Jaunait, Revillard, 2013).
Pendant cette vague, on voit aussi émerger d’autres courants de pensées féministes, tels que le courant radical mais aussi le black féminisme (féminisme de couleur) et le féminisme postcolonial qui met en avant les spécificités des situations, avec des jonctions entre les formes d’oppressions (sexe, couleur, classe sociale).
La troisième vague du féminisme aurait débutée suite à la Conférence Mondiale sur les femmes organisée à Pékin en 1995 (Bonnet 2012; Bertrand, 2018). C’est un renouveau dans le féminisme. On parle de féminisme post-moderne, qui met en avant la diversité des situations ainsi que le lien entre les discriminations (genre, race, classe, orientation sexuelle), on parle de “féminisme intersectionnel”. (Bard, Béranger, Carbunar, De Haas, Béja, 2013).
La notion de genre initiée dans les années 1960-1970 va ainsi devenir centrale dans cette vague avec une volonté de déconstruire les rôles genrés avec notamment les combats des mouvements LGBTQIA+ (Lesbiennes, Gays, bisexuelles, trans,queer,intersexe, asexuel). Plusieurs courants cohabitent, tel que le courant intersectionnel, les courants queer et transféministes.
Certains auteurs tel que Bertrand (2018), ont fait l’hypothèse d’une quatrième vague du féminisme qui aurait débuté autour des années 2011. Pour cet auteur, la hausse de l’intérêt public porté aux questions féministes, la hausse du militantisme mais aussi l’utilisation massive des réseaux sociaux dans les mouvements féministes, montrent un renouveau des idées et des pratiques féministes qui en ce sens constituerait une nouvelle vague (Bertrand, 2018). Cette hausse de l’intérêt public peut notamment être illustrée par l’affaire Weinstein, qui a suscité grand nombre de réactions et de mobilisations sur les réseaux sociaux notamment via les hashtags »Me too » et « balance ton porc ». Ou encore plus récemment les manifestations qui ont eu lieu à l’approche des Césars et de la nomination très controversée du réalisateur Roman Polanski jugé coupable et accusé de plusieurs viols. Ce nouveau féminisme dit « pop féminisme » est fortement médiatisé, on pense notamment aux Femens et leurs nombreuses actions (Luceno-moreno, 2013). Ces dernières font l’objet de nombreuses critiques au sein même des mouvements féministes. Des critiques sur leur mode d’action qui pour certain.e.s ferait le jeu du patriarcat mais aussi sur leurs positions islamophobes (Chollet, 2013 ; Petcher, 2014).
Nous avons pu rendre compte ici de la diversité des mouvements féministes. Cette diversité semblant presque faire partie de ce qui définit le féminisme. Mais nous avons aussi abordé le renouveau dans l’intérêt public de ces questions, notamment via les réseaux sociaux. Nous allons maintenant voir l’attitude des individus envers le féminisme.
Attitudes envers le féminisme
Des chercheur.euse.s se sont intéressé.e.s aux attitudes de la population envers le féminisme. C’est le cas notamment de l’étude de Aronson et Boisson (2015) qui se sont intéressées, entre autres, à la position personnelle des femmes au sujet du féminisme. Elles ont réalisé et analysé 42 entretiens.
Les résultats montrent que 56 % d’entre-elles se définissent comme « ni d’un côté ni de l’autre » ou admettent n’avoir jamais réfléchi à la question. L’autre partie des sujets interrogés ne se définit pas comme féministes mais adhèrent à une partie des idéologies féministes (19%). Enfin, parmi les femmes interrogées se définissant comme féministes (25%) une partie d’entre elles émettent des réserves (“Je suis féministes mais”). Notamment sur le fait que certaines féministes seraient trop « radicales » , et qu’elles « veulent aliéner les hommes » (9,5%).
De par la démocratisation des réseaux sociaux et leur usage massif, certains auteurs se sont interessés au « féminisme et à l’antiféminisme ordinaire » régnant sur le web. Guionnet (2017) a ainsi étudié des forums non dédiés à la cause féministe et a observé et analysé des discussions qui soulevaient des questions féministes. Les résultats de ces observations ont permis d’indiquer l’existence d’une « opinion ambivalente, trouble à l’égard du féminisme ». Dans ces discussions on peut à la fois observer les arguments féministes (mis en avant de l’utilité du féminisme) et antiféministes (le féminisme serait désuet; les modes d’actions des féministes sont trop radicaux; les féministes ont créé les « guerres des sexes » et sont “anti-hommes ») (Guionnet 2017). Une fois encore le côté jugé trop radical et anti-hommes des féministes est mis en avant. Cette « radicalité » des féministes, le fait qu’elles seraient « allées trop loin » est régulièrement mis en avant dans les médias (Kaitlynn Mendes cité par Blandin, Lévêque, Massei, Pavard, 2017; Descarries, 2005).
Récemment, le magazine « Valeurs actuelles » titrait « Comment les féministes sont devenues folles. Elles censurent notre culture, insultent la police, fantasment le patriarcat, s’assoient sur la présomption d’innocence, dégradent la langue française, préfèrent le foot féminin, demandent l’égalité aux WC, cassent l’ambiance en soirée. » (Valeurs Actuelles, 2020)
Outre « l’antiféminisme ordinaire » que l’on peut observer sur internet, on observe également depuis quelques années la création de mouvements militants désignés comme antiféministes. Par exemple, le mouvement masculiniste né au Québec. Le terme masculinisme bien qu’il n’existe pas de consensus sur sa définition est généralement employé pour désigner » un mouvement social conservateur ou réactionnaire qui prétend que les hommes souffrent d’une crise identitaire parce que les femmes en général, et les féministes en particulier, dominent la société et ses institutions » (Dupui-Déri, 2009).
La pluralité des courants féministes, l’augmentation de l’intérêt général envers les questions féministes mais aussi la présence de mouvements antiféministes, ainsi que l’ambivalence sur la notion même, nous ont amené à nous interroger sur la représentation du féminisme.
Cependant, malgré un nombre important d’articles et d’ouvrages sur les féminismes, il n’existe pas à notre connaissance d’études portant sur les représentations sociales du féminisme.
Les représentations sociales
Définition
« Les représentations sociales sont des élaborations psychologiques et sociales du réel » (Jodelet 1984 cité par Lo Monaco, Rateau & Guimelli, 2007). Jodelet (1989, p36) « C’est une forme de connaissance socialement élaborée et partagée, ayant une visée pratique et concourant à la construction d’une réalité commune à un ensemble social » Jodelet (1989, p36).
Les représentations sociales sont donc une forme de « pensée naïve » construite et qui se distingue des connaissances scientifiques. Les représentations sociales sont ainsi un « ensemble d’éléments cognitifs » ( « opinions, informations, croyances » ) à propos d’un objet social. (Moliner, Rateau & Cohen Scali 2002).
Les représentations sociales sont composées de plusieurs éléments qui n’ont pas la même importance. Certains sont plus consensuels, d’autres secondaires. Ainsi l’étude du contenu seul de la représentation n’est pas suffisant pour saisir celle-ci. Deux représentations possédant le même contenu seront pourtant considérées comme différentes si celles-ci ne possèdent pas la même organisation de ce contenu. Pour comprendre une représentation cela nécessite l’appréciation de son organisation, c’est-à-dire comprendre comment les éléments se hiérarchisent et sont reliés entre eux (Abric 2001,2003). L’approche structurale de l’école d’Aix-en-Provence permet d’appréhender cette organisation.
Approche structurale
L’approche structurale s’appuie sur la théorie du Noyau Central initié par l’école « d’Aix en Provence » et postule « qu’une représentation sociale est un ensemble organisé, structuré d’informations, de croyances, d’opinions et d’attitudes, elle constitue un système sociocognitif particulier composé de deux sous systèmes en interaction: un système central (ou noyau central) et un système périphérique » (Abric, 2001).
Dire d’une représentation a une structure sous-tend que les éléments la composant ne sont pas indépendants les uns des autres et que ceux-ci entretiennent des relations qui les unissent entre eux. Ce sont celles-ci qui donnent sens à la représentation.
Une représentation sociale possède ainsi deux systèmes, un système central (ou noyau central) et un système périphérique. Le noyau central est l’élément fondamental de toute représentation. Celui-ci déterminera signification de la représentation car c’est par lui que les éléments prennent un sens, une valeur; c’est le socle consensuel de la représentation. Il détermine aussi l’organisation de celle-ci, la nature des liens qui unissent entre eux les éléments de la représentation. Il est caractérisé par sa grande stabilité, il assure la constance et la cohérence de la représentation. Les éléments centraux résistent le plus au changement. Le noyau central donne ainsi le sens à la représentation sociale. Des représentations n’ayant pas le même noyau central seront considérées comme différentes (Abric 2001).
Le système périphérique est quant à lui la partie la plus opérationnelle de la représentation. Ce système constitue l’interface entre le noyau central et les situations concrètes dans lesquelles s’élabore la représentation, il permet la contextualisation. Il a aussi une fonction d’individualisation de la représentation, c’est-à-dire qu’il est composé d’éléments plus hétérogènes, liés aux expériences propres des individus. (Abric, 2001)
Les deux systèmes ne sont pas indépendants mais complémentaires. Le système périphérique s’organise autour du noyau central et protège celui-ci par sa capacité d’adaptation aux changements, nouveautés.
Malgré la grande stabilité du noyau central, des recherches ont montré que les éléments le composant ne sont pas toujours activés dans certains contextes. Ils seraient ainsi rendus « muets » de part le contexte d’énonciation de la représentation. Ce « masquage » contextuel des éléments d’une représentation a été nommé « zone muette »
L’importance du contexte d’expression
La Zone Muette étude princep et définition
Guimelli et Deschamps (2000) se sont intéressés aux contextes dans lesquels les représentations étaient exprimées. Ils ont ainsi comparé deux contextes différents. Un contexte dit « normal » où les sujets devaient exprimer leur représentation personnelle d’un objet (Gitans) et un autre contexte où ils devaient s’exprimer sur celle des « Français en général » (contexte de substitution). Les résultats présentent des « effets de masquage » de certains éléments. En effet même si les auteurs observent des termes communs au deux contextes, certains éléments ne sont présents que pour l’un ou l’autre des contextes. C’est le cas notamment des termes « musique », « voyages », « fête »qui ne sont présents que dans la condition normale et pour les termes « mendiants », « étrangers », « non travail », « vulgarité » qui ne sont présents que dans la condition substitution.
Les auteurs soulèvent également le fait que les termes positifs ou neutres (caravanes, familles, musiques) sont davantage présents dans le contexte normatif par rapport au contexte de substitution. Et à l’inverse les résultats mettent en évidence que les termes négatifs (vols, sales) sont surreprésentés en condition de substitution.
Ils concluent « Tout se passe comme si certaines zones du champ de représentation étaient rendues muettes sous l’effet de pressions sociales ou, plus précisément, sous l’effet de certaines normes saillantes dans le groupe. Ces zones muettes pourraient alors être définies comme des sous-ensembles spécifiques de cognitions qui, tout en étant disponibles, ne seraient pas exprimées par les sujets dans les conditions normales de production » (Guimelli & Deschamps, 2000 p12).
Une autre technique permettant de mettre en évidence le phénomène de zone muette est la décontextualisation normative. Cette technique consiste à jouer sur le contexte au niveau du destinataire des questionnaires (le chercheur). Il s’agit de faire varier les caractéristiques du destinataire, notamment en termes de proximité groupale avec les sujets interrogés (Abric, 2003).
b) Explications de la Zone Muette
Pour Guimelli & Deschamps (2000) la condition de substitution permettrait “une réduction de la pression normative”. En effet, cette consigne permet au sujet de se distancer de l’objet et il est donc plus libre d’exprimer des opinions jugées comme « indésirables socialement », « contre normatives ». (Guimelli & Deschamps, 2000)
Moliner et Chokier (2006) ont quant à eux montré que la pression normative ne pouvait suffir à expliquer ce phénomène de Zone Muette. En effet pour eux le contexte de substitution place les individus dans une situation de comparaison sociale. Ils se réfèrent ainsi aux travaux de Tajfel et Turner (1979,1987) sur la théorie de l’identité sociale. Selon cette théorie, la comparaison sociale est un moyen de préserver une identité sociale positive. Pour cela les individus ont tendance à évaluer positivement leur propre groupe et négativement les autres groupes en leur attribuant des « opinions socialement indésirables ». Cependant en condition de comparaison intra-groupe les individus ont aussi tendance à évaluer leurs propres opinions plus positivement que celles des membres de leur groupe, afin d’effectuer une comparaison favorable à eux même. Le contexte de substitution (les français en général) place ainsi les sujets dans une situation de comparaison intra-groupe.
Les résultats de leur étude montrent que les sujets attribuent davantage d’opinions indésirables aux membres de leur groupe qu’à eux même et ils s’attribuent davantage d’opinions favorables à eux même qu’aux membres de leur groupe. Ainsi, pour ces auteurs, le phénomène de Zone Muette correspond à la fois à un processus de pression normative et à la fois à un processus de comparaison sociale. (Moliner et Chokier, 2006).
Pour Flament et Rouquette (2003) il ne s’agirait pas d’une diminution de la pression normative mais davantage d’une « transparence » de la représentation. C’est-à-dire une certaine »clairvoyance » des sujets envers les opinions d’autrui. (Flament, Rouquette 2003 cité par Flament, Abric, Guimelli, 2006). Cependant Flament, Guimelli et Abric, (2006) et Guegan, Moliner et Vidal (2013) ont remis en question cet effet de « transparence » des représentations. En effet dans l’une des quatre expériences de l’étude de Flament, Guimelli et Abric (2006) ils observent des divergences dans les réponses des sujets dans le contexte de substitution. Les sujets n’expriment pas la même représentation de l’Islam quand ils sont face à une enquêtrice visiblement d’origine maghrébine et quand ils sont en face d’une enquêtrice non maghrébine. Ils observent davantage d’effet de masquage lorsque les sujets sont en face de la première enquêtrice. Si le phénomène de masquage correspondait à un effet de transparence de la représentation les sujets exprimeraient la même représentation peu importe l’origine de l’enquêtrice. Les auteurs concluent que ce phénomène de Zone Muette est dépendant de « l’enjeu normatif » que les sujets perçoivent. Ainsi certains éléments d’une représentation peuvent être masqués si les sujets estiment que leur expression constituerait une « transgression à certaines normes » (Flament, Guimelli, Abric, 2006).
Plusieurs auteurs incitent à faire varier le groupe d’appartenance de la consigne de substitution. Le groupe des français étant particulièrement large, ils incitent les futures recherches à étudier des sous groupes plus restreints, notamment des comparaisons endogroupe et exogroupe afin d’observer le phénomène de masquage (Lheureux, LoMonaco, Guimelli, 2007; Moliner, Chokier 2006).
Zone muette et objets sensibles
Il est important de préciser que le phénomène de zone muette ne concerne que les objets dit « sensibles » , « c’est-à-dire dont le champ représentationnel comporte des cognitions et des croyances qui, si elles étaient exprimées (notamment dans certaines situations), pourraient mettre en cause des valeurs morales ou des normes sociales valorisées par le groupe » (Deschamps et Guimelli, 2001 cité par Abric, 2003). De ce fait en condition normale, la « norme de non-discrimination » prévault. Les sujets voulant être « bien vu » auraient recours à une forme d’autocensure des réponses dites stigmatisantes (homophobes, raciste, sexistes) (Flament et al 2006).
Le féminisme mettant en avant la norme d’égalité, on peut donc supposer que l’expression de sa représentation est susceptible d’entraîner des effets de masquage d’opinions contre- normatives. De plus, la forte actualité du féminisme ainsi que les études montrant une ambivalence des positions sur la notion même nous pousse à penser que le féminisme constituerait un « objet sensible ». Explorer un potentiel phénomène de masquage de certains éléments de sa représentation nous semble pertinent.
Représentation sociale et identité sociale
Les représentations sociales sont tributaires de l’identité sociale des individus c’est-à-dire de leur appartenance à des groupes sociaux distincts. En effet, l’identité sociale qui se définit comme « la connaissance qu’on a d’appartenir à certains groupes sociaux et la signification émotionnelle et évaluative qui résulte de cette appartenance » influence le contenu et l’organisation des représentations sociales (Tajfel 1972, p. 296, cité par Cohen Scali, Moliner 2008).
Les représentations sociales correspondent ainsi à des « univers d’opinions propres à une culture, une classe sociale ou à un groupe et relatifs à des objets de l’environnement social » (Moscovici, 1961 cité par Moliner, Rateau et Cohen Scali 2002). Jodelet (1989) le précise d’ailleurs dans sa définition d’une représentation sociale, elle est « socialement élaborée et partagée” (Jodelet, 1989, p36).
Ainsi, « la place, la position sociale qu’occupent ces derniers (les individus), ou les fonctions qu’ils remplissent, déterminent les contenus représentationnels et leur organisation, via les rapports idéologiques qu’ils entretiennent avec le monde social » (Plon, 1972 cité par Jodelet 1989 p28). Le fait que l’appartenance à des groupes sociaux influence le contenu et l’organisation d’une représentation correspond au phénomène « d’ancrage sociologique » développé par Doise (1992).
Ce phénomène « d’ancrage sociologique » des représentations montre qu’il existe plusieurs représentations d’un même objet social, chacune étant spécifique d’un groupe particulier. Pour Doise (1990) les représentations sociales sont ainsi « des principes générateurs de prises de position qui sont liées à des insertions spécifiques dans un ensemble de rapports sociaux » (Doise, 1990 cité par Monaco et Lheureux, 2007). Les groupes élaborent donc des représentations sociales communes entre les membres.
Les groupes sociaux sont dépendants de plusieurs facteurs socio-démographiques tels que : la classe économique ou culturelle, mais aussi le sexe des sujets. En effet, l’appartenance à une catégorie sexuelle est une des catégories sociales élaborée mise en place très jeune. Les enfants délimitent leur groupes d’appartenances et construisent une identité sociale en fonction de leur genre (Doise in Jodelet 2003; Moscovici 2000). Plusieurs études rapportent des différences dans les représentations sociales entre hommes et femmes, notamment celle de Tafani, Bellon et Apostolidis (2002) sur la représentation sociale des études, qui montre que les femmes mettent avant la finalité intellectuelle des études et les hommes la finalité pragmatique (Tafani, Bellon, Apostolidis, 2002). Ces représentations sociales s’élaborent notamment en fonction des enjeux de chaque groupe vis à vis de l’objet mais aussi des rapports sociaux et des asymétries entre les groupes. On peut supposer que l’objet féminisme traitant directement des inégalités entre les sexes, l’enjeux vis-à-vis de cet objet ne sera pas le même pour les hommes et pour les femmes. En France, les femmes protestent davantage contre les inégalités sexuelles que les hommes (Froideveaux-Metterie 2015 cité par Tostain, 2016 ; Parodi, 2010) et elles soutiennent davantage le féminisme que les hommes (Burn, 2000).
Cependant, il faut souligner que malgré le fait que les hommes et les femmes appartiennent à deux groupes sociaux distincts, l’identification à leur groupe de genre peut venir influencer leurs attitudes et leurs représentations envers l’objet social. Burn (2000), a montré que les femmes s’identifiant fortement à leur groupe soutenaient davantage les idées féministes. Pour les hommes c’était l’inverse, une faible identification à leur groupe était corrélé avec un soutien aux idées féministes (Burn, 2000).
Recherche
L’objectif de cette recherche consiste à étudier les différents facteurs pouvant rendre compte de différences dans les éléments exprimés de la représentation notamment des éléments négatifs.
Tout d’abord, les études s’intéressant au phénomène de Zone Muette ont montré que les contextes dans lesquels les représentations sociales sont exprimés ont un impact sur celles-ci. Plus précisément, les études utilisant la procédure de substitution montrent que les sujets expriment davantage de termes connotés négativement, dit indésirables socialement en consigne de substitution que lors d’une passation en consigne standard. Des auteurs incitent à faire varier la consigne de substitution notamment placer les sujets dans une situation endogroupe moins large que la substitution “à la place des français en général”. Dans cette étude nous allons donc placer les sujets dans une situation de substitution endogroupe plus restreinte et une situation de substitution exogroupe. Nous allons ainsi demander aux sujets d’exprimer en plus de leur propre représentation du féminisme, celle des « hommes en général » et celle des «femmes en général », plaçant ainsi les sujets à la fois en situation endogroupe et à la fois en situation exogroupe. Cette procédure a déjà été utilisée afin d’étudier le processus de différenciation intragroupe et intergroupe mais pas dans le cas des études portant sur les effets de masquage des représentations sociales (Apostolidis, Bellon, Tafani, 2002). Les différentes conditions de passations devraient faire varier l’enjeu normatif dans lequel se situe les sujets et ainsi influencer l’expression de certains éléments de la représentation du féminisme.
Le féminisme étant un objet traitant directement des inégalités de sexe, et donc des rapports asymétriques entre les groupes, il semble pertinent d’étudier l’effet du facteur genre sur la représentation sociale du féminisme. Il nous semble aussi pertinent de prendre en compte l’identification au groupe de genre des sujets et d’étudier l’effet de celui-ci sur la dynamique représentationnelle.
Procédure
Les participants ont été interrogés lors de cours magistraux ou à la bibliothèque universitaire. Ils étaient interrogés soit par un expérimentateur de sexe féminin soit un expérimentateur de sexe masculin. L’anonymat et la confidentialité de leur réponse au questionnaire a été assuré avant le début de la passation et elle était rappelée sur la première page du questionnaire prévu à cet effet. Ils devaient répondre au questionnaire composé des quatre tâches énoncées précédemment.
Ils devaient dans un premier temps répondre à la tâche d’évocation hiérarchisée en leur nom propre, puis aux deux autre tâches d’évocation hiérarchisées, à la place des femmes en général et à la place des hommes en général. Après avoir répondu aux trois évocations hiérarchisées les sujets devaient répondre à l’échelle d’identification au groupe d’appartenance. Il leur était demandé de répondre à une seule des deux échelles en fonction de leur sexe.
Plan d’expérience et hypothèses opérationnelles
Comme nous l’avons vu, les études sur le phénomène de zone muette des représentations sociales montrent que le contexte dans lequel ces représentations sont exprimés modifient l’expression des celles-ci. Nous avons ainsi mobilisé une variable indépendante à trois modalités à savoir, une condition standard où les sujets devaient s’exprimer en leur nom propre, une condition où ils devaient s’exprimer comme le feraient les femmes en général et une condition où ils devaient s’exprimer comme le feraient les hommes en général. Les deux dernières conditions place ainsi les sujets en contexte de substitution endogroupe et en contexte de substitution exogroupe en fonction de leur genre. Nous avons aussi mobilisé un autre facteur pouvant influencer l’expression de la représentation, à savoir le genre des sujets, à deux modalités (homme vs femme). Enfin nous avons pris soin de mesuré le score d’identification au groupe d’appartenance (homme/femme) des sujets qui sera par la suite réparti en deux modalités, identification forte versus identification faible au groupe.
Comme nous avons pu le voir dans plusieurs études, les caractéristiques de l’expérimentateur peuvent influencer l’expression de la représentation, nous avons donc pris soin de contrôler le genre de l’expérimentateur. Les sujets ont donc répondu soit face à un expérimentateur de sexe masculin, soit à un expérimentateur de sexe féminin. Nous avons aussi contrôlé l’effet d’assimilation/contraste possible dû à l’ordre de présentation des tâches d’évocation hiérarchisées, en contrebalançant l’ordre de présentation des tâches d’évocation à la place des femmes en général et à la place des hommes en général.
Résultats
ANOVA à mesures répétées
Nous avons dans un premier temps réalisé une ANOVA à mesures répétées afin de tester l’effet principal du contexte de passation (standard, endogroupe, exogroupe) et l’effet d’interaction entre le contexte et le genre des sujets (Homme, Femme) sur la moyenne des valences des énonciations. Nous avons ainsi 6 groupes appareillés (cf. annexes III, IV, V, p.51-68).
L’analyse a révélé un effet significatif du contexte sur le score de valence des termes F(2, 176) = 13,037, p=.000. Des comparaisons de moyenne (LSD de Fisher) montrent des différences significatives entre la condition standard (M=3,65) et la condition endogroupe (M=3,35), p=.000, entre la condition standard (M=3,65) et la condition exogroupe (M=3,29), p=.000. La moyenne des valences des termes est significativement plus positive en condition standard par rapport aux contextes de substitution. Cependant il n’existe pas de différence significative entre le contexte endogroupe et le contexte exogroupe, p=.473. Notre hypothèse a donc été partiellement validée (cf. annexes VI, VII, p.74-76).
L’analyse montre qu’il n’y a pas d’effet simple de la variable genre F(1,88) = 0,416) p=.520 mais qu’il existe un effet d’interaction des variables contexte et genre des sujets F(2,176) = 74,247, p=.000. Des comparaisons de moyennes (LSD de Fisher) ont permis de mettre en évidence cet effet d’interaction (cf. annexe VII, p.76).
Pour les sujets femmes, les résultats montrent une différence significative entre le contexte standard (M=3,81) et le contexte exogroupe (à la place des hommes en général) (M=2,81; p=.000) ainsi qu’entre la contexte endogroupe (M=3,76) et le contexte exogroupe (M=2,81), p=.000). La moyenne de valence des énonciations est plus positive pour la condition standard par rapport à la condition exogroupe et pour la condition endogroupe par rapport à la condition exogroupe. Aucune différence significative n’a été révélée entre le contexte standard et le contexte endogroupe (p=.625).
Pour les sujets hommes, les résultats de l’analyse montrent des différences significatives entre toutes les conditions. La moyenne des valences des termes en condition standard (M=3,49) est significativement plus positive que celle de la condition endogroupe (M=2,94; p=.000). Ce qui va dans le sens de notre hypothèse. Cependant la moyenne des valences des termes en condition endogroupe est significativement plus négative que celle en condition exogroupe (M=3,76), p=.011, qui est elle-même plus positive que celle de la condition standard p=.000.
Entre les hommes et les femmes des différences significatives ont aussi été révélées. On observe des différences significatives entre la condition femme en consigne standard (M=3,81) dont la moyenne des valences des énonciations est plus positive que celle de la condition homme en consigne standard (M=3,49), p=.003. De même la moyenne de la condition femme en endogroupe (M=3,76) se différencie significativement de la condition homme en condition endogroupe (M=2,94), p=.000, celle des hommes est nettement plus négative. Il existe aussi une différence significative entre la condition femme en contexte exogroupe (M=2,81) et la condition homme en exogroupe (M=3,76), p=.000, celle des hommes étant nettement plus positive.
A l’inverse aucune différence significative n’a été révélée entre les conditions femme en contexte endogroupe (M=3,76) et homme en contexte exogroupe (M=3,76), p=.659. Ni entre la condition femme en exogroupe (M=2,81) avec la condition homme en endogroupe (M=2,94), p=.207. Il n’existe donc pas de différence significative entre les moyennes des valences des énonciations lorsque les femmes s’expriment à la place des femmes en général (condition endogroupe) et lorsque les hommes s’expriment eux aussi à la place des femme en général (condition exogroupe). Et inversement lorsque les femmes s’expriment comme le feraient les hommes en général (condition exogroupe), la moyenne des valences des énonciations n’est pas différente de celle des hommes lorsqu’ils s’expriment à la place des hommes en général (condition endogroupe).
Notre hypothèse a ainsi été partiellement validée. La variable consigne a effectivement une influence sur les moyennes des valences des termes énoncés par les sujets. La condition standard est significativement plus positive que les conditions de substitutions endo et exogroupe. Cependant la moyenne de la condition endogroupe n’est pas significativement plus positive que celle de l’exogroupe. L’effet d’interaction entre la variable consigne et la variable sexe semble responsable de cette non différenciation. La moyenne des femmes en endogroupe est plus positive que celle en exogroupe ce qui va dans le sens de notre hypothèse sur l’effet de la consigne. Cependant, les moyennes des femmes en standard et en endogroupe ne sont pas distinctes. Aussi, la moyenne des hommes en endogroupe est plus négative que celle en exogroupe ce qui est contraire à notre hypothèse. La variable genre semble effectivement médiatiser l’effet de la variable consigne.
ANOVA factorielle
Nous avons voulu tester l’effet du score d’identification au groupe de genre sur la moyenne de valence des items dans chaque condition contexte, ainsi que la potentielle interaction avec la variable genre des sujets. Nous avons d’abord réalisé des statistiques descriptives pour observer la médiane des scores d’adhésion au groupe afin de répartir les sujets dans deux conditions, à savoir un score d’identification au groupe d’appartenance faible (≤50) et un score d’identification élevé (>50) (cf. annexe III, p.51).
Dans la condition standard les résultats de l’analyse montrent qu’il n’existe pas d’effet simple de l’identification au groupe sur les moyennes des valences des items en consigne standard F(1,174) = 0.823, p=.36. On observe un effet de la variable genre F(1,174) = 7.764, p=.005 et un effet d’interaction entre la variable genre et la variable identification au groupe F(1,174) = 3.887, p=.05 (cf. annexe VIII, IX p.77-78)
L’analyse des contrastes (LSD Fisher) a montré plusieurs différences significatives. On observe notamment, que le groupe des hommes avec une identification forte se distingue des deux groupes de femmes, mais également du groupe des hommes avec un score d’identification au groupe plus faible. En effet, la moyenne des valences des termes est significativement plus négative pour le groupe des hommes avec une forte identification au genre (M = 3.31) que celle des hommes avec une faible identification (M = 3.65), F(1, 174) 3.887, p=.04. La moyenne des hommes avec une identification faible n’est pas significativement différente de celle des femmes avec identification faible (M = 3.74), p=.56. , ni avec la moyenne des femmes avec une identification forte (M = 3.87), p=.17.
Ainsi la différence significative observée entre la moyenne des hommes et la moyenne des femmes en condition standard dans les résultats de l’anova à mesure répétée semble principalement dû au groupe des hommes avec une forte identification au groupe. L’identification au groupe pour les hommes semble médiatiser l’effet de la variable genre dans la condition standard.
Nous avons réalisé deux autres ANOVA factorielles pour la condition endogroupe et la condition exogroupe. Les résultats ne montrent aucun effet simple de la variable identification au groupe de genre F(1,174) = 2.418, p=.12, ni d’effet d’interaction entre la variable genre et la variable identification sur le score de valence des items F(1,174) = 1.033, p=.31 dans la condition endogroupe. Cependant on observe un effet de la variable genre, F(1,174) = 38.22, p=.000. Des résultats similaires sont observés dans la condition exogroupe, il n’y a pas d’effet de la variable identification, F(1 ;174) = 1.415, p=.12 , ni d’effet d’interaction avec le genre, F(1 ;174), p=.31. Il existe cependant un effet de la variable genre, F(1 ;174) = 52.832, p=.000. La variable identification au groupe de genre ne médiatise donc pas l’effet de la variable genre dans les conditions endogroupe et exogroupe (cf.annexe X, XI, p.79-80).
Analyses factorielles des correspondances (AFC)
L’analyse factorielle des correspondances permet de mettre en évidence l’organisation des données en établissant des correspondances entre les termes énoncés par le sujet et les variables mobilisées. Elle permet de mettre en évidence les différences entre les groupes en termes d’associations par rapport à un mot inducteur en établissant des facteurs de variations de contenu. Pour ces analyses nous avons d’abord procédé à un regroupement des énonciations similaires sémantiquement pour créer des catégories de sens et limiter le nombre d’hapax (mots isolés) du corpus1. Nous avons ensuite réalisé un premier tableau qui recense chaque catégorie mentionnée par chacun des sujets. Nous avons réalisé une AFC par contexte de passation (standard, endogroupe, exogroupe) (cf. annexe XII, p.81; annexe XVIII, p.152 ; annexe XXIV, p.224).
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Table des matières
Introduction
Partie I- Cadre Théorique
I- Le féminisme
1) Histoire et définition
2) Attitudes envers le féminisme
II- Les représentations sociales
1) Définition
2) Approche structurale
3) L’importance du contexte d’expression
a) La Zone Muette étude princep et définition
b) Explications de la Zone Muette
c) Zone muette et objets sensibles
III-Représentation sociale et identité sociale
IV- Recherche
Partie II- Méthodologie
I- Participants
II- Matériel
III- Procédure
IV- Plan d’expérience et hypothèses opérationnelles
Partie III : Résultats
I- ANOVA à mesures répétées
II- ANOVA factorielle
III- Analyses factorielles des correspondances (AFC)
1) Contexte standard
a) Facteurs de variations
b) Les références communes
2) Contexte endogroupe
a) Facteurs de variations
b) Références communes
3) Condition exogroupe
a) Facteurs de variations
b) Références communes
Partie IV : Discussion
Conclusion
Bibliographie
ANNEXES
Annexe I : Questionnaire version 1
Annexe II: Données socio-démographique
Annexe III: Données descriptives
Annexe IV : Tableau des résultats moyennes des valences des termes
Annexe V : Tableau de données pour Anova Mesures répétées (Variables genre et contexte)
Annexe VI : Tableau Analyse de variance à mesures répétées Tableau et graphique LSD Fisher
Annexe VII : Tableau et graphique LSD de Fisher CONTEXTE x GENRE
Annexe VIII: Tableau ANOVA factorielle contexte standard
Annexe IX : Tableau et graphique LDS Fisher Contexte standard : GENRE x IDENTIFICATION
Annexe X : Tableau ANOVA Factorielle Contexte endogroupe : GENRE x IDENTIFICATION
Annexe XI : Tableau ANOVA Factorielle Contexte exogroupe: GENRE X IDENTIFICATION
Annexe XII : Analyse factorielle des correspondances tableau de dépouillement contexte standard
Annexe XIII : Table de BURT Contexte Standard
Annexe XIV : Tableau des valeurs propres et pourcentage d’inertie contexte standard
Annexe XV : Tableau contribution des variables, coordonnées et inertie. Seuil de significativité: 1/6 = 0,166. Contexte standard
Annexe XVI: Tableau contribution des observations, coordonnées et inertie. Seuil de significativité 1/37=0,02439. Contexte standard
Annexe XVII : Tableau valence des catégories contextes standard
Annexe XVIII : Analyse factorielle des correspondances tableau de dépouillement contexte endogroupe
Annexe XIX : Table de BURT contexte endogroupe
Annexe XX : Tableau des valeurs propres et pourcentage d’inertie contexte endogroupe
Annexe XXI : Tableau contribution des variables , coordonnées et inertie contexte endogroupe Seuil de significativité : 1/6 = 0.166 2
Annexe XXII : Tableau contribution des observations, coordonnées et inertie contexte endogroupe Seuil de significativité : 1/41 = 0.024390
Annexe XXIII : Valence des catégories contexte endogroupe
Annexe XXIV : Analyse factorielle des correspondances, tableau de dépouillement contexte exogroupe
Annexe XXV : Table de BURT contexte exogroupe
Annexe XXVI : Tableau des valeurs propres et pourcentage d’inertie contexte exogroupe
Annexe XXVII : Tableau contribution des variables, coordonnées et inertie contexte exogroupe Seuil de significativité: 1/6 = 0.166
Annexe XXVIII : Tableau contribution des observations, coordonnées et inertie contexte exogroupe Seuil de significativité 1/34 = 0.02941
Annexe XXIX: Tableau valence des catégories contexte exogroupe
Résumé
Abstract
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