Analyses de la ferme de Bossimé 

Situation de la ferme de Bossimé

Loyers est un village de la commune de Namur. Il se situe à huit kilomètres de la ville Namur. Le hameau de Bossimé appartient à la localité de Loyers. Le paysage de Bossimé se forme à l’intérieur d’une clairière entourée d’un épais boisement. Malgré le lien officiel avec le village, sa situation le rend physiquement et visuellement indépendant. Un château-ferme de typologie quadrilatère, datant de 1700, prend place au centre de l’éclaircie créée. Le bâtiment et les terres avoisinantes sont divisés en deux principales propriétés. L’exploitation de la ferme de Bossimé, étudiée dans ce mémoire, est composée d’un tiers du quadrilatère et de septante hectares en périphérie. Les terres du second propriétaire sont exploitées par des entrepreneurs agricoles externes. Les plans suivants permettent d’appréhender l’ampleur de l’action du projet détaillé dans ce mémoire. Au travers d’une étude globale de la clairière, il est possible d’imaginer un impact positif sur les propriétés voisines et peut-être une influence sur la réflexion de leur futur projet.

Évolution de l’exploitation agricole de Bossimé

En 1954, un tiers du château-ferme de Bossimé et de ses cultures est loué à mes grands-parents, Germaine Van Lancker et Arthur Vanackere, accompagné de son frère. La position de la ferme au milieu d’une septantaine d’hectares permet la diversification laitière. A cela s’ajoute une exploitation mixte accueillant de nombreux types d’animaux et de la vente directe. Malgré la mixité, l’autonomie agricole courante dans les familles, pendant la période d’avant-guerre s’estompe peu à peu. L’après-guerre et la politique agricole de 1962 encouragent la rentabilité au détriment de l’environnement (pollution, érosion du sol, …). Les agriculteurs sortent de leur autarcie avec le soutien de l’État dans leur productivité. Les récoltes sont vendues aux usines et il est même plus avantageux de racheter les tourteaux et les farines après leur transformation plutôt que de stocker et de transformer à domicile. Seuls la paille et le foin sont stockés. Le paysage devient en openfield.
Il est composé de grandes cultures intensives et de prairies permanentes arborées de vergers. Ces dernières se trouvent dans les zones humides, moins accessibles par les engins mécaniques. Jusqu’en 1964, mes grands-parents utilisent les étables existantes. Ensuite, le propriétaire fait construire une étable moderne accolée à la ferme existante pour répondre à des exigences de normes spatiales, de rentabilité et de fonctionnalité. Un hangar de stockage prend également place à cinquante mètres de l’existant.
En 1988, mes grands-parents achètent le tiers du quadrilatère accompagné de septante hectares de terrains et travaillent en association avec mes parents, Magda Minne et Daniel Vanackere.

Prospective d’avenir de la ferme de Bossimé

Demain, l’objectif est de poursuivre ce projet durable, de l’affiner et de le compléter. L’absence de repreneur à Bossimé est une réelle problématique dans la concrétisation de ce défi. Une exploitation céréalière a besoin de machines performantes, elles ont un coût important, difficilement amortissable pour le nombre d’hectares possédés. Il existe aussi un manque de main-d’œuvre et l’obligation de faire venir des entrepreneurs agricoles. Le risque de cette exploitation est la faillite et l’obligation de revente des terrains. Seules les grosses entreprises agricoles sont capables d’acheter l’ensemble et d’être rentables grâce à leur important rendement et l’amortissement de leurs machines. Dès lors, ils arrivent à vendre à prix bas et à défier les marchés, de manière semblable aux géants mondiaux des pays avoisinants. Peu à peu, nos petites et moyennes exploitations risquent de disparaître et avec elles, les produits locaux, réalisés avec un savoir-faire artisanal et une recherche de qualité et de goût.
En associant le projet durable de Bossimé à la gestion conventionnelle des terres avoisinantes, son image est menacée d’une influence négative de cette agriculture, perceptible sur son paysage et sur l’environnement.
La mise en place d’une agriculture durable en continuité du projet des Artisans de Bossimé favorise une agriculture économiquement viable, saine pour l’environnement et socialement équitable. Une exploitation autonome a un système de production en circuit fermé qui répond à ces enjeux. Le programme de ce type d’exploitation est composé de cultures, de prairies, d’une étable, d’une zone de stockage, d’une zone de transformation et d’une zone de vente. L’ensemble des bêtes est nourri par le pâturage en été et par le stockage et la transformation d’herbe et de céréales en hiver. Les matières premières produites sont transformées afin d’en augmenter la plus-value. Ensuite, la commercialisation de ces produits est assurée par un intermédiaire gérant le webshop et le magasin Artisans de Bossimé. Une exploitation de ce type peut être économiquement rentable pour deux personnes à temps plein, un agriculteur/éleveur et une personne s’occupant de la mise en valeur des produits. Les anciens bâtiments agricoles sont inadaptés au stockage ou à leur utilisation en étable. Les ouvertures ne correspondent pas aux dimensions de la mécanisation actuelle et l’adaptation aux normes actuelles est difficile et coûteuse. La nouvelle exploitation nécessite une nouvelle construction agricole indépendante.

Nécessité d’un architecte en milieu rural 

Après la guerre, la ruralité est absente des débats architecturaux laissant nos paysages agricoles prendre une orientation basée sur des questions de rentabilité au détriment de l’environnement et du respect des bâtiments du patrimoine agricole. Dès les années 70’, la défense de nos paysages et de nos bâtiments traditionnels revient dans les discussions. Des acteurs publics de la Région wallonne, telles que la fondation rurale de Wallonie, tentent de sensibiliser la population. Au départ, les architectes travaillant en milieu rural, notamment agricole, sont peu nombreux, voire mal formés. Leurs travaux sont dirigés par la recherche de notoriété offrant des opportunités de commande publique, principalement en milieu urbain. Les architectes étrangers à ce milieu, ignorent les valeurs paysagères et architecturales à défendre. Ils méconnaissent l’enjeu de leur implication dans la construction paysagère et la réhabilitation contemporaine des bâtiments existants.
Progressivement, l’intérêt de l’architecture en ruralité voit le jour au travers de nouvelles formations augmentant la connaissance de cette étendue spatiale et faisant place à des architectes passionnés par ce domaine. L’image de l’agriculture, du monde agricole de demain, respectant l’environnement, le lien social et la rentabilité, revient au cœur des projets ruraux.
Actuellement, certains architectes ressortent par leur expérience en ruralité tels que Simon Teyssou, Christian Vincent, Marine Jacques, Pierre et Rémi Janin, Xavier Fouquet, Boris Bouchet, etc.

Avenir du patrimoine architectural agricole 

Les bâtiments patrimoniaux agricoles sont inadaptés à l’agriculture d’aujourd’hui. Les nouvelles techniques et l’augmentation de la mécanisation agricole en sont les causes. Les ouvertures sont trop petites pour le passage de grands engins agricoles et l’adaptation aux normes actuelles est difficile et coûteuse. Une telle modification risque d’altérer l’architecture existante. Ainsi, les exploitations se développent dans de nouvelles constructions contemporaines.
Au départ, ces anciens bâtiments, tombés dans l’oubli, sont rénovés, abandonnés ou détruits. La transformation de bâtiments en nouvelles fonctions engendre naturellement son entretien et limite sa dégradation. Même si certaines rénovations sont réalisées en réponse à des besoins de rentabilité au détriment du respect des valeurs architecturales. Par contre son abandon entraîne une mauvaise conservation et amène un risque de destruction de ces bâtiments traditionnels. Les entretiens et les rénovations peuvent être très coûteuses, principalement dans des vastes domaines , comme à Bossimé, composés d’un château-ferme et de ses cultures. Les deux sont généralement indissociables.
Aujourd’hui, des défenseurs de ce patrimoine architectural, telles que la fondation rurale de Wallonie, publient des brochures de sensibilisation tentant de contrer ces problématiques d’abandon, de négligence et celles de surexploitation par un programme inadapté. A partir de ce moment-là, la réhabilitation apparaît au cœur des projets en milieu rural. Cette notion a un double sens. En architecture, la réhabilitation contribue à «restaurer et moderniser un quartier, un immeuble».
Mais il s’agit également de la « reconnaissance de la valeur, de l’utilité de quelque chose après une période d’oubli, de discrédit ».

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Table des matières

Introduction
Thématique
Partie 1: Analyses de la ferme de Bossimé 
Chapitre 1: Présentation de la ferme 
1.1. Situation de la ferme de Bossimé
1.2. Évolution de l’exploitation agricole de Bossimé
1.3. Prospective d’avenir de la ferme de Bossimé
Chapitre 2: Entrée en matière 
2.1. Évolution du monde agricole
2.2. Nécessité d’un architecte en milieu rural
2.3. Avenir du patrimoine architectural agricole
2.4. Inscription à l’Inventaire du patrimoine
Chapitre 3: Analyse programmatique 
3.1. Introduction
3.2. Philosophie du projet
3.3. Programme
3.3.1. Introduction
3.3.2. Les exploitations
3.3.3. La transformation
3.3.4. La commercialisation
3.3.5. La production d’énergies renouvelables
Chapitre 4: Analyse paysagère 
4.1. Introduction
4.2. Interprétation du paysage
4.2.1. Évolution en lien avec les régions agro-géographiques
4.2.2. Évolution en lien avec le contexte historique
4.2.3. Conclusion – Compréhension de l’état actuel
4.3. Lecture du paysage
4.3.1. Analyse des ressentis
4.3.2. Conclusion – Éléments valorisants et perturbants
4.4. Conclusion finale – Interprétation sensible du paysage
Chapitre 5: Analyse du site et des bâtiments 
5.1. Introduction
5.2. Interprétation du site et des bâtiments
5.2.1. Évolution en lien avec le contexte historique
5.2.2. Conclusion – Compréhension de l’état actuel
5.3. Lecture du site et des bâtiments
5.3.1. Analyse du ressentis
5.3.2. Analyse des espaces et de l’apport en lumière
5.3.3. Conclusion – Éléments valorisants et perturbants
5.4. Conclusion finale – Interprétation sensible du site et des bâtiments
Partie 2: Réflexions sur la ferme de Bossimé 
Chapitre 6: Réflexions sur le paysage 
6.1. Intentions sur le paysage
6.1.1. Destruction ou maintien des hangars existants
6.1.2. Intentions à proximité du site et du château-ferme
6.2. Esquisse paysagère d’une agriculture durable
6.2.1. Intégration de constructions agricoles dans le paysage
Chapitre 7: Réflexions sur site et les bâtiments 
7.1. Intentions sur le site et les bâtiments
7.2. Esquisse architecturale du projet durable
7.2.1. Introduction
7.2.2. Développement de l’esquisse
Conclusion

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