Préambule
D’une manière générale, la sociologie est une discipline qui oriente ses études sur les phénomènes sociaux. Etymologiquement, la sociologie de « socio- » et «logie»», est un terme créé en 1839 par Auguste Comte signifiant « étude scientifique des faits sociaux humains, considérés comme appartenant à un ordre particulier, et étudiés dans leur ensemble ou à un haut degré de généralité ». En effet, la sociologie, étant une « science », a pour objet d’étude de « décrire les phénomènes sociaux mais aussi d’analyser les mécanismes internes qui président à leur apparition, à leur développement, à leur transformation et de les interpréter selon les méthodes et les lois qui relèvent de sa discipline propre (expliquer le social par le social) » .
Elle s’intéresse également aux diversités morphologiques, structurelles et fonctionnelles des sociétés et vise à l’étude des « lois fondamentales propres aux phénomènes sociaux ». En sociologie, l’expérience est centrée sur l’étude du « fait social ». Qu’entendons-nous par « fait social » ?
D’abord, il n’y a de « fait social » qu’à l’intérieur d’une société. Dans cette perspective, Emile Durkheim affirme que le « fait social » « (…) désigne à peu près tous les phénomènes qui se passent à l’intérieur de la société, pour peu qu’ils présentent, avec une certaine généralité, quelque intérêt social (…)». De plus, le concept d’existence d’un « fait social » nécessite deux éléments essentiels : d’une part de « considérer les faits sociaux comme des choses » et d’autre part le caractère coercitif et contraignant du fait social considéré.
D’ailleurs, Emile Durkheim énonce le principe suivant : « voilà donc un ordre de faits qui présentent des caractères très spéciaux : ils consistent en des manières d’agir, de penser et de sentir, extérieures à l’individu, et qui sont douées d’un pouvoir de coercition en vertu duquel ils s’imposent à lui» pour qualifier ce qu’est un « fait social ». De manière considérable, la sociologie englobe un ensemble de connaissances, d’expériences sur l’Homme et la société. Ainsi, peut-on affirmer qu’elle importe dans l’analyse des formes de liens sociaux, des interactions entre les « acteurs sociaux » : les formes de sociabilité, de socialisation et de sociétés (formation et dynamique de groupes). C’est la science des sociétés.
Balises historiques sur « l’éducation » en AFRIQUE (depuis les origines jusqu’aux années 1975)
Dans une société en crise où l’urgence criante et permanente frappe tous les domaines de la vie, les choix à faire sont à la fois immédiats et radicaux. Notre société vie dans une « vacuité éducative » : le système traditionnel a été perdu sans qu’une relève ait été assurée. Les cultures devant être évolutives, produisent ainsi des changements dans les perceptions, les conceptions, les valeurs, les progrès scientifiques et technologiques que la société doit s’approprier et intégrer au point de devenir à leur tour créatrices dans ces domaines.
Des origines aux années 1960
L’Afrique, on l’oublie pourtant très souvent, a été le premier continent dans l’Histoire où l’alphabétisation et la scolarisation furent mises en œuvre. Des milliers d’années avant que ne fussent inventés les lettres grecques alpha et beta qui sont les racines du mot alphabétisation, et le mot latin « schola » qui a donné scolarisation, les scribes de l’Egypte antique ont écrit, lu, compté, géré, philosophé, ausculté l’au-delà et l’absolu, en se servant du papyrus, premier support de l’écriture. Certains paysans africains appellent d’ailleurs significativement les lettrés « les gens du papier, ceux qui connaissent le papier ».
Jusqu’au XVIIe siècle cette tradition s’est perpétuée dans de nombreux pays africains : le bassin nilotique, l’Afrique du Nord, Axum, puis l’Ethiopie où grâce aux établissements de l’Eglise orthodoxe, plusieurs négus furent des hommes de culture et des écrivains ; la Nubie et Méroé dont l’écriture reste à décoder ; les pays du Soudan médiéval avec les centres d’enseignement supérieur de Tombouctou, Jenné, Gao, Kano, Katsina, Cinguetti etc. ; sans compter ceux de l’Afrique orientale et méridionale et les îles de l’Océan Indien .
A partir du XVIIe siècle, pour des raisons liées aux bouleversements internes et aux invasions et agressions dont la plus grave fut sans doute la « Traite des Noirs», le système éducatif fondé sur l’école sera presque détruit. La cassure du système éducatif africain fut consommée par la domination coloniale qui lui substitua une structuration absolument différente dans le cadre de l’entreprise de subordination du continent aux intérêts européens. L’éducation n’était plus fonctionnelle pour les sociétés africaines ; par rapport à elles, l’école n’était plus un organe naturel vitalement articulé, mais une prothèse venue d’ailleurs.
Cette école visait à l’instrumentalisation totale des ressources africaines ; malthusienne et élitiste, elle ne formera après soixante à cent ans de présence que quelques centaines, quelques dizaines et parfois moins d’une dizaine de cadres supérieurs selon les pays. Dans l’ensemble, cette école était un sous-système du système global de domestification de l’Afrique. A ce fait, le Ministre français des colonies, Albert Sarraut, l’énonce clairement : « Instruire les indigènes est assurément notre devoir. Mais ce devoir s’accorde de surcroît avec nos intérêts économiques, administratifs, militaires et politiques les plus évidents ».
Depuis les indépendances à 1975
En effet, les objectifs assignés à l’éducation, pendant cette période, dans les plans nationaux sont significatifs à cet égard : il s’agit de procurer à l’Etat et à l’économie les cadres qualifiés indispensables, mais aussi de dispenser une éducation de base considérée comme un droit élémentaire de l’homme, de réduire les disparités régionales et sociales, de consolider l’identité nationale et culturelle des pays africains.
La conférence internationale de l’UNESCO à AdisAbeba en Mai 1961 reflète bien cette approche volontariste et idéaliste, en dressant le scénario d’une éducation répondant aux exigences de l’indépendance politique, du développement scientifique et technique par une industrialisation rapide, et de la promotion du patrimoine culturel africain. En conséquence, la conférence recommandait la révision des contenus de l’enseignement et fixait des objectifs quantitatifs ambitieux comme la scolarisation universelle en 1980 et la hausse des budgets de l’éducation d’une moyenne de 3.5% du PNB à 5% du PNB entre 1970 et 1980.
A ce fait, le diagnostic était pertinent et l’ordonnance irréaliste pour un regard rétrospectif. Mais cela semblait beaucoup moins utopique, malgré une haute conjoncture économique et de guerre froide au plan mondial, qui donnait aux pays africains une rente de situation politique très appréciable.
Malgré une décélération notable de 1965 à 1970 due à la réduction des ressources publiques du fait d’une détérioration des termes d’échanges, l’enseignement dans le primaire dans l’ensemble de la Grande Ile, en 1970, a enregistré un effectif de 800 000 élèves dans le primaire, en 1975, le taux de scolarisation atteint 50% .
Par ailleurs, des réformes parfois très audacieuses sont entreprises dans divers pays, en particulier aux plans suivants : liaison avec la production, formation des maîtres, réforme des cycles et des statuts, réorganisation de la recherche scientifique et de l’enseignement technique, alphabétisation de masse et réforme du contenu des programmes dans certaines disciplines (histoire, géographie, sciences naturelles…) .
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PARTIE I : GENERALITES, APPROCHES ET METHODOLOGIE
Chapitre 1 : PRESENTATION GENERALE
Chapitre 2 : LES APPROCHES CONCEPTUELLES ET THEORIQUES
Chapitre 3 : METHODOLOGIE ET LIMITE DE LA RECHERCHE
Conclusion partielle
PARTIE II : ETUDES CURRICULAIRES ET SYNERGIE DANS LE ROLE DES ACTEURS SCOLAIRES
Chapitre 1 : MONOGRAPHIE ET ETUDE DU CURRICULUM
Chapitre 2 : LES INDICATEURS EVALUATIFS DU CURRICULUM SCOLAIRE
Chapitre 3 : APPROCHE DYADIQUE DE LA RESPONSABILITE PEDAGOGIQUE ET CONDITIONNEMENT A LA REUSSITE SCOLAIRE
Conclusion partielle
PARTIE III : APPROCHE PROSPECTIVE DU CURRICULUM
Chapitre 1 : DYSFONCTIONNEMENT DANS LA POLITIQUE EDUCATIVE MALGACHE
Chapitre 2 : REFORME PEDAGOGIQUE ET CONTEXTUALISATION DU CURRICULUM SCOLAIRE
Conclusion partielle
CONCLUSION GENERALE