Ce mémoire, intitulé » commerce international et développement d’un pays: cas de la Corée du Sud » a été élaboré dans le cadre de l’obtention du diplôme de Maitrise en Sciences Economiques. Il s’interroge sur la contribution du commerce international au développement d’un pays. Cette question est au cœur des débats au sein de la communauté scientifique. Au niveau international, la valeur du commerce mondial en marchandises augmente progressivement avec le temps. Les pays en développement ont joué un rôle majeur : entre 1980 et 2010, leur part dans le commerce mondial des marchandises est passée de 25 % à 47 % et leur part dans la production mondiale est passée de 33 % à 45 % . De plus, « La part des PED dans le commerce mondial passe de 1.21% à 2.09% durant la décennie 2000-2009 (OMC, 2010). Les économies des pays participants à l’échange se trouvent en interdépendance. Les mesures politiques prises par un pays influencent la vie économique des autres pays. Par ailleurs, les entreprises des différents pays sont heurtées à un jeu concurrentiel au niveau du marché mondial. Pourtant, ces pays se distinguent entre eux par leurs niveaux de développement, de leurs performances économiques,… Certains se sont avérés efficaces par leurs puissances industrielles, leurs détentions en qualité des facteurs de production, leurs fortes capacités concurrentielles attachées à ses entreprises. D’autres pays, avec ses entreprises, se trouvent en difficulté face à cette concurrence internationale. Ces pays concluent des accords commerciaux dans le but d’augmenter des gains à l’échange.
En effet, la problématique de ce mémoire est la suivante : « dans quelle mesure l’ouverture au commerce international constitue-t-elle un facteur de développement d’un pays? ». Il s’agit de savoir si l’adoption du commerce international par les pays en développement leurs permet de relancer leur croissance.
ANALYSE THEORIQUE DU COMMERCE INTERNATIONAL ET DEVELOPPEMENT
les bases théoriques du commerce international
De la conception classique des avantages absolus et comparatifs au modèle HOS
L’approche classique des avantages absolus : Adam Smith
Selon le théorème de l’avantage absolu, chaque pays possède un tel avantage dans la production des biens où il peut les produire avec un faible coût par rapport à son partenaire économique ou le reste du monde. Dans cet angle il serait mutuellement avantageux que chacun des pays se spécialise ou se fait concentrer toutes ses ressources productives destinées à fabriquer ce bien. Ce qui signifie, dans le domaine où il est meilleur que tous ces partenaires à l’échange. Ainsi chaque pays s’étant spécialisé, ils pourraient alors procéder à l’échange et chacun pourrait tirer de gain à l’échange international. Ce dernier peut être expliqué alors par des différences de coût absolu et, chaque pays se spécialise dans la production pour laquelle il disposait d’un avantage absolu sur les autres pays qui lui sont en relation économique .
Exemple théorique
Pour un pays, il détient un avantage sur un autre lorsque sa production par unité de facteur est supérieure aux autres pays. Dans cet exemple, on attribue à la Chine l’avantage absolu dans la production de chemises et pour les Etat Unis dans la production des voitures. L’ouverture de l’économie à l’échange international serait préférable à l’autarcie. Voila l’hypothèse commune sur laquelle se reposent les théories traditionnelles du commerce international. En économie fermée, le prix des voitures est moindre à l’E.U qu’en Chine et pour les chemises, les prix relatifs est à bon marché en Chine qu’au E.U. Si une fois chacun de ces deux pays en question se spécialise dans ce secteur où il détenait séparément un avantage absolu et procède après à l’échange. Le gain se traduit par la baisse des prix relatifs aux biens qui étaient produits intérieurement à coût élevés et la hausse de la production globale de chaque pays. Également, le produit intérieur brute (PIB) de chaque nation augmente donc une hausse de revenu par tête, renvoie à son tour une augmentation de pouvoir d’achat de chaque ménage qui peut améliorer leur bien être. Grace à l’importation des biens, la quantité des produits localement disponibles se voit d’une augmentation. Cela représente d’un avantage pour les consommateurs puisqu’ils peuvent accroitre ses consommations donc améliore le bien être de la population. Du faite de la spécialisation, en abandonnant la fabrication des biens à coût supérieur, on alloue tous les facteurs existants de l’économie dans la production des biens avec lesquels associent pour chaque pays un avantage absolu. La production se seront trouvées en quantité abondant c’est à dire il y aura de surplus des fabriques. Ces derniers seront destinés à l’exportation ou à l’échange en vue d’acquérir une certaine quantité des produits par l’importation. Pour les Etats-Unis plus de quantité des chemises venant de la Chine pour répondre à la demande locale et augmente la satisfaction des besoins vestimentaires des peuples américains et de plus à moindre prix. La conséquence apparait de la même façon en Chine mais celle ci concerne des voitures. » si un pays étranger peut nous fournir une marchandise à un meilleur marché que nous sommes en état de l’établir nous même, il vaut mieux que nous lui achetions avec quelque partie de notre industrie, employée dans le genre dans lequel nous avant quelque avantages. » (Smith, 1776). Il a introduit la théorie de l’avantage absolu pour décrire des situations où un pays a intérêt à produire davantage qu’il ne consomme afin d’exporter le surplus et d’importer des biens que d’autres pays produisent mieux que lui. Mais ceci demande l’élargissement des marchés, la baisse des prix ainsi que l’accentuation de la division de travail (DT) tant au niveau national qu’international.
Limite du modèle
Il est colossal de préciser que l’analyse de Smith fondée sur le principe de l’avantage absolu présente d’une limite. Cette dernière se traduit dans l’incapacité d’un pays à procéder l’échange dans le cas où il ne possédait aucun avantage en terme absolu. Cette situation poussera le pays à inaugurer un politique protectionnisme qui oppose le libre-échange. Une telle politique commerciale prônée par les libérales.
Le model classique des avantages comparatifs : David Ricard
coût en travail, avantage comparatif et spécialisation
On sait parfaitement que la théorie des avantages comparatifs par David Ricardo avait comme hypothèse un seul facteur primaire de production seulement mobile à l’intérieur d’un pays, le travail. Ce dernier circule librement entre la branche « chemises » et la branche « voiture » à l’intérieur de chaque pays prise en compte mais ne franchit jamais la frontière pour aller dans l’autre pays .
Illustration
Reprenant l’exemple des deux pays auparavant mais moyennant d’une certaine modification. Les besoins en quantité unitaire de travail ou plus précisément coût unitaire ne sont pas similaires dans chaque pays, en raison de l’inégalité du niveau de technologie et/ou d’un simple avantage naturel (ressource naturelle). Supposons (tableau 2) que le nombre d’unité de travail nécessaire à la fabrication d’une unité de bien est plus faible, pour les deux branches, en chine. Ce pays possède alors d’avantages absolus vis à vis des Etat Unis, ce qui pourrait acheminer à une conclusion que la chine doit exporter les deux biens en questions vers les Etat Unis. Une telle situation pourra être arrivée où un pays ne disposait aucun avantage absolu. C’est le cas des Etat Unis dans notre illustration théorique. Cette situation peut représenter la limite de la théorie des avantages absolus d’Adam Smith selon laquelle chaque pays devrait le posséder par rapport à ses autrui pour que l’échange apparaisse et soit mutuellement avantageux. Pourtant il est possible de franchir une telle impasse avec la théorie des avantages comparatifs de David Ricardo. Comme cela va être montré, l’intérêt de ces deux pays abrite ailleurs. Afin que les deux tirent à la fois des gains à l’échange, il faudrait que Chine exporte des chemises à destination des Etats-Unis et importe des voitures en provenance de E.U. Symétriquement, les Etat Unis devraient exporter des automobiles vers la Chine et importer des chemises en chine.
Si la Chine décide de ne pas ouvrir son économie, il obtient, en renonçant à produire une unité de chemise, 2/3 de voiture. Si, en vendant sur le marché international une unité de chemise il reçoit plus que 2/3 de voiture. Sa situation collective s’améliore en termes de disponibilité de bien qui lui possédait en quantité moindre avant. De son coté, si les Etat- Unis demeurent en autarcie, il obtient, en renonçant à construire une voiture, 4/5 d’unité de chemise. Au cas où il décide à s’échanger avec la Chine, il peut gagner plus de 4/5 d’unité de chemise contre une voiture. Par hypothèse, chaque pays décide de réallouer un travailleur dans le secteur dans lequel il détenait un avantage absolu. Avec David Ricardo, selon son principe des avantages comparatifs, il subsiste un gain à la spécialisation même dans ce cas. Il faut bien comprendre ce gain en raisonnant en termes de coût d’opportunité. L’analyse cherche à aboutir que le commerce international ou l’échange entre pays aura toujours lieu même si l’un de ces pays ne possédait pas d’un avantage absolu.
Pour accorder une importance à la spécialisation, une comparaison se porte sur deux situations différentes
– La première c’est en autarcie (absence d’échange) : Pour produire une voiture, la chine doit abandonner 3/2 de chemise. Alors le coût d’opportunité d’une voiture en termes de chemise en chine vaut 3/2. Pour produire une voiture, les Etat Unis doit renoncer 4/5 de chemise. Le coût d’opportunité d’une voiture en termes de chemise à l’E.U est égal 4/5. Ceci montre que le coût d’opportunité de la voiture en termes de chemise est moindre à l’Etat Unis qu’en Chine. Par conséquent, les Etats Unis dispose d’un avantage comparatif sur la Chine dans la construction de voiture.
– La seconde, l’existence de libre-échange: Comme toute production se réalise au détriment d’une autre et, que chaque pays devrait concentrer tous les facteurs de production de son économie dans la fabrication des biens dont le coût d’opportunité est faible. Les Etats Unis devraient se spécialiser dans la production de voiture et la Chine devrait se spécialiser dans la production de chemise dont le coût d’opportunité en termes d’une voiture est faible. Comme si les deux recourent à la spécialisation et à l’échange, c’est qu’elles importent un bien à un cout inferieur à ce qu’elle devrait supporter si le bien importé était produit dans l’économie domestique. Les gains à l’échange, permis par la spécialisation, provient du fait qu’il existe des différences dans les coûts relatifs de production entre les pays, dans notre cas Chine et Etats Unis. L’accent s’est mis sur l’importance de la spécialisation, des coûts d’opportunités en tant que déterminant du commerce international. Par ailleurs, le commerce international sert à augmenter, dans chaque pays participant, la quantité des biens auxquels il avait des difficultés pour les produire.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
Chapitre 1 : Analyse théorique du commerce international et développement
Section 1 : les bases théoriques du commerce international
Sous-section 1-1 : de la conception classique des avantages absolus et comparatifs au modèle HOS
Sous-section 1-2 : les nouvelles théories du commerce international
Section 2 : les théories du développement fondées sur le commerce international
Sous-section 2-1 : de l’approche structuraliste à l’approche néo-marxiste
Sous-section 2-2 : le commerce international nécessaire au développement
Chapitre 2 : la contribution du commerce international au développement d’un pays : cas de la Corée du Sud
Section 1 : la généralité de la Corée du Sud
Sous-section 1-1 : une brève historique de la république de Corée
Sous-section 1-2 : la Corée du sud accorde une importance au capital humain
Section 2 : les politiques du commerce international aux services du développement de ce pays
Sous-section 2-1 : la politique de promotion aux importations dans les années 50
Sous-section 2-2: la politique de promotion aux exportations et reprise de la Politique d’ISI dans l’industrie lourde
Sous-section 2-3 : la politique d’accord au libre-échange
CONCLUSION GENERALE
REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE