Soutenance mémoire
Actuellement, la pauvreté est un phénomène essentiellement rural et le secteur agricole joue un rôle primordial pour lutter contre ce fléau. Tel est le cas à Madagascar, un pays qualifié de moins avancé, qui cherche à améliorer sa situation économique en stimulant ce secteur étant donné que 77% de sa population vivent au dépend de l’agriculture, l’élevage et la pêche. En omettant de considérer cette dernière, nombreuses sont les politiques agricoles entamées suivies d’assistanat ayant eu des résultats mitigés comme la dérive de la productivité, la dépendance des producteurs vis-à-vis des aides extérieures,…
De nouvelles idées furent tenir l’attention des Organismes tant nationaux qu’internationaux agissant pour le développement rural du pays : celles de responsabiliser les paysans producteurs à prendre en main les activités et la gestion des celles-ci de façon à moderniser toutes les techniques de production, de gestion,…mais en même temps leur garantir une meilleure condition de vie que celle d’auparavant.
DEFINITION ET DELIMITATION DE L’ENTREPRENEURIAT RURAL AGRICOLE
Dans cette section, nous allons faire un survol des concepts sur l’entrepreneuriat agricole et les actualités tournant autour de cette thématique de l’agriculture.
Définitions
Dans les paragraphes qui suivent, il est plus convenable tout d’abord de définir : l’entrepreneuriat rural agricole et ses acteurs.
L’entrepreneuriat rural agricole
Dans un premier temps, nous allons définir ce qu’on entend par « entrepreneuriat » tout court.« L’entrepreneuriat » se définit comme étant un « processus par lequel des opportunités à créer des produits et des services futurs sont découvertes, évaluées et exploitées. » La capacité de découvrir des ressources sous-évaluées par des détenteurs qu’il rachète et combine pour les revendre en produits ou services « surévalués » par des acquéreurs comprend la capacité d’un entrepreneur. Une autre conception amène à la déduction de sa définition entre autre une émergence organisationnelle, c’est-à-dire encore un processus qui conduit à l’apparition d’une nouvelle organisation. Pour être plus précis, les activités par lesquelles le créateur (d’opportunité) mobilise et combine des ressources (informationnelles, matérielles, humaines, etc.) sont entreprises pour en faire un projet structuré voire une entité. L’entrepreneuriat est comme une situation reliant de façon concomitante, un individu caractérisé par un engagement personnel fort (consommation de temps, argent, énergie, etc.) et un projet ou une organisation émergente ou une organisation « stabilisée » de type entrepreneurial. La valeur créée renvoie aux apports techniques, financiers et personnels que génère l’organisation impulsée et qui procurent satisfaction à l’entrepreneur et aux parties prenantes ou intéressées.
Vue cette totalité d’idées tournant autour de l’entrepreneuriat, il est plus facile de projeter celui-ci en milieu rural. Autrement dit, l’entrepreneuriat rural est donc une dynamique de création et d’exploitation d’une opportunité d’affaires dans le domaine agricole par un ou plusieurs personnes physiques ou morales via la création de nouvelles organisations à des fins de création de valeur ajoutée surtout.
Les acteurs dans l’entrepreneuriat rural agricole
On peut en citer comme principal acteur :
L’entreprise agricole
C’est une personne physique ou morale qui assume les responsabilités liées à la création et à l’exploitation d’une entreprise productrice de biens ou de services agricole. Tout cela requiert une capacité cognitive, capacité organisationnelle, capacité décisionnelle, capacité technique, capacité à identifier et implanter des opportunités. En tant qu’entreprise, elle dispose de certaines fonctions, une structure et d’un certain niveau d’organisation différent à tout autre acteur de l’entrepreneuriat .
Les producteurs
Ce sont entre autre des paysans qui produisent pour la consommation de subsistance et/ou pour la vente directe de leurs récoltes au marché ou encore, en contrat avec une entreprise, vendent leurs produits à un prix jugé supérieur à celui du marché à celle-ci. En tant qu’entreprise, elle se doit détenir au moins des employés fixes ou sous contrat déterminé. La structure et la qualification des entreprises rurales dépendent en fait de son statut, du nombre d’employés qu’elles détiennent,…
Ces producteurs peuvent être des simples paysans motivés et compétents en matière de production ou encore regroupés en organisation paysanne.
Les organisations paysannes
C’est un regroupement de population rurale et agricole (d’une localité, d’un village, d’une région) et peut être selon le genre spécifique (masculin, féminin) ou selon le type d’activité professionnel (ex : producteur de café). Dans le cas d’une organisation de producteurs, il s’agit d’une « OP filière » centrée sur un produit agricole ou d’une « OP généraliste » qui combine des activités économiques, techniques et une « OP syndicale » centrées sur une fonction de représentation des intérêts de producteurs. Une OP dans le cadre des services financiers ou non financiers, renforce les capacités de leur membre (encadrement, formation) ; une OP sert d’appui à des fonctions économiques ou de services (recensement et approvisionnement en intrants, collecte primaire et secondaire de la production, commercialisation, financement de la production ou des infrastructures. Les autres acteurs de l’entrepreneuriat rural : Nous nous abstiendront à citer seulement ces acteurs dans ce paragraphe sans en faire une description concrète de chacun. Nous verrons les détails de ces acteurs dont la partie développement et ruralité. Outre à part ceux qui sont cités un peu plus haut, les transporteurs, les représentants de l’Etat et les organismes d’appui tiennent tous des rôles prépondérants dans le bon fonctionnement de l’entrepreneuriat rural.
Les actualités sur les réformes agraires et ces fonctionnements
L’économie mondiale se soucie de l’agriculture étant donné qu’elle est la source d la sécurité mondiale durable pour un développement. C’est ainsi qu’on rencontre de nouvelles politiques visant cette perspective telles que : la révolution verte, le choix entre l’agriculture familiale et l’agribusiness et le choix entre culture vivrière et celle de rente.
La révolution verte
Une nouvelle tendance en matière d’agriculture est la vulgarisation de la révolution verte. La question est : qu’entend-on par révolution verte exactement ? « C’était une enveloppe technologique contenant des éléments importants: variétés améliorées à haut rendement (VHR) de deux céréales de base (riz et blé), irrigation ou maîtrise de l’approvisionnement en eau et meilleure utilisation de l’humidité, engrais et pesticides, et techniques agronomiques associées. » Très vite elle s’est traduite, pour de nombreux cultivateurs d’Asie et de certains autres pays en développement, par une forte progression des rendements et des revenus. « Selon les statistiques, la productivité de ces deux céréales, tout comme celle du maïs, a pratiquement doublé entre les années 60 et les années 90 ». La révolution verte a été un paradigme agricole et a eu d’impacts considérables surtout sur la production du riz.
Depuis les années 60, la révolution verte a été engagée pour les cultures commerciales de maïs, notamment dans l’actuel Zimbabwe . De là, s’est vue une nouvelle révolution verte tournée vers d’autres cultures. L’Afrique a aussi bénéficié de cette enveloppe technologique qui a paru comme étant un succès.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I : ANALYSE THEORIQUE DE L’ENTREPRENEURIAT RURAL AGRICOLE
CHAPITRE I : CONTEXTE GENERAL
SECTION I : DEFINITION ET DELIMITATION DE L’ENTREPRENEURIAT RURAL AGRICOLE
1.1 Définitions
1.1.1 L’entrepreneuriat rural agricole
1.1.2 Les acteurs dans l’entrepreneuriat rural agricole
1.1.2.1 L’entreprise agricole
1.1.2.2 Les producteurs
1.1.2.3 Les organisations paysannes
1.2 Les actualités sur les réformes agraires et ces fonctionnements
1.2.1 La révolution verte
1.2.2 Le choix entre l’agrobusiness et l’agriculture familiale
1.2.2.1 L’agriculture familiale
1.2.2.2 L’agribusiness
1.3 Choix entre la culture vivrière et la culture de rente
1.3.1 La filière agricole
1.3.2 Rôle de la filière vivrière dans l’exploitation agricole
1.3.2.1 Comparaison de la filière de rente et de la filière vivrière
1.3.2.2. Préférence à la filière vivrière et les instruments à privilégier pour la favoriser
SECTION II : LA PART DU DEVELOPPEMENT RURAL DANS LE DEVELOPPEMENT DU PAYS
2.1 Définition et délimitation du développement
2.1.1 Développement économique
2.1.2 Développement socioculturel
2.2 Développement et ruralité
2.2.1 Les intervenants au sein de l’exploitation agricole en question
2.2.1.1 Les transporteurs
2.2.1.2 Les rôles de chaque partie prenante indirecte à l’exploitation agricole
CHAPITRE II : CADRAGE THEORIQUE DE L’ENTREPRENEURIAT RURAL AGRICOLE
SECTION I : LES BLOCAGES PERSISTANT EN MILIEU RURAL ENTRAVANT L’EXPANSION ECONOMIQUE DES ENTREPRISES RURALES ET LES PETITS PRODUCTEURS
1.1 Le système de Torrens : foncier un héritage colonial du système foncier à Madagascar
1.1.1 Le Système de Torrens et ses transpositions Africaines
1.1.2 Les impacts sur le plan socio-économique
1.1.2.1La réticence à l’investissement
1.1.2.2Un frein pour l’exploitation agricole
1.2 Les problèmes de l’économie rurale : l’augmentation de coût de production et la fluctuation des prix
1.2.1 Le coût de préparation et conditionnement des produits
1.2.2 Le coût de manutention
1.2.3 Le coût du transport
1.2.4 Perte
1.2.5 Coût d’entreposage
1.2.6 Coût de transformation
1.2.7 Commission, redevance et paiement officieux
1.3 La théorie de la dépendance (Amin, Prebish, Singer, Frank)
1.4 La théorie de la croissance appauvrissant selon Bhagwati
SECTION II : LE ROLE PALLIATIF DU DEVELOPPEMENT PAR LA PROMOTION DES ENTREPRISES RURALES
2.1 La théorie d’esprit d’entreprise et du développement économique
2.2 La théorie de participation paysanne
2.2.1 La nature et l’origine de la solidarité
2.2.2 Les formes de solidarité
2.3 Les défis chez les paysans
2.3.1 La consommation ostentatoire chez les paysans
2.3.2 Un défi à relever : l’exploitation agricole (EA)
PARTIE II : ETUDE DE L’ENTREPRENEURIAT RURAL AGRICOLE A MADAGASCAR SUIVANT LES CAS ESOP PHYSALIS ET MIEL PROMUES PAR L’ONG HARDI
CHAPITRE I : ENTREPRENEURIAT SELON L’ONG HARDI
SECTION I : PRESENTATION SUCCINCTE DES ENTREPRISES DE SERVICE ET ORGANISATION DE PRODUCTEURS PHYSALIS ET DU MIEL
1.1 Descriptions d’une ESOP
1.1.1 L’Entreprise De Service
1.1.1.1 Définitions
1.1.1.2 Rôles socio-économiques de l’entreprise de service
1.1.1.3 Les organisations paysannes ou organisation des producteurs
1.1.1.4 Une concrétisation de la participation paysanne
1.1.1.5 Les différentes formes d’organisations de producteurs
1.2 Le mode opérationnel de l’entrepreneuriat rural agricole
1.2.1 Les étapes de création d’une ESOP selon la grille de l’ONG Hardi
1.2.2 Le mode opérationnel des entreprises de services et des organisations des producteurs (collecte, transformations, contractualisation, commercialisations,…)
1.2.2.1 La collecte
1.2.2.2 Transformation
1.2.2.3 Contractualisation : (La contractualisation entre les entreprises et les producteurs)
1.2.2.4 Commercialisation au niveau des ESOP
1.3 Caractéristiques propres à chaque ESOP (Physalis et Miel)
1.3.1 ESOP Physalis
1.3.2. ESOP Miel
SECTION II : QUELQUES REFLEXIONS CONCEPTUELLES : LA CONCRETISATION DU DEVELOPPEMENT LOCAL ECONOMIQUE PAR LA PROMOTION DE L’ESOP
2.1 La création d’emploi à Miadanandriana
2.1.1 Les promoteurs et les techniciens
2.1.2 Les producteurs : les producteurs particuliers et les organisations paysannes
2.2 La création de valeur ajoutée
2.2.1 La valeur ajoutée créée par l’ESOP Physalis
2.2.2 La valeur ajoutée créée par l’ESOP Miel
2.3 Une augmentation du revenu considérable des paysans
2.3.1 Constat d’une consommation ostentatoire des producteurs
2.3.2 Le recours à d’autres activités en guise d’emploi complémentaire
2.3 Autres externalités positives sur la vie sociale des ménages
2.3.1 Impact sur le niveau de scolarisation des enfants
2.3.2 Impact sur le niveau de vie de chaque ménage : réintégration des marginalisés de la société rurale
CHAPITRE II : ANALYSE DIAGNOSTIC PAR FFOM DES ESOP PHYSALIS ET MIEL
SECTION I : LES FORCES ET OPPORTUNITES DES ESOP
1.1 Les Atouts des ESOP
1.1.1 Les opportunités de l’ESOP Physalis
1.1.2 Les opportunités de l’ESOP Miel
1.1.2.1 Les partenaires des ESOP
1.1.2.2 Demande
1.2 Les forces des ESOP
1.2.1 Les forces de l’ESOP Physalis
1.2.1.2 Ressources financières
1.2.2 Les forces de l’ESOP Miel
1.2.2.1. En ressources immatérielles : la réputation du produit
1.2.2.2. Image de marque
1.2.2.3. Prix
1.2.2.4. Production
1.3 Les relations entre ESOP et l’ONG Hardi
1.3.1 Une politique anti-assistanat : les aides sont remboursables
1.3.2. Caractéristique de la relation entre l’ESOP et l’organisation Hardi
SECTION II : LES PROBLEMES ENTRAVANT L’EXPANSION DES ENTREPRISES RURALES
2.1. Les blocages des ESOP
2.1.1. Les blocages de l’ESOP Physalis
2.1.1.1 La chaîne de valeur(cf. annexe 13)
2.1.1.2. Au niveau de la production
2.1.1.3. Soutien du produit : communication
2.1.2. Les blocages du Miel
2.1.2.1. La chaîne de valeur
2.1.2.2. Au niveau de la production
2.2 Les menaces des ESOP
2.2.1. Les menaces de l’ESOP Physalis
2.2.1.1. La demande
2.2.1.2. L’offre
2.2.1.3. L’intensité de la concurrence de l’ESOP
2.2.2. Les menaces de l’ESOP Miel
2.2.3. Menaces communs aux ESOP : PESTE = Politique –Économique – Social – Technologique – Écologique
2.3 Des recommandations vis-à-vis des faiblesses des ESOP et une restructuration en cours
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
