Au commencement Dieu, créa l’homme. Il constata qu’il ne peut vivre seul, il lui trouva un compagnon et créa la femme. La femme est donc la compagne de l’homme et ils sont crées pour vivre ensemble. Les conjoints ou ceux socialement considérés comme leurs équivalents vont mener une vie de couple.
Cette vie sera qualifiée de vie conjugale. La vie conjugale est donc plutôt d’origine divine car en instituant le mariage, Dieu déclara « c’est pourquoi l’homme laissera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et ils seront une seule chair » (genèse 2 : 24). Ce sont les hommes et les femmes qui, par la suite créent la vie conjugale de leur choix, qu’elle soit légitime et religieuse ou libre. « La femme et la vie conjugale à Madagascar » seront, à juste titre, le sujet de cette étude. La femme à Madagascar vit une situation désastreuse comme dans d’autres pays sous développés. Dans le domaine de la vie conjugale, elle est réduite à un état inférieur à l’homme même si l’égalité entre eux est invoquée dans les textes de loi. Cela demeure un écrit, une théorie, son application est différente. Cette situation de la femme empire dans les campagnes. Cela du fait de l’application des Saintes écritures disant que l’homme est supérieur à la femme. Mais aussi de la traduction à la lettre de l’art 53 de l’ordonnance 62-089 du 1er Octobre 1962 qui dispose que « le mari est le chef de famille ».
Dans les villes, la situation de la femme évolue un peu surtout si elle exerce une profession individuelle. En plus de cela, les citadins prennent en considération la mentalité Occidentale (large ouverture d’esprit).
Pourtant dans les pays développés, la femme est à peu près sur un pied d’égalité avec l’homme même si ce n’est pas toujours le cas dans tous les domaines de la vie conjugale. Du fait de cet état d’esprit des Malagasy les problèmes conjugaux se multiplient et les taux des divorces croissent. Même si pour eux : « Ataovy toy ny lamban’akoho ny fanambadiana, ka faty no isarahana » (que le mariage soit comme les plumes d’un poulet : on ne se sépare qu’à la mort).
ANALYSE THEORIQUE DE LA VIE CONJUGALE
La vie conjugale fait partie intégrante de la vie quotidienne des hommes et des femmes. Elle signifie une vie de couple ou même d’époux et de femme dont les conséquences vont s’ensuivre. On peut citer : la survenance d’enfant qui constitue le point essentiel de la vie conjugale. Même si la famille de chacun des conjoints est concernée par leur union, une liberté totale est accordée au couple dans l’apparence de leur vie conjugale. A Madagascar, ce sont surtout les parents qui se sentent mal à l’aise quant à l’aspect de la vie conjugale de leurs enfants. En effet, cela s’explique par le fait que les parents pensent qu’ils savent ce qui est bien pour leurs enfants. Ils affirment même que : « NY RAY AMAN-DRENY TSY MANOLO-BATO MAFAN NY ZANANY » c’est-à-dire que les parents ne donnent jamais de mauvais conseils à leurs enfants. D’où si les enfants n’ont pas suivi le conseil de leurs parents concernant leur vie conjugale, leur future vie conjugale va en souffrir. Deux choix sont laissés au couple, malgré cela il existe deux formes de la vie conjugale, et leur caractère est à peu près identique.
LES DEUX ASPECTS DE LA VIE CONJUGALE
L’aspect de la vie conjugale varie selon les coutumes, les manières de vivre. Cet aspect va même jusqu’à contredire les normes, les bonnes mœurs, les lois édictées. A Madagascar, la vie conjugale est encore vue selon un bon angle tel que l’union de deux êtres : un homme et une femme. Mais cette union n’est pas parfois tout à fait plausible au regard de la société malgache.
VIE CONJUGALE DANS LE CADRE D’UN MARIAGE LEGITIME
Selon le Droit, le mariage est un acte juridique solennel par lequel un homme et une femme établissent une union dont la rupture ne peut être obtenue que dans des conditions déterminées . Souvent classé comme une institution sociale très imprégnée de caractères religieux, il est aussi un acte juridique. En tant que tel, il n’échappe pas aux règles établies par la loi. Des conditions sont soumises aux candidats et les effets sont multiples.
Les conditions légales du mariage légitime
Les conditions imposées aux futurs époux
A Madagascar, le mariage n’est admis qu’entre deux personnes de sexes différents, un homme et une femme. Un âge minimum a été imposé pour pouvoir se marier : il faut avoir l’âge de 18 ans révolus au moment de la célébration du mariage. Le consentement des futurs époux y est nécessaire, autrement, il ne peut pas y avoir mariage. Consentement donné avec la volonté du couple.
Il peut arriver que l’un des futurs époux soit mineur. Aussi l’obtention de l’autorisation parentale lui est nécessaire pour se marier. Autorisation donnée verbalement le jour de la cérémonie par l’un des parents ou la personne ayant autorité sur lui (cas de l’orphelin) ex : ascendant (grand parent). Pour des raisons de moralité et de protection des enfants à venir, le mariage entre deux personnes ayant un lien de parenté entre elles est interdit (art 11, 12, 13) . L’existence d’un premier mariage antérieur non dissout ne permet pas la célébration d’un autre mariage. Seule la dissolution de celui-ci par décès ou par divorce permet un remariage. Pour le cas de la femme, l’empêchement est très particulier. Elle ne peut contracter un nouveau mariage sans observer le délai de viduité qui est de180 jours (art 8) . Cela afin d’éviter le problème de paternité.
Les conditions tenant à la célébration du mariage
Les conditions concernant la célébration devront être respectées par le couple si non la célébration n’aura pas lieu. Ces conditions parmi les plus importants sont :
− Fourniture d’un extrait de naissance de moins de six mois
− Inexistence d’opposition
− Présence des futurs époux au lieu de la célébration avec chacun leur témoin. Ceci a été exigé afin d’éviter les malentendus concernant surtout le futur époux.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE -ANALYSE THEORIQUE DE LA VIE CONJUGALE
CHAPITRE PREMIER.-LES DEUX ASPECTS DE LA VIE CONJUGALE
SECTION PREMIERE. -VIE CONJUGALE DANS LE CADRE D’UN MARIAGE LEGITIME
§1. -Les conditions légales du mariage légitime
§2.-Les conséquences du mariage dans la vie conjugale
§3.-Les Droits et Obligations de la femme
§4.-La place de la justice dans un mariage légitime
SECTION II.- VIE CONJUGALE DANS LE CADRE D’UN CONCUBINAGE
§1.-Notions sommaires sur le concubinage à Madagascar
§2.-Les Droits et obligations de la concubine selon leur classification
§3.-Intervention de la justice
DEUXIEME PARTIE – ANALYSE PRATIQUE DE LA VIE CONJUGALE
CHAPITRE PREMIER. – LES PROBLEMES CONJUGAUX ET LEURS CAUSES
SECTION PREMIERE. – ECONOMIE ET FINANCE
§1. -Insuffisance du revenu
§2.-Gestion et Administration
SECTION II. – CAUSES INTERNES AU MENAGE
§1.- Causes liées à la personne ou la personnalité des deux époux
§2.- Causes liées aux comportements adoptés par l’un des époux
§3.- Causes liées à la non réalisation des buts et devoirs conjugaux
SECTION III. – CAUSES EXTERIEURES DU MENAGE
§1.- L’ingérence des beaux-parents dans la vie du couple
§2.- L’existence d’un premier mariage
§3.- Les tiers
§4.- Le travail et l’occupation
CHAPITRE II. -PROPOSITIONS DE SOLUTIONS AUX PROBLEMES CONJUGAUX
SECTION PREMIERE. – SOLUTIONS D’ORDRE PREVENTIF
§1.-Solutions aux problèmes liés à l’économie et à la finance
§2.- Solutions aux problèmes liés aux deux époux
§3.- Solutions aux problèmes liés à la non réalisation des buts et devoirs conjugaux
§4.- Solutions aux problèmes extérieurs au ménage
SECTION II. – SOLUTION D’ORDRE CURATIF
§1.- Rupture du lien conjugal
§2. – Sanction prononcée à l’encontre l’époux fautif
CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE
TEXTES DE BASE