Analyse SWOT dans le cadre de sa contribution a la reduction de la pauvrete

L’artisanat a toujours fait partie de la vie culturelle, sociale et économique des Malgaches, toutes communautés confondues ; les activités d’artisanat produisent encore de nos jours des objets utilisés dans la vie quotidienne ou dans le cadre de cérémonies traditionnelles ou rituelles, liés quelquefois à des valeurs symboliques comme la culture du riz, l’élevage, le culte des morts et des ancêtres.

Historiquement, l’activité artisanale précédait l’activité industrielle pour certains pays développés en particulier la France et l’Angleterre. C’est le cas aussi pour certains pays sous développés si on ne cite que le cas de Madagascar. L’activité artisanal existait déjà à l’ère de l’homme primitif. Par contre, les industries n’existent qu’après la découverte de la machine à vapeur et du charbon. Même à cette époque la plupart des industries sont des industries artisanales. En effet, la découverte de charbon permet la création de nouveaux types de produits artisanaux tels que les produits fabriqués à partir du fer. Et cette évolution permet enfin d’aboutir à la formation des industries lourdes.

Le plus étonnant, malgré le développement industriel très propice, c’est que le secteur artisanal occupe toujours une place importante dans l’économie et dans la vie quotidienne de la population. Cela se voit même dans les pays développés, si l’on prend à titre d’exemple le cas de Japon qui est la deuxième puissance économique mondiale après les Etats-Unis : dans ce pays, l’artisan possède le statut d’un artiste.

ETAT DES LIEUX

Actuellement, nous constatons un développement continu dans le secteur artisanal malgache et cela s’explique en partie par la réussite des entreprises franches ici à Madagascar en particulier celles qui se spécialisent dans les exportations des produits textiles et des produits de vannerie. L’entreprise franche est un nouveau débouché pour certaines unités de production artisanales. Ces dernières tirent du profit en travaillant comme leurs sous-traitants.

Par ailleurs, le monde retrouve aussi le goût de produits fabriqués à partir des matières naturelles qui sont des matières très répandues à Madagascar si l’on ne cite que le papier antemoro et la rabane. La valorisation de ces fibres malgaches a été constatée depuis 1990. Ces produits sont répandus dans les marchés occidentaux ( France y compris la Réunion, les Etats-Unis, l’Italie, la Scandinavie, le Japon, l’Australie ). Le fait que les pays occidentaux sont attirés par ces produits, encourage la Chine à importer de matières brutes provenant de Madagascar dans le but de dominer les marchés américains par leurs produits finis. D’ après le rapport en 2002, l’exportation de raphia brut de Madagascar a augmenté de 64% par rapport à 2001.

Les principales caractéristiques de produits artisanaux malgaches 

Origine des produits

Les produits artisanaux malgaches sont fabriqués dans les différentes régions. Chaque région a ses artisans. Cette situation est l’origine de la diversité des activités sauf dans les hauts plateaux. En tenant compte du climat, chaque région possède ses propres ressources disponibles. Dans les hauts plateaux, on trouve en général une concentration des activités cela s’explique en fait par l’accès facile aux matières et aux marchés.

Les matières utilisées 

A part le critère d’origine des produits, les produits artisanaux malgaches sont reconnus par l’immense variété des matières premières disponibles : le raphia, les bambous, « harefo », bois etc.

Certaines sont d’ailleurs encore méconnues, comme la majorité des essences de bois, d’autres sont encore sous-utilisées comme les pierres fines et ornementales, d’ autres ont un faible potentiel d’approvisionnent en faveur de nombreux artisans : le cocons de soie par exemple.

L ’usage final du produit 

L’usage final du produit artisanal varie aussi selon le type des produits. Il y a des produits utile de façon régulière comme la soubique et les nattes. D’autres produits sont également nécessaires pour l’activité de production plus précisément utilisés comme appareil productif : les angady, la charrue, ou encore utilisés comme habillement, décoration etc. On peut citer les nappes brodées et ammonites. A l’heure actuelle, on trouve même des maquettes de bateaux historiques.

La qualité des produits

Elle est totalement disparate et diffère selon les, les filières, les modes de production l’artisan producteur a peu de contact avec les acheteurs finaux de ses produits et ne peut évaluer le niveau de qualité de sa production, de même que le niveau de satisfaction des utilisateurs. Les distributeurs ne jouent pas toujours leur rôle de contrôleur de qualité, face aux impératifs de livraison. Cette variation de qualité entraîne une variation de prix et des comportements différents au niveau des producteurs. Certains artisans se trouvent dans l’obligation de vendre sans se préoccuper de la rentabilité de leur activité tandis que d’autres ont plus le souci de valoriser leur travail, délaissant quelque peu le critère d’écoulement commercial .

Telles ne sont pas les seules principales caractéristiques de la production artisanale malgache, on peut distinguer aussi son caractère permanent . L’activité est loin d’être saisonnière sauf pour certaines filières fluctuent en fonction de la disponibilité des matières premières, de la main d’œuvre rurale ou des saisons de vente sur les marchés occidentaux.

L’originalité

Le caractère original de l’artisanat malgache est difficile à évaluer : certaines productions peuvent être stéréotypées par rapport aux produits trouvés dans les pays d’Afrique ou d’Asie alors que d’autres sont quasi-uniques. Cependant les matières utilisées sont souvent exceptionnelles (bois précieux, pierres fines, matières animales ou végétales rares ) et donnent l’impression d’être sous-utilisées du fait du déficit de qualité ou de création. Mais il y a des produits originaux comme les personnages naïfs brodés sur les nappes, les soubiques en fibre végétale, les châles en soie sauvage ou les meubles sculptés Zafimaniry, et les tapis mohair à Ampanihy. Après avoir mentionné auparavant les principales caractéristiques qualitatives de la production artisanale malgache nous allons essayer d’analyser la production et ou l’exportation en terme de volume plus précisément sur le plan quantitatif.

La commercialisation de la production artisanale

– Analyse de l’exportation en valeur monétaire sans tenir compte de la destination (1996-2002) : 

Si on analyse le résultat des exportations des produits artisanaux entre 1997- 2004. Il est constaté une fluctuation économique très variée en général pour les châles et écharpes en soie, linges de maison, bois marqueté ou incrusté, matières animales, pierres fines, bijouterie …, tissus de soie, tapisserie et passementerie, maroquinerie, objets d’ornement, matières végétales ou minérales. Mais pour les articles de tapisserie et passementerie, maroquinerie, objets d’ornements, une augmentation de la production en francs courants a été relevée En outre pour la sparterie et la vannerie, une augmentation continue a été enregistrée depuis 1997 à 2001, suivie d’une baisse en 2002 et une reprise de la hausse en 2003 et 2004. Pour le tissu de soie, on relève une valeur à l’exportation, élevée de 1997 à 2000 plus que la moitié de la valeur de l’exportation en 1997 et un peu moins de la moitié en 2000.

– Les marchés de destination des produits artisanaux malgaches :

La principale destination de l’artisanat malgache est la France qui occupe en moyenne pendant l’année 1996 à2004 à peu près les 2/3 des exportations réalisées. Suivie par les Etats-Unis très loin derrière mais avec un flux d’exportation plus stable au fil des années qui est en moyenne 1,4 millions Ariary par an. La Réunion, l’Italie et l’Allemagne figurent également parmi les grands importateurs d’artisanat malgache, mais très loin derrière la France. Il est d’ailleurs fort probable qu’une partie des articles ne font que transiter en France pour être distribués sur toute l’Europe ou vers d’autres pays.

Les différents acteurs et leurs rôles

Il est difficile pour les artisans producteurs d’assurer à la fois la production, l’approvisionnement, ainsi que la commercialisation de produits. Cela entraîne la participation et l’implication d’ autres intervenants dans le secteur artisanat. Lesquels occupent en général les volets approvisionnement et commercialisation. Mais la question est de savoir pourquoi les artisans producteurs malgaches auront besoins des autres intervenants dans l’approvisionnement et dans la commercialisation ?

Les acteurs intervenants dans la chaîne d’approvisionnement 

L’exploitant ou le producteur de matières premières : 

Certaines matières premières ne sont disponibles que dans des régions spécifiques de Madagascar alors qu’elles peuvent être travaillées dans toute l’Ile. Les zones de transformation sont globalement éloignées des zones d’approvisionnement des matières faute de la déforestation pour les bois, d’extinction des matières dans certaines zones, ou d’utilisation des terres à d’autres fins. En plus la taille de l’Ile est le facteur le plus représentatif de la distance qui conduit à une différenciation entre les exploitants de matières premières et ceux qui les travaillent. Cette distance est un des facteurs prépondérants qui rendent impossible d’assurer en même temps l’approvisionnement en matières premières et la production pour les artisans producteurs, c’est la raison pour laquelle ils ont besoin d’autres intervenants pour assurer l’ approvisionnement. Mais telle n’est pas la seule raison de la difficulté de l’exploitation ou de la production de matières premières mais il y a également la loi en vigueur dans notre pays sur l’activité de l’exploitation des matières matière. En effet l’activité d’exploitation des matières est soumise à une réglementation spécifique qui requiert des licences ou des autorisations à l’instar du bois, des pierres, peaux d’animaux etc., et qui la nécessité d’une spécialisation dans cette activité. On peut lire le texte de cette réglementation dans la partie gras ci-dessous. Malgré tout, les artisans qui se spécialisent en matière de vannerie peuvent s’adapter aux ressources qui les entourent. C’est la raison de l’existence de diversité de matières utilisées, de style de message et de dessins dans toutes les régions de Madagascar. Mais ceci n’est pas le cas pour d’autres métiers qui nécessitent l’utilisation de palissandre ou de bois de rose.

<Les fibres végétales, à l’exclusion du raphia ( considéré comme « produit principal» des forêts ), sont classées parmi les « produits accessoires » des espèces de flore des forêts. Il est obligatoire d’avoir un permis appelé « convention de ramassage » pour être autorisé à les ramasser. La conformité à la législation en vigueur depuis la collecte à l’exportation doit être observée par tout exportateur afin qu’il obtienne « l’autorisation d’exportation » délivrée par la Direction de la valorisation des ressources forestières du Ministère chargé des Eaux et Forêts. Madagascar a en effet ratifié la Convention sur le Commerce International des Espèces de Faunes et de Flores Sauvages menacées d’extinction (CITES) en 1975 par l’ordonnance n° 75.014. La dernière version a été signée le 15 novembre 2002 à Santiago du Chili et dans les annexes figurent les espèces de Faune et Flore malgache en voie d’extinction (Cf. modèle de permis CITES ). Quant à l’exportation des espèces de flore non menacées d’extinction ou des produits de ces espèces, elle est réglementée hors CITES. Toutefois, une demande d’autorisation de sortie doit être déposée auprès du Ministère en charge des Eaux et Forêts.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : LA SITUATION DE L’ARTISANAT MALGACHE ET SON ANALYSE SWOT(FFOM)
Chapitre1 : Etat des Lieux
Chapitre2 : Les forces et faiblesses
Chapitre3 : Les menaces et les opportunités
DEUXIEME PARTIE : DEFINITION DES PROBLEMATIQUES IDENFIEES DANS LA FILIERE ARTISANAT
Chapitre1 : Les problématiques d’ordre organisationnel
Chapitre2 : Les problématiques d’ordre financier
Chapitre3 : Les problématiques d’ordre commercial
TROISIEME PARTIE : DES SUGGESTIONS / RECOMMANDATIONS D’AMELIORATION
Chapitre1 : Rôles de l’Etat
Chapitre2 : Rôles du secteur privé
Chapitre3 ; Rôles des organismes d’appui technique et financier
CONCLUSION
ANNEXES
LISTE DES ABREVIATIONS
BIBLIOGRAPHIE

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