ANALYSE STRUCTURALE ET FONCTIONNELLE DES NOMS

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Etude prosodique

La prosodie c’est la partie de la phonologie qui étudie le ton, l’intonation et l’accent. Ce sont des éléments dits suprasegmentaux. Cette appellation vient du fait que le ton, l’intonation et l’accent ne sont ni segmentables ni indépendants mais apparaissent toujours soit dans un mot soit dans une suite de mots constituant une phrase.
Dans notre travail, nous choisissons d’étudier l’intonation et l’accent. Nous allons essayer d’étudier les types des intonations de bara, ainsi que l’accentuation de ses vocables.
A propos de l’accent, le bara, comme les autres parlers malgaches, connaît les trois types des mots se répartissant en oxytons20, paroxytons21 et en proparoxytons22. Il est important d’étudier la place de l’accent dans un mot puisque le changement de la place de l’accent peut changer le sens de mot en question et que le comportement des mots ou morphèmes est lié aux positions de l’accent.
En ce qui concerne l’intonation, elle apparaît dansune suite de mots ou dans une phrase. L’intonation peut être montante ou desc endante mais ce qui intéresse la phonologie c’est de savoir si ces deux modes d’intonation ont une fonction distinctive ou non.

L’infixation

L’infixation est le processus de formation d’unités lexicales au moyen de l’insertion d’un infixe dans un radical. Un infixe est un affixe qui s’insère à l’intérieur d’un mot pour la formation d’une nouvelle unité lexicale. Dans la plupart des cas, l’infixe est constitué d’une voyelle suivie d’une consonne et, s’insérant directement après la consonne initiale du mot et la voyelle de la première syllabe de ce mot.
Voici quelques infixes que nous pouvons rencontrer dans le parler bara: -om-, an-, -in-. On peut avoir comme exemples : lomay: l –om- ay; tinangy : t –in- angy , tinongo: t –in- ongo.

La suffixation

La suffixation est le processus de formation d’unités lexicales au moyen de l’ajout d’un suffixe à un radical. Un suffixe est un affixe qui s’ajoute à la fin d’un mot pour la formation d’une nouvelle unité lexicale. Dans la plupart des cas, le suffixe est constitué d’une voyelle suivie d’une consonne ou et d’une voyelle, ou d’une consonne et d’une voyelle.
Les suffixes en bara sont : -a, -o.
Exemples Avec la suffixe –a : vali-a (réponds, répondez ou épouse, épousez).
Avec la suffixe –o : Fafa-o (balaie, balayez); rakok(y) (couvre, couvrez).

La composition

La composition est un procédé morphologique qui consiste à combiner, à associer deux unités distinctes et autonomes mais dont l’ensemble forme une unité sémantique.
Ex : ranomagnitsy « parfum » est formé de deux éléments autonomes rano « eau » et manitsy « parfumé ». Mais l’ensemble ranomagnitsy peut être determiné par maimbo comme dans ranomanitsy maimbo. Cela signifie que seul le sème « liquide » est maintenu alors que le sème « p arfumé » peut être neutralisé à partir de l’ajout d’un autre déterminant. De plus, le terme rano et le terme magnitsy peuvent s’utiliser ailleurs que dans le composé comme dans Maloto ngy rano ou magnitsy gny vary.

Du point de vue syntaxique

Voici quelques définitions de la syntaxe par les linguistes : Selon DUBOIS24, « la syntaxe c’est la partie de la grammaire décrivent les règles par lesquelles on combine en phrases les unités significatives ».
Pour CHOMSKY, « la syntaxe est l’étude des principes et des processus selon lesquels les phrases sont construites dans les langues particulières » 25.
Ainsi, la syntaxe est l’étude des combinaisons et des relations entre les formes qui composent la phrase. Elle a pour objet d’étude de la forme interne de la phrase, c’est-à-dire des relations entre les formes élémentaires de la phrase.
L’étude syntaxique d’une langue donnée ou d’un parler donné a pour objet de construire une grammaire qui peut être considérée comme une sorte de mécanisme qui produit les phrases de la langue. C’est pourquoi dans ce chapitre, nous allons faire ressortir les éléments constitutifs d’une phrase bara.
L’étude de la phrase est très importante pour l’étude d’une langue ou d’un parler. C’est pourquoi CHOMSKY26 assure que le centre de l’analyse d’une langue est basé sur la syntaxe. Ainsi, il veut construire une théorie propre pour étudier la structure de la syntaxe : « la syntaxe est autonome, et elle doit permettre de construire une théorie générale formalisée de la structure linguistique et à explorer les fondements d’une telle théorie ».
La description d’une langue exige la maîtrise de laphrase. Une phrase est, la suite des groupes des mots qui forment un message complet. La question se pose donc ici : quels sont les éléments qui constituent une phrase ? Pour répondre à cette question, nous allons voir succinctement l’élément prédicat, ensuite l’élément sujet et l’élément complément.

L’élément prédicatif

Nous verrons dans ce paragraphe les deux types de prédicat en bara : le segment prédicatif et le syntagme prédicatif27.

L’élément sujet

En ce qui concerne l’élément sujet, nous ou le segment sujet et le sujet dit « syntagme » ou allons étudier le sujet dit « segment » bien le syntagme sujet.

L’élément complément

Pour l’élément complément, nous voudrions étudier esl deux types de complément en bara. Ainsi, dans ce dernier paragraphe, nous étudions le complément direct et le complément indirect. L’étude du parler bara étant faite du point de vue phonologique, morphologique et syntaxique, nous allons mettre l’accent sur l’analyse des noms. Pour cette deuxième partie, nous voulons étudier les structures des noms bara en les associant à leurs fonctions.

Les noms simples

On peut prendre comme nom simple les noms communs suivants : saka, alika, hazo, trano, biby, olona.
Biby est un nom commun ; c’est un nom simple puisqu’on ne peut pas décomposer cette forme en unités plus petites douées de sens.
Biby est un hyperonyme de saka et de alika qui sont ses hyponymes. Les sèmes de biby se retrouvent dans saka et alika tandis que ces derniers se distinguent par un ou des traits spécifiques. Ainsi, par exemple, le sème qui distingue de saka de alika est le cri ; le chien aboie ou {mivovo} alors que le chien miaule ou {mimeomeo}.

Les noms dérivés

Les noms dérivés résultent de l’adjonction d’affixes, prefixes, suffixes, infixes ou circumfixes aux formes simples. On peut prendre comme nom commun dérivé la forme obtenue à partir de la circumfixation de ha…ana au nom simple biby d’où habibiana.
Les noms communs dérivés les plus courants sont les déverbatifs comme, fahasoava, fiveloma, fiteraha, firavoa.

Les noms composés

Dans cette catégorie, la classification n’est pas trop rigide. En effet, le fait de dire noms communs composés ne signifie pas que tous les éléments constitutifs sont des noms communs. Il suffit que l’unité du nom composé soit prise comme un nom commun. C’est le cas de : volomaso, olombelo. Le nom composé Volomaso est formé de deux noms communs volo et maso. Cependant, le nom commun composé olombelo est formé à partir du nom commun olona et de l’adjectif velo.

Les noms propres

Les noms propres comprennent : les noms propres de personnes, les noms propres d’animaux et les noms propres de lieux.

Les noms propres de personnes

Les noms propres de personnes peuvent se présenter sous la forme simple, la forme dérivée ou la forme composée.

Les noms simples

Les noms simples se présentent sous formes de radicaux ou sont constitués de mots simples. Le mot est formé à partir d’une suite finie des phonèmes et possède un sens apte à désigner une chose. Cette définition exige de faire connaître que la structure des noms chez les Bara est bien fondée sur la logique.
Voici quelques exemples de noms propres qui ont la structure des mots simples ou sous forme de radicaux : Boba, Masy, Solay, Monja, Maho.
Ces exemples sont des noms propres de personne qui présentent la structure des radicaux. On dit qu’ils sont radicaux puisqu’on ne peut plus les décomposer.
Chaque nom propre exposé ci-dessus sert à désigner une personne et une seule.

Les noms dérivés

D’après RABENILAINA29 les noms propres des Bara se caractérisent par leur aptitude à se combiner soit avec l’article personnel ra-. Ainsi, l’article personnel racaractérise le nom propre de personne pour le bara.
Le nom dérivé est un nom qui est le résultat des opérations des affixes comme la préfixation, l’infixation et la suffixation. On constate qu’en bara il existe des noms propres de personnes dérivés.
Ainsi, certains noms sont obtenus à partir d’un préfixe personnel re- ou ra- suivi d’un radical ; c’est ce qu’on rencontre dans les exemples suivants :
Rekoto ; Reboza ; Revoay ; Reharo ; Retandra ; Retsilika ; Revaño ; Rekaloto, Razatovo ; Rakoto ; Randria ; Ravelo ; Rasoja ; Ravola ; Radezy ; Rabery.
Dans ces exemples, le préfixe personnel re- s’ajoute aux radicaux : koto, boza, voay, haro, tandra, tsilika, vaño, kaloto. A l’origine ces radicaux ou ces lexèmes désignent une autre chose ou un autre concept comme voay « crocodile », haro « notion de mélanger », tandra « grain de beauté », kaloto « morveux » Mais lorsqu’ils sont affectés du préfixe personnel re-, ils désignent tous des hommes à caractères différents.
A l’instar du préfixe de noms propres re-, le préfixe ra- s’ajoute aux lexèmes et le nom propre obtenu peut désigner un homme ou une femme.
Ainsi, Razatovo, Rakoto, Randria, destinés pour les hommes tandis que Rasoja, Radezy, les noms propres sont des noms propres Ravelo, Rabery peuvent désigner des hommes ou des femmes. Le nom propre Rabery désigne un homme s’il est le résultat de l’abrègement du nom propre français Bernard. Après agglutination du préfixe ra-, on a raber- . Mais comme la structure syllabique du malgache est de la forme CV, on a ajouté la voyelle -y.
Le nom propre Rabery désigne une femme s’il résulte de l’abrègement du nom propre français Berthine ou Bernadette.
Le nom propre Ravola, dans la majorité des cas, désigne une femme.
Quant au nom propre Randria formé d’un préfixe personnel (re-, ra-) et du lexème à initiale vocalique, le contact des deux voyelles engendre soit la contraction des deux voyelles identiques ra-andria (a-a), soit la chute de l’une d’entre elles dans r(e)-andria. Ce nom propre désigne toujours un homme.
Si on tient compte des noms propres où andria- est considéré comme un préfixe personnel, on peut dire que le nom propre randria est formé à partir d’un cumul d’affixes ra- andria, ce qui est encore discutable. En effet, si ces deux éléments sont considérés comme des affixes, ils ne peuvent pas s’utiliser indépendamment. Un affixe ou un cumul d’affixes doit toujours accompagner un lexème comme dans mi-l-om-ay où les affixes mi- et –om- s’adjoignent au lexème lay. La présence simultanée de mi- et de –om- est inadmissible en malgache sauf dans des cas très rares.

Les noms composés

Un nom propre est dit nom composé si le mot qui caractérise le nom propre comprend deux ou plusieurs éléments autonomes. On peut classer les noms propres composés selon la classe distributionnelle des éléments qui les constituent :
Nom + Nom.
Pelahova : pela-hova.
Kotomily : koto-mily.
Damivola : dami-vola.
Fanomezanagnahary : fanomeza-nagnahary.
Limbiraza. : limby-raza.
Pelambara : pela-an’gny-bara.
Si on prend chacun des ces exemples et qu’on essaie de les décomposer, on peut avoir :
-une assimilation ou une identification pelahova, c’est-à-dire que cette forme vient de : hova i ampela ay (Cette fille est noble).
– une simultanéité dans : kotomily et damivola.
Kotomily vient de l’énoncé ; sady Koto no Mily i ajaja toy (cet enfant ressemble à la fois à Koto et à Mily).
– une possession propriété dans fanomezanagnahary (don de Dieu) et limbiraza (descendant des ancêtres). Dans ces exemples, les éléments déterminésfanomeza et limby qui sont les objets possédés précèdent les déterminants qui sont les possesseurs Nagnahary et raza. Dans ces deux dernières formes, le parler bara se distingue en ce qu’il n’emploie pas la préposition ana entre les deux termes pour les lier comme dans dimbindrazana.
Le cas de Pelambara mérite d’être étudié. En effet, lce mot est formé de pela et de bara. La concaténation de deux éléments engendre l’emploi de la préposition ana. Après chute des deux a, on n’a plus que la nasale /n/ qui devient labiale lorsqu’elle est en contact avec une labiale comme /b/.

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Table des matières

0. Introduction générale
0.1. Choix du sujet
0.2. Problématique
0.3. Approches méthodologiques
0.3.1. Zone d’enquête
0.3.2 Les théories
0.3.2.1. L’approche structurale
0.3.2.2. L’approche transformationnelle
0.3.2.3. L’approche sociolinguistique
0.3.2.4. L’approche pragmatique
PREMIÈRE PARTIE PRESENTATION DU PARLER BARA
I.0. Introduction
I.1. Du point de vue phonologique
I.1.2. La phonématique
I.1.2. Etude prosodique
I.2. Du point de vue morphologique
I.2.1. La préfixation
I.2.2. L’infixation
I.2.3. La suffixation
I.2.4. La composition
I.3. Du point de vue syntaxique
I.3.1. L’élément prédicatif
I.3.2. L’élément sujet
I.3.3. L’élément complément
DEUXIEME PARTIE ANALYSE STRUCTURALE ET FONCTIONNELLE DES NOMS
II.0 Introduction
II.1. Analyse structurale des noms
II.1.1. Les noms communs
II.2. Les noms propres
II.2.1. Les noms propres de personnes
II.2.2. Les noms propres d’animaux
II.2.3. Les noms propres de lieux
TROISIEME PARTIE ANALYSE PRAGMATIQUE DES NOMS
III. 0. Analyse pragmatique des noms
III.1. Analyse sémantique des noms
III.1.1. Les noms simples
III.1.2. Les noms dérivés
III.1.3. Les noms composés
III.2. Analyse pragmatique des noms
III.2.1. Les noms simples
III.2.2. Les noms dérivés
III.2.3. Les noms composés
QUATRIEME PARTIE BIBLIOGRAPHIE COMMENTEE
IV.0. Introduction
IV. 1. OUVRAGES DE BASE
Conclusion générale
BIBLIOGRAPHIE

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