Le secteur minier reste un pilier indispensable pour le développement économique de Madagascar. Du fait de son abondance en matière de ressources minérales, ce dernier dispose de richesses minières considérables éparpillées sur la quasi-totalité de son territoire. Depuis la période coloniale jusqu’à nos jours, Madagascar est un pays exportateur de substances minérales. Bien que possédant ces ressources importantes, la Grande Île est encore loin d’être un pays à économie minière. Ce qui fait que sa performance enregistrée à travers les publications de l’EITI ou bien encore de celles de la Chambre des Mines se trouve bien en dessous de sa potentialité et que son développement économique est largement devancé par celui des autres pays miniers.
Plusieurs questions se posent alors quant aux raisons de ce ralentissement et sur la recherche des solutions adéquates. Le ministère responsable a tenté de résoudre le problème en apportant quelques améliorations notamment au niveau de l’administration et de la législation minières. Font partie de ces initiatives, le renforcement du système de contrôle relatif à l’exportation ainsi que la gestion des produits miniers. Certes, l’exportation de ces produits miniers est une source considérable de devises étrangères à Madagascar. Mais, entre autres, il s’avère nécessaire de bien comprendre le flux de chacune de ces substances année par année, afin d’appréhender et suivre le rythme de l’exportation, et de prédire les tendances pour pouvoir prendre des décisions. Effectivement, ces dernières années, le Ministère des Mines et du Pétrole a fait face au problème de gestion des substances exportées et que les solutions pour y remédier ne sont pas toujours évidentes à mettre en œuvre. C’est dans ce sens que le sujet s’y rapporte « Analyse statistique des exportations et des valeurs de produits miniers de Madagascar ». Ce thème a été expressément choisi pour le suivi et l’analyse de l’exportation, afin d’améliorer le rythme d’exportation de chaque substance.
APERÇU GENERAL DU SECTEUR MINIER MALAGASY
Généralités sur l’exploitation minière
Potentialités minières de Madagascar
Madagascar est un pays connu non seulement par ses espèces endémiques mais aussi par ses richesses minérales dispersées sur l’ensemble du territoire. La diversité de ses ressources minérales est liée à son histoire géologique. La connaissance des formations géologiques ainsi que leur structure tectonique vont toujours de pair avec la recherche de zones minéralisées. Il existe différents types de minéralisation à Madagascar :
● minéralisation liée à la roche mafique et ultramafique : chromite, sulfures de métaux, métaux non ferreux (Cu, Pb,..) ;
● minéralisation d’origine hydrothermale : pierres industrielles et ornementales qui sont associées au gisement de quartz, pierres précieuses et semi précieuses, métaux rares dans les pegmatites, minéralisation primaire en or dans les veines hydrothermales ;
● minéralisation liée au métamorphisme incluant les gisements de fer de Bekisopa et de Soalala, minéralisation en graphite ;
● minéralisation supergène : la plupart d’enrichissement supergène est associée à la latéralisation des terrains cristallins. Les plus importantes sont les gisements de bauxite de Manantenina, Farafangana et Tampoketsa, le gisement latéritique de Nickel d’Ambatovy-Analamay et de Valozoro ;
● minéralisation d’origine sédimentaire : charbon, lignite, gypse,… ;
● minéralisation d’origine pegmatitique : minerais radioactifs, pierres fines.
Pour plus de clarté, les substances minérales sont classifiées de la manière suivante :
● les substances minérales non métalliques utilisées à des fins de constructions et de travaux publics et d’énergie telles que le sable, l’argile, le marbre, le calcaire ;
● les substances minérales à usage industriel comme le fer, le chrome, le manganèse, le vanadium, le titane, le zirconium, l’ilménite ;
● les métaux de bases comme le cuivre, le fer, le plomb, l’aluminium, l’étain, le cobalt, le nickel;
● les métaux précieux comme l’or, l’argent ou le platine;
● les pierres précieuses et semi-précieuses comme le béryl, le saphir, l’émeraude, le rubis, le quartz rose, la topaze, la tourmaline, l’améthyste, l’aigue-marine;
● les substances minérales énergétiques comme la houille, le charbon, le lignite, le graphite;
● les substances minérales autres comme le mercure, le lithium, le magnésium, le radium et les terres rares, l’uranium, le vanadium.
Historique de l’exploitation minière à Madagascar
Madagascar possède une grande diversité de ressources minières sur son territoire. Ces richesses vont des pierres fines, précieuses, d’ornementation et industrielles, jusqu’aux métaux ferreux et non ferreux. Elles se répartissent dans toute l’île et sont exploitées depuis plusieurs années jusqu’à présent.
Avant la période coloniale
La présence de pierres précieuses à Madagascar a été signalée pour la première fois lors d’une expédition française dirigée par le capitaine J. FONTENEAU en 1547. Et puis ensuite, de nouveaux minéraux tels que la topaze, le béryl bleu, le rubis et l’émeraude furent découverts dans la partie sud de l’île. Avant la période coloniale, des prospections minières existaient déjà mais les ressources minières restaient peu exploitées à Madagascar. En effet, sous le règne de RANAVALONA II (1868-1883), la législation interdisait l’exploitation minière et les sanctions réservées aux contrevenants étaient très sévères. Seule l’exploitation de l’or a été autorisée par une dérogation donnée par la reine RANAVALONA III en 1886 pour des raisons économiques.
Pendant la période coloniale
Durant cette période, l’exploitation des produits du sous-sol autres que l’or et les pierres précieuses tels que le charbon, les minéraux radioactifs et les hydrocarbures ont fait l’objet de nombreuses études en vue de pourvoir aux besoins de la métropole mais aussi au développement de la colonie. Toutefois, l’exploitation se faisait à petite échelle et utilisait des techniques artisanales. Seule l’exploitation de mica et de graphite était très considérable, plaçant ainsi Madagascar comme premier pays exportateur de graphite en 1925.
Après l’indépendance
Face à la forte demande en matière première suite à l’urbanisation des pays émergents tels que la Chine vers les années 1980, Madagascar a mis en place une politique favorisant la venue des investisseurs étrangers. Ainsi actuellement, le secteur minier malagasy est entré dans une nouvelle ère avec l’insertion de l’exploitation minière à grande échelle de substances telles que le nickel, le cobalt, l’ilménite, le zircon ainsi que la chromite. De nombreuses substances minérales font aussi l’objet d’exploration.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PARTIE I : APERÇU GENERAL DU SECTEUR MINIER MALAGASY
Chapitre 1 : Généralités sur l’exploitation minière
Chapitre 2 : Secteur minier à Madagascar
Chapitre 3 : Exportation minière à Madagascar
PARTIE II : APPROCHE METHODOLOGIQUE
Chapitre 4 : Critère de détermination de la valeur d’une pierre
Chapitre 5 : Analyse des données par la méthode de régression
Chapitre 6 : Analyse multicritère d’aide à la décision
PARTIE III : PRESENTATION DES RESULTATS ET DISCUSSIONS
Chapitre 7 : Analyse des substances minières à l’exportation
Chapitre 8 : Application de la méthode AHP
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE
ANNEXES