Analyse socio-technico-économique de l’exploitation agricole familiale piscicole

L’économie malgache repose sur le secteur primaire du fait de la prédominance de la population rurale représentant plus de 75% de la population de la grande île (PNUD,2010). Elle reste précaire et le développement est difficilement atteint voire même non obtenu dans certaines zones reculées. Cela s’explique par le recours à des pratiques traditionnelles d’une grande majorité des exploitants dans leurs activités de production (Sourisseau et al., 2014). Deux points majeurs induisent ce phénomène. Le premier est d’ordre socioéconomique. La majorité des zones rurales se localise dans des régions difficilement accessibles. De plus, les infrastructures de base telles les centres de santé, les établissements scolaires et l’accès au marché, à l’information et aux technologies sont limitées ou quasi inexistantes (Banque Mondiale,2009). Ce qui conduit au second point, car la vulgarisation de nouvelle méthode, des intrants agricoles, des techniques de mécanisation et des nouvelles technologies fait face à plusieurs obstacles. La production reste toujours faible, l’exploitation familiale est essentiellement orientée vers l’autoconsommation et elle est mal intégrée dans le système de marché qui est pour sa part mal structuré (Ferron,2010). L’approvisionnement des marchés de proximité se fait alors par le biais d’une part infime de la production conduisant à une rentabilité des plus moindres et des coûts supplémentaires au niveau des producteurs et des consommateurs.

Ihorombe n’échappe pas à ces caractéristiques, c’est une région à vocation agro-pastorale du fait de la présence de vaste terrain cultivable. Les principales cultures produites dans la région sont le riz, le manioc, la patate douce et le haricot. Dans les années 2000, de nouvelles filières génératrices de revenu ont été introduites comme l’oignon, l’arachide et la pisciculture. Pour la pisciculture, la région possède plusieurs réseaux hydrographiques, cependant, les étangs sont le plus souvent en compétition avec la riziculture, laquelle représente près de 75% des espaces cultivés (EPP/PADR,2006). De plus, des problèmes se situent au niveau du système de financement et de formation. Sur le plan technique, l’exploitation fait face à un manque d’approvisionnement en alevins et en géniteurs s’expliquant par le non maîtrise des techniques et la non disposition de matériels spécialisés (CREAM,2013). Le marché local est très peu développé, pourtant, avec la diminution des produits halieutiques dans les espaces naturels, la demande en poisson ne cesse de s’accroître (Ramamonjisoa , 2015). Ainsi, la pisciculture pourrait procurer une augmentation de revenu de l’exploitation pour sortir de l’économie d’autosubsistance.

Concepts et état de l’art

Dans le cadre de l’étude, il a été nécessaire d’effectuer des recherches sur les différents concepts liés au thème et sur les études similaires déjà réalisées.

Etat de l’art

Des études ultérieures ont démontrées que la filière piscicole est un secteur rentable et viable si les normes en matière de conduite d’élevage sont respectées d’une manière professionnelle . La production des poissons est fonction de la qualité d’alevins, de la fertilisation et de l’alimentation qui doivent respecter les attentes de l’espèce (Randrenjarivelo,2013). De plus l’offre de poissons des régions productrices comme Itasy est largement déficitaire face à la demande exponentielle en protéine par suite de l’explosion démographique (Heliarimanatsoa,2012), d’où l’importance de la pratique de la pisciculture. La pratique d’activités clés tient une place primordiale dans le fonctionnement de l’exploitation parce qu’elle assure le financement d’autres activités. Le choix de l’exploitation sur les spéculations varie suivant deux (2) critères, l’importance de l’investissement et la pratique des activités qui leur permettent d’avoir des revenus à court terme et celles qui sont les plus rentables (Ranaivoson,2010). La pisiciculture répond à ces critères, seulement, de grand investissement est recquis pour le démarrage de l’exploitation.

Concepts

Historique de l’activité piscicole à Madagascar
La filière piscicole a été introduite à Madagascar dans les années cinquante. Tout comme dans l’agriculture, la pratique traditionnelle prédomine. Elle est caractérisée par l’utilisation d’étangs de quelques ares ou d’étangs sauvages et de matériel d’adaptation, la pratique à grande échelle est très rare (Ramamonjisoa , 2015). Durant la royauté, les systèmes d’exploitation ont déjà combiné les systèmes terrestres et aqueux, mais la principale voie d’acquisition de produits halieutiques reste la pêche.

La phase coloniale correspond à l’introduction de nouvelles espèces et à la construction de quelques infrastructures comme les stations piscicoles en 1952 dans les stations forestières. Les espèces produites étaient la carpe (Cyprinus carpio) de variété royale, le cyprin doré ou « trondro gasy » (Carassius aureus) et le tilapia (Tilapia sp.) (MEEF,2012). Vers la fin de cette période, une augmentation exponentielle d’étang a été observée (FAO,2004). Depuis la première République, la préoccupation des dirigeants est d’améliorer le niveau de vie des exploitants agricoles. La pisciculture s’impose peu à peu à travers le temps du fait de ses valeurs ajoutées et de sa nature protéique très prisée en tant que substitut à la viande. Les actions de vulgarisation, de sensibilisation et de formation ont été marquées par un désengagement progressif de l’Etat et l’initiative de nombreux projets comme ceux financés par le PNUD et la FAO, relatif au développement de la pêche continentale et de l’aquaculture. Par la suite, il y a eu l’initiation du Projet MAG visant la vulgarisation de techniques piscicoles améliorées et l’installation de producteurs privés d’alevins en milieu rural de la Région de Vakinankaratra. Les résultats restent cependant très mitigés. Après ces divers projets de développement, les activités piscicoles se voient doter de petits projets ponctuels financés par divers bailleurs de fonds. Ne citant que la JICA du Gouvernement Japonais, l’Agence Française de Développement et le Fond International de Développement Agricole (FIDA). Depuis, trois (3) grands types de pisciculture sont pratiqués dans la grande île, la pisciculture en rizières, en étangs et en cages respectivement dominé par l’élevage extensif de la carpe commune (Cyprinus carpio), l’élevage intensif de carpe commune et de tilapia (Oreochromis niloticus), l’élevage mono sexe mâle de tilapia.

Malgré ces actions et ces multitudes d’opportunités, la pisciculture en étang reste derrière la pratique d’élevage de produits marins du fait du fort taux de valeurs ajoutées et de devises que ces derniers procurent. Avec la hausse des prix des produits animaux, la demande locale en poissons non satisfaite et la préférence du consommateur malgache pour le poisson d’eau douce, de nombreux projets retrouvent l’importance de la filière (MEEF,2012).

Place de la filière piscicole aux seins d’une exploitation
L’exploitation agricole est un système constitué de plusieurs spéculations y compris la pisciculture. Ces spéculations peuvent interagir entre elles ainsi qu’avec le milieu extérieur.

Compétition en eau

Toutes activités agricoles requièrent l’emploi des ressources hydrographiques pour son bon fonctionnement. L’eau est à la base de toute vie, son exploitation relève d’un accord et d’un consensus entre utilisateur. Des conflits peuvent subvenir dans son utilisation surtout dans les régions comme Ihorombe où le climat est aride.

Compétition en eau entre l’étang et l’exploitation
L’EAF privilégiera toujours l’utilisation agricole à l’étang, mais dans la majeure partie des cas, les sources d’eau diffèrent. Cependant avec les nouvelles techniques de gestion d’eau, il est possible d’optimiser l’utilisation de l’eau en pratiquant les deux activités. Pour la région, la pratique est favorisée par la présence d’étang sauvage et d’eau souterraine.
Compétition en eau entre l’étang et le système d’élevage
Le système d’élevage ne nuit pas à l’étang. Dans certains cas il est même possible de l’associer avec l’aviculture, l’élevage de canard et d’oie. Pour Ihorombe, l’association est surtout observée au niveau de l’utilisation du fumier bovine en guise d’aliment et de régulateur de pH.
Compétition en eau entre l’étang et le ménage
La pisciculture a une place particulière au sein du ménage, elle est à la fois source de protéines et de revenu. Le besoin en eau de l’étang n’est pas concurrent avec celui des ménages car les sources sont dans la plupart des cas permanentes et leurs utilisations sont spécifiques. Malgré la rareté des ressources en eau, les apports issus de la pisciculture incitent l’exploitation à pratiquer l’activité et à pallier les obstacles.

Exploitation rentable, viable et pérenne 

L’exploitation est dite rentable quand elle procure des valeurs ajoutées suffisantes pour assurer le retour des capitaux propres utilisés et pour permettre à l’exploitation de satisfaire ses besoins et étendre son activité. Un système est dit viable quand il respecte au cours du temps un certain nombre de conditions jugées acceptables qui lui permettent de maintenir sa pérennité à long terme. C’est la durabilité autocentrée Gafsi et Favreau (2014) (Morel, 2015). La viabilité économique est la capacité de l’entreprise à poursuivre ses activités à court et moyen terme soit dans une période de 1 à 10 ans (Eato, 1993).

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Table des matières

Introduction
I. Concepts et état de l’art
I.1 Etat de l’art
I.2 Concepts
II. Matériels et Méthodes
II.1 Matériels
II.2 Méthodes
II.3 Démarche spécifique à chaque hypothèse
II.4 Chronogramme des activités
III. Résultats
III.1 Présentation des opportunités de l’exploitation piscicole
III.2 Analyse économique de l’exploitation piscicole
IV. Discussions et recommandations
IV.1 Discussions
IV.2 Recommandations
Conclusion
Bibliographie
ANNEXES
Liste des Annexes

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