Le genre Euphorbia (3)
Ce genre vaste et cosmopolite regroupe plus de 2000 espèces de plantes allant de l’herbacée annuelle à l’arbre de grande taille, et dont une partie seulement est succulente. La plupart de ces plantes sont originaires d’Afrique et de Madagascar. Les caractères communs à toutes ces espèces sont :
Une sève blanche, collante et irritante appelée latex ;
Des fleurs de taille réduite à insignifiante appelées cyathes, complétées par des glandes nectarifères et parfois deux bractées colorées ;
Un fruit à trois capsules contenant chacune une seule graine, éclatant à maturité en expulsant au loin les graines.
Le genre aurait été dédié par le Roi Juba II de Mauritanie à son médecin Euphorbos au 1er siècle avant Jésus-Christ. Le latex faisait partie des ingrédients dans ses potions(5).
Les flavonoïdes
Du latin flavus, jaune, ce sont des substances généralement colorées très répandues chez les végétaux. Ils constituent un groupe de plus de 6 000 composés naturels qui sont quasiment universels chez les plantes vasculaires. Ils constituent des pigments responsables de la coloration jaune, orange et rouge de différents organes végétaux.Les flavonoïdes sont des composés qui possèdent un noyau flavone C15 (C6-C3-C6) comme le montre la figure (Fig. 3). Ils sont composés de deux cycles benzéniques (A et B) reliés par le biais d’un cycle pyrone (oxygène contenu au niveau d’une pyrane). Selon le degré d’oxydation du cycle « C », l’hydroxylation du motif flavone et la nature du substituant au niveau du carbone C3, les flavonoïdes peuvent être classés en plusieurs sousclasses : flavonols (catéchines), flavones, isoflavones, flavanes, anthocyanines et proanthocyanidines. Les flavonoïdes possèdent de nombreuses propriétés telles que l’activité anti-inflammatoire, antimicrobienne, inhibitrice de quelques enzymes, antiallergique … Cependant, la plupart des effets biologiques sont reliés à leur activité antioxydante. Les flavonoïdes possèdent une structure chimique idéale qui leur confère une capacité à piéger les radicaux libres et certains sont considérés comme les antioxydants les plus efficaces in vitro même plus que les produits de références tocophérols et l’acide ascorbique.
Les techniques spectrométriques
La Spectrophotométrie UV-Visible a été employée dans la détermination de l’activité antiradicalaire des extraits et des produits purifiés ; La Spectrométrie d’Absorption Atomique (SAA), pour la quantification des minéraux dans la plante ; La Spectroscopie de Résonance Magnétique Nucléaire (RMN 1H et RMN 13C mono- et bidimensionnelles), en vue d’élucider les structures des molécules isolées ;La Spectrométrie de masse : ESI-MS, HR-ESI-MS, HR-ESI-MS-MS (Spectrométrie de masse en tandem), complétant la détermination structurale. La Chromatographie en Phase Gazeuse et la Chromatographie Liquide à Haute Performance couplées avec la Spectrométrie de Masse (CPG-SM et CLHP-SM) ont été utilisées pour l’analyse de certains composés. Afin de mettre en valeur les aspects physico-chimiques de cette étude, il importe dedévelopper les facteurs liés à ces techniques
La CLHP (Chromatographie Liquide à Haute Performance)
La CLHP est basée sur le partage de l’analyte entre une phase mobile liquide binaire (eau +un solvant organique) ou ternaire (eau + deux solvants organiques) et une phase stationnaire solide très finement divisée. Pour obtenir un débit satisfaisant, il faut appliquer de très fortes pressions (≥ 100 bars). L’hydrophilie/hydrophobicité recherchée est obtenue par un mélange de différents solvants dans des proportions choisies. La colonne peut être éluée avec un mélange qui ne varie pas au cours du temps (on parle de mode isocratique) ou qui varie au cours du temps (mode gradient) en modifiant les proportions relatives des solvants polaire et apolaire. Un détecteur mesure en continu l’absorbance du liquide à une longueur d’onde choisie en fonction de la molécule recherchée, ce qui permet de suivre la sortie des différentes molécules de la colonne. On obtient un tracé correspondant à la variation de l’absorbance de l’éluant en sortie de colonne en fonction du temps (Fig.11). Chaque pic correspond dans l’idéal à la sortie d’une unique espèce moléculaire qui modifie l’absorbance de l’éluant. Le temps qui s’écoule entre l’injection du mélange dans la colonne et le sommet d’un pic correspond au temps de rétention de la molécule (Fig.12). Ce temps est caractéristique d’une molécule pour un ensemble donné de paramètres (nature et taille de la colonne, nature et débit de l’éluant, pression, température, etc.).
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
I. SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I.1. Présentation du matériel végétal
I.1.1. La famille des Euphorbiacées
I.1.2. Le genre Euphorbia (3)
I.1.3. Utilisations des Euphorbia
I.1.4. L’espèce Euphorbia orthoclada
I.1.5. Utilisation traditionnelle de l’Euphorbia orthoclada et les travaux antérieurs effectués sur la plante
I.2. Les polyphénols
I.2.1. Les flavonoïdes
I.2.2. Les acides phénoliques
I.2.3. Les lignanes
I.2.4. Les tanins
I.3. Les éléments minéraux
I.4. L’élément potassium et les plantes diurétiques
I.4.1. Les plantes diurétiques chloruriques
I.4.2. Les plantes diurétiques uriques (uricosuriques)
I.4.3. Les plantes uréiques
I.4.4. Les plantes oxaliques et phosphatiques
I.4.5. Les plantes diurétiques sodiques (ou natriurétiques)
I.5. Les techniques physico-chimiques utilisées
I.5.1. Les techniques chromatographiques
I.5.2. Les techniques spectrométriques
I.5.3. Les facteurs physico-chimiques liés à la Chromatographie (24)
I.5.4. Les bases physico-chimiques des méthodes spectrométriques
I.6. Les tests d’activités biologique et pharmacologique menés sur l’E.orthoclada
I.6.1. Le test de toxicité sur les larves d’Artemia salina ou BST (Brine Shrimp Test)
I.6.2. Le test d’activité antiradicalaire au DPPH (1,1 diphenyl-2-picrylhydrazyl ou 2,2 diphenyl-1-picrylhydrazyl)
II. MATERIELS ET METHODES
II.1. Les éléments et ions contenus dans l’E.orthoclada
II.1.1. Préparation du matériel végétal
II.1.2. Les méthodes de détermination
II.2. La recherche des composés organiques
II.2.1. La récolte
II.2.2. Extraction
II.2.3. Traitement de l’extrait AcOEt
II.2.4. Spectrométrie de résonance magnétique nucléaire (RMN)
II.3. Tests biologiques
II.3.1. Le test de toxicité sur les larves d’Artemia salina ou BST (Brine Shrimp Test)(50)
II.3.2. Le test d’activité antiradicalaire au DPPH
II.4. Quelques procédés physico-chimiques
II.4.1. La lyophilisation(51; 52)
II.4.2. Extraction assistée par sonication et extraction assistée par micro-ondes
III. RESULTATS ET DISCUSSION
III.1. La composition élémentaire de l’E.orthoclada
III.1.1. La détermination de l’azote dans l’E.orthoclada
III.1.2. Le pourcentage en phosphore
III.1.3. Le pourcentage des cations
III.1.4. La teneur en ions chlorure dans l’E.orthoclada
III.1.5. Interprétation et signification des résultats
III.1.6. Comparaison de la composition élémentaire de l’E.orthoclada avec les résultats obtenus en 2006
III.1.7. Détermination des éléments contenus dans la feuille et la tige soumises à l’extraction aux micro-ondes et le lyophilisat du décocté de la partie aérienne de la plante
III.2. La détermination structurale des composés organiques isolés de la plante E.orthoclada
III.2.1. Identification du composé 1
III.2.2. Identification du composé 2
III.2.3. Identification du composé 3
III.2.4. Identification du composé 4
III.2.5. Identification du composé 5
III.3. Identification des constituants par la Chromatographie en Phase Gazeuse couplée avec la Spectrométrie de masse (CPG/SM)
III.4. Les tests d’activités biologiques
III.4.1. Tests de toxicité sur les larves Artemia salina BST (Résultats et discussion)
III.4.2. Tests d’activités antiradicalaires au DPPH (Résultats et discussion)
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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