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Le don à l’international
Parler de l’histoire du don revient à parler des transformations observées sur le marché du don dans le monde et à Madagascar.
Le don existe dans diverses sociétés et ce, à travers les siècles. Depuis les diverses guerres mondiales, les grandes puissances, conscientes de la place de l’humanité, se sont entraidées pour reconstruire les dégâts résultant des dysfonctionnements politique et organisationnel.
Développement se basant sur un développement essentiellement économique.
Les projets doivent être déterminés dans les demandes (d’aide bilatérale et multilatérale octroyée aux pays en voie de développement), le cas surtout avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni. En 1960, les donateurs ont surtout priorisé les aides pour les achats des produits de base, des produits agricoles et des matières premières (selon le rythme économique du pays bénéficiaire puisque les idées provenaient surtout des Etats bénéficiaires et ce, car la production agricole participe à la survie de la population rurale qui constitue une grande partie de la population du Sud, le cas observé aussi à Madagascar) (C2A, Coordination Sud, IRAM-GRET, 2008).
L’aide hors projet
Le développement est compris comme étant un développement environnemental et un développement économique sur la base des notions de durabilité faible et de durabilité forte. En 1967 : l’aide hors projet commence à dépasser les cinquante pour cent (50%) dans le monde.
Développement sous trois axes : d’abord, l’humain ou le social, puis, l’économique et l’environnemental.
Et ce mode d’appréhension des aides et des utilités des aides persiste encore de nos jours, car les ONG actuelles accèdent à des dons par projet (un projet est déjà en attente de financement et les dons collectés, seront, selon les décisions du donateur, affectés à ce projet là) et pour le portefeuille de l’ONG (pour des projets qui ne sont pas encore bien définis mais dont un rapport financier clair et précis sera délivré au donateur).
Les objectifs des donateurs sont aujourd’hui, dans le cas des aides aux projets, en particulier aux institutions, de voir leurs noms associés à celui d’un projet bien connu, pour le prestige et la publicité qu’ils en retireront et surtout pour, les entreprises, l’atteinte des objectifs de leurs politiques de responsabilité sociétale, et pour les grandes institutions, l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le développement (Ariane EPEE et al).
Les sources de financements institutionnels
Les groupements cités ci-après sont, soit mis en place pour financer et apporter des aides pour le développement, soit pour assister dans le but de renforcer et de confirmer les relations entre les pays coopérants.
Le cas des :
– collectivités territoriales nationales et étrangères qui coopèrent, ce qui concerne les entités qui sont soumises à la politique de décentralisation malgache telles que les régions10, les communes, et les structures administratives de base, regroupant plusieurs Fokonolona qui sont une communauté coutumière, constituant un groupe d’individus sur un espace donné.
Les collectivités territoriales décentralisées poursuivent l’objectif de développement durable. Elles administrent l’aménagement du territoire, l’assainissement, l’hygiène et l’enlèvement des ordures ménagères; elles élaborent les dina en vue de la protection de l’environnement ; elles cherchent à développer dans une égalité totale chaque région et ainsi chaque pays pauvres.
Ainsi, la coopération entre une collectivité nationale (Commune urbaine d’Antananarivo) et une collectivité étrangère (Région d’ Ile de France) tient à graver dans les mémoires les relations entre ces deux régions, tout comme le rapport entre la France et Madagascar. Et ce dans le but de s’échanger des aides et des possibilités d’accueils. Antananarivo jouit des aides financières, en infrastructures et intellectuelles (le cas des bourses d’étude). En contrepartie, la ville d’Antananarivo assure tout accueil et tout service, dans le cadre de leurs ententes lors de la signature de la convention, envers les acteurs divers de la région Ile de France. N’ayant comme recettes que les impôts divers et les exonérations décentralisées, les collectivités territoriales décentralisées, confrontées à divers besoins de développement, méritent d’être financées et d’être assistées.
Et cette convention s’ouvre aussi aux diverses organisations des deux régions qui peuvent profiter de cette convention pour collecter des dons en vue d’une réalisation importante quelconque (suivant les axes, les domaines et les conditions imposées par les parties prenantes).
– Les Bailleurs de fonds : le cas des organisations Onusiennes soumises au plan cadre des Nations Unies pour l’aide au développement (UNDAF), de FMI, de la Banque.
Mondiale et des divers programmes internationaux d’assistance. Ils améliorent les collaborations de façon à mettre en œuvre des programmes qui intègrent mieux les politiques de développement durable (l’économique, le structurel, le social, l’environnemental).
Ils octroient des aides sous certaines conditions, c’est-à-dire selon les budgets annuels, les secteurs et les zones d’intervention priorisées, selon les situations des demandeurs d’aides, suivant les derniers résultats sur les indicateurs de développement d’un pays, et selon la stabilité politique ou la nature de la gouvernance de l’Etat.
Ils fonctionnent ainsi dans le sens de l’aide en faveur des stratégies de développement nationales comme mécanismes d’appui aux efforts nationaux.
– Les Ambassades sont des représentations diplomatiques d’un Etat auprès d’un autre, c’est-à-dire dire lieu où est établi le bureau de cette représentation. Elles ont pour fonction la représentation, le conseil, l’observation dont l’objectif est de rapporter aux responsables de leurs pays les problèmes réels et observables dans le pays où le bureau est implanté, et de négociation concernant les coopérations et les arrangements possibles entre les pays.
Témoins des divers problèmes et des besoins et soifs du renforcement des relations, elles proposent des aides financières, intellectuelles et matérielles au pays où elles sont implantées. Tous ces acteurs directs ou indirects du développement participent activement au développement d’un pays et d’un autre.
Des problèmes du mythe de Sisyphe, c’est-à-dire du conflit d’intérêt ou de l’inefficience et du manque de coordination des aides sont souvent observés. Cela sera développé dans la deuxième et la troisième partie de ce travail.
Les déterminants des échanges et du don : des théories à la pratique
Les fondements de ces échanges sont alors les suivants:
– les échanges sont des formes de politesse, d’amabilité (le donner et le recevoir sont des dus) .
– les motivations des dons sont souvent utilitaires et calculatrices (ce sont des moyens. d’information, d’intégration dans un réseau, et surtout et avant tout un rite) .
– les dons ont une idée de réciprocité (le cas avec le « potlach », d’origine amérindien, qui désigne une conduite assez généralisée des prestations observées au cours des cérémonies qui durent tout un hiver : les tribus échangent selon tout un ensemble de rites compliqués des biens extrêmement variés : femmes, totems, couvertures…La surenchère somptuaire volontaire des présents par les chefs d’un groupe est considérée comme l’augmentation considérable de son statut et ainsi du groupe qu’il représente. Ce qui peut justement s’observer dans le rapport de don entre un pays en voie de développement et un pays donateur ou une organisation nationale et un bailleur de fonds .
– Marcel Mauss, Krämer et Turner ont aussi observé l’existence d’une règle sociale qu’est « la double obligation de donner et de rendre » (recevoir un don implique la rédaction d’un rapport ou la vulgarisation de l’image du donateur vis-à-vis du pays, …). L’obligation de donner est un prestige de donner (dans le besoin de paraître et de s’afficher pour pouvoir s’affirmer), d’où surenchère des dons. Par contre, l’obligation de recevoir implique surtout l’obligation de rendre sous peine de perdre l’honneur en quelque sorte magique conférée à la richesse .
En conclusion, le don est un moyen à travers lequel les parties prenantes fraternisent et, en suivant ces modes et fondements du don, gagnent chacun de leur côté.
Les fondements des dons dans les communautés malgaches
L’amélioration du marché du financement malgache doit alors s’organiser autour des divers organes (publics, privés, individuels) présents dans la Grande Ile.
Les concepts les plus vulgarisés de nos jours sont :
– le « fihavanana » (forme de familiarité entre les membres d’une société) dont l’intérêt d’appartenir à un groupe, les implications de la formation sociale et politique du fokonolona (groupe de communautés), et de traiter pareillement tous ceux qui se trouvent dans le besoin (en citant la patrie, la nationalité commune, …) .
– « Mamy ny aina »13 ou « la vie est douce », d’où le devoir de chaque être vivant de s’entraider et d’où aussi l’idée d’égalité de tous .
– les « Didindrazana » (lois des ancêtres) : solidarité, contrat social et démocratie .
– le « atero ka alao » (échange d’aide et de soutien) qui sous-entend l’entraide, les visites dans les meilleur et dans le pire, c’est-à-dire le « famangiana » qui est une occasion de prononciation de paroles de consolation « que les douleurs sont plus légères à plusieurs » et de remise d’une enveloppe.
En conclusion, le don est alors motivé, soit en soi, c’est-à-dire à impact direct sur le donateur, soit par rapport aux autres impacts possibles, qui seront liés aux objectifs et aux politiques mêmes des institutions (responsabilité sociétale, programme de développement, …).
Les bases politiques des dons européens et Etats-uniens
Nous pouvons observer à Madagascar plusieurs catégories de donateurs, mais deux grands Donateurs sont les plus ressentis et les enquêtes se sont surtout focalisées sur ces deux types de donateurs : les donateurs européens et les donateurs Etats-uniens.
Les politiques des donateurs européens
Selon les enquêtes auprès des bailleurs de fonds et des divers ambassades et consulats implantés à Madagascar, nous pouvons en conclure que les donateurs européens favorisent et aident financièrement et de diverses manières le domaine de l’Humanitaire. Ce qui est justement gravé dans la stratégie de l’Union Européenne pour l’Afrique qui est une référence pour tout action et octroi de financement à travers le besoin de renforcement de la coopération politique et économique pour un développement durable, une bonne gouvernance et des réformes démocratiques. Les projets doivent être, selon les conditions imposées, une réponse collective aux défis communs pour l’atteinte du droit de l’homme et du développement durable.
La sélection des bénéficiaires des financements se base autour des axes suivants :
– qualité de personne morale .
– éligibilité de la requête .
– nature du projet .
– implication technique et financière des bénéficiaires .
– pertinence du projet au regard des besoins des bénéficiaires .
– pérennisation du projet .
– budget et plan de financement du projet .
– cohérence avec les stratégies de développement du pays concerné et celles définies en commun dans le cadre de la coopération bilatérale.
En guise d’exemple, nous pouvons citer les donateurs suivants :
– la France qui se base sur la politique élaborée avec l’Agence Française de Développement, le Fonds soutien au développement (accord entre Madagascar et France) et le Service de Coopération et d’Action Culturelle qui met au premier plan les priorités du gouvernement telles que le développement rural et environnemental, l’amélioration des infrastructures, de la santé humaine, de l’Education de tout âge, du soutien aux secteurs privés dans le cadre de la promotion d’une économie stable et efficace, et d’un soutien continu au développement soucieux de l’environnement social, environnemental et de la démocratie.
– La Norvège et la Belgique, deux pays mettant au premier plan l’agriculture, l’environnement, l’hydraulique, la décentralisation, le développement local, le développement des capacités, l’exportation, l’éducation et la biologie, font toujours preuve, à travers leurs activités et politiques les diverses unions économiques et douanières effectuées avec divers pays partenaires. Ce qui n’exclut en rien le domaine de la santé, de l’enseignement et de l’éducation dans leurs axes d’intervention.
– L’Allemagne à travers Friedrich Ebert Stiffung qui propose en guise d’exemple la promotion de la démocratie à Madagascar par l’intervention de Youth.
Leadership Training Program“ qui sélectionne vingt cinq (25) personnes pour suivre une formation et mettre en pratique leurs acquis en rapport avec le politique.
Ce pays cible surtout les jeunes ainsi que les organismes comme les ONGs, les fondations, les instituts de recherche, les partis politiques, les syndicats, les universités, les départements ministériels, les organes de presse et les Observatoires. Et cette mise en relation embrasse souvent les domaines suivants : l’Innovation et développement, la Démocratie active , l’Intégration de Madagascar dans les organisations régionales et internationales, la Promotion d’une nouvelle citoyenneté et finalité économique pour un développement local harmonieux et équilibré et les Concepts liés aux droits de l’homme.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PARTIE I LES CONCEPTS DE FINANCEMENT INSTITUTIONNEL ET DU DON A TRAVERS LES SOCIETES
Chapitre I-Essais de définition et Revue de la littérature
Section 1 – Historique et définitions des concepts
Section 2- Résultats des études antérieures
Chapitre II – Analyse socio-économique, anthropologique et spatio-culturelle du don comme phénomène d’échange (Analyse descriptive)
Section 1 – Le don et le contre don malgache
Section 2 – Enjeux et règles du jeu du don sans contre-partie
PARTIE II MARCHE DES DONS ET DES FINANCEMENTS ACTUELS A ANTANANARIVO (Tendances, Pratiques, Opportunités et Contraintes)
Chapitre III- Analyse qualitative des comportements des ONG sur le marché du don et profil du marché de don actuel
Section 1- Convergence ou divergence entre l’offre et la demande
Section 2- Les variantes sur le marché du don : contexte socio-économique et politique malgache
Section 3 – Concurrence et secrets des succès
Chapitre IV – Analyse quantitative : Caractéristiques, Dépendances et logiques sur le marché du don
Section 1 – Cartographie des bailleurs de fonds et des sources des grands dons
Section 2- Les perspectives du marché du don du rural à l’urbain
Section 3- Conclusion
PARTIE III LES ANALYSES PROSPECTIVES DES FAITS OBSERVES
Chapitre V – Impacts et enjeux du don sur le développement à Madagascar
Section 1- Impacts du don dans un pays en crise
Section 2 – Le don et le monde rural
Section 3- Le don et le monde urbain
Chapitre VI – Capitalisation des expériences et efforts de conceptualisation face à ces études empiriques
Section 1- Caractéristiques des ONG Internationales
Section 2- Caractéristiques des ONG du monde rural et du monde urbain
Chapitre VII – Interprétations et suggestions de solutions
Section 1- La gestion des fonds pour le développement
Section 2- Stratégies pour les ONG rurales
Section 3- Conclusion
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
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