Soutenance mémoire
Que ce soit en termes monétaires ou non monétaires, les indicateurs de pauvreté communément utilisés pour les comparaisons internationales soulignent la situation peu favorisée de Madagascar au regard des autres pays [1]. Avec un PIB par habitant de 284 USD en 2005, Madagascar est classé parmi les pays à faible revenu avec 68,7 % de la population vivant en dessous du seuil de la pauvreté [2]. Cette pauvreté touche remarquablement les populations rurales qui représentent les ¾ de la population totale et se traduit par de multiples vulnérabilités atteignant le niveau de bien-être des individus et des ménages.
En la sécurisation des revenus des exploitations agricoles, la réduction des inégalités entre le milieu rural et urbain ainsi que l’inclusion des plus vulnérables dans le processus de développement économique reposent dès lors des enjeux fondamentaux pour l’essor des pays comme Madagascar.
Caractérisation du fonctionnement des systèmes de production par le biais de la simulation de Markov
Caractériser le fonctionnement d’un système de production revient à analyser, dans le temps, l’évolution dynamique de ses composantes.
Pour la suite de l’étude, seuls les chemins ayant pour sommet les spéculations avicoles seront retenus tenant compte du fait que l’élevage porcin constitue une activité à faible rentabilité et génération de liquidités et, par conséquent, l’exploitation n’a aucun intérêt à la maintenir, comme nous l’avons démontré précédemment. Par ailleurs, de part les typologies établies antérieurement, les systèmes de production prépondérants, en termes de taux de pratique, sont respectivement ceux ayant comme sommet le « poulet gasy » avec un taux de 62,8% pour le District d’Ankazobe et les « poules pondeuses » avec un pourcentage de 16,8% pour le District d’Ambohidratrimo. Seront considérés, suivant le même principe et dans le souci d’une couverture large des exploitations étudiées en termes de sécurisation de revenus, les types : « Poulet gasy – Haricot» et « Poules pondeuses – Haricot » pour les deux zones d’études. Ces chemins permettent d’apprécier l’importance des spéculations agricoles dans la formation du revenu compte tenu de l’évolution du système dans l’espace et dans le temps.
Importance de l’aviculture et de la porciculture dans les zones d’études
De par la matrice BCG comparant les différents types d’élevage rencontrés dans le District d’Ankazobe, on constate que l’aviculture est une activité qui n’attire plusde nouveaux exploitants. Il est clair qu’elle est à son taux d’exercice maximal mais le chef d’exploitation en tire des bénéfices conséquentes vu l’effectif élevé du cheptel. Pour maintenir ce rythme de croisière, on pourrait songer à intégrer l’élevage moderne à forte productivité dans le système de production des paysans sans pour autant abandonner les races locales qui ont pour rôle principal de subvenir aux besoins quotidiens. Par faute de disponibilités de statistiques pour le cas du District d’Ambohidratrimo, on pourrait retracer l’histoire de l’aviculture dans cette zone. En effet, l’élevage de volailles y a connu deux grandes phases d’évolution : à l’origine, les éleveurs pratiquaient l’élevage traditionnel de poulets gasy ; convaincus des expériences de leurs entourages ou proches sur l’intérêt économique de l’activité, ils ont lancé l’aviculture intensive en utilisant leur propre financement au démarrage et continuent de l’exercer à l’heure actuelle avec un cheptel variant de 200 à 4 000 têtes. Toutefois, en raison des vulnérabilités des exploitations dans les communes de Fihaonana, Mahazaza et de Miantso, la probabilité pour qu’elles puissent passer dans un futur proche vers une aviculture intensive demeure faible.
En effet, les acteurs du développement auront dans un premier temps intérêt à intervenir dans la production pour que chaque producteur puisse améliorer le niveau de son exploitation pour pouvoir accueillir de nouvelles pratiques demandant de lourds investissements. Ce qui n’est pas le cas pour les communes restantes dans lesquelles, les actions devront concerner l’amélioration des compétences des producteurs. En ce qui concerne l’élevage porcin, c’est une activité qui est en régression et en danger dans les deux zones d’études malgré son intérêt actuel non négligeable, ne serait ce que par l’apport de graisses qui font défaut dans le régime nutritionnel de la plupart des habitants du pays et l’existence d’une forte demande locale. Son développement exige des améliorations techniques notamment dans l’alimentation du bétail, les soins prophylactiques et la reproduction qui, seuls, pourront réduire l’effet dévastateur des épidémies de peste porcine et de la maladie de Teschen.
Modes d’organisation productive des exploitations paysannes
Les arbres typologiques dressés dans la partie résultat révèlent et affirment l’hétérogénéité des exploitations individuelles dans les structures agricoles. En effet, il a été recensé plusieurs types de systèmes d’activités de production dans chaque zone de production. Force est de constater que les modes d’organisation diffèrent d’une zone agro – écologique à une autre même si dans chacune d’elles, les exploitations agricoles fonctionnent plus sur une logique systémique qu’une logique filière. Généralement, face à l’absence ou l’inaccessibilité au marché de crédit, l’incapacité des ménages à constituer une épargne individuelle et l’abondance de risques dans la production ; les exploitants développent un mode d’organisation productive basé sur l’interconnexité entre les différentes formes d’activités. Cependant, les ménages caractérisés par des privations multiples plus ou moins permanentes ne peuvent mettre en place une structure leur permettant de sortir de la pauvreté. En effet, l’actif des biens productifs comme la main d’œuvre, la terre, les effectifs en cheptel influent fortement sur le niveau de bien – être du ménage [3] en assurant :
● La satisfaction de ses besoins en consommation et en formation de revenus ;
● Sa capacité de surmonter les chocs et les périodes difficiles ;
● Son aptitude à prospérer à long terme.
Par conséquent, toutes les actions de développement doivent considérer cet aspect de complexité des structures d’organisation agricole.
Fonctionnement des systèmes de production
Dans le cadre de la gestion agricole, l’approche systémique semble être le type d’approche particulièrement apte à appréhender la complexité de l’exploitation agricole compte tenu des interrelations avec l’environnement ainsi que l’adaptation nécessaire à celle – ci à travers l’évolution de la recherche dans le domaine.
Son application permet de suggérer des modèles de représentations qui facilitent la prise de décisions aux exploitations agricoles en fonction des informations, des objectifs et des interactions mises en évidence et peut proposer un langage et des concepts bien adaptés aux diverses problématiques de l’exploitation agricole.
En effet, étudier le fonctionnement des systèmes de production porcine et agricole revient à partir d’une appréhension globale et terminer par la dynamique du fonctionnement de ces exploitations.
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Table des matières
INTRODUCTION
I. METHODOLOGIE
1. Approche méthodologique
1.1. Mots clés de la « prospective stratégique »
1.2. Démarches de la « prospective stratégique »
2. Démarche méthodologique
2.1. Etudes exploratoires
2.2. Enquêtes formelles
2.3. Traitements des données
RESUME DE LA METHODOLOGIE
II. RESULTATS
1. Situation de l’élevage porcin et de l’aviculture dans la province d’Antananarivo et dans le District d’Ambohidratrimo à travers la matrice BCG
2. Typologie des exploitations à partir de la théorie des graphes
3. Caractérisation du fonctionnement des systèmes de production par le biais de la simulation de Markov
4. Economies d’exploitation données par le logiciel TSIM
5. Stratégies de sécurisation des revenus des exploitations agricoles
III. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
1. Importance de l’aviculture et de la porciculture dans les zones d’études
2. Modes d’organisation productive des exploitations paysannes
3. Fonctionnement des systèmes de production
4. Rôle de l’Elevage à Cycle Court dans le cadre du développement local
5. Sécurisation des exploitations agricoles dans leurs activités génératrices de revenus
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES MATIERES
ANNEXES
