Analyse multivariée et définition d’un arbre décisionnel pour la prédiction du sous‐type hypocellulaire

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Population

Il s’agissait d’une étude rétrospective et monocentrique incluant les patients opérés d’un AP de la glande parotide dans notre institution. Les critères d’inclusion étaient les suivants : patient majeur, IRM préopératoire disponible sur nos serveurs et comportant les séquences T1, T2, T1 avec injection de gadolinium, DCE et DWI, un compte-rendu anatomopathologique de la pièce d’exérèse répondant « adénome pléomorphe ». Les critères d’exclusion étaient : patient mineur, non opéré (certaines histologies d’AP correspondant à une simple cytoponction), une tumeur infracentimétrique, une tumeur récidivante avec à IRM un aspect trop remanié pour être interprétée correctement, une localisation en dehors de la parotide ou une autre histologie, les patients pour lesquels l’IRM a été effectuée dans une autre institution. Les données suivantes étaient également recueillies : sexe, âge du patient, côté de la tumeur, année de la chirurgie, type de chirurgie, compte rendu opératoire et effraction capsulaire peropératoire.
Cette étude était en règle vis-à-vis du Règlement Général sur la Protection des Données, et inscrite au registre RGPD/AP-HM sous le numéro 2019-135.

Relecture anatomopathologique

Pour cette étude, les lames histologiques des tumeurs opérées ont été relues par un anatomopathologiste expérimenté à l’aide d’une grille de lecture standardisée (Fig. 1). Celle-ci a été créé spécifiquement pour cette étude dans le but de comptabiliser les paramètres histologiques informatifs et de classer les AP en trois sous-types histologiques : hypocellulaire (ou myxoïde), classique et hypercellulaire. Le pourcentage de stroma était divisé en trois catégories : moins de 30%, entre 30 et 50% ou plus de 50% de stroma. La proportion de pseudopodes (nodules tumoraux débordant sur le bord de la tumeur mais toujours localisés dans la capsule tumorale) était évaluée sur une échelle de 0 à 4, 0 correspondant à leur absence, et 4 au maximum. La même cotation a été utilisée pour les nodules satellites (nodules tumoraux distincts situés à proximité de la tumeur mais séparés d’elle par la capsule et du tissu salivaire ou adipeux), la proportion de capsule tumorale incomplète et la vascularisation. L’épaisseur capsulaire était quant à elle divisée en deux catégories, inférieure ou supérieure à 20 μm, en accord avec les valeurs pouvant se retrouver dans la littérature [14].

Acquisition des IRM

Les IRM ont été réalisées à 1,5 Tesla (Amira Siemens, Erlangen, Allemagne) avec une antenne tête et cou en réseaux phasés à 16 canaux. Les séquences suivantes ont été utilisées : T2W (TSE) axial et coronal sans saturation de la graisse (TR = 2460 ms ; TE = 107 ms ; FOV = 210 mm ; matrice d’acquisition = 448 × 333 ; épaisseur de coupe = 3,2 mm ; intervalle d’intersection = 0 mm ; bande passante = 155 Hz/Px ; angles de bascule (FA) = 120° ; durée totale = 2 min 14), T1W (SE) axial sans saturation de la graisse (TR = 317 ms ; TE = 8.4 ms ; FOV = 210 mm ; matrice d’acquisition = 256 × 256 ; épaisseur de coupe = 3 mm ; intervalle d’intersection = 0 mm ; bande passante = 270Hz/Px ; angles de bascule (FA) = 130° ; durée totale = 2 min 18), imagerie pondérée en diffusion ( TR = 5520 ms ; TE = 80 ms ; FOV = 200 mm ; matrice d’acquisition = 132 × 132 ; épaisseur de coupe = 4 mm ; intervalle d’intersection = 0 mm ; bande passante = 945 Hz/Px ; angles de bascule = 180° ; segments de lecture = 5 ; valeur b = 0, 100, 500 et 1000 s/mm2 ; durée totale =4 min 44), DCE-IRM utilisant une séquence multiphase axiale T1- VIBE-FS (TR= 5.47 ms ; TE = 1.85 ms ; FOV = 200 × 200 mm, matrice d’acquisition = 192 × 144, épaisseur de coupe = 4 mm, nombre de coupes = 12, largeur de bande = 270Hz/Px ; cinq FA différents (2°, 3°, 5, 7 et 15° pour le balayage de pré-contraste, et 15° pour le balayage dynamique ; durée totale =5 min 07 ; temps de chaque balayage dynamique = 4,8 s).
L’acide gadotrial (Dotarem®, Guerbet France) a été administré en bolus par voie veineuse périphérique (dose : 0,2 mmol/kg ; débit : 2,5 mL/s suivi d’un rinçage de 50 mL de solution saline) via un injecteur lors du troisième balayage dynamique (64 balayages dynamiques au total).
Après injection, une séquence 3D T1 avec saturation de graisse a été effectuée (Vibe, 3D Ultra Fast Gradient Echo ; TR = 9.75 ms ; TE = 3.98 ms ; FOV = 200 mm ; matrice d’acquisition = 352 × 310 ; épaisseur de tranche = 0.6 mm ; écart d’intersection = 0 mm ; bande passante = 130 Hz/Px ; angles de bascule = 15° ; durée totale =5 min 01).

Traitement des images

Les données de DWI et de DCE ont été générées à partir des images DICOM natives sur le logiciel Olea Medical®. L’ADC a été généré par une régression linéaire du logarithme népérien des niveaux de signal de b0 et b1000. Pour les paramètres de DCE, le modèle de TOFT extended a été utilisé [15] avec au préalable une correction de mouvement générée par le constructeur du logiciel.
Les régions d’intérêt (ROI, pour region of interest) ont été placées manuellement sur la coupe et les régions les plus représentatives, en évitant les éventuelles zones de nécrose tumorale et la capsule de la lésion, avec une surface minimale de 10 mm2. Une ROI de DWI et une de DCE ont été dessinées séparément en raison des problèmes habituels de corégistration DWI – DCE par artéfacts difféomorphiques de la DWI. Les valeurs moyennes, minimales, maximales et l’écart type ont été automatiquement générées pour chacun des paramètres DWI (ADC, b0, b1000) et DCE (Ve, Vp, Kep, Ktrans, Washin, Washout, Curve washout, AUC, Peak, Peak enhancement, TME et SER). SER est un marqueur d’intensité de rehaussement et de lavage lésionnel définit comme SER= 100 x (Speak-S0)/(S5min-S0), où Speak est le signal du pixel à son rehaussement maximal, S0 le signal du pixel en contraste spontané, S5min le signal à la fin de l’acquisition , c’est-à-dire à 5 minutes du début de l’acquisition.

Paramètres histologiques

Après relecture des lames, 36 tumeurs ont été classées hypocellulaires (37,1%), 38 classiques (38,2%) et 23 hypercellulaires (23,7%) (Fig. 3). L’âge des patients était significativement différent en fonction du sous-type de la tumeur : les patients avec une tumeur hypocellulaire étaient âgés en moyenne de 45.8 ans, ceux avec une tumeur classique de 55.2 ans et ceux avec une tumeur hypercellulaire de 62.3 ans (p < 0.0001). Les tumeurs hypocellulaires présentaient significativement plus de pseudopodes (p = 0.0012), de nodules satellites (p = 0.0001), de zones de capsule incomplète (p=0.0026) et une épaisseur capsulaire plus fine (p< 0.0001) que les tumeurs classiques et hypercellulaires. De plus, plus la cellularité augmentait, plus la vascularisation était riche (p<0,001). On ne retrouvait pas de différence significative de taille ou de côté entre les différents sous-types de tumeurs (Tableau 2).

Analyse univariée

Les tumeurs hypocellulaires présentaient des valeurs moyennes d’ADC plus élevées (ADC moyen = 2.13 × 10−3 mm2/s) que les tumeurs classiques (ADC moyen = 1.82×10−3 mm2/s) et hypercellulaires (ADC moyen = 1.61×10−3 mm2/s) (p < 0.001). Les valeurs maximales, minimales et les écart-types de l’ADC différaient aussi significativement (p < 0.05). Les trois sous-types avaient des valeurs différentes de Kep moyen (respectivement 0.28, 0.49 et 0.53/min pour les tumeurs hypocellulaires, classiques et hypercellulaires ; p = 0.015), mais aussi de Kepmin, Kepmax et d’écart-types. Enfin, on notait une différence significative de Ktransmax, SER moyen et SERmin (p<0.05), avec des valeurs plus basses pour les tumeurs hypocellulaires que pour les tumeurs classiques ou hypercellulaires (Tableau 3).

Analyse multivariée et définition d’un arbre décisionnel pour la prédiction du sous-type hypocellulaire

L’arbre décisionnel de la Figure 8 montre que les valeurs de l’ADCmin et du Washoutmean permettent d’évoquer ou d’infirmer le diagnostic d’AP hypocellulaire de manière relativement fiable. Lorsqu’un AP de la glande parotide présente un ADCmin > 1.61×10−3 mm2/s, il s’agira dans 75,7% des cas d’un AP hypocellulaire (p<0.001). En cas d’ADCmin ≤ 1.61×10−3 mm2/s et de Washoutmean ≤ 0.4, la probabilité qu’il s’agisse d’un AP hypocellulaire est de 7.1% (p=0.029). En cas d’ADCmin ≤ 1.61×10−3 mm2/s et de Washoutmean > 0.4, il est impossible de trancher. Pour le diagnostic de tumeur hypocellulaire, la sensibilité, la spécificité, la valeur prédictive positive (VPP) et la valeur prédictive négative (VPN) de cette méthode d’interprétation étaient respectivement de 82%, 83%, 76% et 88% (p<0.001). Pour les tumeurs classiques, la sensibilité, la spécificité, la VPP et la VPN étaient respectivement de 79%, 56%, 52% et 81%. Pour les tumeurs hypercellulaires, la sensibilité était nulle, la spécificité de 100%, et la VPN de 77%.

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Table des matières

INTRODUCTION
MATERIEL ET METHODES
Population
Relecture anatomopathologique
Acquisition des IRM
Traitement des images
Analyse statistique
RESULTATS
Population
Paramètres histologiques
Exploitation des IRM
Analyse univariée
Analyse multivariée et définition d’un arbre décisionnel pour la prédiction du sous‐type hypocellulaire
DISCUSSION
CONCLUSION
RÉFÉRENCES

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