Analyse géographique de l’offre et de l’activité des structures de soins privées

Les concepts relatifs à l’activité du système de soins, recours et accès aux soins

   L’activité est : « la faculté d’agir, une puissance ». Adapté à notre thème, le sens approprié est : « un ensemble d’actions et d’opérations humaines visant un but déterminé. » l’activité des structures sanitaires, correspond donc à l’ensemble des actions et des opérations des professionnels de la santé déployées pour répondre aux besoins de santé des populations. Les activités de santé sont à priori curatives et préventives dans des établissements de soins équipés à cet effet. Cependant, ces activités peuvent être menées avec des ambitions différentes. Des activités peuvent être exercées dans le cadre d’une entreprise à but lucratif ou à but non lucratif. Dans le premier cas de figure, le système est orienté vers une production de services payants pour les usagers. La recherche du profit et de l’accumulation de capitaux prévaut dans les activités du secteur privé. Cette pratique correspond au système Beveridgien essentiellement privé ou nationalisé comme c’est le cas aux Etats Unis d’Amérique, au Danemark, en Grande Bretagne, en Finlande, entre autres pays. Une recherche perpétuelle de l’attractivité des consommateurs booste les acteurs. La performance de leurs systèmes mais surtout l’efficience seront les objectifs prioritaires (les résultats sont-ils à la hauteur du financement ?). Le privé lucratif est donc à notre niveau, assimilé aux services de santé exerçant leurs activités moyennant de l’argent. Les structures de santé privées sont en cela des entreprises où le gain, le clientélisme et la rentabilité prévalent. Dans le deuxième cas de figure, la couverture sociale est élaborée sur fond de système pluraliste et solidaire appelé communément régime Bismarckien. Le principe est basé sur la protection sociale pour le maximum de population comme c’est le cas en Allemagne, en France, en Autriche, en Belgique, Luxembourg ou au Japon. Le mercantilisme caractéristique majeur du capitalisme est de moindre envergure dans ce contexte de soins privés non lucratifs. Les politiques de santé sont orientées vers une diffusion maximale de l’offre de soins pour une grande accessibilité physique, financière et socioculturelle des populations. La recherche de l’équité et de l’efficacité structure les planifications. Un autre aspect du « non lucratif » est illustré par les religieux à travers leurs activités médicales dans leurs structures sanitaires confessionnelles. Leur obédience religieuse ajoute une particularité à leur offre de soins. D’aucun se sont accordé a leur témoigné de prime abord, une grande humanité à l’égard de leurs patients. Dans notre revue documentaire nous évoquions la vocation sociale de ces postes de santé liée à priori à leur éthique religieuse. Un point qui vaut à ces entités la réputation de la qualité de leurs soins et un taux de fréquentation conséquent. La prise en charge médicale dans les entreprises est aussi une facette du secteur sanitaire privé non lucratif. Dans le cadre de leur fonction, un salarié peut contracter une assurance maladie ou être membre d’une mutuelle de santé pour une subvention des coûts de soins de sa famille. Ces pratiques contribuent à la motivation des employés. L’activité des services de santé privés s’évaluera partiellement par l’exploitation des registres de consultations et/ou des rapports d’activités avec cependant un choix des indicateurs propres à l’étude de la géographie des soins. Les indicateurs sont essentiellement quantitatifs et d’efficacité pour évaluer le volume d’activité des différentes structures. Ainsi nous calculerons à l’aide des formules relatives aux taux de fréquentation, morbidité diagnostiquée, aires de recrutement, taux d’utilisation apparent. Nous précisons dans la méthodologie la définition de ces indicateurs. Il a été nécessaire au-delà de cette phase d’opérationnalisation de concepts de décliner nos objectifs et hypothèses de recherches. Cette étape est un préambule impératif à toute réflexion scientifique.

L’offre de soins privée

   La documentation relative à l’historique des soins de santé privés à nécessité le recours aux Archives Nationales du Sénégal (ANS) pour une analyse plus en profondeur du phénomène de multiplications des cabinets, cliniques et autres services paramédicaux privés. Nous avons pu avoir des sources de leur avènement, plus lointaines dans le temps que celles évoquées dans les ouvrages généraux que nous avons consultés. Nous le disions tantôt à l’entame de notre problématique de recherche, la médecine privée existait déjà durant la période coloniale mais sous des formes et aves des réglementations différentes de celles que nous pouvons observer actuellement. Cependant les réformes hospitalières et la frustration des médecins a porté le phénomène aux proportions importantes que nous observons aujourd’hui. De la rareté des soignants exerçant dans le privé (au nombre de 14 en témoigne la liste nominative des praticiens fonctionnaires en service à Dakar autorisés à exercer en clientèle privée publiée en 1952), on est passé à leur prolifération de nos jours. Nous nous gardons de donner des chiffres relatifs à leur nombre, car nous n’avons pu les obtenir. Le ministère de la santé ne dispose également pas de données exploitables sur l’offre de soins privée. Des travaux axés sur une approche historienne ont pu nous renseigner sur les mécanismes d’un système de santé globalement tributaire de la politique des colons. L’époque coloniale est un épisode décisif durant lequel les bases de la politique de santé du Sénégal ont été établies. En effet, 50 ans après les indépendances, les hôpitaux de référence sont encore Le Dantec, l’hôpital Principal, l’hôpital Fann. Kanté, 2011 nous décrit les politiques sanitaires du Sénégal au temps colonial dans un contexte de mise en valeur intense des ressources humaines et territoriale de 1939 à 1960, au profit des occidentaux. Ce document nous édifie sur « la santé décrite comme l’une des pages sombres de la période coloniale » et sur l’historique des œuvres de bienfaisance, un aspect majeur que nous traitons à travers l’étude des services de santé confessionnels. Cependant pour autant que cette analyse historique soit déterminante, elle ne peut que nous éclairer partiellement, du moment qu’elle ne traite pas des questions spatiales. En plus de l’historique des structures de soins privés, nous avons enrichi notre revue littéraire avec des articles. L’analyse de l’offre de soins ne saurait être pertinente sans étude comparative pour mettre en exergue les particularités. A Pikine, les résultats des travaux de Salem, (1998) sur l’offre de soins présentent des similitudes et des divergences avec les données des Parcelles Assainies. Les similitudes sont relatives aux caractéristiques de mobilités notamment avec les moyens de locomotion : le transport est assuré par les véhicules en commun tels que les cars rapides, les « clandos », les bus, les taxis. La marche est également un moyen de déplacement pour les populations sur des distances raisonnables. Les déplacements internes dans la commune d’arrondissement sont évalués à 100000 unités/jour vers les réseaux sociaux de base. Comme nous le constatons dans les cartographies de Pikine et des Parcelles Assainies, les services de santé privés sont localisés le long des axes de communications, près des marchés et autres services très usités des populations. Une logique d’implantation tributaire d’une recherche d’accessibilité géographique et d’une visibilité comme toute entreprise recherchant une rentabilité. Cependant cette recherche de visibilité n’est pas la règle générale. Dans certains cas comme nous le précisons dans la description des structures de santé privées, des services se singularisent par leur absence d’enseigne publicitaire. A Ouagadougou, des praticiens retraités exercent à domicile, libérant une pièce de leur concession aménagée en cabinet de soins, donnant sur la rue pour la réception des patients. Ces types de cabinets bien nombreux dans le centre-ville, s’installent progressivement dans les quartiers périphériques lotis. La compétition est enclenchée entre les structures de soins privées de Ouagadougou, comme dans notre cadre d’étude, les services de santé se partagent la desserte médicale dans une aire réduite, avec des distances inférieures à 1 km (5 à 6 structures de soins par zone à Ouagadougou). Ces concentrations sur des zones s’opposent à « des déserts médicaux » (Picheral, 1998). L’espace est tributaire des enjeux et des jeux de pouvoir (Salem, 1998). Dans la Commune d’Arrondissement des Parcelles Assainies, les confessionnels tout comme le privé lucratif sont responsables et décideurs des localités d’implantation. Pour le centre médicosocial Chifa, l’immeuble occupé à l’unité 24, a été loué par un membre actif de l’association caritative, qui a concédé à des dérogations au niveau des coûts. De ce fait l’établissement est implanté derrière la mosquée connue des « hibadus », qui, eux aussi, sont pour une bonne part résidents du même quartier. Le lieu de résidence des leaders est très souvent facteurs d’établissement des services de soins. Pour le second centre socio médical Oumoul Mouminina, les données sont similaires. Les initiateurs se sont mobilisés pour aider les populations de leur localité, leur itinéraire d’implantation souvent changeant, est un marqueur de leur historique et logique de localisation. L’offre privée, nous le soulignions à l’entame de nos réflexions, est marquée par une dualité quant à ses caractéristiques lucratives ou non lucratives. L’aspect non lucratif a été largement documenté dans les ouvrages ci-dessous que nous avons exploités. Les œuvres confessionnelles au service des plus défavorisés:
La charité est une providence pour les démunis ou les laissés pour compte du système de santé. Les œuvres confessionnelles se sont distinguées, depuis 1819 dans cette pratique. Leur domaine d’intervention est multiple : éducation, santé, promotion féminine et de façon plus globale, l’aide au développement durable des communautés. Cependant, leur intérêt dans le domaine de la santé est plus marqué, en témoigne la pluralité des dispensaires et postes de santé qui n’ont cessé de croitre depuis la période coloniale, (Sagna, 2006). Précisons juste que leur avènement est également largement tributaire de la volonté des autorités coloniales d’améliorer l’état de santé des indigènes et d’augmenter la productivité agricole et économique, (Kanté, 2010-2011). C’est ainsi qu’il précise que la politique était motivée par la « conservation de la race ». Les œuvres privées, confessionnelles ou autres avaient apporté une collaboration précieuse à la protection de l’enfance. Ainsi plusieurs missions catholiques orientaient une partie de leurs actions vers l’assistance sociale. Leur évolution sur le territoire s’est faite en deux phases : de 1819 à 1947 et de 1948 à nos jours. Pour le Sénégal, de la forte prérogative qui leur était confiée du temps colonial on passe à l’amenuisement de leurs dynamiques et activités notamment avec les réformes post indépendances. Cependant, leurs activités et leurs structures ont survécu malgré les réformes. Pour certaines congrégations, une organisation en association s’est imposée pour la pérennité de leur statut.
Les structures catholiques Selon Gruénais Marc-Eric qui évoque leurs origines dans ses recherches au Cameroun : « l’œuvre de santé des églises chrétiennes est indissolublement liée à l’entreprise missionnaire et l’offre de soins confessionnels a eu incontestablement un effet non négligeable sur la structuration de l’offre de soins dans nombre de pays africains : jusque dans les années 1920,… ». Un même schéma, semble-t-il, qui s’est déroulé au Sénégal et probablement dans tous les pays ayant évolué sous le joug des colons. Malgré, les réformes apportées dans le système sanitaire de notre pays et plus récemment le découpage du territoire en districts sanitaires, ces dites structures confessionnelles ont su demeurer dans le dispositif territorial. Mieux, en 1967, elles se consolident avec la création de l’Association des Postes de Santé Privés Catholiques du Sénégal (APSPCS). Leur soutien constants aux populations, ont motivé leur reconnaissance au rang des structures d’utilité publique (le décret N°983671 du 29 juin 1983). L’APSPCS, partie intégrante des Œuvres Sociales de l’Eglise Catholique, est mandatée par la conférence Episcopale des Evêques du Sénégal. Dans d’autres pays, les congrégations religieuses se sont tout simplement érigées en d’incontournables acteurs de la santé. Au Cameroun, le secteur confessionnel fournit 13% des lits disponibles (Gruénais, op.cit). En 1990, l’estimation du financement de ce secteur est évaluée à près de 10 milliards alors que la moyenne annuelle l’aide nationale pour la même période est de 6 milliards (Hours, 2001). Les districts de tokombéré et de mokolo se singularisent par une forte implantation des structures confessionnelles, dans la province de l’extrême nord, région agricole pauvre et difficile d’accès. La ville de tokombéré avec ses 90000 habitants est divisée en deux aires de santé. L’une est desservie par la structure publique, l’autre dépend directement de l’hôpital privé confessionnel faisant en même temps office de centre de santé. Depuis 1998 le maillage, de ces structures confessionnelles se densifie en plus de desservir des localités exclues de leur espace médical. C’est ainsi que les services de santé religieux dépassent les normes fixées par le ministère de la santé publique, d’une limite de 7000 à 10000 habitants préconisée pour une gestion optimale, on est passé à 20000 voire 400000 dans certains aires. Devant ces forts taux de polarisation des services de santé confessionnels l’on pourrait s’interroger sur la particularité de leurs activités. Jaffré et De Sardan, (2003) qualifient la médecine africaine d’inhospitalière et les centres d’inhospitaliers. Les patients y sont victimes de maltraitance pour cause d’anonymat et parce qu’ils sont pauvres. Ainsi la qualité de l’accueil, ou la spécificité de certaines prestations dans les structures d’obédiences religieuses explique dans une large mesure la préférence des populations.

Des ouvrages sur les Parcelles Assainies

   Le district nord, dans lequel s’inscrit notre cadre de recherche, la Commune d’Arrondissement des Parcelles Assainies, est une localité qui a déjà suscité l’intérêt de quelques chercheurs. Ainsi, des médecins fin de cycle de formation à l’ISED et des géographes se sont livrés à des études dans le champ de la santé. Les approches méthodologiques ont différé, seulement le cumul des données des travaux sur les programmes de lutte contre les IST/ VIH/ SIDA de Diallo, (2006) et le reste des travaux géographiques a renseigné sur les réalités d’un espace dans lequel s’inscrit notre cadre d’étude. Les ouvrages consultés ont porté sur les questions de mobilités, et d’accessibilités aux structures de santé du secteur public. Nous le voyons dans les travaux de (BA C.T, 1999) traitant des questions d’accessibilité aux soins de santé primaire avec un répertoire de postes de santé public. Un grand effort d’identification du profil sanitaire du district nord a été fait avec comme échantillon 4 postes de santé témoins sur les 12 au total : Khar Yalla, Grand Yoff, Norade, Cambérène. Pour ces diverses structures, les populations cibles sont desservies à des degrés différents. Les facteurs évoqués sont les découpages du territoire en espaces médicaux pour chaque service de santé. Cette initiative conçue pour réglementer et assurer une proximité raisonnable aux soins n’a pas été très souvent efficace. Ainsi, La longueur de la distance à parcourir pour le recours aux soins a été un facteur attractif ou répulsif des postes de santé. Ces faits trouvent leur illustration dans l’analyse des taux d’utilisation des 4 structures, les pourcentages ont largement été en faveur du poste de santé de Cambérène avec 60, 3% contre des taux soit 0,6 contacts par an et par personne contre 0,1 pour Norade et Grand Yoff. Les patients ont contourné à dessein le service de soins de Grand Yoff pour recourir à ceux de proximité du centre de référence Nabil Choucair. Au-delà de ces données précieuses sur la spatialisation du secteur public et sur leur aire de polarisation, nous ambitionnons de documenter la logique d’implantation des services de santé privés. Il serait utile d’actualiser les dynamiques relatives aux questions de santé car elles sont extrêmement évolutives.
La morbidité diagnostiquée répertoriée : Tout autant que les inégalités d’accessibilité relaté dans les ouvrages de (Ba C.T., 1999), Il ressort des morbidités différentes, relatives aux pratiques sociales et aux problèmes d’assainissements. Des données statistiques nous ont été fournies et pourront de ce fait être confrontées aux résultats de nos recherches. Les affections cutanées ou dermatoses, les bronchites, les parasitoses intestinales, les diarrhées, les affections buccodentaires et les anémies ont entre autres particulièrement attiré notre attention. (Kane, 2002) traite des mêmes problèmes de gestion dans ce district, mais son étude est plus axée sur les quartiers spontanés et les villages traditionnels. Pour ces sites, le sous équipement en infrastructures d’éducation et de santé a eu des retombées négatives sur l’état de santé des populations. Toutefois, les faits de santé évoluent très rapidement. En effet, Faye en 2003 répertorie le paludisme et les dermatoses comme les principales pathologies des Parcelles Assainies. Les faits de santé sont très évolutifs dans le temps, dans une perspective d’actualisation de données sur ces mêmes axes en plus d’inclure le secteur de soins privé aux analyses.
Le coût des soins : Les tarifs de soins sont dans une moindre mesure étudiés dans les documents que nous avons exploités. Un fait qui trouvent peut être ses justifications dans le fait que les travaux de recherche ont porté pour la majeure partie sur les soins de santé primaire. Les tarifs sont forfaitaires et accessibles à priori à tous. Le contexte socio-économique actuel du Sénégal se prête à une pauvreté chronique. Ainsi, depuis 2005 notre pays fait partie des Pays les Moins Avancés PMA avec un pourcentage de sa population de 50,8% vivant au-dessous du seuil de la pauvreté (avec des disparités géographiques et spatiales 21 ). Cependant, dans certains ouvrages nous avons perçu la nécessité de traiter les informations d’un œil critique. Les tarifs de consultation même lorsqu’ils ne sont pas exorbitants ne sont pas les uniques frais du patient. A la charge du malade viennent s’ajouter les médicaments prescrits, les analyses. Des sommes qui cumulées, deviennent hors de portée des petites bourses. La santé est, de ce fait, plébiscitée à un niveau à priori, accessible aux nantis. Cependant, les biens économiques ne garantissent pas à ces derniers la santé surtout lorsque l’OMS, (1978) la définit comme : « un état de complet bien-être, physique, mental et social,… ». La santé parait sous cet angle également inaccessible aux plus riches. Il est rare que tous ces éléments cités à savoir un état de complet bien être, physique, mental et social soient disponibles en même temps pour un même individu. Pour les plus défavorisés des communautés, des acteurs se sont mobilisés : « jadis les soins de santé étaient le privilège de ceux qui avaient les moyens de les payer, tandis des œuvres charitables s’occupaient des pauvres. » (Samb, 2005). Les religieux sont dans la Commune d’Arrondissement des Parcelles Assainies, comme dans plusieurs localités devenus des acteurs avérés de la promotion de la santé. Le social un est un volet dans lequel ils s’investissent particulièrement.

L’influence de la Trajectoire des soignants

   Chaque soignant à sa trajectoire qui bâtit son expérience. Les soignants interrogés ont pour l’essentiel un itinéraire riche d’expérience. Ces faits ont une grande influence sur l’attractivité dans les structures dans lesquelles ils exercent. La configuration la plus fréquente est : un passage dans les centres de santé publics avant le recasement dans les structures privées. On trouve très souvent des soignants qui sont dans les deux types de services de santé. Pour la clinique Yasin, la propriétaire des lieux a déjà servi dans son ancien cabinet de gynécologie à Cambérène pendant près de 5 ans. En plus de sa fonction de maitresse sage-femme occupé pendant 10 ans à l’hôpital public Serigne Abdou Aziz Dabaakh de l’unité 17, elle a fini par déplacer et transformer son cabinet en clinique en 2007 à 100m de l’hôpital public. Cette trajectoire au sein des différentes structures de santé est bien apparente dans l’analyse des espaces sanitaires. Le constat est quasiment le même s’agissant des autres sages-femmes interrogé. A Chifa, la sage-femme titulaire depuis 2 ans (retraitée 67ans) a après sa formation de sagefemme de 3 ans, effectué un stage à l’hôpital Principal avant d’exercer pendant 5 ans à Dantec au service de maternité et au SANAS (Service Alimentaire et Nutritionnel Appliqué du Sénégal). Par ailleurs, elle a exercé durant 11 ans à Dalifort, quelque mois à Yarakh avant d’être affectée à Gaspard Camara pendant 10 ans au département de pédiatrie. Le médecin chef et gestionnaire de Chifa 33 ans, fut un soignant à Abass Ndao après sa formation à la faculté de médecine pendant 7 ans en médecine générale. Il cite : « j’ambitionne d’exercer au CTO de Grand Yoff quand j’aurai plus de temps, histoire de faire des économies et avoir quelque chose. Nous autres les médecins nous sommes mal payés, alors que nous abattons une charge de travail lourde. Il y’a de l’injustice dans l’octroi des salaires… » Au centre socio médical Oumoul Mouminina, l’aide infirmier (plus de 65 ans) a exercé en 1985 à la polyclinique de la médina où il a travaillé comme aide infirmier et dans le GM (Groupe Mobile) pour les soins à domicile et la recherche des malades. Il exerça au poste de santé de l’unité 8 pendant 3 ans en tant que assistant du chef de poste. Il finit par rejoindre le centre médicosocial du fond islamique en 1995. La sage-femme du centre socio médical Oumoul Mouminina exerce dans la structure pendant 5 mois, cependant elle a effectué des stages dans divers structures de santé publiques, tel que Philipe Senghor ensuite à l’hôpital Serigne Abdou Aziz Dabaakh ou elle est actuellement en tant que stagiaire. Le médecin permanent de la structure est un soignant de la fonction publique, il est secondé par un jeune médecin. Au poste de santé de l’Unité 26, les soignants que nous avons ciblés ont également eu leur parcours au sein d’autres services de santé. Nous avons interrogé l’ICP qui est en même temps sage-femme d’Etat, l’aide infirmier responsable du PEV et l’aide infirmier chargé des pansements et injections. L’ICP, après sa formation polyvalente à l’école des sages-femmes en 1983 a exercé au centre de santé à Mbacké puis à Touba. Elle sera affectée à l’hopital Fann au service de pédiatrie Albert Royer, avant de rejoindre ensuite le poste de santé de l’unité 26 en tant que assistante du premier ICP, qu’elle remplace par la suite. L’aide infirmier chargé des pansements et soins infirmiers, 46 ans avec un niveau d’étude secondaire, s’est enrôlé dans l’armée où il fut affecté à l’EMS (Ecole Militaire de Santé). A l’issue de sa formation il exerça à l’Hôpital Militaire de Ouakam. En 1997, il rejoint le poste de santé mais sans recrutement à la fonction publique. L’autre aide infirmière 37ans, sert au poste de santé depuis 7 ans où elle occupe le poste de responsable du PEV. Après sa formation dans son village natal à Thiadiaye où elle servit comme fille de salle au poste de santé, elle est recrutée à la fonction publique. Cet état des faits aboutit très souvent à une fidélisation des patients des autres structures qui préfèrent se faire traiter par des personnes familières.

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Table des matières

Introduction
Première Partie : Cadre théorique et démarches méthodologiques
Chapitre I : Cadre théorique
1.1 Problématique
1.2 Analyse conceptuelle
1.3 Objectifs de la recherche
Objectif principal
Objectifs secondaires
1.4 Hypothèses de la recherche
Hypothèse principale
Hypothèses secondaires
Relevé des coordonnées GPS des structures de soins sur le terrain
2.1 Revue critique de la littérature
La revue des données sur le cadre d’étude
2. 2 Délimitation du champ et Choix des structures
2.2.1 Critères de sélection des structures de santé privées dans le dispositif sanitaire de la Commune d’Arrondissement des Parcelles Assainies
2.2.2 Choix des indicateurs et description de l’exploitation des données
2.3 Choix des outils de collecte de données et des cibles
2.3.1 Les outils et méthodes de collectes
2.3.2 Choix des cibles et Conditions d’éligibilité
2.3.3 Echantillonnage
2.4 L’enquête proprement dite
2.5 Difficultés rencontrées
Deuxième partie : organisation de l’offre de soins dans la Commune d’Arrondissement des Parcelles Assainies
Chapitre III : L’offre de soins dans la Commune d’Arrondissement des Parcelles Assainies (offre et accessibilité)
3.1 L’offre de soins publique
3.1.1 Une couverture sanitaire publique statique, dépassée par les réalités d’une forte dynamique démographique
3.3 La géographie de l’offre de soins privée dans la Commune d’Arrondissement des Parcelles Assainies
3.3.1 Description de la distribution des infrastructures de soins privées
3.3.1.1 des sites stratégiques à forte concentration de structures de soins privés
Une rue à forte concentration de structures de santé et paramédicales
3.3.1.2 La Commune d’Arrondissement des Parcelles Assainies : le cadre d’une géographie des soins traditionnels encore floue
3.3.1.3 Les soins dentaires une spécialité en plein essor
3.3.1.4 Les structures de santé privées : des services de santé « nomades »
3.3.2 Présentation des différentes structures de santé privées
Comme nous le voyons sur cette carte, les structures de santé privées sont dans la majorité apparues récemment. Pour preuve, les dates d’implantation sont comprises entre 2004 et 2012. De cette catégorie de services de soins privés, les confessionnels sont encore plus jeunes. Un fait qui vient corroborer leur insertion nouvelle dans le champ de la santé
Motifs de création des structures
Motif de création et déterminant du statut de la structure
3.3.2.1. Le confessionnel : un statut qui se vit jusque dans la pratique des soins
3.3.2.2 Les services offerts et le personnel de santé
3.3.2.3 L’organisation des tâches dans les structures
Les actions caritatives : des activités confessionnelles pour l’essentiel
3.4 L’analyse de l’accessibilité aux soins
3.4.1 L’accessibilité financière des soins : une alternative incontournable
3.4.1.1 L’accessibilité physique : un avantage contourné souvent à dessein par les patients
L’accessibilité physique : révélatrice des réseaux de transport denses mais lacunaires
L’accessibilité physique: évaluable par l’analyse des registres
Chapitre IV : analyse du recours aux soins et des volumes d’activités des structures de soins
4.1 Analyse des espaces sanitaires
4.2 Les effectifs de patients selon les structures
4.2.1 Les effectifs de patients selon les structures de santé
4.2.2 Analyse des recrutements (effectifs de patients) selon les classes d’âge
4.2.3 Les taux de consultants selon le sexe
4.3 Quelques spécificités dans l’activité et l’offre de soins à Yasin et Oumoul Mouminina
4.4 Quelques faits significatifs majeurs
4.4.1 La saisonnalité : une variable déterminante pour l’analyse des affections
4.4.2 Les diagnostics déclarés ou la morbidité diagnostiquée: des entités nosologiques changeantes selon les soignants
4.5.1 L’influence de la Trajectoire des soignants
4.5.3 Les besoins de soins exprimés
4.5.4 Spécialité des soignants
4.5.5 Reconversion dans les activités lucratives
4.5.6 Le privé informel : une alternative de travail après la retraite
4.5.7 La nature de la structure : une réponse aux besoins de soins de patients singuliers
Equipements et partenariat
Conclusion générale

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