L’urbanisation généralisée reste un des faits majeurs qui ont marqué le siècle qui vient de se dérouler. Depuis 2007, le monde compte plus de citadins que de ruraux et selon les projections en 2030, on comptera six citadins sur dix habitants de la planète. Les villes continuent d’être les lieux d’accumulation, concentrant et brassant de plus en plus des hommes et des biens. En Afrique, le taux d’urbanisation est passé de moins de 10% à 35% dans les trente dernières années dépassant le seuil des 50% dans plusieurs pays. Selon de nombreuses sources, l’Afrique de l’Ouest, par exemple, abritera plus de 60% de citadins à l’horizon 2015. Les taux ne faiblissent pas et l’influence de la ville sur son hinterland s’étend avec l’espace. Si la ville se caractérisait autrefois par un mouvement de polarisation, d’attraction, de l’implantation des hommes et des activités ; actuellement, elle devient un centre de diffusion de ces mêmes hommes et de leurs activités sur l’espace environnant alors que son cadre physique n’est pas saturé.
Le Sénégal, un des pays les urbanisés en Afrique tropicale, est une parfaite illustration du phénomène de diffusion de l’urbanisation. Sa population urbaine augmente rapidement et régulièrement : moins de 2 million en 1976, 2,658 million en 1988 et plus de 4 million au recensement de 2002 sur un total de 10 million soit un taux d’urbanisation de 42%. Cette croissance urbaine s’est surtout traduite par la multiplication des villes c’est-à-dire par la densification de leur semis dans l’espace rural qu’il s’agisse de la promotion de villages anciens au rang de ville ou bien de la création de nouveaux centres urbains par la volonté politique ou initiative économique.
PROBLEMATIQUE
Contexte de l’étude
Les recompositions territoriales de l’espace mondial contemporain sont marquées par le processus d’urbanisation. La croissance des villes est dynamique et se manifeste diversement plus particulièrement dans les pays en développement. La croissance urbaine au Sénégal est relativement rapide. En 1960, la population rurale représente 77,1% de la population totale, en 1970, 70% de la population est rurale. Selon le RGPH de 1988, 60% de la population totale vivait dans les campagnes. Mais selon le plan d’action foncier, «en 2006, seule 55% de la population totale sera encore rurale ». Donc si la tendance n’est pas inversée il y aurait en 2015 plus de Sénégalais dans les villes que dans les campagnes. Le grignotage des campagnes par la ville est lié à un double mouvement d’exode rural et d’urbanisation des campagnes dont le paroxysme est atteint en 1990 avec la vague de municipalisation. En effet, la ville ne constitue pas un espace clos. Elle est de plus en plus grosse consommatrice d’espace.
La Communauté Rurale de Diass comme la plupart des campagnes situées à proximité d’une ou de plusieurs villes est une illustration de la dilution de la ville dans la campagne. Elle subit l’influence des villes qui l’encerclent. En effet, elle se trouve à l’intérieur d’un triangle formé par les villes de Dakar, Thiès et Mbour. L’agglomération urbaine de Dakar s’étend aujourd’hui sur une banlieue résidentielle et industrielle tentaculaire, couvrant près de 510km² et empiétant sur un espace périurbain qu’elle partage avec d’autres agglomérations tout aussi dynamiques Thiès et Mbour. De nos jours, l’immense banlieue s’étend en éventail, jusqu’au-delà des limites de sa région administrative. Elle englobe du nord au sud-est, quasiment sans discontinuité, les villes de Pikine, Guédiawaye, Rufisque, Bargny, Diamniadio, Sébikotane et au sud, le prolongement de la zone industrielle.
L’agglomération dakaroise bloquée par la mer n’a d’autres choix que l’étalement linéaire. Cette ville capitale comme la plupart des capitales des pays du Sud a atteint sa maturité et sa dilution dans la CR de Diass est presque inévitable. Cette Communauté Rurale de par sa position géographique constitue un véritable relais entre Dakar et une partie du pays par le fait de la traversée de la Route Nationale 1. Elle est la première Communauté Rurale contiguë à la Région de Dakar. Cette proximité géographique par rapport à Dakar a pour conséquence le transfert de certaines activités : création d’unités industrielles, de liaisons physiques (aéroport, autoroutes). Ces installations sont entrain de modifier la structure de l’espace rural, l’espace agricole de même que les activités rurales mais en revanche de nouvelles opportunités se créent par l’accès aux services urbains.
L’un des principaux acteurs de cette périurbanisation est l’Etat qui en a fait un site stratégique depuis 2000 avec la mise en œuvre d’importants projets en cours de réalisation pour décongestionner la capitale. Le nouvel Aéroport International Blaise Diagne (AIBD) est un transfert de l’aéroport international Léopold Sedar Senghor (AILSS). Le site Diass a été retenu pour diverses raisons : l’absence de relief saillant dans une grande partie de la zone, une nature du sol adéquat, sa proximité relative par rapport à la zone touristique de Mbour, l’absence d’une concentration urbaine proche, une bonne accessibilité par la Route Nationale 1 et la future autoroute DakarDiamniadio.
Techniques de Recherche
Recherche documentaire
Elle a été la première étape de notre recherche. Nous l’avons effectuée dans divers centres de documentation tels que la BU (Bibliothèque universitaire), DAT (Direction de l’Aménagement du Territoire), IFAN (Institut Fondamental d’Afrique Noire), ENEA (Ecole Nationale d’Economie Appliquée), ANDS (Agence Nationale de la Démographie et de la Statistique), ENDA TIERS-MONDE, Communauté Rurale de Diass.
Revue bibliographique et discussion conceptuelle
A travers cette recherche, il a été constaté l’existence d’une multitude d’ouvrages consacrés à l’urbanisation qui a été la porte d’entrée de notre thème d’étude. En effet, une bonne compréhension de la question périurbaine passe inéluctablement par un état des lieux de la littérature relative à l’urbanisation. La revue documentaire s’est faite par entrée conceptuelle c’est-à-dire par l’examen des ouvrages, des théories des uns et des autres qui ont trait à notre thème d’étude. Ensuite, nous avons procédé à la discussion des concepts clés.
La périurbanisation est un processus d’occupation, d’expansion spatiale d’une ville vers sa périphérie. Elle est un processus contemporain, une des formes dominante de la croissance urbaine. Remarqué d’abord dans les pays développés tels que les Etats Unis, la Grande Bretagne et plus récemment la France, ce phénomène prend aujourd’hui de l’ampleur autour des grandes agglomérations de certaines villes d’Afrique. La périurbanisation produit des espaces dits « périurbains » dont la connaissance est un défi pour leur gestion.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
I – PROBLEMATIQUE
A- Contexte et justification
B- Etat de l’art
C- Cadre théorique et opératoire
II- METHODOLOGIE DE RECHERCHE
A- Les sources écrites
B- Le travail de terrain
C- Le traitement des données
D- Analyse
PARTIE I : LA REGION DE KEDOUGOU : UNE PERIPHERIE GEOGRAPHIQUE DU SENEGAL
CHAPITRE 1 : LA REGION DE KEDOUGOU : situation et caractéristiques physiques
I -Localisation et cadre administratif
II Cadre physique
CHAPITRE II : LES HOMMES ET LES ACTIVITES
I- Les hommes
II- Les secteurs d’activité de la région de Kédougou
PARTIE II: LA REGION DE KEDOUGOU : UNE PERIPHERIE NUMERIQUE
CHAPITRE I L’internet au Sénégal
I- Historique
II: les avancées dans l’usage de l’internet
A- L’évolution de la pénétration
B- La technologie utilisée
C- Les parts de marché des opérateurs de 2010 à 2015
D- Les usages du téléphone et de l’internet au Sénégal
CHAPITRE II – L’internet dans la région de Kédougou
A- L’accès au réseau internet
B- La qualité de la couverture de l’internet
C- Les couts d’accès à l’internet
PARTIE III : LES PRODUITS FORESTIERS NON LIGNEUX DE KEDOUGOU
CHAPITRE 1 : GENERALITS SUR LES PRODUITS FORESTIERS NON LIGNEUX
I- Présentation de quelques produits
II- La collecte des produits
CHAPITRE 2: LES CARACTERISTIQUES DE LA MISE EN VALEUR DES PFNL
I- Les enjeux autour de la mise en valeur des pfnl
II- Le rôle central des pme dans la mise en valeur
III Les structures dans l’espace de la ville de Kédougou
PARTIE IV : LES ACTEURS DE LA MISE EN VALEUR : usages et apports de l’internet
CHAPITRE 1 : L’ARTICULATION DES ACTEURS DE LA MISE EN VALEUR
I -Les acteurs en amont
II – Les acteurs en aval
CHAPITRE 2 LA COMPOSITION DES ACTEURS
II- Un niveau d’études bas
III- Un manque de spécialisation
IV – Une gestion informelle
v- Une occupation particulière de l’espace
CHAPITRE 3 : LES USAGES ET LES APPORTS DE L’INTERNET
I LES USAGES DE L’INTERNET DANS LA MISE EN VALEUR
II LES APPORTS DE L’INTERNET DANS LA MISE EN VALEUR
CONCLUSION GENERALE