ANALYSE FINANCIERE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE

L’activité de microfinance

              Vu la loi numéro-2005-016 du 29 septembre 2005 relative à la disposition générale sur la microfinance à Madagascar, les « institutions de microfinance » en abrégé IMF, sont des personnes morales qui effectuent à titre permanent les opérations ci-après :
L’octroi de crédit : il s’agit d’un contrat par lequel une microfinance a l’obligation de transférer un niveau de fonds prévu par l’acte à la disposition d’un tiers (client ou membre) en contre partie d’un intérêt payé par ce dernier.
l’épargne : ce sont des fonds collectés par les institutions de microfinance de ses membres ou de ses clients sous forme de dépôts, autres que les dépôts obligatoires et les droits d’adhésion, et à charge par elles de les restituer à terme.

Evolution du secteur financier de microfinance à Madagascar

              Après avoir été entièrement étatisé en 1975 sous la forme de trois banques publiques. Le secteur financier malgache a été progressivement libéralisé à partir de 1990. Les banques nationales ont été rachetées par de grands groupes étrangers (BTM par BOA, la BNI par le Crédit Lyonnais, la BFV par la Société Générale) et trois nouvelles banques ont été créées (BMOI, OCB, CBM). Pourtant, elles restent essentiellement tournées vers les entreprises, et peu de ménages disposent d’un compte bancaire. De plus, ces banques sont incapables de s’adapter en milieux ruraux et inaccessibles pour les petits agriculteurs et les petits entrepreneurs malgaches. C’est la raison pour laquelle que le marché de la microfinance se développe sur le secteur financier malgache. Pour pallier les carences du système bancaire classique dans la fourniture de  services financiers adaptés aux besoins des faibles revenus, Madagascar a opté, depuis les années 90, pour une politique de développement de systèmes financiers de proximité pour adresser les besoins en financement des petites exploitations agricoles familiales et des micro entrepreneurs informels. Aussi, la volonté de l’Etat malgache a été décidée de faire de la microfinance un instrument privilégié de réduction de la pauvreté, pour diminuer le niveau de celle-ci de moitié en dix ans, conformément aux objectifs de développement millénaire, a motivé les institutions à se développer dans les différentes régions de la Grande Ile. Cette motivation s’explique par des avantages octroyés par l’Etat aux institutions de microfinance (par exemple, les jeunes institutions de microfinance ne paient pas d’impôts sur le bénéfice durant les cinq premières années de sa constitution). Les actions majeures qui ont accompagné cette politique de développement de la microfinance à Madagascar ont porté sur :
– L’adoption de nouvelle loi bancaire promulguée en 1995 et la loi sur les mutuelles d’épargnes et de crédit en 1996.
– La réglementation et la supervision de la microfinance incombent à la commission de supervision bancaire et financière (CSBF) de la banque centrale de Madagascar.
– La mutation de responsabilité de la microfinance au ministère de l’économie, de finance et du budget comme ministère tutelle de la microfinance. Et l’adoption de la Stratégie Nationale de la Microfinance qui a pour objectif que Madagascar dispose d’un secteur de la microfinance professionnel, viable et pérenne.
– La création de l’association professionnelle des institutions de microfinance (API MF) au sein de l’association professionnelle des établissements de crédit (APEC) : APIFM pour les microfinances mutualistes, AIM pour les microfinances non mutualistes.

Une institution financière fondée par des associations d’agriculteurs

              Au milieu des années 1980, des groupes d’agriculteurs constitués dans le cadre d’un partenariat entre deux ONG, l’une malgache (AVEAMM) et l’autre française (FERT), ont commencé à rechercher des solutions à leurs problèmes de financement. Entre 1986 jusqu’à 1989, ils ont tout d’abord créé des groupes de caution solidaire auxquels l’AVEAMM accordait des prêts, principalement pour financer des dépenses de production (crédits à court terme pour l’agriculteur ou l’élevage) puis pour l’achat de matériel (crédits à moyen terme pour des charrues, charrettes, herses, bœufs de trait). La pratique de cette expérience était un fort ressort des agriculteurs, au niveau local, pour sélectionner les membres dignes de confiance et pour étudier des projets. Un Comité Local des Crédits, constitué dans chaque village, a permis d’initier une cinquantaine de leaders paysans aux principes du crédit et l’analyse des dossiers de demande de prêts. Ces groupes d’agriculteurs se sont ensuite réunis pour constituer une association paysanne régionale (FIFATA, 1989) qui a décidé de mettre en place les premières caisses villageoises d’épargne et de crédit du pays (1990). Cette expérience a suscité l’intérêt de plusieurs donateurs (Banque Mondiale, WARD, 1992) et agences d’aide (FAO, 1990 ; BIT, FRASLIN, 1991). Ceci a permis aux agriculteurs de financer leurs projets.

Définition et objet de la comptabilité bancaire

           Les activités des microfinances consistent essentiellement à la collecte de dépôts en vue de distribution de crédits aux pauvres et/ou de placements financiers . Ces activités sont exposées à plusieurs risques aussi bien opérationnels que financiers. En effet, dans le respect du principe de prudence, la comptabilité bancaire doit satisfaire aux obligations de régularité, de sincérité et de transparence inhérentes à la tenue, au contrôle, à la présentation et à la communication des informations qu’elle traite. Elle doit permettre aux utilisateurs des états financiers de mieux appréhender les opérations spécifiques d’une institution de microfinance. La comptabilité bancaire est ainsi un système d’organisation de l’information financière permettant de saisir, classer, évaluer, enregistrer des données de bases chiffrées ou non correspondant aux opérations bancaires et de présenter des états financiers donnant une image fidèle de la situation financière de l’entité 2

Viabilité financière

              La pérennité financière signifie que l’institution finance ses activités avec des ressources commerciales, plutôt que des ressources des bailleurs. En d’autre terme, si l’institution veut être financièrement viable, elle ne peut pas dépendre des ressources des bailleurs pour subventionner ses activités. La viabilité financière désigne donc la capacité de l’institution à couvrir ses charges avec les produits qu’elle génère. Pour déterminer celle-ci, les produits sont comparés aux charges totales. Si les produits sont supérieurs aux charges, l’institution est autosuffisante. Par ailleurs, le produit des subventions ou le produit des autres activités comme la formation ne doit être inclus, car l’on cherche uniquement à déterminer la viabilité des activités d’épargne et crédit (Joana, 1999). Deux niveaux d’autosuffisance sont généralement utilisables : l’autosuffisance opérationnelle et l’autosuffisance financière.

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Table des matières

Introduction générale
Première partie : PRESENTATION GENERALE DE LA RECHERCHE
Chapitre premier : LA MICROFINANCE
Section 1 : définition, activité et types des institutions de microfinance
1.1. Définition de la microfinance
1.2. Activité de la microfinance
1.3. Types des institutions de microfinance
1.3.1. Le mutualiste
1.3.2. Le non mutualiste
Section 2 : La microfinance dans le contexte malgache
2.1. Evolution du secteur financier de microfinance à Madagascar
2.2. Classification des institutions de microfinance
2.2.1. Les institutions de microfinance de niveau 1 (IMF 1)
2.2.2. Les institutions de microfinance de niveau 2 (IMF 2)
2.2.3. Les institutions de microfinance de niveau 3 (IMF 3)
2.3. Réglementation sur les contrôles internes des IMF à Madagascar
2.3.1. Le contrôle interne
2.3.2. L’audit interne
2.3.3. La surveillance de l’audit interne
Chapitre 2 : LE RESEAU CECAM de MADAGASCAR
Section 1 : Historique et institutionnalisation du Réseau CECAM
1.1. Historique
1.2. Processus d’institutionnalisation
Section 2 : L’URCECAM Itasy
2.1. Origine, constitution, et objet de l’URCECAM Itasy
2.1.1. Origine
2.1.2. Constitution de l’institution
2.1.3. Objet de l’institution
2.2. Structure organisationnelle de l’URCECAM Itasy
2.2.1. L’organigramme de l’URCECAM Itasy
2.2.2. Description des différentes tâches
2.3. Les produits actuels de l’URCECAM
2.3.1. Les crédits aux membres
2.3.2. Les dépôts
2.4. Adhésion et calcul des intérêts
2.4.1. Adhésion
2.4.2. Calcul des intérêts sur le crédit
Chapitre 3 : THEORIE GENERALE SUR LA COMPTABILITE ET L’ANALYSE FINANCIERE
Section 1 : La comptabilité
1.1. Définition et objet de la comptabilité
1.2. Les principes comptables des Etablissements de crédit
1.3. Les états financiers des institutions de microfinance
1.3.1. Le bilan
1.3.2. Le compte de résultat
Section 2 : L’analyse financière
2.1. Retraitement au titre des subventions et de l’inflation
2.1.1. Retraitement au titre de l’inflation
2.1.2. Retraitement au titre des subventions
2.2. L’analyse fonctionnelle du bilan
2.2.1. Le bilan fonctionnel
2.2.2. Fonds de roulement, Besoins en fonds de roulement et Trésorerie
2.3. L’analyse financière par l’étude des ratios
2.3.1. Qualité de portefeuille
2.3.2. Productivité et efficacité
2.3.3. Viabilité financière
2.3.4. Rentabilité
2.3.5. Levier financier adéquation de fonds propres
Deuxième partie : L’ANALYSE FINANCIERE DE LA SITUATION EXISTANTE DE L’URCECAM ITASY
Chapitre 1 : RETRAITEMENTS AU TITRE DES SUBVENTIONS ET DE L’INFLATION DES ETATS FINANCIERS
Section 1 : Retraitements au titre des subventions et de l’inflation
1.1. Retraitement au titre des subventions
1.1.1. Retraitement sur les financements concessionnels
1.1.2. Retraitement des subventions d’exploitation
1.2. Retraitement au titre de l’inflation
1.2.1. La réévaluation des actifs immobilisés
1.2.2. Le coût de l’inflation sur les fonds propres
Section 2 : Les états financiers retraités
2.1. Comptes de résultats retraités
2.2. Bilans retraités
Chapitre 2 : L’ANALYSE DU BILAN FONCTIONNEL DE L’URCECAM
Section 1 : Le fonds de roulement net global (FRNG)
1.1. Calcul du FRNG
1.2. Interprétation
Section 2 : Besoin en fonds de roulement (BFR)
2.1. Calcul du BFR
2.2. Interprétation
Section 3 : Trésorerie de l’URCECAM Itasy
3.1. Calcul de la Trésorerie
3.2. Interprétation
Chapitre 3 : L’ANALYSE DE PERFORMANCES FINANCIERES DE L’URCECAM ITASY PAR LES DIFFERENTS RATIOS APPLIQUES AUX INSTITUTIONS DE MICROFINANCE 
Section 1 : Ratios de qualité de portefeuille
1.1. Taux de remboursement
1.2. Portefeuille à risque
1.3. Taux de provision pour créances douteuses
1.4. Taux d’abandon de créances irrécouvrables
Section 2 : Ratios de productivité et efficacité
2.1. Ratios de productivité
2.1.1. Nombre d’emprunteurs actifs par agent de crédit
2.1.2. Encours de crédits par agent de crédit
2.2. Ratios d’efficacité
2.2.1. Ratio des charges d’exploitation
2.2.2. Coût par crédit octroyé
Section 3 : Ratios de viabilité financière et de rentabilité
3.1. Viabilité financière de l’URCECAM Itasy
3.1.1. Ecart de taux
3.1.2. Autosuffisance opérationnelle
3.1.3. Autosuffisance financière
3.2. Ratios de rentabilité de l’URCECAM Itasy
3.2.1. Rentabilité retraitée des actifs totaux
3.2.2. Ratios de rendement des fonds propres
Troisième partie : PROPOSITION DES SOLUTIONS EN VUE DE L’AMELIORATION DE LA SITUATION EXISTANTE DE L’URCECAM
Chapitre 1 : AMELIORATION DE LA PRESENTATION DES ETATS FINANCIERS ET DE LA STRUCTURE DU PATRIMOINE DE L’URCECAM ITASY 
Section 1 : Amélioration de la présentation des états financiers
1.1. Présentation de compte de résultat
1.1.1. Produit Net Bancaire
1.1.2. Marge financière
1.1.3. Résultat net d’exploitation
1.2. Présentation du bilan
1.2.1. Méthode d’enregistrement de certains comptes
1.2.2. Séparation entre capitaux propres et actifs non courants
Section 2 : amélioration de la structure financière par la mobilisation d’épargnes
2.1. Renforcement de la mobilisation d’épargne des membres
2.1.1. Adaptation du taux d’intérêt aux formules d’épargne
2.1.2. Transfert de la prise en charge de rémunération des dépôts à l’URCECAM
2.1.3. Séparation entre le livret d’épargne et le livret de crédit
2.1.4. Lancement des produits d’épargnes par action publicitaire
2.2. Renforcement de la gestion de la trésorerie
2.2.1. Mise en place d’un logiciel permettant de traiter la gestion de trésorerie
2.2.2. Séparation entre la fonction d’un trésorier et la fonction comptable
2.2.3. Minimisation de risque d’illiquidité
Chapitre 2 : AMELIORATION DE LA GESTION DE L’URCECAM
Section 1 : Perfectionnement de l’efficacité de gestion de l’URCECAM
1.1. Amélioration sur la gestion du portefeuille de crédits
1.1.1. Accroissement du portefeuille de crédits suivant au moins du taux d’inflation de l’exercice
1.1.2. Accroissement du portefeuille de crédits en proposant des nouveaux produits et en ciblant d’autres zones d’interventions
1.2.3. Passation en perte des créances irrécouvrables
1.1.4. Adaptation de la durée du crédit au besoin spécifique des membres
1.1.5. Rééchelonnement de certains crédits
1.2. Renforcement de la performance de Ressources humaines
1.2.1. Formation de personnel de l’institution
1.2.2. Clarification des fonctions entre les élus et les techniciens
Section 2 : Amélioration du rôle de l’INTERCECAM
2.1. Décentralisation de certaines fonctions aux URCECAM
2.2. Clarification de la répartition des coûts supportés par chaque URCECAM
2.3. Mise en place d’un système d’information de gestion
2.4. Mise en œuvre d’un nouveau type de caisses à vocation urbaine
Chapitre 3 : RESULTATS ATTENDUS ET RECOMMANDATIONS
Section 1 : Résultats attendus et perspectifs d’avenir de l’URCECAM Itasy
1.1. Perspectifs d’avenir et projections financières
1.1.1. Evolution de la situation de l’URCECAM
1.1.2. Evolution des produits et charges de l’institution
1.2. Résultat prévisionnel pour les années 2008 et 2009
Section 2 : Recommandations générales
2.1. Procéder à des travaux de rapprochement
2.2. Elaborer des états financiers simplifiés
2.3. Procéder à l’analyse des indicateurs de performance
2.4. Accélérer les durées d’instruction de crédit
Conclusion
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE

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