Analyse et cartographie de la vulnérabilité du fokontany manjakamiadana face aux glissements de terrain

Depuis tous temps, les catastrophes naturelles font partie de l’histoire humaine, notamment les glissements terrains. Le climat de la capitale de Madagascar, étant très irrégulier en ce qui concerne la pluviosité et son relief vallonné, les glissements de terrain y sont favorisés. Si durant l’été, des pluies intenses gorgent d’eau ces terrains, ces derniers peuvent se mettre à glisser sous l’effet de la gravité s’ils sont inclinés. Lorsque ce phénomène se produit dans des endroits aménagés par l’homme, il entraine des catastrophes d’ampleur proportionnelle à son intensité, allant du recouvrement des voies de circulation et la fissuration des murs des bâtiments à leur destruction partielle ou totale, pouvant alors causer la mort des personnes se trouvant aux alentours. Il sera possible de trouver des photographies de dommages engendrés par des glissements en fin de cet écrit .

Par ailleurs, la zone d’étude ici, le fokontany (FKT) Manjakamiadana, connait une augmentation démographique durant les cinq dernières années, soit un nombre allant de 4374 habitants recensés en 2012 à un nombre de 5388 habitants recensés le 6 Avril 2016 (CUA, 2016). La méconnaissance de l’aléa « glissement de terrain » et des zones instables ont engendré la construction continue d’infrastructures sur celles-ci. Néanmoins, une étude approfondie, une identification systématique et un aménagement en fonction réduirait le risque. Ce n’est malheureusement pas la tendance actuelle.

Généralités

Caractéristiques des glissements de terrain 

Il existe différents types de mouvements de terrain (chute de blocs, effondrements, coulées de boue, glissements, etc.). Ceux qui menacent le FKT sont l’érosion, les coulées de boue et les chutes de blocs et les glissements au sens strict. Nous tiendrons compte de ce dernier dans notre étude. Pour mieux comprendre de tels phénomènes, une définition et quelques caractéristiques tirées de l’ouvrage de HIGHLAND, LM. et BOBROWSKY (2008) sont présentées dans ce qui suit.

Un glissement de terrain est le déplacement cohérent vers le bas de la pente d’une masse de sol ou de roche le long d’une surface de rupture. Il peut être plan ou rotationnel, voire complexe lorsqu’il possède à la fois une composante plane et une rotationnelle.

Les facteurs de déclenchement des glissements sont principalement des précipitations intenses et soutenues qui saturent les versants en eau et augmentent le niveau des nappes phréatiques. Les glissements peuvent aussi survenir après toute présence d’eau en quantité importante (irrigation, fuite, etc.). Des activités humaines spécifiques notamment le terrassement, l’ouverture de voies de communication, la réalisation de retenue hydraulique, etc., combinées aux activités sismiques, même à moindre magnitude, peuvent stimuler le déclenchement des glissements. (RAZAFIANJAVOLA, 2015). Ainsi pour qu’un glissement de terrain apparaisse en un lieu donné, il faut que soient réunies un certain nombre d’instabilités qui peuvent être :
◆ Des facteurs permanents ou très lentement variables, caractérisant la prédisposition, la susceptibilité du site aux instabilités (reliefs, nature géologique, hydrogéologie, etc.)
◆ Des facteurs variables dans le temps (séisme, activités humaines, intempéries, etc.) qui peuvent jouer le rôle de déclencheur des mouvements.

Au sein des glissement plans, on peut distinguer les glissements superficiels des glissements profonds. Pour les premiers, la surface de rupture est située entre les dépôt superficiels et le substrat rocheux. Les glissements profonds, quant à eux, emportent non seulement les dépôts superficiels mais aussi le substrat rocheux. Ils sont souvent dus à une alternance des couches lithologiques.

Dans le FKT Manjakamiadana, on n’a recensé jusqu’à présent que des glissements plans superficiels ; leur profondeur variant en général de l’ordre d’un à trois mètres. Les dommages qu’ils causent sont alors d’une ampleur minime par rapport au glissement profond mais constituent déjà un risque considérable tant sur le plan humain que sur le plan économique.

Définition de la vulnérabilité et ses caractérisations

Définition de la vulnérabilité
Afin d’aider les décideurs à procéder à l’aménagement du territoire en prenant compte la vulnérabilité, il convient d’analyser un tel concept et de le cartographier. La vulnérabilité est généralement définie comme étant les caractéristiques et les circonstances d’une communauté ou d’un système qui le rendent susceptible de subir les effets d’un danger. (UNISDR, 2009) .

L’aléa est un phénomène dangereux, une substance, activité humaine ou condition pouvant causer des pertes de vies humaines, des blessures ou d’autres effets sur la santé, des dommages aux biens, des pertes de moyens de subsistance et des services, des perturbations socioéconomiques, ou des dommages à l’environnement. (UNISDR, 2009) La vulnérabilité, à la base, dépend des caractéristiques des enjeux (personnes, biens, systèmes, …) mais il est à souligner qu’elle peut être circonscrite par le système de GRC adopté. En effet, un système de GRC à court terme ne prend en compte qu’un certain nombre de facteurs susceptibles d’enclencher la catastrophe suivant l’urgence des évènements et interventions ; ce qui induit une vulnérabilité réduite mais juste pendant un intervalle de temps. Au contraire, le système de GRC à long terme tend à éradiquer ou du moins à réduire le plus possible la sensibilité de l’enjeux face à l’aléa en prenant compte de tous les facteurs de susceptibilité possibles.

Les critères d’analyse de la vulnérabilité

La prise en considération de la vulnérabilité dans l’analyse du risque glissement de terrain n’est abordée que d’un point de vue financier la plupart du temps. LEONE (1996) la considère de manière plus globale. En effet, il explique que les enjeux (ou éléments exposés) peuvent être des personnes, des biens physiques ou des activités ou fonctions diverses, et que la vulnérabilité s’évalue en quantifiant leur niveau d’endommagement, soient les préjudices corporels, les dommages structurels et les perturbations fonctionnelles engendrés par une catastrophe naturelle (LEONE, 1996). Il l’évalue en croisant l’intensité des dommages (fonction de l’impact qu’a l’aléa sur l’enjeu) avec les éléments exposés, créant ainsi des matrices d’endommagements corporels, structurels et fonctionnels. Ainsi pour chaque enjeu, un chiffre entre 0 et 1 attribue un taux d’endommagement, qui, couplé avec la valeur des éléments exposés, permet l’évaluation de la vulnérabilité par un indice de pertes.

Cette approche a été reprise pour notre étude. En revanche, un quatrième critère qu’est la méconnaissance du risque par la population a été considéré dans l’analyse de la vulnérabilité. En effet, comme le définit l’Action d’Urgence Internationale (AUI, citée par LEONE, 2007) : « La vulnérabilité, c’est l’ignorance des risques, c’est le manque de préparation, de prévention. » Il est donc important de pouvoir évaluer la connaissance qu’ont les populations menacées par un phénomène naturel et d’inclure un indice quantifiant leur niveau de connaissance dans l’évaluation de la vulnérabilité, car plus elles sont ignorantes, plus elles sont vulnérables.

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Table des matières

INTRODUCTION
I. GÉNÉRALITÉS : GLISSEMENT DE TERRAIN, MÉTHODE D’ANALYSE DE LA VULNERABILITÉ ET ZONE D’ETUDE
A. CARACTÉRISTIQUES DES GLISSEMENTS DE TERRAIN ÉTUDIÉS
B. DÉFINITION DE LA VULNÉRABILITÉ ET SES CARACTÉRISATIONS
C. PRÉSENTATION DE LA ZONE D’ÉTUDE
II. MÉTHODOLOGIE D’ANALYSE ET CARTOGRAPHIE DE LA VULNÉRABILITÉ FACE AU GLISSEMENT DE TERRAIN
A. CARTE DE VULNÉRABILITÉ DU FKT MANJAKAMIADANA
B. LOCALISATION ET INTERPRÉTATION DE FACTEURS DE SUSCEPTIBILITÉ PREPONDERANTS : PF, DCD, SF et BL
III. RÉSULTATS ET DISCUSSION
A. CARTE DE VULNÉRABILITÉ
B. CARTE DE RISQUE ET DISCUSSION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
WEBOGRAPHIE
GLOSSAIRE

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