Analyse empirique : étude de la CCIA sur sa contribution dans le processus de développement économique

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facteurs de croissance économique :

Par facteurs de la croissance, on entend tout ce qui peut avoir un effet immédiat et quasi mécanique sur la croissance. Au premier chef, les facteurs de la croissance sont donc les moyens de production, les capacités à produire. Les facteurs de la croissance agissent donc essentiellement sur l’OFFRE de biens et services.
La quantité de facteur travail
L’accroissement de la population active est un des facteurs de la croissance.
-démographie
-flux migratoires
-durée des études
-âge retraite
-taux d’activité (en particulier féminin)
On observe une augmentation continue de la population active depuis 1945 dans les pays développés, mais un retournement était prévu en 2006-2008. La contribution de la quantité de travail à la croissance économique a été significative au XIXe siècle (production intensive en main d’œuvre). Elle est beaucoup moins importante a u XXe siècle. Carré, Dubois et Malinvaud, ont même établi que cette contribution taité négative au XXe siècle, la réduction du temps de travail faisant plus que compenser l’augmentation de la population active.
Cependant, avec l’essor du secteur des services, la croissance de la fin du XXe siècle est redevenue plus intensive en emploi.
La quantité de capital :
Si la population active n’augmente pas tandis que la quantité de capital augmente, la productivité apparente du travail augmente, et la production aussi. En effet, on produit plus avec plus d’outils. Si la population active augmente, l’augmentation du stock de capital permettra aussi l’augmentation de la production. Cependant, on fait souvent l’hypothèse que les rendements du capital sont décroissants : la productivité marginale du capital est une fonction décroissante du stock de capital. Sauf encas d’économies d’échelle. On observe dans la plupart des pays au XXe siècle que le stock de capital a augmenté à peu près au même rythme que la production. Ce qui signifie que le coefficient de capital est resté à peu près constant. Carré, Malinvaud et Dubois ont évalué lacontribution de l’accumulation du capital à la croissance de la France. Sur la période 1961-1973 par exemple, sur une croissance annuelle moyenne de 5.8%, 2.2 points sont attribuables à l’a ccumulation du capital. D’autres études, sur les États-Unis, montrent une influence plus lim itée de la quantité de capital, qui n’expliquerait qu’un quart de la croissance observée.
L’économie tertiaire de la fin du XXème siècle estmoins intensive en capital, et il est probable que la contribution du capital à la croiss ance diminue.
Notons enfin que certains pays émergents, comme les Dragons d’Asie du Sud Est, ont une croissance qui dépend fortement de l’accumulation du capital. Favorisée par une épargne intérieure élevée (faible consommation), l’accumulation du capital contribue pour plus de 40% à la croissance observée. C’est cette caractéristique, jointe à l’importance de la contribution du facteur travail, qui a amené l’économiste Paul Krugman à parler d’une croissance s’expliquant plus par « la transpiration que l’inspiration ».
La qualité du facteur travail :
Le niveau de formation et de qualification, l’intensité du travail (motivation et cadences), et l’organisation du travail influent sur la productivité du travail. Le facteur essentiel théorisé par les économistes est la division du travail, qui, en spécialisant les individus, augmente leur productivité. Le taylorisme, du point de vue de laproductivité, représente une amélioration de la qualité du travail. Du point de vue de l’épanouissement du travailleur, il représente plutôt une perte de qualité. Les études de Malinvaud, Carré et Dubois déjà citées, concluent à une contribution de 1.2 points de pourcentage sur un total de 5.8%. À quoi il faut ajouter les choix sectoriels de la main d’œuvre. Les phénomènes de déversement, en affectant la main d’œuvre à des secteurs plus productifs, soutiennent la croi ssance. Le progrès technique :
Dans les modèles néoclassiques de croissance, le progrès technique est une variable exogène. Quand on cherche à mesurer l’impact du progrès tech nique sur la croissance, on en est souvent réduit à raisonner « en creux », en attribuant au progrès technique la part de croissance que les autres facteurs ne peuvent expliquer. Le progrès technique est donc assimilé au « résidu » ou « productivité globale des facteurs », c’est à dire à la part de la croissance observée qui reste inexpliquée. Dans les premières études deSolow sur la croissance américaine, le progrès technique apparaissait responsable de 6/7è de la croissance. Dans les modèles ultérieurs, en introduisant plus de facteurs (qualité du facteur travail, affectation sectorielle), on a pu « réduire le résidu ». Celui-ci reste tout demême élevé : de l’ordre de 50%. Les études françaises de Carré, Dubois et Malinvaud, concluent elles aussi que le progrès technique, sur le long terme, explique au moins la moitié de la croissance observée. Cette part est moindre dans les pays émergents, comme mentionné ci-dessus.Il faut sans doute mentionner, comme facteur de la croissance étroitement lié au progrèstechnique, la disponibilité de sources d’énergies relativement bon marché et capables de airef fonctionner les machines.

De la croissance au développement :

Développer vient du latin de, préfixe de cessation ou de négation, et develare qui veut dire voiler, couvrir, envelopper. Ainsi développement est l’action de faire croître, de progresser, de donner de l’ampleur, de se complexifier au cours du temps.
Le développement économique désigne les évolutionspositives dans les changements structurels d’une zone géographique ou d’une population : démographiques, techniques, industriels, sanitaires, culturels, sociaux… De tels changements engendrent l’enrichissement de la population et l’amélioration des conditions de vie. C’est la raison pour laquelle le développement économique est associé au progrès. Lacroissance économique n’est qu’une des composantes du développement. En effet, nous avionsparlé de croissance économique dans la première partie, qui est donc une croissance du PIB. Et pourtant une croissance du PIB n’implique pas nécessairement une élévation du niveau de vie. En effet, si la croissance démographique est plus rapide que la croissance du PIB, le PIB par habitant diminue. En outre, certaines activités ne sont pas prises en compte dans son calcul. Cependant, n’étant qu’une mesure quantitative d’un agrégat économique,la croissance n’est qu’une des composantes du développement qui est une notion plus abstraite et qualitative. Dans les pays économiquement avancés le développement est recherché, en général, par l’encouragement de l’innovation (via la recherche), l’investissement, l’éducation, l’accroissement de la sécurité juridique… Dans les pays émergents, le développement est principalement basé sur l’exploitation des ressources naturelles et le faible coût de la main d’œuvre. Selon François
Perroux : « Le développement est un ensemble de changement des structures mentales et des habitudes sociales qui permettent la croissance des produits réels globaux. Il s’agit d’un phénomène qualitatif et multidimensionnel et ne peut par conséquent être réduit à la seule notion de croissance. »
Le développement humain : représente un élargissement des possibilités et de choix offerts aux individus. Plus précisément 3 possibilités essentielles : vivre longtemps, et en bonne santé, d’acquérir des connaissances et un savoir et de pouvoir accéder aux ressources nécessaires pour vivre dans des conditions descente. « Les pays qui élèvent leur revenu, mais sans assurer aussi une augmentation de l’espérance de vie, une réduction de la mortalité infantile et un accroissement des taux d’alphabétisation échouent dans des aspects importants du développement. Si la totalité du revenu accru seconcentre dans les mains d’une petite élite riche ou si elle est affectée à des monuments ou à des équipements militaires, le développement au sens où nous l’entendons a été minme.
Habituellement, le développement s’accompagne aussi de mutations de la structure de l’économie, en raison du nombre croissant de gens qui, classiquement abandonnent la production agricole rurale au profit d’un emploi urbain et mieux rémunéré, en général dans l’industrie manufacturière ou les services. Une croissance économique sans évolution structurelle constitue fréquemment un indicateur dela concentration de nouveaux revus dans les mains d’une petite minorité. Les situations de croissance sans développent sont l’exception plutôt quela règle, mais elle n’en survient pas moi ns. Par exemple, la découverte et l’exploitation récentes de vastes gisements de pétrole au large des côtes de la Guinée équatoriale ont accru dans ce petit pays, situé surla côte occidentale de l’Afrique, le revenu individuel, passé d’environ 700 dollars EU en 1990 à plus de 3700 dollars EU. En 2003, la Guinée équatoriale avait un revenu par habitant comparableà celui du Costa Rica, toutefois la population de ce pays n’a guère vu de transformation des faibles niveaux de leur éducation, de leur santé ou deleur activité économique.
Deux des principales évolutionsstructurelles qui accompagnent, habituellement, le développement économique sont :la part croissante de l’industrie dans le produit national, parallèlement à la baisse de celle de l’agriculture , et le pourcentage croissant de gens vivant en ville plutôt qu’à la campagne. En outre, les pay s qui s’engagent dans le développement économique passent, en général, par des phases d’accélération, puis de ralentissement, de leur croissance démographique, pendant lesquelles la structure par âge du pays connait des changements spectaculaires. Les schémas de consommation volentégalement, car elles ne sont plus obligées d’affecter la totalité de leur revenuà l’achat de biens indispensables, mais s’orientent vers des biens de consommation durables et, en fin de compte, vers des produits et des services associés à des temps de loisirs. La croissance qui ne bénéficie qu’une petite minorité riche, du pays ou étrangère, ne constituepas un développement.
Aucun facteur n’est à lui seul responsable du sous- développement. Aucune politique ou stratégie ne peut non plus, à elle seule, initier le processus complexe du développement économique. Un large éventail d’explication et de olutions au problème, qui, placées dans le contexte voulu, ont un sens, en sont totalement dépourvues en dehors de celui-ci. La mobilisation de l’épargne est, dans la majorité descas, indispensable à une croissance accélérée, mais peut parfois suivre une redistribution des revenus si l’extrême pauvreté menace la stabilité politique ou entrave la mobilisation des ressources humaines. Le remplacement des importations par la production locale a conduit certains pays assez loin sur la voie du développement économique, maisla promotion des exportations en a aidé d’autres quand la première stratégie s’enlisait. La grave distorsion des prix par rapport aux cours du marché libre peut paralyser l’initiative, et, dès lors, la croissance, mais son élimination n’entraine le développement que lorsque d’autres condition se trouvent également réunies. Enfin, là ou des dirigeants appuyés par des intérêts hostiles au développement gouvernent une nation, leur mise à l’écart constitue, ainsi que celle de leurs partisans, un préalable à la croissance. Heureusement, la majorité des pays du tiers monde sont dotés de gouvernements qui veulent promouvoirle développement. »3
Toutes confusions sur la croissance économiqueet développement économiques sont donc maintenant éclaircies. Nous venons de faire un tourd’horizon sur ce qu’est la croissance et le développement économique. Pour notre prochain chapitre, nous allons plus parler de l’apport de l’industrie et de l’agriculture dans le développement économique dont on vient d’expliciter.

Apport de l’agriculture et de l’indus trie dans le processus de développement économique

Maintenant que la croissance économique et développement économique sont bien claires ainsi que leurs liens et vu que l’on va parler de la CCIA et de son apport dans le processus de développement ; montrer en quoi l’agriculture et l’industrie contribue à cette croissance et ce développement est un passage obligé. C’est ce quenous allons voir un à un dans les deux prochaines sections.

Apport de l’agriculture dans le processus de développement :

Il faut, pour comprendre le développement, appréhender la nature de l’agriculture. En un sens, l’agriculture ne constitue qu’un secteur d’activité parmi de nombreux autres, mais c’est un secteur spécifique. Tout d’abord, dans un pays au premier stade de son développement, elle emploie beaucoup plus de gens que toutes les autres branches d’activité. Dans la majorité des pays en développement les plus démunis-Inde et, depuis les années 1990, Chine-, elle occupe au minimum 60% à 70% de la population active. Dans les pays développés, à l’inverse, elle emploie habituellement moins de 10% des actifs (4% des hommes et 1% seulement des femmes aux États-Unis). En second lieu, les activit és agricoles remontent à plusieurs milliers d’années, depuis l’abandon par l’humanité de la chasse et de la cueillette, dont elle tirait l’essentiel de sa subsistance. Ce long passé vaut à l’économie rurale le qualificatif fréquent de traditionnelle. La production d’énergie électriqueou la fabrication d’automobiles requièrent impérativement des moyens fondés sur la science etl’ingénierie modernes, mais on fait souvent pousser les cultures à l’aide de techniques mise au point des siècles, voire des milliers d’année, avant l’avènement de la science moderne. De plus, les sociétés rurales qui font appel à des techniques traditionnelles adoptent fréquemment des habitudes et des attitudes qui renforcent les anciennes méthodes et font de la sorte obstacle au changement.
L’agriculture se distingue des autres secteurs par une troisième caractéristique : l’importance majeure du sol en tant que facteur de production. La terre sert aux autres secteurs, auxquels elle est indispensable, mais dans aucun de ceux-ci elle ne joue un rôle aussi central.
L’existence de terres cultivables, que celles-ci soient relativement abondantes par rapport à la population, comme en Amérique, ou rares, comme dans une grande partie de l’Asie définit fondamentalement le type de techniques agricole utilisable. L’influence du temps est étroitement liée au rôle central du sol. Aucun autre secteur n’en pâtit autant quel’agriculture des caprices météorologiques. Le sol change, commeles conditions climatiques, suivant l’endroit, si bien que les techniques appropriées ci ne sont souvent guère utiles là. La sidérurgie doit s’adapter aux qualités différentesdu minerai de fer selon le lieu, et les autres secteurs connaissent des problèmes similaires ; mais la plupart des industries manufacturières utilisent des techniques de base semblables, tout au moins au niveau national et, souvent, international. En agriculture, la diversité de la qualité des sols, des conditions climatiques et des réserves d’eau conduit à la production de récoltes différentes et à l’emploi de techniques distinctes pour un culture spécifique, non seulement dans les pays, mais à l’intérieur même des provinces ou des districts d’un pays donné.
Enfin, l’agriculture est le seul secteur à produire de l’alimentation. Pour survivre, l’humanité peut se passer d’acier, de charbon ou d’électricité, mais elle ne peut pas se passer de nourriture. Il existe, en fait, des produits de remplacement pour la plupart des articles manufacturés, mais non pour l’alimentation. Un pays doit, soit assurer lui-même sa production alimentaire soit l’importer.
L’agriculture joue un rôle central dans le développement économiqueparce que la majorité des habitants des pays pauvres tirent leur subsistance du sol. Le seul moyen dont disposent les dirigeants réellement soucieux du bien-être du leurs concitoyens pour améliorer la situation du plus grand nombre d’entre eux est d’aider les ag riculteurs à l’accroitre, d’abord, la productivité de leurs cultures alimentaires et commerciales et, ensuite, les prix auxquels celles-ci leur sont payées. Certes, l’augmentation de la production agricole ne bénéficie pas à tous les ruraux. La création de grandes exploitations mécanisées à la place des petites fermes individuelles risque, en fait, d’aggraver le lot de la majorité de la population. Tout en constituant une condition indispensable au renforcement du bien être rural, l’augmentation de la production agricole ne suffit pas, par elle-même, à l’assurer.
La plupart des pays en développement doivent compter sur leurs secteurs agricoles propres pour produire l’alimentation consommée par leur population, encore qu’il y ait des exceptions. Les pays dotés d’un fort courant d’exportation sondé sur leurs ressources naturelles, telles l’Arabie saoudite ou la Malaisie, disposent de devises étrangères requises pour importer une large part de leur alimentation. Toutefois, la majorité des pays en développement ne peuvent compter aussi fortement sur leurs recettes en devises pour nourrir leurs populations.Les agricultures des pays en développement doivent produire suffisamment pour assurer leur propre alimentation et celle de la population urbaine. Aussi l’augmentation de cette dernière dit-elle s’accompagner d’un accroissement de la productivité agricole.
La dimension du secteur agricole constitue l’élément spécifique auquel l’agriculture doit son rôle primordial dans la fourniture de facteurs de p roduction, et notamment d’actifs, à l’industrie et aux autres secteurs modernes. La population étant agricole à raison de 70% au moins, le secteur rural est pratiquement le seul vivier ouvert au secteur urbain pour accroitre ses actifs. L’importation de main d’oeuvre est poss ible et les villes connaissent elles-mêmes, habituellement un essor démographique, mais l’une et l’autre de ces sources risquent de ne pas suffire à la satisfaction des impératifs à long terme de la croissance économique. Si la migration des actifs à l’extérieur de l’agriculture se heurte à des restrictions, le développement économique en pâtira gravement. En Russie, par exemple, les serfs ont été assujettis par la loi à leurs seigneurs jusqu’au milieu du XIXe siècle, s i bien qu’ils n’avaient pas le droit d’émigrer vers les villes et l’industrie. Il a donc fallu attendre leur libération pour que l’industrie russe commence à connaitre un développement rapide. Aujourd’hui, les contraintes féodales de ce type se font de plus en plus rares, mais le lourd endettement de l’agriculteur à l’égard du propriétaire qui lui prête de l’argent fréquemmenta pour conséquence identique d’attacher un individu à la terre et donc de lui fe rmer l’accèsl’industrie moderne.
Le secteur agricole peut également constituer une source majeure de capitaux pour une croissance économique moderne. Certains auteurs ontmême laissé entendre que l’agriculture était la principale, voire la seule, source de capitaux dans les premiers phases du développement, mais leur thèse en a exagéré le rôle.Les capitaux proviennent de l’épargne investie, et celle-ci résulte des revenus.

Apport de l’industrie dans le processus de développement :

L’industrialisation n’est pas la panacée du sous-développement, mais elle possède deux forces essentielles à tout programme de développement. Le renforcement de la productivité industrielle est un facteur déterminant de l’élévation du revenu individuel. De plus, l’industrie manufacturière offre, pour remplacer efficacement les importations par la production locales et accroitre l’exportation, une gamme de possibilités nettement supérieure à celle que permettent les seuls secteurs d’activité primaires.
L’industrialisation et l’essor rural doivent aller de pair. L’industrie peut fournir à l’agriculture des intrants-et particulièrement des engrais et du matériel agricole simple-qui élèvent la productivité du secteur. Si l’industrie manufacturière est productive, la fourniture de ces intrants peut être meilleur marché que les importations. Le rapport est réciproque, dans la mesure où l’agriculture fournit à l’industrie des m atières premières-par exemple coton, autres fibres, caoutchouc ou tabac.L’agriculture et l’indu strie s’assurent aussi mutuellement des marchés de biens de consommation. Si les revenus agricoles progressent sur une base égalitaire-ce qui peut nécessiter une réforme agraire et un développement rural étendu-, l’industrie manufacturière bénéficiera, pour ses biens de consommation, de débouchés importants et en expansion qui pourront lui permettre d’effectuer des économies d’échelle dans le processus productif comme dans la commercialisation. De même, la progression des revenus urbains, stimulée par l’essor industriel, doit promouvoir en permanence la production et la productivité agricoles par l’élévation de lademande de produits alimentaires. Celle-ci dépend de l’augmentation des emplois et de l’amélioration de la répartition des revenus urbains.
On a vu dans l’industrie un facteur déterminant pour la réalisation d’un autre objectif de nombre de pays en développement : la réduction de eurl dépendance. Le pays qui veut pouvoir se passer de l’importation de produits essentiels doit mettre en place à la fois des structures industrielles intégrées et une agriculture productive. S’il désire exclure l’influence politique et culturelle de l’étranger, il faut apprendre à gérer ses usines sans aide extérieure. En fait, le débat sur la réduction de la dépendanceporte largement sur le développement de l’autarcie ou de l’autosuffisance, ce qui implique qu’un paysproduise nécessairement tout ce dont il a besoin. Mais il peut poursuivre un autre objectif et se doter de la capacité de produire une grande variété de biens avec une efficacité suffisante pour les vendre sur les marchés mondiaux et se procurer des articles étrangers dontl’acquisition est avantageuse.
En résumé, pour cette première partie qui aété focalisé sur l’approche théorique, nous avions fait une introduction à la croissance économique, le lien entre croissance économique et développement économique. Mais aussi, l’apport du secteur agriculture, commerce et industrie dans le développement. Pour la seconde partie, nous allons maintenant axer le travail sur l’analyse empirique. Ce qui veut dire une approche plus expérimentale, en se focalisant sur le cas de la CCIA.

Approche empire : étude de la CCIA sursa contribution dans le processus de développement économique :

Dans la première partie, on a accentué sur la différence de la croissance et du développement ainsi que des liens qui existent entre les deux. Mais également, nous avions vu en quoi l’agriculture et l’industrie contribuent-elles au d éveloppement économique. Tout ceci de façon théorique. Pour cette deuxième partie, qui est entièrement empirique, nous allons maintenant voir en quoi, concrètement, la CCIA contribue-t-elle au processus de développement économique. Pour cela nous allons procéder en deux étapes, d’abord nous allons faire un état des lieux de cette contribution de la CCIA dans ce processus de développement et ensuite nous allons mettre en exergue la nouvelle orientation de la CCIA pour les prochaines années, toujours dans le but decontribuer au développement économique.

Chambre de Commerce et d’Industrie d’Antananarivo (CCIA) et développement économique :

Dans la première section de ce chapitre dédié àla présentation de la contribution de la CCIA dans le processus de développement, il est d’abord nécessaire de faire une présentation brève de ce qu’est « la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Antananariv o » et tout ce qu’il y a à savoir sur cette entité pour ensuite, dans la seconde section, pouvoir mieux comprendre comment est-ce qu’elle peut contribuer à ce processus de développement dont on parle depuis le début.

Présentation de la CCIA :

Historique :

En 1896, le Général Gallieni a créé dans chaque chef-lieu de résidence une Chambre Consultative Française. Ces chambres furent transfo rmées en Chambres Consultatives de Commerce, d’Industrie, d’Agriculture à Tananarive, Tamatave, Diégo Suarez, Nosy-be, Majunga, Tuléar, Farafangana, Fianaranatsoa, Mananjary et Vatomandry en 1918.
Morondava, Fort-Dauphin et Vohémar s’ajoutèrent à la liste des villes bénéficiaires de ces Chambres en 1920.
Depuis le 10 Décembre 1928, une chambre de commerce, d’industrie, d’agriculture fût institué dans chacune des huit (8) régions suivantes : Tananarive, Tamatave, Majunga,
Diégo-Suarez, Fianarantsoa, Tuléar, Morondava et Fort-Dauphin. Cette liste fût complétée par Mananjary et Nosy-Be en 1930, par Antalaha en 1935 et par Antsirabe en 1956.
En 1961, après l’Indépendance, la Chambre de Commerce d’Antananarivo a connu un vent de changement, la Présidence fût attribuée à un Malgache.
La chambre de commerce, de l’industrie et de l’agri culture est devenue Chambre de Commerce, d’Industrie, d’Artisanat et d’Agriculture ou CCIAA d’Antananarivo aux termes de l’ordonnance n° 93-021 du 04 Mai 1993.
Elle jouit de la personnalité civile. En définitif,cette ordonnance est l’actualisation de l’arrêté n°14CGI1958. Et ses statuts sont définis par le décret n°98-469 du 02 Juillet 1998. Depuis la publication de la loi n°2006-029 du 24 Novembre 200 6, elle a pris la dénomination de la Chambre de Commerce et d’Industrie et dénommée Etablissement Public à caractère Professionnel (EPP) jouissant de l’autonomie administrative et financière. Actuellement, vingt-quatre (24) Chambres de Commerce et d’Industrie sont instituées dans le territoire de Madagascar.

Organisation :

La Chambre de Commerce et d’Industrie d’Antananariv o est un Établissement Public à caractère professionnel (EPP), dotée de la personnalité civile et jouissant de l’autonomie administrative et financière. Sa gestion, de type public est soumise aux règles de la comptabilité commerciale. Placée sous tutelle technique du Ministère chargé du commerce et sous la tutelle financière du Ministère chargé desfinances et budget.
La CCIA est constitué d’une Assemblée Générale de 0 6membres, d’un bureau de 12 membres, d’une Direction Générale à la tête des exécutifs, et d’une commission de contrôle de Gestion Budgétaire.
L’Assemblé Général :
L’AG de la CCI est composée de 60 membres,élus parles ressortissants. Elle est l’organe délibérant de la CCI. Ses délibérations sont exécutoires. Les conditions d’éligibilité seront fixées par voie d’arrêté. L’Assemblée Généraleéunitser 2 fois par an.
Le Bureau :
Le bureau, composé de 12 membres et dirigé par un Président, exécute les décisions de l’AG et définit les modalités d’exécution de ses délibérations. Les membres du bureau sont élus pour 2 ans par l’AG. Ce bureau est composé d’un Président, d’un Vice-président pour le collège commerce, un autre Vice-président pour le ollègec industrie, un troisième Vice-président pour le collège Service et enfin de 7 Conseillers.
La Direction Générale :
La direction générale assure la gestion administrative et technique de la CCI.
La commission de contrôle de Gestion Budgétaire (CCGB) :
Composé de 4 membres, elle a pour mission de contrôler les comptes dressés par le responsable financier pour le compte de l’AG auprès de laquelle elle fait rapport à ce point.
Les 4 membres de la CCGB :

Missions de la CCIA :

Les Chambres de Commerce et d’Industrie ont pour missions principales d’aider leurs ressortissants à situer et à développer leurs activ ités dans le cadre des objectifs économiques et sociaux de la Nation et de représenter les intérêts professionnels de leurs ressortissants.
La qualité de ressortissants pour être membres dealChambre de Commerce et d’Industrie est définie par voie réglementaire.
Dans le cadre de leurs missions, les Chambre de Commerce et d’Industrie ont pour mandat de:
1. constituer à tous les niveaux de leur organisati on, une structure de dialogue tant pour les professionnels nationaux qu’étrangers et d’être lesinterlocuteurs privilégiés des instances économique nationales et internationales ;
2. représenter auprès des autorités de leur circonscription les intérêts de tous les secteurs économiques composant tels que Commerce, Industrie,prestation de service et les professions libérales ;
3. fournir à l’Administration les avis, renseigneme nts et informations d’ordre économique et statistique, et de présenter leurs suggestions et observations sur l’état de l’économie en vue d’en d’accroître la prospérité
4. favoriser les relations intersectorielles en vue d’une meilleure coordination des activités des opérateurs économiques de la nation ;
5. apporter en vue de leur développement, conseils et assistances aux entreprises et groupes d’entreprises et de jouer dans le domaine économique et social, le rôle de structure d’information et d’appui pour tous les opérateurs en général et les investisseurs en particulier ;
6. étudier les conditions de placement et d’exportation des produits du pays et de préparer la participation aux foires expositions et manifestation économiques locales, nationales et internationales ;
7. collecter les informations concernant les activités et les problèmes économiques ;
8. aider à la création des petites et moyennes entreprises et promouvoir la formation professionnelle initiale et/ou continue ;
9. participer à la réalisation et au suivi des plans nationaux régionaux et communaux de développement ;
10. délivrer et/ou viser des certificats d’origine de marchandises, des attestations et autres documents nécessaires aux fins du Commerce intérieu et extérieur ;
11. donner des avis sur la délivrance des certificats de label de qualité ;
12. assurer la gestion des services publics qui leur sont concédés par l’Etat et ses démembrements tels que les ports maritimes, fluviaux, aériens ou routiers ;
13. donner des avis sur le schéma directeur d’urbanisme ;
Les Chambres de Commerce et d’Industrie sont consultées sans que la, liste soit limitative, sur :
– les règlements relatifs aux usages commerciaux ;
– les changements projetés dans la législation commerciale, douanière, à l’usage du Commerce et de l’Industrie ou ayant une action sur le mouvement économique (Bourses de commerce, magasins généraux, salles de vente, stocks) ;
– les projets de travaux d’intérêt général à effectuer dans leur ressort ;
– les services publics de transport exploités dansleur circonscription ;
– les changements projetés dans la législation fiscale ;
Indépendamment des avis que le Gouvernement peut leur demander, les Chambres de Commerce et d’Industrie peuvent proposer des modifications sur la législation commerciale, douanière ou économique, notamment sur la tarification douanière et sur les tarifs ou règlement des établissements à l’usage du commerce ouvert dans leur circonscription en vertu d’autorisations administratives.

Les impacts des projets de la CCIA sur le développement économique :

À partir de ses missions, la CCIA, à travers divers es activités et projets a eu un impact non négligeable sur le développement économique de la égionr d’Analamanga. Nous allons expliciter ci-après ces activités et projets et leschangements positifs sur l’économie.

Les activités de la CCIA :

Nous avions recensé six (06) activités principales au sein de la CCIA :
1) Représentation et Promotion des entreprises d’Analamanga : rencontres avec des groupements d’entreprises et d’autres chambres cons ulaires, identification de potentiels de partenariat et de collaboration
2) Accompagnement des entreprises dans les évènements économiques étrangers, malgaches
3) Présentation de la CCIA et de ses activités auxdifférentes représentations diplomatiques et économiques présentes à Madagascar
4) Réception de délégations et de missions économiques et d’entreprises
5) Conférencessur l’environnement des affaires
6) Participation aux différentes consultations concernant le secteur privé
Ces 6 activités montrent un appui considérable de la CCIA au secteur privé, secteur qui est rappelons-le, à travers les entreprises privées, sont les créateurs de richesses, créateurs d’emplois, vecteur de l’innovation. Ce qui conduit donc bien évidemment, à terme, au développement économique.

Projet de la CCIA :

Pour notre présent travail, nous allons nous focaliser sur un projet en particulier, un projet de grande envergure, afin de mieux comprendre en quoi la CCIA contribue-t-elle au processus de développement économique.
En effet, la CCIA est le maitre d’ouvrage du projet PROSPERER Analamanga, ce qui veut dire qu’elle est responsable de la mise en œuvre du projet. La CCIA fait en sorte que tout se réaliseDans. ce projet, elle travaille donc en amont. « PROSPORER, appui pour votre développement », est un projet sous la tutelle de la Ministère de l’Agriculture, qui est donc l’agent principal, et est financé par la FIDA (Fond International de Développement Agricole). PROSPERER (PROGRAMME DE SOUTIEN AUX POLES DE MICRO ENTREPRISES RURALES ET AUX EONOMIES REGIONALES) a été lancé en 2008 et ce jusqu’en 2015.Le projet a pour principal mission de consolider les microentreprises rurales (MER). Et l’équipe de ce projet est logée au sein de la CCIA.
Mais des questions se posent : Pourquoi des appuis à ces microentreprises rurales ? Quels rapports avec le développement économique ? La deuxième question a déjà été répondue dans la première partie, dans la section sur l’apport de l’agriculture dans le développement. Pour la deuxième question, nous allons y répondre dans la ous-section suivant qui parle des défis et des contraintes des activités en milieu rural et donc répond au pourquoi de ces appuis. Et ensuite, nous parlerons des solutions qu’apporte le projet PROSPERER par rapport à ces défis et contraintes.

Les défis et contraintes des activités enmilieu rural à faible productivité prédominante d’après le PND (Plan National de Développement) :

Concernant le milieu rural à Madagascar, il y a d’innombrables problèmes.En effet d’après le PND (Plan National de Développement), le milieu rural affronte de nombreux défis et contraintes à savoir : « l’insuffisance du financem ent rural, de la faiblesse de la productivité, de l’atomisation de la production, de l’enclavement des zones de production, de l’exploitation irrationnelle des ressources ainsi que de l’insécurité. »
« Les principales contraintes ont trait :
– A la difficulté d’accès aux crédits: la couverture des réseaux d’institutions de microfinance reste insuffisante, certaines zones ne sont pas desservies ; le taux de pénétration reste faible par rapport aux besoins. La faiblesse de l’information et l’absence d’une véritable culture entrepreneuriale ont eu pour résultat le surendettement et l’insolvabilité des bénéficiaires au moment de l’échéance de paiement ce; qui freine l’intensification ou l’extension de la production agricole.
– A la prédominance de l’exploitation traditionnelle : en général de taille réduite, peu intensive et à faible rendement : la faible disponi bilité des engrais d’une part, la persistance des problèmes fonciers d’autre part entravent lourdement l’agriculture extensive. La productivité et le volume de la productionen sont affectés.
Madagascar présente une superficie de plus de 58,7 millions Ha dont plus de 8 millions d’Ha de terre cultivable.La superficie moyenne des exploitations qui est de 2 Ha a connu seulement une hausse de 9% en vingt ans. La superficie potentielle pouvant se prêter aux grandes cultures, zones de pâturage et ranching ou autres g randes productions est estimée à plus de 35,0 millions Ha. La politique agricole qui s’appuie sur la vulgarisation des cultures de contresaison lancée en 2008, doublée des effets favorables des conditions climatiques s’est traduite par des performances tangibles en 2008 et 2009. Un déclin s’est profilé toutefois au cours des années suivantes à cause de l’insuffisance de l’entretien des infrastructures hydro-agricoles et des aléas climatiques.
– A la faible exploitation du potentiel des cultures industrielles et/ou de rente quipourrait générer notablement le revenu des producteurs et créer des emplois en fonction de l’augmentation de la demande des marchés internationaux : les actions de restructuration et de réorganisation opérées dans les filières, comme la vanille et le sucre, avec la mise en place de la plateforme de la vanille et l’implantation de projet d’appui à la culture de canne dans quelques zones de production n’ont pas eu toutes les retombées positives escomptées mais ont eu plutôt à affronter des problèmes sociau x parfois explosifs. »4
Le défi est donc de taille pour ce qui est dumilieu rural à Madagascar. D’où notre choix de parler du projet PROSPER qui contribue grandement à pallier, en partie, à ces problèmes du monde rural qui rappelons-le constitue aux alentours de 80% de la population malgache. Ce qui veut dire que ce monde rural est incontournable si on veut parler de développement économique. Nous allons parler de ces solutions dans la prochaine sous-section.

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Table des matières

Introduction
PARTIE I : Approche théorique de la croissance et du processus de développement économique
Chapitre I : Croissance et développement économique
Section I : De la croissance économique
Section II : De la croissance au développement économique
Chapitre II: Apport de l’agriculture et de l’industrie dans le processus de développement
Section I : Apport de l’agriculture dans le processus de développement économique
Section II : Apport de l’industrie dans le processus de développement économique
PARTIE II : Analyse empirique : étude de la CCIA sur sa contribution dans le processus de développement économique
Chapitre III : Chambre de Commerce et d’Industrie d’Antananarivo (CCIA) et processus dedéveloppement économique
Section I : Présentation de la CCIA
Section II : Les impacts des projets de la CCIA dans le processus de développement économique
Chapitre IV : Nouvelle orientation la CCIA pour les prochaines années
Section I : Diagnostic et perspective économique de Madagascar
Section II : Vers la promotion d’ « Unité de transformation industrielle »
Conclusion
Annexes
Bibliographie

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