ANALYSE ECONOMIQUE DE LA CULTURE D’AVOCATIER :

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Les modes de multiplication :

Multiplication sexuée :

La voie par semis a été utilisée lors des premièresdiffusions de l’avocatier dans le monde. Elle présente cependant de nombreux inconvénients tels neu mise à fruit tardive, un port très élancé, une faible productivité due à la non-conformité de la plante aux nouvelles conditions. Les producteurs ont alors souvent recours à la multiplication végétative.

Multiplication végétative :

Il existe plusieurs modes de multiplication de l’avocatier par voie végétative : greffage, bouturage, marcottage, culture de tissus. Le greffage est de loin le plus utilisé. En effet, il permet de conserver les caractères génétiques du cultivar à multiplier et ussia d’adapter des espèces et variétés étrangèresurs des espèces locales. Ceci permet à une variété d’avoir des caractères de précocité, de vigueur et de tolérance aux facteurs limitants du milieu (froid,sécheresse, acidité, alcalinité, parasites racinaires,…).

Composition chimique:

La composition du fruit d’avocatier se trouve très variable vu le grand nombre de variétés au sein du genre. Les spécialistes ont néanmoins donné des valeurs moyennes sur cette composition.

Teneur en éléments minéraux :

Il existe 3 principaux éléments dominant dans la pulpe d’avocat : le K, le P et le Mg. D’autres éléments se trouvent à l’état de trace dont leCa, le Si, le Na, le Fer ,l’ Al, le Cu, le Mn, le B,… Les sels minéraux constituent en moyenne 1 à 2% du fruit.

Teneur en eau :

L’avocat est un fruit très aqueux. L’eau constitue la majeure partie de la pulpe. Sa teneur varie de 60 jusqu’à 80% de la pulpe fraîche.

Teneur en vitamines :

Le fruit est une excellente source de vitamines. Ce qui lui donne une valeur alimentaire assez élevéeIl. est riche en vitamines A et B2, moyennement riche en vitamines D et E. Il contient en outre des vitamines K, H et PP. C’est un des rares fruits à c ontenir des vitamines liposolubles (A, D, E, K).

Teneur en glucides :

Les sucres sont en assez faible quantité dans l’avocat. Ils représentent en moyenne 2 à 5% de la pulpe.
Ils sont constitués de glucose, de fructose et de accharose.

Teneur en protéines :

La teneur en protéines de l’avocat est de l’ordre de 1,8 à 2,5% de la pulpe. Les principaux acides aminés sont : laLyines, la Tyrosine, le Tryptophane, la Cystéine, l’ Histidine.

Teneur en lipides :

La grande caractéristique de l’avocat est sa teneur en matière grasse. Celle-ci peut varier de 5 à 30% selon les variétés, le stade de maturité des fruitset les conditions écologiques de culture.
La teneur en huile augmente de façon constante pend ant toute la période de croissance du fruit. La maturité du fruit et sa qualité peuvent se détermin à partir de son taux d’huile. En effet, une corrélation existe entre le poids et la taille du fruit et la teneur en huile, de même qu’entre l’humidité et la teneur en huile. Celle-ci n’est cependant pas la même pour chaque variété et même pour les fruits d’un même arbre (Swarts, 1976).
D’après Hatton (1972), plus le fruit grossit sur l’arbre, plus il se rapproche du stade mature sur le plan physiologique et plus il contient de l’huile.
Les gouttelettes d’huile se forment entre les vacuoles de l’endocarpe et du mésocarpe. Tant que le fruit reste sur l’arbre, ce phénomène continue. Au coursde la maturation, les gouttelettes d’huile augmentent de volume tout en tendant à éliminer l’eau des cellules (Osle et Fofuet, 1977).

L’obtention de l’huile concentrée en insaponifiable :

D’une manière générale, l’insaponifiable s’obtientpar saponification de l’huile par de la soude caustique ou de la potasse en milieu éthanolique. L’extraction se fait ensuite par solvant qui sera ensuite éliminé par évaporation sous pression réduite.
La saponification conduit en général à la quasi-destruction de la matière première car l’huile d’avocat est transformée en savon à 95-99%. Pour éviter cett perte en huile, on procède généralement à la concentration et à l’enrichissement de l’huile en i nsaponifiable. Il existe 3 grandes techniques d’enrichissement :

La cristallisation fractionnée :

Le corps gras est refroidi dans un solvant (acétone, éther éthylique, acétate d’éthyle) entre –30 et – 70°C selon le type de solvant. La récupération se aitf par filtration puis lavage des traces de liqueur concentrée. On obtient une concentration en insaponifiable de 10 à 20%.

L’extraction liquide-liquide :

On utilise les solvants les plus polaires, seuls ou en association (eau, éthanol et méthanol, acétonitrile,…) vu la faible teneur en insaponifiab le. Le mélange est agité puis décanté. Le solvant enrichi en huile est éliminé. On récupère ainsi unehuile concentrée 9 fois en insaponifiable.

La distillation moléculaire:

L’huile est placée sur une surface chauffante à une certaine distance d’une autre surface froide selon les corps à séparer. A une pression au-dessous de 1mm Hg entre les 2 surfaces, il se produit une évaporation vers la surface froide. La séparation esd 2 corps est fonction de leur tension de vapeur et de leur poids moléculaire. Dans les conditions matérielles et opératoires adéquates, la concentrationen insaponifiable du distillat peut atteindre 60%.
Après avoir fait un enrichissement, on peut effectuer ensuite une saponification par la potasse en milieu éthanolique. L’extraction de l’insaponifiable est réalisée dans une colonne à contre courant par le dichloroéthane.
L’huile concentrée en insaponifiable fait l’objet de commerce de certains cosméticiens.

Stockage de l’huile :

L’huile obtenue doit être conservée à l’abri de lalumière, de l’air et de la chaleur. Il faut évitertout contact de l’huile avec du fer ou du cuivre.

Le raffinage :

L’huile brute d’avocat contient de nombreuses impur etés : sucres, phospholipides, stérols, pigments, substances mucilagineuses, acides gras libres. Le raffinage consiste à éliminer ces impuretés qui influent sur les caractéristiques internes et externes de l’huile. Les impuretés à éliminer dépendent cependant de l’utilisation ultérieure de l’huile ainsi raffinée. Les stérols, par exemples sont incolores et thermostables. D’autres, comme les tocophérols jouent le rôle d’antioxydants naturels donc nécessaires. Le raffinage sert donc surtout à enlever les autres impuretés : acides gras libres, phosphatides, mucilage.
De nombreux auteurs et scientifiques proposent une multitude de méthodes de raffinage. Mais en général, on peut les résumer en 3 étapes :
-la décoloration
-la désodorisation
-le séchage qui se déroule en 3 phases :
-centrifugation
-évaporation
-filtration sur plaque
Les méthodes de raffinage à plus de 120°C ne peuvent être employées si l’on désire conserver les vitamines (A et E) et les phytostérols recherchés arp les préparations cosmétiques.
La neutralisation est aussi déconseillée car pouvant éliminer certains produits d’huile brute extraits et utilisés par les pharmaciens et les cosméticiens.

Utilisations de l’huile d’avocat : (D’après : Rancurel A. (1985) ; Gaillard J.P. (1987); Rodeler J.F. (1984))

Bien que comestible, l’huile d’avocat a rarement fa it l’objet d’utilisation alimentaire. Celle-ci est axée surtout vers la cosmétologie et la pharmacologie.
Un de ses principaux intérêts repose sur les caractéristiques de son insaponifiable. Celui-ci, utiliséen mélange avec d’autres insaponifiables possède une activité eutrophique pour les téguments de la peau. Les vitamines liposolubles contenus dans l’huile favorisent le renouvellement de la couche externe des téguments. L’insaponifiable est très facile à incorporer dans les formulations de bases cosmétiques. Ce qui fait que son emploi est généralisé dans une grande variété de produits cosmétiques.
Sur le plan thérapeutique, l’insaponifiable d’huile d’avocat possède des propriétés bénéfiques sur les carences en vitamines :
-les caroténoïdes, contenus dans tout insaponifiable végétal, ont une action améliorante sur les carences en vitamine A
-l’extrait total employé par voie cutané ou oral donne le même effet à l’aide des provitamines A et D sans provoquer une hypervitaminose.
D’après plusieurs auteurs, l’insaponifiable d’avocat peut être utilisé en cas d’asthénie généralisée,de sclérodermie, d’hydrodermites de la jambe, de gingivites, de parodontopathies, de traitement des tissus conjonctifs en modifiant la composition et le métabolisme, de traitement de douleur arthrosique, de rhumatisme.
Voici d’autres propriétés tirées des produits cosmétiques et pharmaceutiques à base d’huile d’avocat :
-Huile de soin pour la peau sèche, les cheveux secs, l’hygiène et soins des bébés. Elle rétablit l’équilibre lipidique des peaux fragilisées ou fortement carencées à la suite de longue exposition au soleil ou à de basses températures, ainsi qu’après de longs contacts avec de l’eau chlorée.
-Elle stimule la synthèse du collagène et de l’élastine, dont l’altération est responsable du vieillissement de la peau. Ce qui rend son utilisation recommandée pour les personnes âgées.
La majorité des huiles d’avocat utilisées en cosmétique sont issues de la première pression à froid afin de conserver leurs propriétés bienfaisantes et nutritives. Source : Rancurel A. (1985)

Analyse économique de la culture d’avocatier :

Afin de situer au mieux la capacité productive en avocat ainsi que les aspects économiques de cette culture, une enquête a été effectuée auprès des ducteurspro locaux.

Choix du lieu enquêté :

Parmi les nombreuses variétés d’avocat, ce sont lesraces mexicaines et guatémaltèques et leurs hybrides qui présentent les meilleurs teneurs en huile. Or d’après les besoins agro-écologiques et les caractéristiques propres à chaque race, celles-ci évoluent surtout dans les hauts-plateaux contrairement à la race antillaise dont le développement est favorisé sur les côtes. Ainsi, l’enquête a été effectué dans la région d’Ampefy située sur la partie MoyenOuest- de Madagascar. En effet, c’est cette région et ses environs qui regorgent le plus de plantation d’avocatier dans les hauts-plateaux.

Collecte d’informations auprès des producteurs :

La présence de l’avocatier s’étend de Manazary à Ankaranana et d’Ampary à Analavory soit sur une surface approximative de 2000 km². Il n’existe pas de grande plantation. La majorité des gens dits « grands producteurs » possèdent en moyenne une centaine de pieds. Au lieu de former une grande surface de culture, les arbres s’éparpillent sur toute la région.

Méthodologie d’enquête :

L’objectif de l’enquête était de faire une étude obalegl sur :
-le système de production
-la filière avocat
Pour cela, l’enquête concernait les paysans producteurs. On peut diviser ces derniers en 2 catégories:
-Ceux à petites plantations. Presque toutes les fam illes de la région possèdent une plantation d’avocatier allant d’un seul arbre à une dizaine. E n général, celle-ci ne constitue pas un apport important pour leur propriétaire et ne fait l’objet d’aucune exploitation.
-Ceux à grandes plantations. Ceux-ci possèdent de plus grandes surfaces de culture par rapport aux précédents, composées en général de plus d’unecentaine de pieds. Leurs propriétaires les exploitent surtout à des fins commerciaux. La région d’Ampefy en particulier englobe en moyenne une trentaine de grands producteurs.
Les données collectées sur les enquêtés furent celles concernant :
-la capacité de leur plantation
-la quantité de production annuelle ou saisonnière
-l’entretien et la manière de faire évoluer leur culture -la vente de leur produits

Résultats :

Aspect cultural :

Dans la région moyen-ouest, la récolte de l’avocatier s’étend du mois de février au mois de juillet, donc d’une durée beaucoup plus longue que sur le calendrier prédéfini. Il est assez difficile d’évaluer la surface de culture pour chaque producteur vu la manière très inégale de répartition des arbres. L’importance de la culture de chacun est donc évaluée par rapport aux nombres de pieds. Chaque année, les paysans exploitants effectuent denouvelles plantations, plus pour maintenir la stabilité de leur production que pour un réel développement de la culture. En effet, un arbre d’avocatier produit de moins en moins avec un âge a vancé. En général, un arbre peut être cueilli après ème 5 à 7 ans de croissance et diminue sa production ve rs sa 30 année environ.

Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : GENERALITES SUR L’HUILE D’AVOCAT
I.LE FRUIT D’AVOCATIER
1.1.Description générale
1.2.Botanique
1.2.1.Classification
1.2.2.Races et variétés
a)La race mexicaine
b)La race guatémaltèque
c)La race antillaise
1.2.3.La reproduction
1.2.4.La plante et le milieu
a)Exigences climatiques
b)Exigences édaphiques
1.2.5.Les modes de multiplication
a)Multiplication sexuée
b)Multiplication végétative
1.3.Composition
a)Teneur en éléments minéraux
b)Teneur en eau
c)Teneur en vitamines
d)Teneur en glucides
e)Teneur en protéines
f)Teneur en lipides
II.CARACTERISTIQUES DE L’HUILE D’AVOCAT
2.1.Propriétés physico-chimiques
2.1.1.Aspect
2.1.2.Propriétés
a)Spécification
b)Stabilité à l’oxydation
2.2. Composition en acide gras
2.3.L’insaponifiable
III.ASPECT TECHNOLOGIQUE DE LA PRODUCTION D’HUILE D’AVOCAT
3.1.LES MODES D’EXTRACTION
3.1.1.La macération
a)Macération dans l’eau bouillante
b)Macération avec de la chaux vive
3.1.2.La pression
3.1.2.1.Extraction à partir de la pulpe fraîche
a)Processus
b)Conduite du pressage
c)Récupération de l’huile :
d)Rendement
3.1.2.2.Extraction à partir de la pulpe déshydratée
a)Processus
b)Rendement
3.1.3.Extraction par centrifugation
a)Processus
b)Rendement
3.1.4.Extraction par solvant
a)Processus
b)Conduite de l’extraction
c)Rendement
3.1.5.L’obtention de l’huile concentrée en insaponifiable
a)La cristallisation fractionnée
b)L’extraction liquide-liquide
c)La distillation moléculaire
3.2.Stockage de l’huile
3.3.Le raffinage :
IV UTILISATIONS DE L’HUILE D’AVOCAT
CONCLUSION
PARTIE II : L’AVOCAT A MADAGASCAR
I.SITUATION DE LA CULTURE
1.1.Répartition géographique
REPARTITION DE L’AVOCATIER A MADAGASCAR
1.2.Evolution de la production
II.ANALYSE ECONOMIQUE DE LA CULTURE D’AVOCATIER :
2.1.Choix du lieu enquêté
2.2.Collecte d’informations auprès des producteurs
2.2.1.Méthodologie d’enquête
2.2.2.Résultats
a)Aspect cultural
b)Aspect économique
2.2.3.Interprétation
III.CARACTERISTIQUES DES FRUITS MALGACHES
3.1.Propriétés généraux
a)Description des échantillons
b)Proportions
3.2.Analyse de la pulpe
a)Teneur en eau
b)Teneur en huile
c)Valeur nutritionnelle
3.3.Analyse de l’huile
a)Aspect physique
b)Caractéristiques physico-chimiques
c)Composition en acides gras
CONCLUSION
PARTIE III : ETUDE TECHNICO-ECONOMIQUE DE LA PRODUCTION D’HUILE D’AVOCAT
I.MARCHE DE L’HUILE D’AVOCAT
II.COMPARAISON DES DIFFERENTS PROCEDES D’EXTRACTION
2.1.L’extration par pression à partir de la pulpe fraîche
a)Caractéristiques techniques
b)Aspect économique
2.2.L’extraction à partir de la pulpe séchée
a)Caractéristiques techniques
b)Aspect économique
2.3.L’extraction par centrifugation
a)Caractéristiques techniques
b)Aspect économique
2.4.L’extraction par solvant
a)Caractéristiques techniques
b)Aspect économique
III.EVALUATION D’UNE UNITE D’EXTRACTION D’HUILE D’AVOCAT
3.1.Aspect technique
3.1.1.Choix et calcul du séchoir
3.1.2.Matériels
3.1.3.Evaluation de la production
a)Production d’huile
b)Sous-produits
3.1.4.Maîtrise qualité
3.1.5.Organisation de la production
3.2.Aspects économiques
3.2.1.Estimation des investissements
3.2.2.Estimation du coût de production
a)Charges variables
b)Charges fixes
3.2.3.Estimation du prix de vente
3.2.4.Compte de résultat sur les 5 premières années
3.3.Perspectives
CONCLUSION 
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE

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