Analyse ecologique des cinq especes vegetales les plus utilisees dans la nouvelle aire protegee d’agnalazaha

La déforestation est la principale cause de la perte de biodiversité à Madagascar. Avec un taux de recul de forêts estimé entre 0,4-0,5% par an entre 2000-2010 (MEFT et al., 2009 ; ONE et al., 2013), la grande île n’abrite plus que 10% de ses forêts naturelles. Les forêts de basse altitude sont les plus menacées par rapport à celles des hautes terres (MEFT et al., 2009). Les causes de la déforestation sont multiples ; la plupart du temps, elles proviennent de la pratique du « tavy », de l’exploitation illicite des essences forestières, des feux de brousse et des exploitations minières. Du point de vue écologique, la déforestation entraîne la fragmentation de l’habitat (LAURANCE et al., 1997), l’extinction des espèces (SALA et al., 2000), l’érosion du sol (www.agroforester.com, 2001), l’augmentation de l’émission de CO2 (VAN DER WERF et al., 2009) et le changement climatique (PIELKE et al., 2002).

A cause des dégradations de l’environnement, Madagascar constitue une des zones prioritaires pour les activités de conservation (MYERS et al., 2000). En fonction des besoins des populations locales vis-à-vis des ressources naturelles, la conservation des habitats ne suffit pas pour protéger les espèces végétales ; il faut d’autres activités qui assurent la gestion et l’utilisation durables de ces ressources, d’où la nécessité des activités de restauration écologique. La restauration écologique est une action intentionnelle qui initie ou accélère l’autoréparation d’un écosystème dégradé, endommagé ou détruit, en respectant sa santé, son intégrité et sa gestion durable (www.ser.org, 2004). Le but de la restauration est de revenir à l’état initial de la structure de l’habitat, de la diversité biologique et de la dynamique de l’écosystème en question. Il existe deux types de restauration (SUDING, 2011), la restauration active qui nécessite des activités humaines et la restauration passive qui diminue ou élimine totalement les menaces sur une formation donnée ; une fois l’agent de perturbation soustrait du milieu, la succession écologique rependra et la restauration se fera naturellement.

Situation géographique 

La Nouvelle Aire Protégée d’Agnalazaha est localisée dans la Commune Rurale de Mahabo-Mananivo, District de Farafangana, Région Atsimo-Atsinanana. Elle est située à 50 km au Sud de la Ville de Farafangana, le long de la RN12 reliant Farafangana et Vangaindrano. Elle se trouve entre la longitude 47°41’ et 47°45’ Est et la latitude 23°09’ et 23°14’ Sud . L’altitude de la NAP ne dépasse pas 50 m et sa surface totale est de 2745,15ha dont 1680,41ha occupés par des forêts naturelles.

Milieu abiotique

Climat
La région Atsimo-Atsinanana est soumise à un bioclimat de type perhumide chaud (KOECHLIN et al., 1974). Aucun mois sec n’est observé dans cette région mais deux saisons différentes sont formés par la variation de température et de régime pluviométrique:
– saison fraiche à faible pluviosité allant de Mai à Octobre ;
– saison chaude à forte pluviosité allant de Novembre à Avril.
Les descriptions du climat sont basées sur les moyennes des données recueillies dans la station météorologique de MBG à Mahabo entre 2010-2015 .

La température moyenne annuelle est de 23°C. La température maximale voisine de 26,6°C, et celle de la température minimale aux alentours de 19,5°C. Le mois le plus chaud est celui de Janvier (29,4°C), et le mois le plus frais est Juillet (15,8°C) . La précipitation moyenne annuelle est de 2718mm répartie sur 221 jours. Les mois les plus arrosés vont de Décembre à Avril avec un pic de 338mm au mois de Mars; tandis que les mois à faible pluviosité vont de Mai à Novembre avec un minimum de 109mm au mois de Septembre .

L’Alizé apporte une forte humidité atmosphérique presque toute l’année dans la région Atsimo-Atsinanana. Le passage des cyclones entre les mois de décembre et avril apporte du vent violent qui entraîne des perturbations (REZA et RANDRIANJATOVO, 2015).

Pédologie

La Commune Rurale de Mahabo-Mananivo repose sur une roche de type basaltique (REZA et RANDRIANJATOVO, 2015) qui effleure à des endroits du lit de certaines rivières comme Ambalakarabo, Mangorohoro et l’embouchure du fleuve Mananivo. Trois (3) types de sol se rencontrent dans la commune (REZA et RANDRIANJATOVO, 2015) :
➤ Sol sableux non consolidé dans la partie littorale caractérisé par sa pauvreté en matières organiques et par sa perméabilité ;
➤ Sol latéritique dans les parties Nord et Nord-Ouest, reposant sur un mélange de roches basaltiques et de cuirasses ferrugineuses ;
➤ Sol alluvial hydromorphe, observé dans les marécages, le long des bords des rivières et des fleuves, dans les bas-fonds temporairement inondés.

Hydrographie

Le réseau hydrographique est dense dans la Commune Rurale de Mahabo-Mananivo et occupe un rôle primordial dans l’irrigation des rizières et de certains bas-fonds non aménagés. La commune est limitée au nord par le fleuve Menatsimba et par le fleuve Mananivo au sud. Elle est traversée aussi par les rivières Kalimanga, Mahety, Mangorohoro et Ingilo Andranokena. Un grand lac nommé Agnambotaky se trouve au Nord-Ouest du fleuve Mananivo.

Milieu biotique

Flore et Végétation

La NAP d’Agnalazaha appartient au Domaine de l’Est (HUMBERT, 1955), de la zone écofloristique orientale de basse altitude (FARAMALALA et RAJERIARSON, 1999). La végétation climacique est la forêt dense humide sempervirente de la Série à MYRISTICACEAE et Anthostema (HUMBERT, 1965). Les végétations modifiées sont les forêts secondaires, les savanes, et les prairies. La NAP d’Agnalazaha abrite 357 espèces de plantes vasculaires dont 199 espèces sont endémiques de Madagascar soit 72,3 % reparties en 236 genres et 98 familles (REZA et RANDRIANJATOVO, 2015). Quelques exemples de la diversité floristique de cette NAP sont présentés dans l’annexe II : planche 1. Les plantes de la NAP d’Agnalazaha sont reparties dans trois (3) types de la formation (REZA et RANDRIANJATOVO, 2015) :

❖ Forêt littorale sur sol sableux, constituée par un peuplement d’arbres de plus de 10 m de hauteur, avec une canopée plus ou moins continue. Ses taxons caractéristiques sont Abrahamia littoralis (ANACARDIACEAE), Asteropia micraster (ASTEROPEIACEAE), Homalium sp. (SALICACEAE), Uapaca littoralis (PHYLLANTHACEAE) et Sarcolaena multiflora (SARCOLAENACEAE) ;
❖ Marécage boisé sur sol tourbeux, constamment ou temporairement inondé, formé de peuplement ligneux supérieur à 8 m de hauteur. Ses taxons caractéristiques sont Pandanus sp. (PANDANACEAE) et Anthostema madagascariensis (EUPHORBIACEAE) ;
❖ Savane sur sable, formation graminéenne avec présence ou non d‘espèces ligneuses. Ses taxons caractéristiques sont Panicum sp. (POACEAE) et Fimbristylis sp. (CYPERACEAE). Cette formation est caractérisée aussi par la présence de plante carnivore endémique de Madagascar, Nepenthes madagascariensis (NEPENTHACEAE).

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Table des matières

INTRODUCTION
I. MILIEU D’ETUDE
I.1 Situation géographique
I.2 Milieu abiotique
I.2.1 Climat
I.2.2 Pédologie
I.2.3 Hydrographie
I.3 Milieu biotique
I.3.1 Flore et Végétation
I.3.2 Faune
I.3.3 L’Homme et ses activités
I.3.3.1 Démographie
I.3.3.2 Activités économiques
II. MATERIELS ET METHODES
II.1 Matériels végétaux
II.2 Méthodes d’étude
II.2.1 Etudes préliminaires
II.2.1.1 Recherche bibliographique
II.2.1.2 Prospection générale
II.2.1.3 Choix de l’emplacement des sites d’étude
II.2.2 Enquêtes ethnobotaniques
II.2.3 Etude de la végétation
II.2.3.1 Relevé floristique en surface
II.2.3.2 Relevé floristique linéaire
II.2.4 Etude du profil pédologique
II.2.5 Etude de la flore associée
II.2.6 Etude de la régénération naturelle spécifique
II.2.6.1 Taux de régénération naturelle
II.2.6.2 Structure démographique
II.2.7 Caracterisations d’habitats et evaluation de la régénération assistée des espèces cibles dans les sites de restauration écologique
II.2.8 Traitement des données floristiques
II.2.8.1 Composition floristique
II.2.8.2 Etude structurale de la végétation
II.2.8.3 Identification des groupements végétaux
III. RESULTATS ET INTERPRETATIONS
III.1 Utilisations des cinq espèces cibles dans la NAP d’Agnalazaha
III.2 Caractérisations écologiques des habitats des espèces cibles
III.2.1 Analyses floristiques de la forêt littorale d’Agnalazaha
III.2.2 Groupements végétaux
III.2.3 Descriptions des groupements végétaux
III.2.3.1 Groupement à Ochrocarpos madagascariensis et Phyllarthron madagascariense (GV1)
III.2.3.2 Groupement à Ocotea alveolata et Homalium axillaire (GV2)
III.2.3.3 Groupement à Tambourissa trichophylla et Carallia brachiata (GV3)
III.2.3.4 Groupement à Monoporus spathulatus et Pittosporum verticillatum (GV4)
III.3 Flore associée aux espèces cibles
III.4 Régénération naturelle des espèces cibles
III.4.1 Taux de régénération des espèces cibles dans la forêt littorale d’Agnalazaha
III.4.2 Taux de régénération des espèces cibles par groupement végétal
III.4.3 Structures démographiques des espèces cibles
III.5 Caractéristiques d’habitats et régénération assistée des cinq espèces cibles dans les trois sites de restauration écologique
III.5.1 Site de restauration à Andasikaramanga
III.5.2 Site de restauration à Mangorohoro
III.5.3 Site de restauration à Agnanato
III.5.4 Conclusion partielle
IV. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
IV.1 Discussions
IV.1.1 Utilisations des espèces cibles
IV.1.2 Habitats des espèces cibles
IV.1.3 Régénération naturelle spécifique des espèces cibles
IV.1.4 Régénération assistée des cinq espèces cibles
IV.2 Recommandations
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
Abstract
Résumé

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