Analyse du parcours de soins gériatriques

Toutes les projections réalisées ces dernières années sont unanimes, la population française est vieillissante. Selon l’INSEE, en 2060 une personne sur trois aura plus de 60 ans, soit 23.6 millions de personnes ce qui fait une augmentation de 80 % en 53 ans. Ainsi de 2007 à 2060, le nombre de personnes de plus de 75 ans passerait de 5,2 millions à 11,9 millions ; celui des 85 ans et plus de 1,3 à 5,4 millions (1). Les personnes de plus de 75 ans représentent environ 18 % des passages dans les services d’accueil des urgences (2). Le vieillissement de la population aura ainsi un retentissement pour le nombre de consultations au sein de ces services.

Si beaucoup de personnes âgées sont admises pour une pathologie aigue, un nombre non négligeable de patients consultent aux urgences pour un motif souvent flou en rapport avec, ce qui depuis quelques années, entre sous le vocable des syndromes gériatriques qui sont responsables d’un maintien à domicile difficile souvent plurifactoriel (perte d’autonomie, chutes, confusion, épuisement de l’aidant…). La filière classique du passage aux urgences est cependant inadaptée. Les personnes consultant pour cette symptomatologie floue, rentrent le plus souvent au domicile faute de places d’hospitalisation ou parce que la problématique ne relève pas d’une hospitalisation en urgence. Il est donc important de trouver d’autres alternatives afin d’améliorer la prise en charge médico-sociale de la personne âgée en perte d’autonomie. C’est dans ce but que se sont créées les filières de soins gériatriques (3). Les dispositifs gériatriques offrent un panel varié pouvant répondre à chaque étape du parcours de soin et de vie de la personne âgée. Ils permettent grâce à une évaluation gériatrique standardisée réalisée par des équipes pluridisciplinaires de faire une analyse bio-psycho-sociale à partir de laquelle sont proposées des recommandations permettant de construire un projet de soin en respectant au maximum le projet de vie de la personne âgée.

La personne âgée dépendante

Définition de la personne âgée 

Pour l’OMS une personne est considérée âgée dès l’âge de 65 ans (4). D’un point de vue social, cela correspond à la cessation de la vie professionnelle soit 60-65 ans. Contrairement au vieillissement qui est un substrat biologique, la vieillesse est une construction sociale. La gériatrie est quant à elle une spécialité médicale consacrée aux personnes de plus de 75 ans.

La fragilité 

La société française de gériatrie et de gérontologie définie la fragilité comme : « un syndrome clinique. Il reflète une diminution des capacités physiologiques de réserve qui altère les mécanismes d’adaptation au stress. Son expression clinique est modulée par les comorbidités et des facteurs psychologiques, sociaux, économiques et comportementaux. Le syndrome de fragilité est un marqueur de risque de mortalité et d’événements péjoratifs, notamment d’incapacités, de chutes, d’hospitalisation et d’entrée en institution. L’âge est un déterminant majeur de fragilité mais n’explique pas à lui seul ce syndrome. La prise en charge des déterminants de la fragilité peut réduire ou retarder ses conséquences. Ainsi, la fragilité s’inscrirait dans un processus potentiellement réversible » .

Il est important de rappeler que la fragilité n’est pas la conséquence d’une maladie donnée ; elle résulte de l’action combinée du vieillissement physiologique et de l’environnement de la personne fragile. De nombreuses définitions s’accordent sur le fait que la fragilité d’une personne est un état dynamique traduisant un risque de déstabilisation d’un état précaire sous l’action de facteurs environnements et personnels.

Il en résulte une moindre capacité de réponse de la personne face à un stress ou à une modification de son environnement. Cette réponse inappropriée au stress conduit donc à un risque de décompensations fonctionnelles, qui lorsqu’elles s’accumulent, mènent à une situation de dépendance.

La dépendance

Définition

La dépendance est l’impossibilité partielle ou totale pour une personne d’effectuer sans aide les activités de la vie, qu’elles soient physiques, psychiques ou sociales, et de s’adapter à son environnement (9). La dépendance peut se définir sur plusieurs plans : physique, cognitive, affective ou économique. La dépendance comprend également le fait d’avoir besoin d’aides techniques, d’aménagements du lieu de vie, d’un tiers pour effectuer un ou plusieurs des actes de la vie courante. Ces aides sont le plus souvent une condition d’indépendance. (10) Le concept de Wood permet de classer les différents niveaux du retentissement de la maladie. L’OMS reprend cette classification qui repose sur une analyse des conséquences des maladies et notamment des maladies chroniques invalidantes. Ainsi la déficience correspond au dysfonctionnement d’une partie du corps résultant d’une maladie ou d’un traumatisme. L’incapacité est une conséquence de la déficience. Elle représente la difficulté ou l’impossibilité de réaliser des actes élémentaires secondairement à cette dite déficience. Le handicap est la difficulté que rencontre une personne à remplir les rôles sociaux.

Evaluation de la dépendance

La grille AGGIR

La dépendance est évaluée grâce à la grille AGGIR. Cette dernière permet de tester entre autres la cohérence, l’orientation la capacité de la personne à se mouvoir à s’habiller. En fonction des résultats une aide financière, APA, peut être octroyée à la personne dépendante.

L’échelle de Katz ou ADL

Cette échelle permet quant à elle d’évaluer l’autonomie des personnes pour les activités basales de la vie quotidienne.

L’échelle de Lawton ou IADL

Cette dernière échelle a pour but d’évaluer l’autonomie des personnes pour les activités instrumentales indispensables dans la vie quotidienne.

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Table des matières

Introduction
Première partie : définitions et généralités
1 -La personne âgée dépendante
A -Définition de la personne âgée
B -La fragilité
C -La dépendance
I – Définition
II – Evaluation de la dépendance
II.1 – La grille AGGIR
II.2 – L’échelle de Katz ou ADL
II.3 – L’échelle de Lawton ou IADL
2 – Quelques chiffres
3 – Le maintien à domicile
A -Enjeux du maintien à domicile
B – Définition de la filière de soins gériatriques
C – La filière de soins gériatriques à Evreux
I -Les aides financières
I.1 – APA
I.2 – Les caisses de retraite
I.3 – L’aide sociale d’hébergement
II – Les institutions
III – La coordination sociale et les aides à domicile
III.1 -Le CLIC
III.2 – Les CCAS
III.3 – Les MAIA
IV – La médecine de premier recours
4 – Notion d’hospitalisation non pertinente
Deuxième partie : étude descriptive rétrospective
1 – Objectifs
A – Objectif principal
B – Objectifs secondaires
2 – Matériel et méthode
A – Population étudiée
I – Critères d’inclusion
II – Critères d’exclusion
B – Recueil de données
3 – Résultats
A – Description générale de la population
B – Analyse des consultations aux urgences
I – Population
II – Nombre de passages aux urgences
III – Prise en charge aux urgences des consultations non pertinentes
III.1 – Moyen d’arrivée aux urgences
III.2 – Patients hospitalisés à la suite du passage aux urgences
III.2.1 – Taux d’hospitalisation
III.2.2 – Services d’hospitalisation
III.3 – Prise en charge des patients non hospitalisés
C – Prise en charge des patients lors de leur hospitalisation
I – Durée de l’hospitalisation
II – Contact avec l’assistante sociale
III – Conclusion de l’assistante sociale
IV – Contact avec l’équipe mobile de gériatrie
V – Conclusion de l’équipe mobile de gériatrie
VI – Conclusion de l’hospitalisation
VII – Devenir à la suite de l’hospitalisation
D – Analyse des aides avant l’entrée à l’hôpital
E – Analyse des passages multiples aux urgences pour motif non pertinent
4 – Discussion
A – Discussion des résultats
I – Sur la prise en charge aux urgences
II – Sur la prise en charge lors de l’hospitalisation
III – Devenir du patient et nouvelle consultation
IV – Aides avant l’hospitalisation
C – Limites de l’étude
D – Ouverture et perspectives
Conclusion
Annexes
BIBLIOGRAPHIE

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