ANALYSE DES STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT LOCAL

Décentralisation

   Dès son accession à la souveraineté internationale, notre pays a opté pour une politique de décentralisation progressive. Amorcée par la loi 66 – 64 du 30 Juin 1966 portant code de l’administration communale le processus de décentralisation s’est progressivement mis en place de 1972 à 1984, et est passé à une phase décisive à partir de 1996, avec les importantes réformes introduite par les lois 96 – 06 et 96 – 07 du 22 Mars 1996 portant respectivement code des collectivités locales et le transfert de compétences aux régions, communes et communautés rurales. Selon le « bulletin arbres, foret et communautés rurales », on distinguerait trois grandes phases dans la politique de décentralisation : une première de montage institutionnel, une seconde entamée au début de la décennie 1990 relative à la responsabilisation des collectivités décentralisées, et enfin une troisième phase plus actuelle celle de la régionalisation.
En 1996, la réforme de la décentralisation marque une étape décisive avec ;
L’érection de la région en collective locale ;
La création de la ville et des communes d’arrondissement ;
Le transfert de compétences de l’Etat vers les collectivités locales dans neuf domaines
Avec la loi 96 – 06, tout en maintenant les limites de la région administrative, cette entité devient une collectivité locale au même titre que la commune et la communauté rurale avec des organes élus, le conseil régional et le président du dit conseil. L’Etat, en accordant à la région une personnalité morale et juridique, lui confère la mission essentielle de pilotage, de coordination, d’harmonisation et de suivi du développement socioéconomique au niveau local. C’est dans le contexte que DJIBRIL DIOP (2006) affirme que la décentralisation est une bonne interface avec le développement local. Dès lors qu’elle peut jouer un rôle fondamental dans le processus organisationnel au niveau local. La planification locale, dont les collectivités locales sont désormais chargées, vise à transformer les initiatives locales en de véritables actions de développement dans une dynamique unitaire réunissant autorités locales, élus locaux et autres acteurs de la société civile. Ainsi le développement local peut renforcer la décentralisation par l’épanouissement d’une vraie démocratie locale. En ce sens qu’elle vise à promouvoir la citoyenneté par un rapprochement des organes de décision vers la base.

Développement local

   Celui – ci est constitué des deux termes « développement » et « local » qui à notre avis méritent des explications pour une bonne compréhension du concept de « développement local ». Parti des états – unis dans les années 1960, le terme de développement local entendu comme le développement à la base, s’oppose au modèle de développement par le haut. Il met l’accent sur le rôle des populations et des ressources pour de développement local. IL y a ainsi plusieurs théories du développement local. Toutefois, l’important est la différence des initiatives des acteurs dans un cadre spatial. L’OCDE, dans le cadre de son programme II « initiative locale de création d’emploi » définit le local comme un espace ayant une identité, une dynamique propre, des spécificités qui entretiennent des relations d’interdépendance avec des espaces plus vastes, régional, national, mondial » dans lesquels il s’insère. C’est le milieu d’appartenance qui permet à une population de se reconnaitre dans ses caractéristiques voire les liens de solidarité. Elles exercent une certaine influence sur les changements socio-économiques à la faveur de moyens d’intervention offerts par les institutions et associations. Ce « milieu » correspondant à un environnement doté d’une connexité offre à une grande variété d’acteurs les conditions d’information et les facilités de transactions suffisantes pour assurer la stabilité et les liens entre les différents réseaux (maillage). Nous considérons que l’approche qu’a Xavier GREFFE du concept de développement local, cité par TEISSERENG P., mérite d’être retenue. Selon cet auteur, le développement local doit prendre à la fois en compte les théories du développement « par en haut » (les choix économiques sont décidés au sommet de l’état selon une logique sectorielle fondée sur la dotation inégale en fonction des productions des territoires) et du développement « par en bas » (à partir des ressources d’un territoire les besoins ressentis par sa population).

Aménagement

   « L’aménagement du territoire est une organisation globale de l’espace destinée à satisfaire les besoins de la production en mettant en place des équipements nécessaires et en valorisant les ressources naturelles » (Brunet B. 2006). Pour le code de l’urbanisme, « l’aménagement est l’ensemble des actions ou des opérations qui ont pour objet de mettre en œuvre une politique locale d’habitat, d’organiser le maintien , l’extension ou l’accueil des activités économiques, de favoriser le développement des loisirs et du tourisme, de réaliser des équipements collectifs , de lutter contre l’insécurité , de sauvegarder ou de mettre en valeur le patrimoine et les espaces naturelles ».

Le questionnaire pour les agents municipaux et ruraux

   Ce questionnaire a été soumis aux élus locaux que nous avons interrogés. Il a aussi été adressé au secrétaire municipal, au directeur du développement local, aux agents du PADERCA, à quelques ONG et aux populations locales. Il a été question pour nous de cerner leurs appréciations sur les formes et modalités de l’implication du PADERCA dans le processus du développement local des CL de la Région de Ziguinchor.
-Le questionnaire pour les organisations locales : ce questionnaire a été adressé aux différentes organisations locales au sein des collectivités locales de la région de Ziguinchor durant les mois de septembre et octobre 2012. Pour ce faire, nous avons procédé à un focus groupe. Ainsi sur 3000 structures (GIE, associations de développement, et association de quartier), nous avons enquêté 100 ; sur les ASC, nous avons enquêté 10 ; et sur les GPF, nous avons enquêté 20 ; sur les bancs villageois, nous avons enquêté 20 pour les autorités administratives et locales et des ONG, des projets, on a enquêté . Le reboisement se manifeste par l’adhésion et la participation massive des populations locales. Mais il y a un problème de suivi du fait que, les jeunes les plus actifs migrent vers les grandes villes comme Dakar, Ziguinchor, à la recherche du travail. Ce reboisement concerne, pour la plupart, des arbres forestiers et de la mangrove pour la protection de l’environnement afin d’assurer un développement durable. Ces limites sont le fait qu’il ne règle pas les besoins alimentaires immédiats des populations et les populations ont trouvé comme alternative de planter des arbres fruitiers leurs permettant de contribuer à la satisfaction de leurs besoins alimentaires et de vendre une partie de la production. Les puits pastoraux ont un impact réel sur l’élevage par ce qu’ils ont permis de relancer l’élevage surtout dans les zones sans pâturages. Mais leurs positions géographiques génèrent souvent des conflits entre agriculteurs et éleveurs bien qu’ils participent activement au développement de ce secteur. Des stratégies sont en train d’être mises en place pour réduire ces conflits. La production a augmenté de plus de 30% au niveau régional. Les populations en majorité Diola ne sont pas de grands éleveurs. L’élevage est la spécialité des peuls. Les activités du PADERCA en relation avec des ONG et projets ont permis de réhabiliter et de revaloriser des vallées envahies par la langue salée. Ces activités ont permis de relancer les activités agricoles avec une production de plus de 71% entre 2006 et 2013 mais aussi d’asseoir les bases d’un développement durable sur le plan politique, économique, social, environnemental. Les chantiers du PADERCA sont très nombreux et diverses dont beaucoup d’entre eux n’ont pas été réalisés soit par manque de respect du calendrier, soit par les aléas climatiques ou par les méfaits ou obstacles de la crise casamançaise.

Le peuplement humain

   Au dernier recensement général de la population de Ziguinchor effectué en 2004 par le Service Régional de la Prévision et de la Statistique -SRPS-, la région de Ziguinchor comptait 444 830 habitants. Les hommes avec une proportion de 50,09% étaient légèrement plus nombreux que les femmes. Des trois (03) départements de la région, Bignona est le plus peuplé avec 205 164 habitants suivi de Ziguinchor (200 695hbts) et Ousouye (38 971hbts).Cette population est inégalement répartie entre les trois départements de la région. Un peu moins de la moitié se trouve concentrée sur les 15,75% de la superficie que constitue le département de Ziguinchor, avec une densité allant jusqu’à 158 habitants au km2 et une population totale de 182.453 habitants au km2 et une population totale de 182.453 habitants. Le département de Bignona pourtant le plus vaste (72,15% de la superficie régionale), a une densité de 42 habitants au km2 et compte plus 210.104 habitants. Celle-ci est de 30 habitants au km2 pour le département d’Oussouye qui a une superficie de 891km2 et plus de 35.429 habitants. Les contraintes des collectivités se résument à la difficulté de recouvrement de la taxe rurale ,l’insuffisance des ressources financières liée à un non transfert concomitant des ressources par rapport aux compétences , l’absence de fiscalité , le principe d’égale dignité des collectivités locales, une absence de hiérarchie qui ne milite pas en faveur d’une harmonisation des interventions en matière de développement, l’insuffisance de la formation des élus, l’insuffisance du personnel cadre et d’appui. A cet effet, des stratégies ont été adoptées pour : la réduction de la mortalité et de la morbidité, la réduction de la fécondité, la promotion des groupes ciblés (jeunes, enfants, personnes du 3ème âge, handicapés…). Cependant, il existe des contraintes liées à l’existence d’organes de mise en œuvre de cette politique au niveau local et aux difficultés de réalisation des PAIP régionaux.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU MILIEU PHYSIQUE ET HUMAIN DE LA REGION DE ZIGUINCHOR
CHAPITRE I : LE CADRE BIOPHYSIQUE
1.1.Présentation de la zone d’étude
1.2 La géologie de la région de Ziguinchor
1.3 L’hydrodynamique de la région de Ziguinchor
CHAPITRE II : MILIEUX ET ESPECES NATURELLES
1. La faune
2. La végétation
CHAPITRE III. LA DIVISION ADMINISTRATIVE
CHAPITRE IV : LA DYNAMIQUE DEMOGRAPHIQUE DE LA REGION DE ZIGUINCHOR
4.1. Le peuplement humain
4.2. Structure par âge et par sexe de la population
4.3. Structure par milieu et par sexe de la population
4.4. Les ethnies
4.5. Les religions
DEUXIEME PARTIE : INFLUENCE DU PADERCA SUR LA SITUATION ET L’EVOLUTION DES SECTEURS SOCIO ECONOMIQUES
CHAPITRE I : LES FACTEURS ET LES ACTEURS DU DEVELOPPEMENT LOCAL
1.1.1. Le régime foncier
1.1.2. Le droit coutumier
1.1.3. Le droit foncier moderne
1.1.4. Le matériel agricole et les intrants
1.1.5. Les structures d’encadrement pour l’agriculture dans la région de Ziguinchor
1.2. Les réalisations des structures d’encadrement
1.2.1. Les aménagements hydro agricoles
1.2.2. La gestion paysanne des aménagements
1.3.2. La production du lait
1.3.3. La production de cuirs et de peaux
1.3.4. Le mouvement commercial du bétail
1.3.5. La situation du Zoo-sanitaire
1.3.6. L’assistance vétérinaire
1.5.1. Les ressources, potentialités et opportunités de développement de la pêche en Casamance
Conclusion
CHAPITRE II : L’ACCES AUX SERVICES SOCIAUX DE BASE ET L’IMPACT DU CONFLIT CASAMANÇAIS
2.1. Santé et nutrition
2.1.1. Les infrastructures et les équipements
2.1.3. L’accès aux soins
2.2. L’éducation
2.2.1. Le moyen secondaire général
2.3. L’accès à l’eau potable, à l’électricité et au téléphone
CHAPITRE III : LA CRISE CASAMANÇAISE
3.1. La crise Casamançaise ; un obstacle au développement de la région
3.2. Des propositions de solutions à la crise Casamançaise
3.3. L’appui des ONG pour un cadre plus favorable au développement
TROISIEME PARTIE : ACTIVITES ET PERSPECTIVES DU PADERCA DANS LA REGION DE ZIGUINCHOR
CHAPITRE I : LES OBJECTIFS ET LES STRATEGIES DU PADERCA
CHAPITRE II : REALISATION D’AMENAGEMENTS COMPLEMENTAIRES ET CONFORTATIFS
CHAPITRE III : MAITRISE DES EAUX ET AMENAGEMENT RURAL
3.1. La réalisation des puits pastoraux
CHAPITRE IV. LES PERSPECTIVES DU PADERCA DANS LA REGION DE ZIGUINCHOR
4.2. Priorités dégagées par les populations pour l’amélioration de la riziculture dans la région de Ziguinchor
CHAPITRE V : LES CONTRAINTES
5.1. L’insécurité
5.2. La défaillance des entreprises
5.3. La lourdeur des procédures de passation des marchés
5.4. La saisonnalité de certaines activités
5.5. L’instabilité des personnels-clé
Conclusion partielle
CHAPITRE VI: LES METHODES TRADITIONNELLES APPUYEES PAR DES TECHNIQUES ET MOYENS MODERNES DU PADERCA, DES ONG, DES PROJETS ET DES ASSOCIATIONS
6.1. Les techniques d’ordre biologique
6.1.1. La rotation des cultures
6.1.2. L’association de cultures
6.1.3. Le paillage
6.1.4. Les fertilisants organiques
6.1.5. L’agroforesterie
6.2. Lutte contre les feux de brousse
6.3. Les haies vives
6.4. Confection de diguettes
6.5. La construction des digues anti-sel et antiérosif
6.5.1. Les digues anti-sel
6.5.2. Le barrage antiérosif
6.6. Activités de gestion environnementale
6.6.1. Le reboisement
6.6.2. Le reboisement de la mangrove
6.6.3. Extension de la mise en défens de Bignona
6.6.4. Réalisation de la régénération naturelle assistée (RNA)
6.6.5. Le développement du micro projet d’apiculture
CHAPITRE VII : LES IMPACTS ET LE NON SUIVI DES STRATEGIES
7.1. Les impacts écologiques
7.1.1. Les impacts sur l’eau
7.1.2. Les impacts sur les sols
7.1.3. Les impacts sur la végétation
7.2. Les impacts sur le domaine agricole
7.2.1. Le manque de suivi et le désengagement des populations locales
7.2.2. Insuffisance du suivi des activités génératrices de revenus
Conclusion partielle
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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