Stratégie de croissance équilibrée
Principe L’analyse des conditions d’industrialisation montre que le domaine de l’industrialisation est marqué par la présence de discontinuité et de risque de cercle vicieux (compte tenu de la pauvreté des PED). Ainsi, l’implantation d’une industrie isolée se traduira par des surcoûts importants. Par conséquent, une vague d’investissements dans plusieurs secteurs peut réussir tandis qu’une application importante du capital par un entrepreneur isolé à un secteur particulier peut être découragée ou bloquée par les limites préexistantes du marché. Pour que le mécanisme d’entraînement mutuel se mette pleinement en route, des actions coordonnées et volontaristes sont nécessaires. Dans le modèle de croissance équilibrée, la déficience de la demande globale ainsi que les imperfections du marché, au sens de mauvais fonctionnement de signaux – qui marque que l’industrie est profitable ou bien la remontée filière est nécessaire – par l’existence des externalités (coordination des investissements), rendent légitime l’intervention de l’Etat. L’Etat doit agir de façon à ce que l’ensemble de la structure productive se développe en respectant l’équilibre entre les secteurs. Chacun doit offrir à l’autre des fournitures et des débouchés, d’où l’appellation « croissance équilibrée ».
a) Actions sur la demande : Développer l’emploi industriel qui fournira les revenus nécessaires au développement des marchés domestiques, et il y a là une augmentation du pouvoir d’achat des consommateurs locaux et que l’on peut assurer les débouchés des produits industriels. Ainsi une large gamme de produits est présentée sous les yeux de ces consommateurs. Donc il y a là une amélioration de leur satisfaction à cause de la multiplication des choix.
b) Au niveau de l’offre : S’assurer que les fonds nécessaires à l’investissement initial sont disponibles en dépit de la faiblesse de l’épargne intérieure, et s’assurer que les investissements industriels se réaliseront simultanément de façon à maximiser les effets positifs de complémentarité c’est-à-dire des investissements concertés dans l’ensemble du secteur industriel. Par exemple quelques entreprises, l’une constructrice de chemin de fer, une autre constructrice des trains à vapeur et un transporteur : tout développement de l’un de ces secteurs entraîne un effet positif (amélioration du chiffre d’affaire et de la qualité des produits) sur l’ensemble. Il faut remarquer que l’Etat doit cesser d’intervenir lorsque les imperfections sont corrigées et lorsque le marché est suffisamment développé pour internaliser les diverses externalités (négatives ou positives). Autrement dit, les différents secteurs industriels se développeront en suivant le schéma que dessinera la demande, et que la hiérarchie entre l’industrie sera respectée : premièrement bien de consommation, deuxièmement biens intermédiaires, troisièmement biens de production. Dans cette stratégie ce n’est pas le marché qui dicte mais c’est l’Etat compte tenu de la complémentarité des industries (même si ce ne sont pas rentables sur le marché au commencement).
Critiques Cette stratégie permet d’atteindre le but de former le tissu industriel mais l’Etat dans des PED n’a pas à financer ces investissements donc il doit emprunter les fonds nécessaires, ce qui lui entraîne dans un endettement insupportable le lendemain comme l’expérience des investissements à outrance le montre. Ainsi dans ces pays règne la corruption d’où les fonds sont mal gérés par les agents de l’Etat alors que le remboursement du capital et des intérêts doit être effectué par l’Etat (principe de continuité de l’Etat). C’est le service de la dette qui figure dans le budget de l’Etat. Enfin à propos de l’intervention même, les institutions financières internationales (IFI) – Banque Mondiale et FMI – les coopérations économiques internationales telles l’OMC, l’Accord de Cotonou, et les grands pays comme les USA et les pays de l’Europe condamnent toute intervention de l’Etat même dans le domaine agricole si c’est un PED. Ces pays capitalistes et le libéralisme revendiqué par les économistes de la Banque Mondiale et du FMI sont des obstacles aux interventions directes ou indirectes de l’Etat dans l’économie. Donc cette stratégie théorique d’industrialisation demeure incompatible avec l’environnement économique national et international des PED. Ainsi que les conditionnalités des bailleurs de fonds doivent être violées si l’on va appliquer ces stratégies.
« Southern African Development Community » (SADC)
La SADC ou Communauté de développement d’Afrique australe a été créée en 1980 à la suite d’un long processus de consultations entre les dirigeants de l’Afrique australe. Elle et composée de quinze pays de l’Afrique du sud, ce sont des pays anglophones sauf Madagascar et la République Démocratique du Congo. L’organisation régionale s’est renforcée depuis et a adopté un programme d’activités, dont le Protocole sur le Commerce qui prévoit une zone de libre échange de la région en 2008. Madagascar a envisagé d’adhérer à la SADC et une demande dans ce sens a été introduite au premier semestre 2003. Ce marché régional compte 20 millions de consommateurs. L’existence du leader de la région, l’Afrique du Sud, dont l’entrée des produits plus compétitif que les nôtres (exemple : tôle, fer, ciment…) et des variétés de produits (les produits à haute technologie) peut décourager les industries locales. Mais si nous saisissons cette opportunité en attirant les investisseurs sud Africains, nous serons bénéficiaires sur ce marché. Parce que nous avons aussi comme avantage compétitif l’abondance de mains d’œuvre à bon marché et dynamiques, la richesse en ressources naturelles qui pourrait développer aussi les secteurs touristiques. Mais on peut aussi importer des matières premières ou produits semi-finis manquant à Madagascar (comme le fait les entreprises de la zone franche) pour les traiter et les exporter ensuite dans le but d’augmenter sa valeur parce que le zéro taxe entraîne un coût d’importation des matières premières faible mais les produits manufacturés sont toujours bien valeureux. L’EDBM, dont le secrétaire exécutif, Prega Ramsamy, ancien secrétaire exécutif de la SADC, est optimiste à propos de l’entrée de Madagascar dans le cadre de la SADC.
Épargne et investissement
L’investissement est la clé de la croissance, et au niveau macroéconomique, l’équilibre, l’épargne est égal à l’investissement. Donc ce sont les épargnes des ménages, des entreprises et de l’administration qui financent les investissements nationaux. « Malgré le ralentissement de l’investissement, son taux de croissance demeure élevé (+7,6%, après +12,2%). En effet, le taux d’investissement privé a progressé lentement (+2,6%, contre +29,0% en 2005. L’investissement résidentiel, entrepris aussi bien par des sociétés de promotion immobilière que des particuliers, s’est particulièrement développé. Dans le secteur secondaire, l’investissement a concerné essentiellement l’acquisition de matériels de production ». Pour le cas de Madagascar, l’investissement est supérieur à l’épargne c’est-à-dire, il y a un déséquilibre macroéconomique. Mais remarquons que d’après la figure 2, l’épargne a trouvé une augmentation en valeur par rapport aux années précédentes. Et l’augmentation de l’épargne est plus vite que celle de l’investissement car l’environnement économique est beaucoup plus risqué, alors les agents préfèrent de placer les argents auprès des banques ou acheter des bons de trésors, plutôt que de financer des investissements.
Industries malgaches face au phénomène de la mondialisation
La mondialisation est un processus d’élargissement de l’espace économique d’intervention des agents économiques associé à la libéralisation des échanges. La mondialisation a pour synonyme planétarisation, transnationalisation, globalisation. Les acteurs principaux dans la mondialisation sont l’OMC, les firmes multinationales (FMN) et les firmes transnationales (FTN). L’OMC a pour rôle d’élaborer la standardisation des produits à l’aide des normes (International Standards Organization ou ISO, Commission électronique internationale ou CEI, normes sanitaire et phytosanitaire ou SPS…) ; mais aussi elle encourage l’intégration des pays dans les coopérations régionales comme la SADC, COMESA ou internationales (ou multilatérales) qui ont pour but de la création d’une communauté économique et politique. Et les FMN et FTN assurent l’expansion de leurs produits normalisés reflétant la culture de leurs pays d’origine, leurs coutumes et leurs civilisations. Madagascar est membre de l’OMC depuis sa création en 1995, donc elle ne doit pas s’échapper de la mondialisation. Les entreprises franches (textile) dont la totalité de production sont à exporter aux USA ou à Maurice ou dans d’autre pays doivent s’aligner aux acteurs. Mais aussi les grandes entreprises (yaourt, chocolat), sans parler les produits agricoles et les matières premières d’exportation, doivent être conformes aux normes sinon leurs part sur le marché mondial disparaîtra. Bref, compte tenu de la faiblesse sur le secteur secondaire de l’économie malgache, la société comme l’économie est toujours soumise au phénomène de la mondialisation parce que faute de moyen (FMN ou FTN), elle ne peut pas apporter des influences culturelles sur la scène mondiale.
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Table des matières
REMERCIEMENTS
AVANT PROPOS
METHODOLOGIE
LISTE DES ABREVIATIONS
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
RESUME ANALYTIQUE
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : MODELES DE STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL
Chapitre I : CONCEPT DE DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL
Section 1 : Développement économique
Section 2 : Rôle de l’investissement dans la croissance
Section 3 : Rôle de l’Etat
Section 4 : Débouché et commerce
Section 5 : Développement industriel
Chapitre II : APPROCHES THEORIQUES
Section 1 : Stratégie industrielle
1.1. Stratégie de croissance équilibrée
1.1.1. Principe
1.1.1.a) Actions sur la demande
1.1.1.b) Au niveau de l’offre
1.1.2. Critiques
1.2. Stratégie de croissance déséquilibrée
1.2.1. Présentation
1.2.2. Critiques
Section 2 : Stratégie d’insertion internationale
2.1. Industrialisation par substitution aux importations (ISI)
2.1.1. Principe
2.1.2. Théorie des industries naissantes
2.1.3. Différentes étapes de l’ISI
2.1.4. Critiques
2.2. Industrialisation tournée vers l’exportation
2.2.1. Principe
2.2.2. Arguments en faveur de cette stratégie
2.2.3. Moyens et critiques
2.2.3.a) Emprunts et aides
2.2.3.b) Investissement direct étranger (IDE)
Chapitre III : MODELES EMPIRIQUES
Section 1 : Des pays développés.
1.1. Généralités
1.1.1. Préalable à la révolution industrielle du XVII et XVIII ème siècle
1.1.2. Révolution industrielle
1.1.3. Stratégie de développement industriel
1.1.4. Industrie d’armement : clé et moteur du développement industriel
1.2. Cas du Japon
1.2.1. Ere Meïji
1.2.2. Miracle nippon
1.2.3. Stratégie
1.2.4. Importants investissements : moteur de croissance industrielle
Section 2 : Des NPI
2.1. NPI d’Asie
2.1.1. Généralités
2.1.2. Cas de la Corée du Sud
2.1.2a) Stratégie
2.1.2b) Moyens et instruments
2.1.3. « Jae bull »
2.2. NPI d’Amérique latine : cas du Brésil
2.2.1. Phase d’ISI
2.2.2. Phase de promotion des exportations
Section 3 : Des PED
3.1. Contexte socioéconomique
3.2. Caractéristique globale du secteur industriel
3.3. Cas de Madagascar
3.3.1. Avant la colonisation : tentative d’industrialisation sous Radama Ier
3.3.2. Période de colonisation
3.3.3. Depuis l’indépendance
Section 4 : Comparaison évolutive des développements industriels
4.1. Evolution sur la structure du Produit Intérieur Brut
4.2. Evolution sur la structure de la branche de fabrication
4.3. Evolution des structures des exportations
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
DEUXIEME PARTIE : ECONOMIE INDUSTRIELLE DE MADAGASCAR
Chapitre IV : ENVIRONNEMENT INDUSTRIEL DE MADAGASCAR
Section I : Opportunités et menaces
1.1. Géographie
1.2. Plan sociodémographique
1.3. Infrastructure
1.4. Environnement politico-juridique
1.5. Structure économique
1.5.1. Demande globale
1.5.2. Système bancaire et financière
1.5.3. Politique monétaire
1.6. Intégration économique
1.6.1. Cadre de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC)
1.6.2. Sous composantes du marché mondial
1.6.2.a) ACP-UE
1.6.2.b) African Growth and Opportunity Act (AGOA)
1.6.3. Intégrations régionales
1.6.3.a) Commission de l’Océan Indien (COI)
1.6.3.b) Common Market of East and Southern Africa ou COMESA
1.6.3.c) « Southern African Development Community » (SADC)
1.6.4. Structure de la balance de paiement
Section 2 : Forces et faiblesses des industries malgaches
2.1. Typologie et taille
2.2. Facteurs de production
2.2.1. Nature
2.2.2. Travail
2.2.3. Capital
2.2.3.a) Épargne et investissement
2.2.3.b) Structure du capital des entreprises
2.2.3.c) IDE
2.3.1. Participation dans le PIB
2.3.2. Chiffres d’affaires
2.3.3 Valeur ajoutée
2.4. Industries malgaches face au phénomène de la mondialisation
Chapitre V : STRATEGIE D’INDUSTRIALISATION DE L’ECONOMIE MALGACHE
Section1 : Objectifs
1.1. Objectif de l’ONUDI
1.1.1. Objectif ultime : réduction de la pauvreté
1.1.2. ONUDI et Madagascar
1.2. Objectifs spécifiques
1.2.1. Economie émergente avec une compétitivité maximisée vers 2020
1.2.2. Secteur privé fort et diversifié
1.2.3. Investissements directs
1.2.4. Réduction du chômage
1.2.5. Participation croissante et élevée sur le marché mondial
Section 2 : Grands axes stratégiques
2.1. Industrialisation agricole
2.2. Secteur minier
2.3. Industrie de substitution de l’importation
2.5. Moyens
Section 3 : Critiques
3.1. Stratégie industrielle dépourvue d’une vision globale
3.2. Stratégie non planifiée
3.3. Pas d’initiative de modernisation
3.4. Stratégies élémentaires
CONCLUSION DE LA SECONDE PARTIE
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
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