Analyse des résultats du placement des enfants en difficulté dans une institution pour leur réinsertion sociale

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Concepts clés

Dans cette étude, nous avons fait le choix d’utiliser les concepts de socialisation et de mobilité sociale puisqu’ils sont plus liés à notre thème.

La socialisation

Le concept de socialisation a été étudié par divers sociologues. Chacun émettant son opinion sur ce qu’est la socialisation.
Durkheim, le précurseur en sociologie définit « la socialisation comme étant le processus par lequel la société attire à elle l’individu à travers l’apprentissage méthodique de règles et de normes par les jeunes générations; elle favorise et renforce l’homogénéité de la société »21.
Par ailleurs, Claude DUBAR postule que « la socialisation qui permet la construction des identités sociales ne se résume donc pas en tous cas à une simple transmission de normes et de valeurs. Aujourd’hui, on a tendance à la définir comme un ensemble de représentation que l’individu se construit »22.
Pour Boudon et Bourricaud : « la socialisation est un processus d’assimilation des individus au groupe social. C’est une sorte de dressage par lequel le jeune est amené à intérioriser des normes, valeurs, attitudes, rôles, savoirs et savoir-faire qui composent une sorte de programme destiné à être exécuté plus ou moins mécaniquement par la suite. La socialisation produit une intériorisation de normes, de valeurs, de structures cognitives et de savoirs pratiques.»23
Quant à Guy ROCHER, « il considère la socialisation comme étant le processus par lequel la personne humaine apprend et intériorise tout au cours de sa vie les éléments socioculturels de son milieu, les intègre à la structure de sa personnalité sous l’influence d’expérience et d’agents sociaux significatifs et par là s’adapte à l’environnement social où elle doit vivre.
Pour MERTON, la socialisation est le processus par lequel les gens acquièrent sélectivement les valeurs et les attitudes, les intérêts, les qualifications et le savoir, en bref la culture, du groupe auquel ils appartiennent ou souhaitent appartenir. Il se réfère à l’apprentissage des rôles sociaux. »24
De ces définitions, on n’en déduit que la socialisation est comme étant la conformité des actions des individus par rapport aux cultures, normes, valeurs, règles de comportement d’une société. Elle est un processus complexe et perpétuel. Elle est considérée comme un processus puisqu’elle se réalise en deux étapes à savoir à l’enfance et à l’âge adulte. Il est indubitable de dire que la socialisation agit donc tout au long de la vie. Elle n’est pas acquise une fois pour toute parce que la position sociale des individus évolue et que les sociétés changent. C’est pourquoi on dit qu’elle est perpétuelle. La socialisation joue un rôle primordial étant donné qu’elle contribue à l’équilibre social. En outre, elle est complexe puisque les aspirations individuelles sont confrontées aux nécessités de toute vie sociale. La soumission aux valeurs et normes de la société prime sur la liberté individuelle. Ce qui veut dire : l’intérêt social avant tout intérêt particulier. Quand on vit en société, on privilégie tout ce qui est intérêt social. Ainsi, tout cela nous permet de dire qu’un individu est en quasi permanence en phase d’apprentissage.
En outre, « la socialisation est un apprentissage des manières d’être et d’agir caractéristique des groupes sociaux auxquels appartiennent les individus. Grâce à la socialisation, l’individu s’approprie les normes et les valeurs spécifiques à son milieu social. Les normes (lois, règlements) sont apprises grâce à la sanction, les valeurs (respects) n’ont pas de caractère contraignant. Norme et valeur sont transmises par la socialisation. Peter BERGER et Thomas LUCKMANN ont établi deux types de socialisation :

Socialisation primaire

Celle-ci se déroule pendant l’enfance et concerne l’apprentissage des savoirs et des comportements de base et généraux. Cette socialisation s’opère dans la famille et l’école, mais aussi les amis et les médias. L’enfant apprend sans remettre en question. Les savoirs qu’incorpore le jeune enfant dépendaient à la fois du milieu dans lequel se déroule la socialisation primaire et des connaissances que lui fournissent les adultes socialisateurs.

Socialisation secondaire

Elle se déroule à l’âge adulte dans le sens où la socialisation n’est jamais achevée, ni complètement réussie. Elles s’opèrent grâce aux apprentissages pendant la vie d’adulte et de comportements spécifiques. L’individu personnalise son identité et il a la capacité de s’opposer aux normes et valeurs en raison de son implication dans de multiples groupes sociaux. La socialisation secondaire s’opère donc dans ce double mouvement : s’identifier à son groupe d’appartenance et s’en distinguer. »25
Il en découle que, qui dit éducation dit socialisation méthodique. DURKHEIM met en évidence la fonction de socialisation que remplit l’école dans les sociétés modernes. Cette conception du rôle de l’école s’inscrit dans une perspective fonctionnaliste car elle suppose que les grandes institutions ont pour fonction d’assurer les équilibres nécessaires à la stabilité sociale. Pour Durkheim, la socialisation scolaire c’est une éducation morale. C’est une éducation de la jeune génération. L’éducation est une socialisation puisqu’elle conduit un être non social à un être social. La socialisation c’est le travail d’intériorisation de la culture et des attentes sociales.
Par ailleurs, on relève quatre formes de socialisation scolaire d’après DUBET et
MARTUCELLI :
Ecole primaire: l’enfant est auditeur, le maître possède toute l’autorité.
Collège : il y a un début de rechignement, il y a fragilisation des motivations scolaires.
Lycée : l’élève se rend compte de l’intérêt de l’étude.
Université : il y a moins d’intégration groupale.
Il est à noter que « l’école ne peut être considérée comme ultime lieu de socialisation au détriment de tous les autres : la famille, les clubs sportifs ou culturels, les mouvements politiques ou religieux.»26. Le premier lieu où l’enfant apprend le mimétisme des normes et valeurs est sa famille, avec un système de sanction, plus ou moins pour valoriser ou non son comportement. « La famille est un agent socialisateur spécifique. En effet, elle transmet à l’enfant encore bien d’autre chose que le langage, les codes sociaux les plus élémentaires et les valeurs et les normes qui l’aideront ensuite à développer des relations sociales. En effet, elle transmet aussi de la socialisation des individus. Son influence est déterminante sur le comportement pour deux raisons principales :
L’éducation des parents qui continue d’influencer l’adolescent, même si le monde extérieur sert de plus en plus de référence au plus l’enfant grandit.
La famille reste souvent le groupe auquel l’individu se sent le plus lié même au passage à l’âge adulte. »27
L’autre lieu de socialisation est l’école. Il est censé inculquer d’autres valeurs et normes, non pas en opposition avec celle de la famille mais en complément. C’est-à-dire l’école transmet ce que la famille ne peut pas toujours transmettre mais ne remplace pas la famille pour leurs valeurs morales. Par exemple dans la famille, on apprend le savoir vivre et les valeurs religieux tandis qu’en classe c’est lire, écrire, compter. L’identité se construit donc au début de la vie par la socialisation de la famille.
Donc, la socialisation est un processus dynamique. La famille a perdu le monopole dans son rôle de socialisation. L’école est devenue un secteur de socialisation grandissante. Toutefois, « c’est par le processus de socialisation que l’école et la famille permettent, par leur action complémentaire, l’intégration des élèves dans la société en lui faisant assimiler les valeurs et les grands principes ainsi que les normes de comportement socialement acceptées. »28
Ainsi, nous avons opté pour le concept de socialisation parce que ces enfants placés dans le centre ont déjà reçu à certain moment des valeurs et des règles inculquées par leur famille ainsi que l’école, s’ils ont déjà fréquenté celle-ci. Certes, vu leur cours de vie, ce processus de socialisation a été interrompu. Grâce au centre d’accueil où ils ont été placés, ils sont resocialisés. Ils sont remis à niveau en quelque sorte pour pouvoir retourner au sein de la société. C’est dans ce cas que le centre intervient. Il les aide et les soutient pour achever tout au moins la socialisation primaire.

La mobilité sociale

Pitirim SOROKIN définit la mobilité sociale comme « le phénomène des individus dans l’espace social. Il s’agit donc d’étudier le passage des individus d’une position sociale à une autre. »29Autrement dit, c’est le changement de position qu’un individu connaît au fur et à mesure de son existence ou par rapport aux statuts de ses parents au sein de la société.
D’une part, on dit que c’est une mobilité intergénérationnelle lorsqu’il y a modification des statuts sociaux d’une génération à une autre. C’est la mobilité brute. A titre d’illustration la comparaison de la situation du fils à celle du père. D’autre part, la mobilité intra-générationnelle concerne le parcours d’un individu actif tout au long de sa carrière professionnelle. Celle-ci ne modifie pas le statut social dans la hiérarchie. La première est une mobilité entre deux générations distinctes alors que la seconde est une mobilité pour soi.
L’étude de la mobilité sociale présente un intérêt en ce que c’est un indicateur de l’égalité des chances puisque tout individu a une probabilité d’atteindre différents statuts en évoluant au sein de la hiérarchie sociale. En conséquence, celle-ci permet de savoir si la société actuelle qui se prétend être démocratique est capable d’offrir une égalité des chances dans l’obtention des positions sociales.
« On relève trois formes de mobilités :
Mobilité structurelle : la mobilité qui est induite par les changements des places à pourvoir dans les catégories socioprofessionnelles n’est plus la même ; certains enfants devront donc changer de profession car les places sont insuffisantes, c’est une mobilité contrainte.
Mobilité ascendante : si elle s’accompagne d’un changement de catégorie sociale et de qualification marquant une progression par exemple de profession intermédiaire du père vers cadre pour le fils.
Mobilité descendante : dans le cas contraire, de cadre pour le père vers employé pour le fils. »30
Pour synthétiser, la mobilité sociale peut être soit verticale soit horizontale. La mobilité verticale regroupe la mobilité intergénérationnelle et intra-générationnelle citée plus haut. Quant à la mobilité horizontale, c’est le changement de métier (mobilité professionnelle) ou de localisation (mobilité géographique) sans changement de statut dans la hiérarchie sociale.
Il nous importe de souligner que les déterminants de la mobilité sociale sont l’école et la famille. L’école est considérée comme le principal moyen de s’élever dans l’échelle sociale. Pourtant, on note encore des inégalités de cursus surtout pour les enfants des milieux défavorisés. Marie DURU–BELLAT explique que « les parcours scolaires traduisent les différences sociales. La carrière professionnelle va être fortement déterminée par la profession des parents et leur instruction. La carrière scolaire est fonction du contexte scolaire et où les inégalités sociales ne sont pas neutres»31.
De l’autre côté, on retrouve la famille qui joue un rôle important dans la socialisation primaire de l’enfant. C’est elle qui transmet un capital économique, culturel, social à ses enfants et contribue ainsi à la reproduction des inégalités. La famille joue un rôle actif dans la mobilité sociale en favorisant la promotion de ses enfants. Mais tout dépend de la stratégie familiale en termes de réussite sociale par ses enfants.
Du reste, ce concept nous paraît adapter à notre sujet vu qu’on pourrait évaluer la mobilité sociale des enfants. Cela nous permettra de définir quel changement de statut social leur serait applicable. Comme dans le centre d’accueil ils suivent encore un processus de socialisation, à leur sortie du centre, ils seront capables d’être classés dans un statut social bien meilleur qu’avant leur entrée au centre. Ces enfants auront la possibilité d’avoir un statut comme tant d’autres enfants socialisés hors du centre.
En somme, nous avons vu dans ce chapitre, les repères théorico-conceptuels appliqués à notre sujet d’étude. Ils nous aideront dans notre analyse. Nous allons voir dans le chapitre suivant les méthodes que nous avons adoptées pour parvenir à notre mémoire.

Cadre méthodologique de la recherche

Dans ce chapitre, il s’agit de parler des balises méthodologiques servant à mener notre étude (section I) ainsi que de la revue de littérature relative à notre thème (section II).

Balises méthodologiques

D’emblée il est crucial de connaitre le processus de notre recherche pour mener à bien notre étude afin d’aboutir sur les modes de recueils des données. Dans la troisième partie de cette section, il est essentiel de connaître les techniques pour terminer avec la méthode d’analyse des données recueillies.

Processus de la recherche

Plusieurs étapes ont été mises en place pour mener notre recherche.

La démarche adoptée

Nous avons opté la démarche de recherche hypothético-déductive, initié par CATTELL. A la place d’une observation directe de la vie menée par les enfants dans le centre, nous avons tout d’abord effectué une lecture intensive et variée de tous les ouvrages que se soient scientifique ou non sur le thème de la réinsertion des enfants en difficulté ; et choisir celui qui a eu la même démarche que nous. Lors de notre documentation, nous avons relevé les antiennes séquentielles, les tendances thématiques et conceptuelles. Tout cela pour déboucher sur les hypothèses de recherche. Puis, on a mis en place des outils et des méthodes pour l’opérationnalisation de notre étude dans le but de l’expérimenter. C’est par après qu’on s’est centré sur une observation attentive des enfants.
Ainsi pour tout dire, c’est grâce à la lecture des auteurs qui ont eu une démarche similaire que nous qu’on a pu faire ressortir nos postulats afin de parvenir enfin à l’observation de terrain.

Types de recherche

La recherche exploratoire qui nous a paru commode à notre travail est la recherche évaluative. En effet, notre objectif est d’estimer les effets du placement d’un enfant en difficulté dans un centre d’accueil sur leur réinsertion.
En outre, on a utilisé aussi la recherche descriptive qui a en fait visé l’établissement de la liste des activités mises à la disposition des enfants placés au centre d’accueil. Autrement dit, nous avons accompli une étude de classification des moyens de réinsertion de ces enfants. Il faut souligner que ces catégories de recherche sont corrélées puisqu’elles servent à l’évaluation de notre sujet.

Types d’approches

Nous avons privilégié deux types d’approches à la fois pour notre étude : l’approche interactionniste et l’approche structuro-fonctionnaliste.

Interactionnisme symbolique

« L’interactionnisme symbolique étudie les relations entre groupes et individus, il appartient à la microsociologie ; il s’oppose au behaviorisme dans la mesure où il envisage l’organisme non pas comme déterminé du dehors par un ensemble de stimuli matériels, mais comme sélectionnant les stimuli de l’environnement en fonction de la signification subjective attribuée au monde extérieur. Les stimuli deviennent alors des symboles porteurs d’une signification partagée. Il en découle que le sujet construit et définit la situation par le biais de cette attribution de significations aux actions et événements sociaux. Construction qui s’élabore sous l’influence d’autrui, dans le jeu des interactions.32
Pour Goffman, l’individu apprend et intériorise les éléments socio-culturels de son milieu d’appartenance à travers des interactions, c’est-à-dire qu’il est réactif. L’individu prend en compte ces éléments à sa personnalité pour construire son identité. «Primo, les humains agissent à l’égard des choses en fonction de l’image qu’ils s’en font. Secundo, les choses prennent un sens du fait de l’interaction avec autrui. Tertio, ces sens sont manipulés et modifiés par l’interprétation que l’acteur leur donne. L’interaction constitue donc l’atome logique de l’activité sociale et doit rester l’objet principal de l’analyse sociologique. »33
Par conséquent, les interactions sont des relations fondées sur des codes et des rituels que nous respectons afin de maintenir un certain ordre social qui protège la personne et son intimité. Aussi, la société se construit-elle et se conçoit-elle comme un effet émergent résultant des échanges interindividuels.
Il s’agit donc ici de l’interaction entre enfants eux-mêmes, entre enfants-éducateurs, et leur environnement intérieur avec le centre. Une situation donnée en relation avec la personnalité de ces individus concernés exerce une influence sur le comportement social adopté.

Structuro-fonctionnalisme

Pour Parsons, toutes les actions humaines doivent être vues par rapport à leur fonction vis-à-vis de la structure sociale. Donc, Il s’agit de comprendre le fonctionnement du système social. Autrement dit expliquer les phénomènes sociaux à partir de leur fonction. L’approche structuro-fonctionnaliste de Parsons avance l’idée qu’un individu est porteur de valeur et que ses actions remplissent des fonctions au sein d’un système social. En effet, un individu est un acteur social qui veut satisfaire ses désirs. Il vise alors des objectifs et cherche les moyens pour y parvenir. L’action est un choix personnel ayant une signification pour lui. Pourtant ces actions doivent tout de même être conformes aux normes et valeurs de la société. Il existe un motif pour les actions effectuées. C’est-à-dire que l’action intègre l’individu dans la société et contribue au maintien de la société. Le système pris en compte ici c’est la société. Un système composé d’éléments interdépendants avec pour fonction d’intégrer les individus.
« Parsons définit le système social comme un ensemble comprenant d’éléments en relation dynamique, animé par le biais d’action visant à atteindre un optimum de satisfaction. Le théoricien décrit les organisations comme des sous-systèmes d’un système social environnant, global, chaque organisation reproduisant une structure sociale commune et se distinguant de ses voisines par les fonctions qu’elle met en œuvre. Il distingue spécifiquement quatre fonctions générales que toute organisation assure :
Reproduction des normes et des valeurs par laquelle elle guide l’action de ses membres;
Adaptation par laquelle elle mobilise des ressources en vue d’objectifs; Exécution par laquelle elle mène la réalisation des objectifs;
Intégration par laquelle elle harmonise ses propres éléments internes. »34
« Ces quatre fonctions peuvent être mises en parallèle avec les ensembles structuraux concrets : Structures de socialisation (famille, enseignement, église) : contribution qu’elles apportent à l’intériorisation des valeurs et des normes, favorisent le maintien de modèles (ou stabilité normative);
Structures judiciaires définissant les droits et obligations envers la communauté sociétale;
Structures politiques: remplissent une fonction de réalisation des buts collectifs;
Structures économiques: permettent l’adaptation des moyens aux fins via la spécialisation fonctionnelle.
Grâce à l’approche structuro-fonctionnaliste, on peut analyser les changements sociaux et les conflits. Pour les changements sociaux à court terme, on distingue le changement d’équilibre et le changement dans la structure. On se concentre donc sur la fonction de stabilité normative qui tend au maintien de l’équilibre. Quant au changement à long terme, il s’agit de changement évolutionniste. » 35
Dans notre étude, le centre d’accueil est considéré comme un sous-système qui remplit les quatre fonctions ci-dessus. Sa fonction est de réinsérer les enfants en difficulté. Le centre remplit une fonction de socialisation. Il mène des actions qui vise à réinsérer les enfants que ce soit familiale, professionnelle, scolaire. Il satisfait les besoins des enfants, tout en inculquant des normes. L’objectif de l’action c’est de mettre en conformité les enfants aux normes de la société. En l’absence de parents, le rôle de socialisation est délégué au centre. D’où la reconstitution d’un système. L’agent secondaire prend place.

Mode de recueil des données

Typologie des situations de collecte d’informations

D’une part, on a choisi la situation naturelle. La raison de ce choix c’est pour éviter tout risque de subjectivité. On a préféré collecter des meilleures informations dans leur cadre de vie habituel qu’est le centre d’accueil. Les enfants connaîtraient moins de gêne dans ce cas ; ainsi, ils s’exprimeront librement.
D’autre part, on a également utilisé la situation manipulée. C’est-à-dire qu’on a axé les informations qu’on a voulu obtenir par le biais d’un entretien dirigé. Celle-ci visait surtout à apprécier leur imprégnation vu leur placement au centre.
Enfin, concernant le degré d’inférence, on a noté qu’il est d’une intensité forte étant donné qu’on a interprété à notre manière tous les évènements, comportements et atmosphère qu’on a pu constater lors de nos observations.

Les méthodes

Divers méthodes ont été mises en place pour effectuer notre étude. C’est ce que nous étalerons dans cette partie.

Documentation

De prime abord, nous avons passé en revue tous les ouvrages scientifiques possibles concernant notre sujet d’étude dans le dessein de formuler notre problématique. Cette méthode est d’ailleurs appropriée à notre démarche de recherche hypothético-déductive. Ces recherches littéraires permettront en conséquence d’infirmer ou de confirmer nos hypothèses ultérieurement.

Comparaison

On a utilisé la méthode comparative pour l’étude même des enfants au centre. Explicitement, l’étude de leur réinsertion s’est fait selon certains variables à l’instar de l’âge, le niveau d’étude. Cela nous permettrait de ne pas juste effleurer les activités exercées par un enfant mais de savoir réellement son choix et son ressenti. Il en résulte alors que cette méthode comparative concoure avec la recherche descriptive citée précédemment.

L’échantillonnage

Il s’agit ici d’étudier une partie de la population entière puisqu’il est ardu d’étudier complètement toute la population. Il était impossible d’étudier tous les enfants qui sont remis au centre au cas par cas. Il nous a fallu donc établir un sous ensemble des enfants représentant l’ensemble total de la population mère.

La méthode probabiliste

L’échantillonnage a pour corollaire la méthode probabiliste. Explicitement, cette dernière tend à étudier un sous ensemble de la population principale dont celui qui doit être échantillonné devrait avoir la possibilité d’être échantillonné par le biais de calcul. Comme notre terrain d’étude n’est pas tellement large, la méthode probabiliste est adéquate pour établir un échantillon au niveau du centre d’accueil. De plus, on avait à notre disposition la liste intégrale des enfants et celle-ci est numérotée. Grâce à cette méthode, chaque enfant a eu la même probabilité de figurer parmi l’échantillon. On a alors tiré au hasard les enfants à enquêter. On a établi un échantillon d’étude représentant un peu moins du tiers de la population mère soit 40 enfants sur les 130 recensés. On a choisi au hasard un nombre entre 1 et 10, par exemple 3, on a pris ensuite un nom sur 40 à partir du 3ème, on a alors : 3, 13, 23,30 ,31 ,32 ,33 ,34 ,35 ,36 ,37,38,39,43,53,63,73,83,93,103,113,123. Comme on n’est qu’à 22 de la population à étudier, on a aussi pris l’exemple du chiffre 2 ; c’est-à-dire on a pris un nom sur 40 à partir du 2ème, on a alors : 2, 12, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 32, 42, 52, 62, 72, 82, 92.
Tous les enfants ayant ces numéros sont appelés à constituer l’échantillon. On a ainsi 40 enfants, l’échantillon à étudier sur les 130 enfants au total. C’est la méthode probabiliste appelé échantillonnage systématique.

Technique de recueil d’information

Entretien d’information

Pour cette technique, nous avons voulu recueillir des enfants quelques informations sur la vie quotidienne qu’ils mènent dans le centre, leur opinion vis-à-vis de ce qui se passe. Donc nous avons classé le sujet sous quelques rubriques. Certes, comme il y a encore des enfants parmi lesquels la perception d’une question n’est pas aussi concrète pour eux, il était convenable d’avoir un entretien directif pour certains. Pour le reste, cela signifie que les questions auxquelles ils devaient répondre étaient déjà préparées à l’avance tout en suivant une hiérarchie. Ces questionnaires visent à recueillir des informations quant à l’impact de l’action éducative sur les enfants d’une part et leur réinsertion au niveau de la société d’autre part. Chaque questionnaire comprend des questions fermées pour rester axer dans le sujet posé et des questions ouvertes pour entendre leur avis, permettant à l’enquêté de cocher dans la case correspondante sa réponse ou de développer librement ses points de vue et ses suggestions. Le questionnaire a connu une gradation en allant en ce qui concerne ses choix de matières à l’école, puis de son opinion sur le centre, jusqu’à ses souhaits. Il faut en prendre note que compte tenu du niveau des enfants en français, nous avons traduit les questions en malgache et ils leur suffisent juste de cocher ou écrire les réponses en cette langue.
Un entretien directif était adressé également aux enfants issus du CAM vu que la plupart d’entre eux ne savait pas écrire.
Il faut souligner que comme les enfants n’ont pas beaucoup de patience, la durée de passation de l’entretien a varié de 15 à 30 minutes. Quant à l’apparence du questionnaire, on a utilisé le logiciel Sphinx pour la saisie, puis on les a imprimés. Ce qui a facilité la tâche à répondre pour les enfants puisque les questions ont déjà été numérotées et un espace leur a été mis à disposition pour inscrire les réponses. Certes, il a toujours fallu garder l’anonymat de chaque enfant donc aucun nom n’a été marqué sur le questionnaire. Ainsi, l’administration de l’enquête pour les enfants du CAM était face à face tandis que pour certains enfants non CAM, l’enquête a été auto-administrée, c’est-à-dire l’enfant enquêté a rempli lui-même le questionnaire.
Afin de confirmer ou d’infirmer nos hypothèses de recherche et de répondre aux questions posées, nous avons administré des guides d’entretien au responsable du centre, aux éducateurs, au responsable au sein du Ministère de la population. Les entretiens ont été de type semi-structuré. Le choix de ce type d’entretien s’explique par la souplesse qui caractérise cette technique. L’entretien vise pour les éducateurs du centre à collecter les informations sur leur métier et sur le rôle qu’ils tiennent au centre.

Technique d’observation

L’observation est inestimable pour savoir les habitudes des enfants et la façon dont ils s’imitent les uns les autres. C’est le moyen adéquat pour évaluer les propos recueillis. Donc, nous avons choisi la technique d’observation participante. Nous avons participé à toutes les activités qui se passaient au centre lors de notre descente sur terrain. On a fait en sorte que les enfants ne sont pas indifférents à notre égard. Cette technique d’observation nous a permis de collecter plus d’information car ils nous ont considérés même comme un confident par rapport aux autres éducateurs. On a vu que celle-ci a été effectivement perspicace vu que ces enfants n’ont pas été troublés par notre participation, au contraire, ils ont été plus ouverts.

Technique documentaire

On a privilégié les documents publiés que ce soit les écrits scientifiques, documentation en ligne, documentation provenant des organisations soit national ou international.
Après avoir administré les instruments de recueil des données, nous sommes passés à leur traitement, c’est-à-dire leur dépouillement et le traitement des données se sont faits à l’aide du logiciel sphinx. Ils ont consisté à vérifier si les questionnaires ont été bien remplis et à faire les catégorisations. Ensuite les données ont été analysées et interprétées en leur donnant un sens.

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Table des matières

Introduction générale
Partie I : Cadre d’analyse de la réinsertion sociale des enfants en difficulté
Chapitre I : Cadre théorique de la réinsertion des enfants en difficulté
Section I- Théories liées à la réinsertion
Paragraphe 1- La théorie des besoins
Paragraphe 2- La théorie de l’influence sociale
Section II- Concepts clés
Paragraphe 1- La socialisation
Paragraphe 2- La mobilité sociale
Chapitre II : Cadre méthodologique de la recherche
Section I- Balises méthodologiques
Paragraphe 1- Processus de la recherche
Paragraphe 2- Mode de recueil des données
Paragraphe 3- Technique de recueil d’information
Paragraphe 4- Analyse des données recueillies
Section II- Revue de littérature
Paragraphe 1- Education et sociologie (Durkheim)
Paragraphe 2- Les Héritiers (BOURDIEU et PASSERON)
Paragraphe 3- La socialisation, construction des identités sociales et professionnelles (Claude DUBAR)
Chapitre III : Etat des lieux de l’Akany Avoko Ambohidratrimo
Section I- Identification du centre d’accueil
Paragraphe 1- Localisation géographique du centre
Paragraphe 2- Historique du centre d’accueil
Section II- Activités au sein du centre offertes aux enfants
Paragraphe 1- Activités principales
Paragraphe 2- Activités secondaires
Partie II : Analyse des résultats du placement des enfants en difficulté dans une institution pour leur
réinsertion sociale
Chapitre I : Caractéristiques des enfants du centre
Section I- Profils des enfants recueillies au sein du centre
Paragraphe 1- Répartition par sexe
Paragraphe 2- Répartition par âge
Paragraphe 3- Type des cas
Paragraphe 4- Répartition par niveau scolaire
Section II- Les données obtenues auprès des enquêtés
Paragraphe 1- Au niveau scolaire
Paragraphe 2- Au niveau des activités et disciplines
Paragraphe 3- Au niveau des carrières envisagées
Paragraphe 4- Au niveau des souhaits des enquêtées
Chapitre II- Evaluation sur la réinsertion sociale des enfants en difficulté effectuée par le centre
Section I- Enjeu du placement des enfants dans le centre d’accueil
Paragraphe 1- Motifs d’admission au centre
Paragraphe 2- Intérêts du placement pour les enfants en difficulté
Section II- Le ressenti des enfants enquêtées placées au centre
Paragraphe 1- Analyse des cas sociaux des enfants
Paragraphe 2- Résultats pédagogiques
Paragraphe 3- Issue des activités offertes et disciplines du centre
Paragraphe 4- Les aspirations professionnelles
Paragraphe 5- Les besoins des enquêtés
Partie III : La mise en perspective du problème.
Chapitre I : L’admission des enfants en difficulté dans un centre d’accueil : objet de controverse
Section I- Les impacts majeurs de la réinsertion sociale par le centre sur les enfants en difficulté
Paragraphe 1- Les avantages d’un placement institutionnel pour l’enfant en difficulté
Paragraphe 2- Les faiblesses d’une réinsertion sociale par un centre d’accueil pour des enfants à cas particulier
Section II- L’analyse prospective de la réinsertion sociale des enfants administrés dans le centre d’accueil
Paragraphe 1- Placement institutionnel : une circonstance favorable à la réinsertion sociale des enfants en difficulté
Paragraphe 2- Arrivée dans un centre d’accueil : une menace sur le plan socio-psychologique d’un enfant en difficulté
Chapitre II : Dénouements face aux problèmes des enfants en difficulté installés dans un centre d’accueil
Section I- Recommandations prises à l’échelle internationale
Section II- Propositions fournies par les responsables étatiques locaux
Section III- Suggestions personnelles
Conclusion générale
Bibliographie

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