Analyse des pratiques agroforestières et agriculture de conservation

L’un des principaux défis à la gestion durable des aires protégées situées dans les régions ou pays dominées par l’agriculture est de savoir comment concilier les impératifs de la conservation de la biodiversité à ceux du développement socio-économique des populations vivant à l’intérieur et aux alentours de ces espaces et dont la survie en dépend. En effet, la croissance démographique et son corollaire qu’est la pression accrue sur l’espace rendent leur gestion difficile, en même temps qu’elles affaiblissent leur statut déjà précaire du fait des conflits enregistrés (NDAME, 2007). Or les pratiques agroforestières peuvent constituer une solution comme c’est le cas pour beaucoup d’autres pays. Selon RAPEY (2000), ceci ne fait aucun doute dans la mesure où dans les pays tropicaux, la fragilité des sols, la lumière au sol très importante, la production de fourrage pour le bétail et la présence de main d’œuvre familiale sont des facteurs favorables à l’association de cultures à plusieurs étages sur la même unité de parcelle. Madagascar souffre de la dégradation incessante et menaçante des ressources forestières, le rythme de la déforestation s’accentue, allant de 200.000 à 300.000 hectares chaque année sous l’influence humaine (RAMAMONJISOA, 1990). La déforestation par la pratique des cultures sur brûlis appelée « tavy » constitue la principale raison des défrichements. Cependant, cette pratique ancestrale d’exploitation des ressources forestières permet d’implanter différentes pratiques agroforestières (riziculture itinérante sur brûlis et des cultures de rente) pour assurer les besoins en produits alimentaires, en produits forestier et commerciaux des ménages afin de concilier la conservation de la forêt et le développement socio-économique des habitants. Son système agroforestier se présente sous divers aspects notamment les systèmes agroforestiers simples et complexes.

Méthode

Etude bibliographique

Cette phase a permis d’acquérir des informations et des connaissances préalables sur le milieu d’étudemême qui est la NAP de Tampolo et ses alentours et les différents systèmes et pratiques mises en œuvre autour de la NAP de Tampolo comprenant notamment la pratique de l’agroforesterie et l’agriculture de conservation.

Ces études bibliographiques englobent les documentations et les revues bibliographiques relatives aux systèmes et pratiques agroforestières et agriculture de conservation. Analyser ces pratiques nécessite donc la connaissance de leur existence sur le terrain, leur fonctionnement global et leurs contraintes ainsi que leur potentialité afin de comprendre pourquoi elles sont encore au stade traditionnel et ne se développent pas.

Méthode de collecte des données

La collecte de données a été effectuée dans les villages des 4 Fokontany situés aux alentours de l’Aire Protégée de Tampolo. Elle a duré une semaine à travers des enquêtes auprès des ménages, des séances de focus group et enfin des observations directes. Parmi les 1190 ménages dans les zones étudiés, 16 seulement ont été enquêtés car ils ont répondu à notre critère de base de l’étude qui est : « les pratiquants de l’Agroforesterie et de l’agriculture de conservation ». A noter que les contraintes temps nous ont limité à chercher les autres pratiquants.

Enquête auprès des ménages
Après avoir questionné 31 ménages de façon aléatoire sur le fait qu’ils pratiquent ou non le SAF, 16 parmi eux seulement ont répondu à notre critère de base et ont été choisi aléatoirement pour les enquêtes individuelles.

Afin de réaliser le travail, les enquêtes sont basées sur des questionnaires (Voir annexe 1 : détails du questionnaire) fermés touchant essentiellement les différents types de cultures associés formant leur SAF pour déterminer le type de système qu’ils ont adopté, la conduite de leur système agroforestière, et leurs perceptions sur les avantages et inconvénients de cette pratique ainsi que leur motivation. Cidessous un tableau qui récapitule le nombre des ménages enquêtés dans chaque zone d’étude.

Observation directe sur terrain

Cette phase a octroyé un contact direct avec l’environnement réel des pratiques agroforestières et agriculture de conservation existante : elle a permis de visionner à l’échelle naturelle l’agroforesterie et l’agriculture de conservation pratiquée autour de la NAP de Tampolo. Ainsi, cette phase est d’une grande importance puisqu’elle a une complémentarité avec les enquêtes socioéconomiques. Par ailleurs, elle a été opérée sous forme d’une visite guidée de quelques sites où l’on pratique de l’agroforesterie et l’agriculture de conservation. L’observation directe fournit des données concrètes sur les parcelles d’agroforesterie et d’agriculture de conservation, les espèces installées, l’arrangement de leurs composantes et enfin les produits.

Pratiques agroforestières

Définition

Le terme agroforesterie a été créé en 1971 par Joe Hulse, du Centre de Recherches pour le Développement lnternational (CRDI), qui concentrait ses recherches sur la foresterie sociale en Afrique :

« L’agroforesterie, un système contrôlé de la combinaison d’arbres avec d’autres cultures et élevages offre l’opportunité d’accroître l’approvisionnement alimentaire pour les humains et les animaux ». (HULSE and PEARSON, 1971) .

Plutard d’autres définitions ont été émises par différents auteurs et organismes :

La définition de référence est fournie par le centre Agroforestier Mondial : «L’agroforesterie est un système dynamique de gestion des ressources naturelles reposant sur des fondements écologiques qui intègrent des arbres dans les exploitations agricoles et le paysage rural et permettent ainsi de diversifier et de maintenir la production afin d’améliorer les conditions sociales, économiques et environnementales de l’ensemble des utilisateurs de la terre. » .

Une pratique agroforestière est un arrangement caractéristique de composantes ligneuses et non ligneuses dans l’espace et dans le temps.

Classifications des pratiques agroforestières

Selon Young en 1989, les pratiques agroforestières sont classées soit agrosylvicole, soit sylvopastorale de par leur composition : arbres, cultures, pâturages et leur arrangement spatio temporel. Mais il existe une autre classification : les systèmes agrosylvopastoraux qui sont des associations d’arbres avec des animaux d’élevage et plantes saisonnières.

Les systèmes agrosylvicoles sont des systèmes basés sur l’association des plantes saisonnières avec des espèces ligneuses. Il existe deux modalités pour les systèmes agrosylvicoles : les systèmes en rotation et les arrangements spatiaux. Les systèmes en rotation sont séquentiels, ils sont caractérisés par les cultures itinérantes, la jachère forestière améliorée et le taungya. Ce sont des arrangements où l’association entre ligneux et plantes cultivées est fondée principalement sur une notion temporelle. Les pratiques spatiales sont celles où l’association est d’abord une combinaison dans l’espace. Elles sont constituées des pratiques spatiales mixtes où lesligneux et les plantes herbacées sont cultivés en mélange mais les ligneux sont majoritaires. Elles sont caractérisées par les ligneux sur des terres cultivées, la combinaison de plantations et de cultures et les jardins ligneux multiétagés Dans les pratiques zonales, les ligneux sont plantés selon un arrangement systématique par exemple par rangées. Elles sont caractérisées par les cultures intercalaires, les haies, les cultures en allées, les plantations de lisières, les ligneux sur des structures antiérosives, le brise-vent et les rideaux abris (YOUNG, 1989).

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Table des matières

INTRODUCTION
1. METHODOLOGIE
1.1- Description de la zone d’étude
1.2- Méthode
1.2.1. Etude bibliographique
1.2.2. Méthode de collecte des données
1.3- Problématique
1.4- Etat de connaissance
1.4.1. Pratiques agroforestières
1.4.2. Agriculture de conservation
2. RESULTATS
2.1- Description des pratiques agroforestières et agriculture de conservation autour de la NAP Tampolo
2.1.1- L’agroforesterie et ses pratiquants
2.1.2- Description et conduite de chaque type de système agroforestiers observé
2.2- Evaluation de la productivité agricole obtenue sur chaque type de SAF
2.1.1- Les systèmes agrosylvicoles spatiales mixtes
2.1.2- Les systèmes agrosylvicoles en rotation
2.1.3- Systèmes agrosylvicoles zonales
3. DISCUSSION ET RECOMMANDATION
3.1. Discussion sur les résultats
3.1.1- Potentialités et contraintes écologiques pour chaque type de SAF
3.2. Discussion sur les contraintes socio-économiques des SAF
3.2.1- Discussion sur la gestion des SAF autour de la NAP
3.2.2- Discussion sur la motivation des paysans autour de la NAP
3.3. Discussion sur les méthodes d’enquête
3.4. Discussion sur les hypothèses
3.5. Recommandation
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
WEBOGRAPHIE
ANNEXES

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