Analyse des potentiels en reboisement à l’intérieur et autour d’une Aire

Analyse et interprétation des données

                 Les données issues des enquêtes et des relevés sur les transects ont été saisie et traiter spécifiquement à l’aide de logiciel informatique tel « Microsoft Exel ». Il permet la réalisation de calculs statistiques et mathématiques tels la somme, la moyenne et l’établissement de graphes et diagrammes. Les données issues des enquêtes villageoises ont été regroupées pour chaque strate. Les paramètres ont été étudiés pour chaque sous-groupe avant de faire ressortir une appréciation globale de la population étudiée. Pour évaluer l’abondance des espèces les plus utilisés (cf. Annexe 6) par les villageois, une échelle permettant de valoriser la perception villageoise a été intégrée dans la fiche d’enquête Les données des relevées sur les transects ont été regroupées pour chaque type de forêt. Les espèces ont été classées en fonction de degré de pression qu’elles subissent. L’utilisation des espèces subissant defortes pressions anthropiques est alors demandée lors des enquêtes auprès des villageois. Les zones de restauration sont marquées en évidence sur une des cartes récentes montrant les types de forêt existant dans la NAP.

Réserve de Tampolo

                   Parmi les lieux de prélèvement la réserve Tampolo est la plus vaste car elle s’étend sur 675 ha, classés en périmètre de restauration depuis 1959. Depuis 1990, ESSA-Forêt est le principal gestionnaire de la réserve de Tampolo par une Convention décennale de collaboration entre l’ESSA et la Direction Interrégionale de l’Environnement et des Forêts. Toutefois, la réserve de Tampolo qui présente une superficie importante est la principale source des produits pour ces habitants environnants. En effet, à travers les enquêtes villageoises, 55 % de tous les ménages enquêtés prélèvent les produits forestiers dans la NAP. Les cas sont néanmoins différents pour chaque fokontany. Pour le fokontany Tanambao-Tampolo, n’ayant pas de forêt communautaire, 71,42 % des ménages enquêtés de ce fokontany s’appuient sur la NAP pour satisfaire leurs besoins en produit forestier. Mais cela, n’exclut pas le choix de certain à se tourner vers des zones de prélèvements plus éloignées comme Ankasimbelo et Andranonampangobe. Pour le fokontany Andapa II, le problème est plutôt délicat. L’inexistence de documents légaux sur la délimitation exacte de leur forêt communautaire entraîne une confusion pour les villageois sur les zones limites de prélèvement au sein de la NAP. De plus, la forte dégradation perpétrée par le charbonnage, les coupes, feux de forêt, cyclone accentué par la faible régénération naturelle dans la forêt communautaire d’Andapa II prive celle-ci des produits forestiers satisfaisants. Pour le fokontany Rantolava, l’état actuel de la forêt d’Andranonampangobe est encore en mesure de répondre aux besoins de la population locale. Ce qui explique le faible taux d’utilisation de la NAP par les villageois de ce fokontany : 16,67 %

Pertinence du choix de l’intervention

                     Selon une étude réalisée par J. Noël MARIEN, S. GOURLET-FLEURY intitulé « Les plantations forestières en Afrique centrale : des sylvicultures nouvelles pour répondre aux nouveaux besoins des sociétés » les outils et itinéraires techniques pour les plantations forestières varient en fonction des situations observées dans la localité. Le choix de l’intervention précité dans les résultats est alors justifié car en fonction des degrés de perturbation à Tampolo, l’intervention anthropique est inévitable La figure qui suit positionne la place relative des différents outils de « plantation forestière » sur un repère mettant en abscisse le niveau d’anthropisation et en ordonnée le degré de perturbation. La dynamique de la dégradation de la forêt est alors une droite à coefficient directeur positif passant par l’origine du repère. Il existe une forte corrélation entre le degré de perturbation et le niveau d’anthropisation La forêt naturelle primaire, intacte non perturbée où l’homme n’y a jamais mis les pieds se trouve sur l’origine. La structure de la forêt change au fur et à mesure que l’homme exploite la forêt (coupe, défriche, tavy) Il en est de même pour les outils à utiliser pour rétablir un certain équilibre dans cet écosystème. La régénération naturelle est un outil très performant mais ne suffit plus quand le degré de perturbation est assez élevé (quand l’homme commence des prélèvements menaçant les ressources forestières) L’enrichissement intervient quand certaines espèces sont sujette à des perturbations bien plus que d’autres. Une plantation s’avère être inévitable si toutes les espèces d’un peuplement en question sont sous-pression. Cependant, l’agroforesterie peut intervenir à la place de cette plantation au cas où une réaffectation est prévue. Par rapport à cette figure, l’état des parties dégradées de la réserve de Tampolo se situe au niveau de la portion de dynamique Forêt dégradé- Défriche forestière. Le choix de l ‘enrichissement et de la plantation est ainsi pertinent par rapport à cette étude vu la situation observée à Tampolo.

METHODES

                    D’une part, la durée de la descente sur terrain, associé avec le faible effectif des guides présents a fortement influencé la faisabilité des transects. La longueur du transect a été réduit de moitié. Les 21 espèces fortement sous-pression sont alors représentatif que pour une dimension totale de 400 m x 10 m. Ainsi les 4 transects ne suffisent pas pour représenter l’état de la forêt tout entière. De plus, les guides ont du mal à discerner les espèces d’un même genre du fait de l’absence des feuilles pour les pieds coupés et brulés. Le taux d’échantillonnage pour les enquêtes villageoises est très faible (3,17 %). Les résultats ne sont pas ainsi forcements représentatifs de la population tout entière. Le facteur temps a beaucoup limité la faisabilité des enquêtes pour pouvoir rattraper le seuil de la représentativité estimé à 30 % de tous les ménages des 3 fokontany. Des méthodes mais surtout des moyens plus poussés aboutiraient à des résultats plus pointus et représentatifs de la zone considérée. D’autre part, la méthode adoptée s’est basée sur la présence des souches coupées, brûlées ou sous –chablis comme indicateur de la dégradation de la forêt. Une étude réalisée par HABONIMANA en 2011 intitulée : « Essai de détermination des indicateurs de dégradation forestière : cas de la forêt ombrophile de la Kibira Burundi » a démontré que la densité d’un peuplement forestier (nombre de tiges/ha) et la surface terrière semblent bien caractériser un état de dégradation d’une forêt. Les approches utilisées sont similaires : par transect, mais les paramètres à relever sont différents (mesures dendrométriques et mesures des hauteurs pour leur cas) les résultats sont à peu près les mêmes car les pieds sous-pression affectent les caractéristiques structurelles de la forêt, c’est-à-dire la surface terrière et la densité. Cette méthode permet de déterminer avec exactitude la dégradation de la forêt. Cette méthode n’a pas été réalisée pour notre cas à cause du facteur temps.

HYPOTHESES

Hypothèse 1 : « La plantation des espèces en relation directe avec l’activité économique de la population locale est plus appréciée » Dans le passé, le but des reboisements passé était de subvenir aux besoins de la population locale. La réalisation de la fonction de production a permis aux villageois d’économiser l’argent destiné à l’achat des produits forestiers. La présence des espèces utilisées en construction de maison et pirogue dans les forêts communautaires confirme cette idée. Il existe une relation indirecte avec l’activité économique. La vente de ces produits forestiers ne figure pas parmi les sources principales de revenu de la population locale. D’autre part, l’attente de la population locale se tourne vers l’augmentation des produits forestiers exploitables destinés à l’utilisation locale plutôt qu’à la vente. Toutefois, ce choix de destination est, comme précédemment, indirectement lié à l’activité économique de la population locale. La préférence de ménages enquêtés se tourne en premier lieu vers les espèces autochtones dont la disponibilité est menacée par l’envahissement des espèces exotiques et le faible taux de régénération. Les espèces intervenant directement dans l’activité économique de la population locale se trouve en deuxième position parmi les préférences (Culture de rente). Les enquêtes auprès des trois fokontany aux alentours de la NAP révèlent les attentes de la population locale pour un reboisement. La motivation des villageois pour de telles activités dans le futur affirme la possibilité de ces actions : 75,4% de tous les ménages enquêtés sont motivés. La population locale exige d’abord des produits forestiers ligneux (55,56 %) contre les cultures de rentes (38,1 %) considérées comme source de revenue principale des ménages. L’abondance des produits forestiers ligneux autochtones dans les forêts communautaires, justifie leur premier choix. L’hypothèse est alors partiellement confirmée
Hypothèse 2 : « L’état actuel de la NAP présente des surfaces propices pour un enrichissement par les espèces fortement sous-pression. » La NAP présente plusieurs zones dégradées, dont 4320 m² nécessite une restauration urgente. A travers les résultats des enquêtes, les reboisements autour de la NAP sont ainsi justifiés. Selon la perception locale, l’abondance des produits forestiers dans les forêts communautaires est insuffisante pour satisfaire les besoins présents et futurs des villageois. Les lieux de prélèvement subissent, en effet, de fortes pressions conjugués avec le faible taux de régénération des espèces sous pressions et l’envahissement de nouvelles espèces. L’intervention de l’Homme par les activités de reboisement et de restauration est alors primordiale pour rétablir l’équilibre dans l’écosystème forêt. De plus, la variété des espèces sous-pression, dont 21 ont été qualifiées de fortement sous-pression, confirme la nécessité d’un enrichissement du capital forestier de Tampolo. D’autre part, les actions passées nous ont montrés que la région est déjà riche d’expériences en activité de reboisement et restauration que ce soit à l’intérieur ou aux alentours de la NAP. La première action fut réalisée dès 1950 par des espèces exotiques à savoir : Eucalyptus robusta. Les résultats ont permis de faire ressortir les espèces favorables et les techniques adéquats pour le reboisement des zones sous pressions. Les observations directes ont permis de déterminer des trouées dans la NAP Tampolo, pour une superficie totale de 4468 m². Ces zones feront l’objet des activités de restauration future. 21 espèces sont qualifiées de « sous-pression » réparties sur 3 types de forêts : littorale, temporairement inondé, enrichie. Les actions sylvicoles passées confirment la nécessité d’un enrichissement par les espèces fortement sous pression dans la NAP. L’hypothèse 2 préétablie est ainsi confirmée.

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Table des matières

REMERCIEMENT
RESUME
TABLE DES ILLUSTRATIONS
GLOSSAIRE
ACRONYME
INTRODUCTION
I. Contexte générale
II. Problématique
III. Hypothèses
METHODOLOGIE
I. Présentation de la zone d’étude
1. Milieu physique
II. Méthode adoptée
1. Enquêtes
2. Transect et observation directe
III. Analyse et interprétation des données
IV. Démarche méthodologique 
V. Limites
1. Sur l’enquête
2. Sur le transect
VI. Cadre Opératoire
RESULTATS ET INTERPRETATIONS
I. Diagnostic biophysique : (Etat de la zone d’étude)
1. Lieu de prélèvement
2. Perception de la population locale de l’abondance des produits forestiers
3. Passé sylvicole de la NAP
II. Diagnostic des pressions
1. Zones dégradées
2. Espèces sous-pressions de la NAP
III. Diagnostic socio-économique
1. Reboisement hors NAP
2. Attentes de la population locale pour les activités de reboisement futures
3. Ordre de préférence des espèces par la population locale
DISCUSSIONS
I. METHODES
II. HYPOTHESES
III. RESULTATS
1. Pertinence du choix de l’intervention
2. Choix des espèces pour la restauration des zones dégradées
IV. RECOMMANDATION
1. Objectif
2. Stratégies
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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