Analyse des performances des institutions de microfinance

Dans une situation qui se manifeste par une réticence des banques traditionnelles à l’octroi de crédit aux populations pauvres, la microfinance peut constituer une référence aux acteurs du développement (gouvernement, bailleurs de fonds, …) dans leur recherche de moyens efficaces pour lutter contre la pauvreté et favoriser le développement économique. La microfinance se présente donc ainsi comme un instrument d’offre de services financiers (crédit, épargne, assurance, etc.) à des personnes vulnérables, qui n’ont pas accès au secteur financier traditionnel.

L’analyse des ratios de performances s’avèrent très utile tant au niveau interne et externe de l’institution. Cela peut permettre pour les IMF de donner des indices à ces clients et potentiels clients d’avoir une sorte de garantie par rapport aux autres institutions sur le marché. Ces ratios aussi sont nécessaires pour attirés des investissements ici on parle plutôt de subventions étrangères pour les IMF en difficultés ou pour d’autres qui représentent des opportunités qui permettent d’aider des populations qui nécessitent des aides financières cas plutôt remarqué dans le projet PADANE dans la région de SAVA en 2004.

Présentation des IMF

Les IMF à Madagascar

La loi prévoit un régime adapté pour l’accès à la profession et pour le contrôle. Pour cela les IMF se voient classer en 3 niveaux. Soumettre les institutions à un même régime en matière de suivi et de contrôle constitue une entrave à l’activité et à un épanouissement des plus petites initiatives. Un assouplissement est alors proposé. L’approche retenue par la présente Loi est basée sur une classification des institutions de microfinance. La Loi distingue 3 niveaux progressifs d’IMF que ces institutions soient à caractère mutualiste ou non. Plus le niveau est élevé, plus les opérations sont complexes, les ressources, l’organisation, le degré d’institutionnalisation et le contrôle plus développés. Les objectifs en matière de contrôle des établissements de crédit étant la protection des déposants et la sécurisation du secteur financier, ces exigences peuvent, pour les IMFs, varier en fonction de leur taille et selon que l’institution peut collecter ou non les dépôts du public. Concernant la collecte de l’épargne, une distinction est faite entre les IMFs à caractère mutualiste qui ne peuvent pas collecter les dépôts du public, et les IMFs non mutualistes qui le peuvent sous certaines conditions. Ces dernières peuvent recevoir des dépôts du public si elles bénéficient d’un agrément au niveau le plus élevé (IMF 3) ou, lorsqu’elles sont au moins en niveau 2 et qu’elles sont constituées sous forme de société anonyme à capital fixe comportant plusieurs actionnaires.

En raison de la faiblesse de leur taille et de la limitation de leur activité à certains types de dépôts à leurs membres, les IMF 1 doivent prévoir un système de contrôle satisfaisant en vue de l’obtention d’une « licence » par l’autorité de supervision des établissements de crédit, acte qui leur permet de se livrer à leurs premières activités. L’autorisation d’exercer des IMF de niveau 2 et des IMFs de niveau 3 prendra la forme d’ « agrément » octroyé par l’autorité de supervision des établissements de crédit. Toutefois, sur la substance économique, les IMF de niveau 2 sont à compétences et risques moyens alors que les IMF de niveau 3 sont dotées d’une assise financière et de compétences techniques avérées, proches de celles des banques traditionnelles, la nature de leurs opérations les classent dans la tranche supérieure de la microfinance. Au-delà de certains seuils à fixer par instructions, l’autorité de supervision des établissements de crédit, actuellement Commission de Supervision Bancaire et Financière CSBF, peut exiger le passage dans la catégorie supérieure afin de mettre les contraintes réglementaires en adéquation avec les risques auxquels s’expose l’institution. On peut donc ainsi diviser en deux grandes parties les acteurs œuvrant dans le cadre de la microfinance :
– les IFM regroupées au sein de l’APIFM
– les Institutions Financières non Mutualistes (AIM)  .

Institutions financières mutualistes

– CECAM
Ce sont des anciennes caisses villageoises de l’association FIFATA , qui se sont transformées en CECAM. Il couvre 8 régions : Amoron’Imania, Vakinakaratra, Ivon’Imerina, Itasy, Bongolava, Sofia, Menabe, Vonizongo- Marovatana. Les agences de base déployées sur le territoire national sont regroupées en 6 unions régionales : les URCECAM. Financement: au départ, le CECAM fonctionnait entièrement à partir des ressources externes (lignes de crédits), plus tard les membres ont apporté leur participation (les dépôts). Agrément: il fut agréé par la CSBF en 2000. Le réseau des CECAM est composé de six Unions Régionales couvrant huit (8) zones réparties sur quatre (4) des six (6) provinces autonomes que compte l’île. Au 31 décembre 2002, ce réseau comptait 157 caisses de base avec 46 700 adhérents. Il occupe la première place en termes d’octroi de crédit avec un encours de 25,7 milliards fmg au 31 décembre 2002, soit 46% des risques totaux des IMF à base de membres. En matière de collecte de l’épargne, le réseau CECAM s’oriente vers la collecte des dépôts auprès de grandes entreprises et particuliers selon la formule de l’appel public à l’épargne. Ces dépôts sont bloqués sous forme de DAT et rémunérés à des taux créditeurs largement supérieurs aux taux pratiqués par les banques. La qualité du portefeuille reste appréciable avec un taux de portefeuille à risque ne dépassant pas 10% de l’encours de crédit à 30 jours et plus. Le réseau CECAM est appuyé par ICAR , un organisme résultant de la coopération de l’ONG FERT avec le Crédit Agricole français.

– AECA
Les AECA se trouvent à Marovoay et à Ambato- boeni. Elles ont 3 unions de caisses dont : Tsarajoro( Ambato boeni) / Avotra (rive gauche de Marovoay)/Tafita (rive droite de Marovoay) Elles sont appuyées techniquement et financièrement par le CIDR- KFW et le FENU. Agrément: l’AECA fut agréée au mois d’Octobre 2000. Le réseau des AECA est constitué de trois unions implantées dans la seule province de Mahajanga. Avec l’appui du CIDR, ce réseau a introduit le système d’autogestion auprès de ses membres. Cependant, les performances des trois unions demeurent modestes et la viabilité de leurs opérations très aléatoire. Le projet FENU qui a financé une des unions – AmbatoBoeni – a été clos en avril 2003. Dans l’ensemble, l’épargne collectée par ce réseau, tributaire du niveau de développement économique de la région, reste à un niveau faible et ne représente que 16% du total de l’encours de crédit au 31 décembre 2002. L’accès des membres du réseau au crédit est essentiellement favorisé par le refinancement bancaire.

– TIAVO
Le réseau TIAVO est présent à : Fianarantsoa I, Fianarantsoa II, Ambalavao, Ambohimahasoa et Farafangana. Seule l’union FITIA est affiliée au réseau. L’IRAM lui apporte son soutien technique. Agrément: TIAVO a obtenu son agrément en Janvier 2001. Le réseau des Caisses TIAVO est implanté dans la province de Fianarantsoa et couvre six Communes dont quatre (4) autour de la capitale régionale et deux sur le littoral Sud Est. Ce réseau, appuyé par l’IRAM qui a relayé le WOCCU, comptait 33 caisses de mutuelles regroupant environ 8000 membres au 31 décembre 2002. Les activités de TIAVO attestent une attitude plutôt prudente en matière de crédit : 1,7 milliards de fmg contre un volume de dépôts de 2,6 milliards de fmg en fin 2002. Ce réseau a reçu des financements du PNUD à travers les programmes MicroStart pour le « Crédit avec Education » et RPPMED.

– OTIV
L’OTIV dispose 4 antennes : sur la côte est / lac Alaotra/ Antananarivo/ SAVA. Le réseau est appuyé financièrement et aidé dans la gestion et l’exécution de ses activités par la Banque Mondiale, par l’intermédiaire de l’AGEMPF. Le Développement International Desjardins participe aussi dans la promotion du réseau. Agrément: l’OTIV fut agréé par la CSBF en 2001. Appuyés techniquement par DID, les réseaux des OTIV interviennent dans trois (3) provinces de l’île et couvrent le littoral Est (Tamatave, Sambava et Antalaha), le Centre – Est (Lac Alaotra) et la périphérie de la capitale Antananarivo. Au 31 décembre 2002, les OTIV comptaient 85 caisses et regroupaient 73 248 membres, soit la moitié de l’effectif total d’adhérents des IMF à base de membres. Avec un encours de dépôts de l’ordre de 40 milliards de fmg à cette même date, les OTIV brassent environ 77% du total des dépôts du secteur. En ce qui concerne la distribution de crédit, les OTIV se trouvent en deuxième position avec un encours de 14,5 milliards fmg à la fin de l’exercice 2002. La faiblesse des OTIV demeure cependant l’ampleur de leur portefeuille à risque qui représentait, à cette période, 43% de leur encours de crédit et 73% des créances en souffrance du secteur.

– ADEFI
L’ADEFI se rencontre à Antananarivo / Antsirabe et à Toamasina. Elle bénéficie d’un soutien financier de la part de l’AFD. Agrément: l’ADEFI a eu son agrément en Août 1999. Programme initié en 1995 par la coopération française, ADéFi fut la première IMF mutualiste d’épargne et de crédit agréée en 1999. ADéFi s’est spécialisée dans le financement des micro-entreprises urbaines et compte six antennes régionales dans les cinq (5) chefs-lieux de Province et la ville d’Antsirabe. Elle distribue du crédit à ses clients à travers 31 bureaux de crédit. Ses financements se font à travers deux Guichets : Guichet TPE avec des montants de crédits plafonnés à 28 millions fmg sur une durée de 3 à 18 mois et Guichet MPE pour des montants de crédits se situant dans la fourchette entre 30 millions et 100 millions fmg pour des périodes de 24 à 36 mois. En termes d’activités, cette institution peut être classée au troisième rang des IMF avec un encours de crédit de l’ordre de 14 milliards de fmg au 31 décembre 2002. La qualité du portefeuille d’ADéFi reste appréciable avec un taux de portefeuille à risque de 6,5%. Depuis 1998, ADéFi a atteint son autonomie opérationnelle.

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Table des matières

INTRODUCTION
A- Présentation des IMF
1- Les IMF à Madagascar
1-1- Institutions financières mutualistes
1-2- Institutions financières non mutualistes
1-3- Les ONG
B- Analyses des ratios
1- Risque et liquidité
1-1- Portefeuille à risque
1-2- Taux de couverture du risque
1-3- Taux de pertes sur prêt
2- Efficacité et productivité
2-1- Ratio charges d’exploitation
2-2- Cout par emprunteur
2-3- Productivité du personnel
2-4- Productivité des agents de crédit
3- Ratio de viabilité financière
3-1- L’autosuffisance opérationnelle
3-2- L’indice de dépendance aux subventions
4- Recommandations et stratégies
4-1- Recommandations
4-2- Stratégie nationale de microfinance
C- Analyse économétrique entre les ratios de performances : cas OTIV DIANA
1- Détection valeur anormale par variable indicatrice
CONCLUSION

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