Jusqu’à maintenant, 80% de la forêt naturelle malgache ont déjà disparu et chaque année, la grande île continue encore à perdre dans les 200 000ha à cause du feu ou autre type de fléaux incluant le tavy [34]. Cette disparition progressive des formations végétales est à l’origine des changements morphologiques et biologiques au sein des écosystèmes terrestres de Madagascar. Ainsi, la répartition spatio-temporelle des êtres vivants dans les milieux naturels n’est pas le fruit du hasard. Ces milieux reflètent toujours l’équilibre naturel qui y règne et/ou les modifications qu’ils ont subies. En parlant de changements, ils ont commencé depuis l’arrivée des hommes donc leur principale cause est surtout l’origine anthropique même s’il existe des causes dites naturelles. En considérant par exemple les plantes, plus précisément les forêts, à la suite de la destruction des forêts primaires, à leur place s’installent des formations secondaires qui vont même jusqu’au stade de savane ou steppe. Dans ce cas, les forêts naturelles se présentent comme des îlots au milieu de la végétation modifiée. Conscients de cette dégradation de la biodiversité mais aussi, du fait que les milieux naturels renferment une énorme richesse biologique vouée à l’extinction, plusieurs pays ont ratifié des conventions internationales en particulier celles qui stipulent la mise en place de ce qu’on appelle « aire protégée ».
LES DEUX COMMUNES RURALES ENTOURANT LE PARC NATIONAL ANDASIBE MANTADIA
Historique
Commune rurale d’Andasibe
Le nom de la commune a été créé pour désigner un endroit où plusieurs personnes décident de s’installer pour une durée limitée ou non. C’est l’endroit principal où l’on construit des maisons mais les gens n’occupent pas seulement un seul lieu, ils se sont éparpillés sur une vaste surface. Ainsi, de nombreux endroits de «camping» ont été désignés sous le nom de « Andasy Voalohany » ou « Andasibe» pour la maison principale, « Andasy Faharoa, Fahatelo, fahaefatra, Fahadimy, Fahaenina » dont certains ont disparu ou renommés plus tard. Auparavant, la commune porte le nom d’un étranger qui y est arrivé parmi tant d’autres à la suite de la création du chemin de fer TCE : Périnet, un lieutenant français qui a construit le buffet de la gare qui est à l’origine de la gare d’Andasibe. Mais, au fur et à mesure de l’arrivée des hommes à cause de l’exigence des mains d’œuvre pour la construction du chemin de fer ou tout simplement de la migration, le nom Périnet s’est éclipsé progressivement et a cédé la place à celui d’Andasibe, nom de la commune rurale actuelle. Au début, Andasibe était un endroit de campement pour les gens qui y sont venus mais comme ces personnes décident de s’y installer pour une durée non déterminée à cause de leur travail, la construction des plusieurs maisons entraîne la création d’un village et ce dernier évolue vers une commune entière qui est formée par plusieurs quartiers dont Andasifahatelo, Falierana, Ankaizinina, Andasibe, Antsampanana si on ne considère que ceux qui entourent le parc.
Commune rurale d’Ambatovola
Ambatovola désigne une pierre sacrée sur laquelle a été incrusté un dessin sous forme de monnaie, d’où le nom d’Ambato = « pierre » ou roche et vola = « argent». Et c’est autour de cette pierre que les gens ont construit leurs maisons. Pourtant, à ce moment là, le nom de la localité était Ampandranobe. Et le progrès apporté par le chemin de fer a entraîné la mise en place de la gare et celle-ci porte le nom de la commune actuelle c’est-à-dire Gare d’Ambatovola. En effet, l’ancien Ambatovola tout près de la pierre sacrée sous le nom d’Ampandranobe a été transféré à côté du chemin de fer et renommé plus tard Ambatovola. Actuellement, elle indique les villages avec la gare sur lesquelles passent le train mais non pas l’endroit où se trouve la pierre (Ampandranobe) même si le nom en question provient de cette dernière. En tant que commune rurale, Ambatovola renferme plusieurs villages, par exemple : Ankondromorona, Volove, Vohibazaha, Andonaka et Tsaravonina si on ne cite que ceux qui contournent le PNM (Parc National de Mantadia). C’est ainsi que se nomment les deux communes rurales dans lesquelles a été établi le PNAM car même si celle-ci porte le nom du Parc National Andasibe Mantadia, une partie de sa deuxième aire protégée (PNM) appartient à une autre commune rurale.
Milieu physique
a) Localisation géographique
Géographiquement, ces deux communes rurales auxquelles sont rattachées les deux aires protégées du PNAM, se trouvent dans la partie orientale malgache entre le 48e et 50e méridien et le parallèle 18 et 20°. Toutes les deux se placent de part et d’autre du chemin de fer TCE qui les sépare. Et plus au sud, il y a la RN2 avec un parcours de 140km à l’Est d’Antananarivo pour arriver à Andasibe ou 220km de Toamasina. Et Ambatovola se place à 30km d’Andasibe le long du TCE ou à 8 km au Nord de la RN2 quand on est sur le PK 40 dès Moramanga.
b) Formation géologique
Le PNAM ainsi que ces deux communes environnantes repose sur le socle cristallin de nature gneissique et datant du précambrien. Appartenant au système de graphique, du groupe Manampotsy, cette région possède une grande quantité de graphite, d’où l’existence des sociétés d’exploitation ( Izouard, Arsène louis) qui y sont Installées depuis la colonisation. Dans l’ensemble, la formation géologique du parc et ses environs, est constituée par du gneiss à graphite. En effet, celui-ci est traversé par un filon de graphite même si une grande partie du PNM repose sur la migmatite granitoïde de Brickaville .
c) Topographie et relief
Localisée dans la partie orientale malgache, la région Andasibe-Ambatovola présente des escarpements très abrupts ; d’où la structure très accidentée de la falaise à cause de la mise en place du socle précambrien plus ou moins métamorphisée et surtout plissée. La plupart des terrains de cette région sont constitués par des reliefs multi faces très accidentés sous forme de flan de cheval qui se réunit en un point avec des vallées très réduites. Ce qui nous permet d’affirmer que la plaine y est absente car même certaines routes se trouvent sur le versant des collines en absence de large vallée. Cette forme très accidentée du relief, difficile à mettre en valeur, justifie l’existence des champs de culture ou même de rizière sur le versant des collines qui est très sensible à l’érosion surtout après que la végétation qui le recouvre, a été enlevée.
Population environnante
a)Ethnies
Comme le montre le Tableau II, la composition ethnique de la population dans la zone périphérique du PNAM est formée d’un mélange hétérogène de plusieurs ethnies. En comparant les deux communes rurales, on remarque la dominance de Betsimisaraka à Ambatovola par rapport à Andasibe, même si cette ethnie constitue la principale ethnie de la région. En effet, par rapport aux autres, elle compte plus de la moitié de la population environnante. Ensuite, il y a le Merina et le Bezanozano qui figurent parmi les plus représentés. Le pourcentage de Betsileo et les autres ethnies, incluant même les étrangers qui résident dans la région, n’est pas très important [18]. Apparemment, on peut affirmer que les riverains d’Andasibe sont d’origines différentes et ils sont arrivés dans la région à cause de la migration c’est-à-dire des étrangers mais pas d’ « autochtones » ; ce qui justifie encore le nom de la commune « Andasibe », endroit de campement. Il se peut encore qu’il y ait des gens d’Ambatovola qui viennent s’y installer.
b) Principales activités
En tant que communes rurales malgaches, l’importance du secteur primaire caractérise aussi la région d’Andasibe ainsi que celle d’Ambatovola. En effet, l’agriculture et l’élevage prennent une place importante dans la zone périphérique du PNAM. Associées à d’autres activités, ils figurent toujours parmi les pratiques quotidiennes ou hebdomadaires de la majorité des chefs de famille. Par exemple, en plus des activités agricoles, certaines gens font aussi du bûcheronnage. Ceux qui dépendent des activités journalières comme les travaux de guidage ou porteur ainsi que les ouvriers des sociétés minières, distinguent Andasibe à Ambatovola car c’est à Falierana et à Andasifahatelo que se sont installées les sociétés d’exploitation de Graphite : Izouard et Arsène Louis. Ensuite, le centre d’interprétation plus précisément le bureau de l’ANGAP/PNAM a été installé dans la zone de service qui se trouve à Ankaizinina, à 1,5km d’Andasibe [18].
Certes, le PNAM procure aux riverains d’Andasibe, un autre type de travail mais, ce dernier reste autour de la commune et ne concerne pas les gens de l’autre commune à condition que le phénomène d’émigration ait lieu.
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Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE I : LES DEUX COMMUNES RURALES ENTOURANT LE PARC NATIONAL ANDASIBE MANTADIA
I.1.1 Historique
a) Commune rurale d’Andasibe
b) Commune rurale d’Ambatovola
I.1.2 Milieu physique
a) Localisation géographique
b) Formation géologique
c) Topographie et relief
d) Climat
d1) Température
d2) Précipitation
d3) Vent
I.1.3 Population environnante
a)Ethnies
b) Principales activités
CHAPITRE II : PARC NATIONAL ANDASIBE MANTADIA
I.2.1. Localisation et superficie
a) Réserve Spéciale d’Analamazaotra (RSA)
b) Parc National de Mantadia
I.2.2. Législation et date de création
I.2.3. Pédologie et hydrographie
I.2.4. Faune et flore
a) Formations végétales
b) Autres formations
c) La faune
I.2.5. Vocation et importance pour la région
CHAPITRE I : METHODOLOGIE
II.1.1. Recherche bibliographique
II.1.2. Travaux de reconnaissance
II.1.3. Inventaire
II.1.4. Echantillonnage
a)Technique de relevé
b) Création des parcelles
II.1.5. Enquêtes socio-environnementales
a). Au niveau des autorités traditionnelles
b) Au niveau des personnes ressources et les villageois
CHAPITRE II : MATERIELS UTILISES
II.2.1. Presse herbiers
II.2.2. Global Positionning System (GPS)
II.2.3. Flags – ruban diamétrical – boussole
II.1.1. Origine étrangère des plantes envahissantes
III.1.2. Date et méthode d’introduction de ces plantes dans le PNAM
III.1.3. Processus d’invasion
CHAPITRE II : BIOLOGIE DES ESPECES ENVAHISSANTES
III.2.1. Critères de qualification
a)Définitions
b) Critères de qualification
c) Description botanique de chaque espèce envahissante
c1) Type biologique
c2) Description botanique de chaque espèce
α) Aframomum angustifolium (Longoza)
β) Camelia sinensis (dite vazaha)
γ) Hedychium coronarium (Sakarivon-dambo)
δ) Lantana camara (Radriaka)
ε) Psidium cattleyanum (Goavin-tsinahy)
ζ) Rubus mauricana (Takoaka)
θ) Pinus sp. (kesika)
Toute la saison humide
III.2.2. Répartition et distribution géographique
a) Etablissement de la pré-carte
b) Elaboration des cartes définitives
CHAPITRE III : IMPACTS SUR LES AIRES PROTEGEES
III.3.1. Résultats floristiques et faunistiques
III.3.2. Effets des plantes envahissantes sur la végétation
a)Importance ou grandeur de l’invasion
a1) Formation à Aframomum angustifolium
Diamètre
Rubus
a3) Formation à Psidium cattleyanum
Figure 18 : Peuplement de Psidium cattleyanum dans une formation secondaire (savoka) au PNM (Partie Ouest)
a4) Formation à Lantana camara
a5) Hedychium coronarium au sein d’une formation végétale
a6) Formation à Camelia sinensis
a7) Le peuplement d’Eucalyptus sp
a8) Peuplement de Pinus keshya
b) Caractère de la formation végétale occupée par les plantes envahissantes
c) La régénération forestière
c2) Régénération artificielle
III.3.3. Influence des plantes envahissantes sur la faune
a) Interaction animaux plantes
b) Détection des substances toxiques
CHAPITRE IV : IMPACTS SUR LE MILIEU NATUREL
III.4.1. Résultats des analyses pédologiques
III.4.2. Caractéristique et évaluation des surfaces
III.4.3. Conséquences de la propagation des espèces envahissantes
CHAPITRE V : IMPACTS SOCIO-ENVIRONNEMENTAUX
III.5.1. Résultats des enquêtes
III.5.2. Les pressions anthropiques
III.5.3. Avantages apportées par les plantes envahissantes
a)Matériaux de construction et bois de chauffe
b) Complément d’aliments et plantes médicinales
c) Indicateurs de fertilité
III.5.4. Evaluation des menaces sur la gestion des aires protégées
CHAPITRE I : RECOMMANDATIONS
IV.1.1. Sur la conservation
IV.1.2. Sur la gestion des Aires Protégées
CHAPITRE II : METHODES DE LUTTES PROPOSEES
IV.2.1. Méthodes mécaniques ou physiques
a) Arrachage manuel
b) Fauchage et débroussaillage
c) Coupe des ligneux
IV.2.2. Méthodes chimiques
IV.2.3. Méthodes de lutte biologique
a) Utilisation des consommateurs
b)Recherche de plantes capables de concurrencer les plantes envahissantes
CHAPITRE III : INTERET PEDAGOGIQUE
CONCLUSION