Lโintรฉrรชt portรฉ sur les rayonnements dรฉbute son envol en 1912, date ร laquelle le physicien autrichien V. HESS a dรฉcouvert pour la premiรจre fois que la Terre reรงoit continuellement des rayonnements en provenance de lโespace. Plus rรฉcemment, on attribue la montรฉe en puissance du rรฉchauffement climatique aux rayonnements hautement รฉnergรฉtique venant de lโextรฉrieur. Pour certains pays, la possibilitรฉ dโutiliser les rayonnements comme armes de guerre ne relรจve plus dโune science fiction.
LES ORIGINES PRIVILEGIEES DES RAYONNEMENTSย
LES RAYONNEMENTS DโORIGINE NATURELLEย
Les rayonnements dโorigine naturelle sont des photons et des particules en provenance du Soleil et du milieu interplanรฉtaire.
a) Les photons
Ils proviennent gรฉnรฉralement de la transformation de lโhydrogรจne en hรฉlium dans le noyau du soleil car cette transformation libรจre une รฉnorme quantitรฉ dโรฉnergie sous forme des photons hautement รฉnergรฉtique [5]. A chaque seconde, environ 600 millions de tonnes dโhydrogรจne sont transformรฉs. Les photons se propagent ร la vitesse de la lumiรจre c’est-ร -dire ร 300000 km.s-1. Il leur faut en moyenne 8 mn et 19s, pour atteindre lโatmosphรจre terrestre.
b) Les particulesย
Ces particules peuvent provenir de tous les coins de lโespace .
(i) Ceintures de radiations
Elles sont constituรฉes des particules chargรฉes lรฉgรจres piรฉgรฉes dans la magnรฉtosphรจre terrestre. On distingue une ceinture interne et une ceinture externe, composรฉes essentiellement de protons et dโรฉlectrons. Leur รฉnergie est comprise entre quelques dizaines de keV et plusieurs centaines de MeV, avec des flux localisรฉs dans la ceinture interne atteignant 109 protons/m2 /s. Parmi les particules piรฉgรฉes dans la magnรฉtosphรจre, des ions lourds faiblement ionisรฉs ont รฉtรฉ รฉgalement dรฉcouverts.
(ii) Rayonnement cosmique
Les rayons cosmiques sont des particules chargรฉes trรจs รฉnergรฉtiques provenant de lโextรฉrieur du systรจme solaire. Ils sont principalement constituรฉs de protons, de particules ฮฑ et de tous les รฉlรฉments ayant un numรฉro atomique compris entre 1 et 92. Leur flux est trรจs faible mais รฉtant constituรฉ de particules hautement รฉnergรฉtiques (plusieurs centaines de GeV), ils ont des parcours important dans la matiรจre. Ils peuvent traverser les blindages et mรชme les satellites de part en part.
(iii) Le vent solaire
La couronne est la rรฉgion la plus รฉtendue du soleil. Sa tempรฉrature peut atteindre plusieurs millions de degrรฉs Kelvin (ยฐ K) et elle se mรฉlange รฉgalement au milieu interplanรฉtaire. Via cette tempรฉrature รฉlevรฉe, les composants de la couronne se trouvent ร lโรฉtat de plasma. Les รฉlectrons, lรฉgers et chauds, ne sont pas retenus par le champ de gravitation du Soleil, car la vitesse d’agitation thermique des รฉlectrons est largement supรฉrieure ร la vitesse de libรฉration de l’attraction gravitationnelle du Soleil. Les รฉlectrons s’รฉchappent alors vers le milieu interstellaire presque vide et entraรฎnent les protons, avec eux.
On remarque que la couronne est extrรชmement chaude par rapport ร la photosphรจre mรชme si celle-ci est la plus รฉloignรฉe du noyau.
(iv) Les รฉruptions solaires
Il existe deus types dโรฉruptions : les รฉruptions riches en protons qui ont un spectre dโรฉnergie pouvant aller jusquโร une centaine de MeV et les รฉruptions solaires ร ions lourds qui ont un spectre en รฉnergie allant de quelques dizaines ร quelques centaines de MeV. Si le spectre est moins dur ici que pour les rayons cosmiques, en revanche le flux dโions est de 100 ร 1000 fois plus important.
c) Les facteurs des variationsย
Il existe trois principaux facteurs qui dรฉfinissent le taux de rayonnements arrivant ร la surface : les activitรฉs solaires, le champ magnรฉtique terrestre et lโatmosphรจre terrestre .
(i) Les activitรฉs solaires
Le Soleil รฉmet des ondes, comme un corps noir ร une tempรฉrature dโenviron 5700ยฐK, dont le maximum du spectre est situรฉ dans le visible. Le flux total de ces ondes (visible) est peu variable dans le temps. Il lโest essentiellement du cรดtรฉ des hautes frรฉquences (rayons UV et au delร ) et des basses frรฉquences (flux radio). Cette variabilitรฉ est reliรฉe aux taches solaires, centres magnรฉtiques actifs dus aux mouvements fluides prรจs de sa surface, et qui peuvent dรฉgรฉnรฉrer en une รฉruption. Les taches solaires suivent un cycle dโenviron 11 ans (ou de 22 ans, si lโon tient compte de la polaritรฉ du champ magnรฉtique). Ces taches sont plus nombreuses pendant une pรฉriode de 5 ans (maximum solaire), et sont moins nombreuses aprรจs (minimum solaire). Les perturbations du flux de particules sont reliรฉes aux modifications du champ. Pendant les รฉruptions, une partie de lโรฉnergie du Soleil peut sโรฉchapper de la couronne. Elles sont reliรฉes ร des รฉjections de masse coronale (CME ou Coronal Mass Ejection) qui, si elles se dirigent vers la Terre, elles peuvent y produire des orages magnรฉtiques violents. Pendant ces รฉruptions, des particules plus รฉnergรฉtiques, atteignant plusieurs centaines de MeV peuvent รฉgalement รชtre รฉjectรฉes du Soleil, formant les รฉvรฉnements ร protons (SPE ou Solar Proton Event). Dโautre part, les trous coronaux, qui sont ร lโorigine du vent solaire rapide, peuvent atteindre des rรฉgions รฉquatoriales, en particulier pendant la dรฉcroissance du cycle et interagir avec la Terre, induisant รฉgalement des orages magnรฉtiques. Lโรฉmission de particules associรฉe ร cet รฉvรฉnement est ร la hausse ; la vitesse des รฉlectrons et protons peut atteindre 2 125 km.s-1, alors quโelle est typiquement de 370 km.s-1 et que les vitesses des particules dโรฉruptions classiques sont de lโordre de 600 ร 700 km.s-1.
(ii) Le champ magnรฉtique terrestre
Le champ magnรฉtique de la Terre interagit avec le champ interplanรฉtaire pour former la magnรฉtosphรจre. Il sโagit dโune cavitรฉ fermรฉe oรน les particules du vent solaire ne peuvent pรฉnรฉtrer directement et qui sโรฉtend ร environ 60000 km du cรดtรฉ jour et plus de 1 million de km du cรดtรฉ nuit (queue de la magnรฉtosphรจre). La magnรฉtosphรจre forme un obstacle au vent solaire, crรฉant un choc en amont ร quelques 100000 km, cette rรฉgion sโappelle la magnรฉtogaine. Toutefois, la magnรฉtosphรจre nโest pas complรจtement impermรฉable aux particules extรฉrieures. Les particules de trรจs hautes รฉnergies (supรฉrieures ร 1 MeV pour les protons) peuvent directement rentrer dans la magnรฉtosphรจre, en ne faisant gรฉnรฉralement quโy passer. Pendant les phases de reconnexion, quand la composante du champ magnรฉtique interplanรฉtaire le long de lโaxe du dipรดle terrestre est dans le sens du champ magnรฉtique terrestre, les particules du vent solaire peuvent en partie rentrer dans la queue de la magnรฉtosphรจre et peuvent รชtre en partie dirigรฉs vers la Terre. Ces phases impulsives sont nommรฉes sous-orages, elles peuvent se produire plusieurs fois par jour et donner lieu ร des perturbations localisรฉes de lโionosphรจre.
(iii) Lโatmosphรจre terrestre
Les photons interagissent avec les constituants gazeux de lโatmosphรจre et avec toutes les particules en suspension qui y sont prรฉsentes (gouttelettes dโeau, cristaux de glaceโฆ). Les gaz ร effet de serre en provenance de la surface du globe, font รฉgalement partie de ces constituants. La contribution de ces gaz ร la modification du taux de rayonnement reรงu ร la surface dรฉpend de leur abondance et surtout de leur efficacitรฉ spรฉcifique. Cette derniรจre est la rรฉsultante de leur pouvoir absorbant et de leur durรฉe dโexistence dans lโatmosphรจre.
Le rayonnement atteignant la surface sโรฉloigne de faรงon notable du rayonnement atteignant la limite supรฉrieure de lโatmosphรจre, en particulier du fait de lโabsorption par les constituants gazeux de lโatmosphรจre. Dans certaines bandes de longueur dโonde, le rayonnement est attรฉnuรฉ ou mรชme annulรฉ. Les principales bandes dโabsorption sont dues ร lโozone (longueur dโonde entre 0,2 et 0,3 ยตm dans le domaine ultraviolet), au dioxyde de carbone (autour de 2,75 ยตm et 4,25 ยตm), mais surtout ร la vapeur dโeau dont lโabsorption est prรฉpondรฉrante (en particulier autour de 0,9 ยตm, de 1,1 ยตm, de 1,4 ยตm, de 1,9 ยตm, de 2,4 ร 2,9 ยตm et de 3 ร 4 ยตm). Il qui module principalement lโallure du spectre solaire reรงu au sol.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
CHAPITRE 1 : LES INTERACTIONS DES RAYONNEMENTS AVEC LA MATIERE
1-1 INTERACTIONS AVEC LES RAYONNEMENTS CHARGES
a) Cas des particules chargรฉes lourdes
(i) Transfert dโรฉnergie maximal
(ii) Perte moyenne dโรฉnergie
b) Cas des รฉlectrons
(i) Perte moyenne dโรฉnergie
(ii) Rayonnement รฉlectromagnรฉtique de freinage
1-2 INTERACTIONS AVEC LES RAYONNEMENTS NEUTRES
a) Cas des neutrons
b) Cas des photons
(i) Lโeffet photoรฉlectrique
ฮฑ- Principe
ฮฒ- Effet secondaire
ฮด- Section efficace
(ii) Effet Compton
ฮฑ- Principe
ฮฒ- Section efficace
(iii) Crรฉation de paire รฉlectron-positron
ฮฑ- Principe
ฮฒ- Gerbe รฉlectromagnรฉtique et annihilation du positron
ฮด- Section efficace
(iv) Attรฉnuation du faisceau
CHAPITRE 2 : LES ORIGINES PRIVILEGIEES DES RAYONNEMENTS
2-1 LES RAYONNEMENTS DโORIGINE NATURELLE
a) Les photons
b) Les particules
(i) Ceintures de radiations
(ii) Rayonnement cosmique
(iii) Le vent solaire
(iv) Les รฉruptions solaires
c) Les facteurs des variations
(i) Les activitรฉs solaires
(ii) Le champ magnรฉtique terrestre
(iii) Lโatmosphรจre terrestre
2-2 LES RAYONNEMENTS DโORIGINE ARTIFICIELLE
a) Applications civiles
(i) Centrales nuclรฉaires
ฮฑ- La rรฉaction de fission
ฮฒ- La rรฉaction en chaรฎne
(ii) Accรฉlรฉrateurs des particules
b) Applications militaires
(i) Armes nuclรฉaires
(ii) Les armes ร impulsion รฉlectromagnรฉtique
ฮฑ- La e-bomb
ฮฒ- Principe
CHAPITRE 3 : LES PROCEDES DE FABRICATION DES DISPOSITIFS ELECTRONIQUES
3-1 LES PHENOMENES DE TRANSPORT DANS LES SEMICONDUCTEURS
a) Conduction des semiconducteurs
b) Notion de diffusion
3-2 PRINCIPALES ETAPES DโUN PROCESSUS DE FABRICATION DES CIRCUITS INTEGRES
a) Dรฉpรดt dโune zone รฉpitaxiale
b) Opรฉrations de prรฉ-diffusion
c) Rรฉalisation des caisses dโisolement
d) Diffusion des couches
e) Mise en place des contacts
f) Enrobรฉ du circuit
CHAPITRE 4 : LES EFFETS DES RAYONNEMENTS SUR LES DISPOSITIFS ELECTRONIQUES
4-1 IONISATION ACCUMULEE
a) Mรฉcanismes
(i) Recombinaison
(ii) Transport des porteurs excรฉdentaires
(iii) Piรฉgeage des trous dans lโoxyde
b) Consรฉquences de la TID
(i) Sur les MOSFETs
(ii) Sur les BJTs
4-2 EVENEMENTS SINGULIERS
a) Mรฉcanismes
(i) Gรฉnรฉration
(ii) Collection
b) Rรฉsultats
(i) Effets non destructifs
(ii) Evรฉnements singuliers destructifs
4-3 ANALYSE DU SINGLE EVENT UPSET
a) Caractรฉrisation du SEU
(i) Quantitรฉs de charges
ฮฑ- Quantitรฉ de charges critiques
ฮฒ- Quantitรฉ de charges dรฉposรฉes
ฮด- Exemple
(ii) Effets de la recombinaison des porteurs crรฉรฉs
ฮฑ- Evolution de la quantitรฉ des charges collectรฉes
ฮฒ- Apparition dโune fenรชtre de vulnรฉrabilitรฉ ou window of vulnerability
b) Etudes du SEU dans une cellule mรฉmoire DRAM
(i) Principe de fonctionnement dโun mรฉmoire DRAM
ฮฑ- Ecriture
ฮฒ- Lecture
ฮด- Rafraรฎchissement
(ii) Prรฉsentation du SEU dans la cellule mรฉmoire DRAM
4-4 SIMULATION
CONCLUSION
ANNEXE