ANALYSE DES DIFFERENTS PROBLEMES EXISTANTS DANS LA REGION

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Inclusions chimiques responsables de la couleur du saphir 

Nous avons vu que le saphir a des couleurs variables qui s’expliquent par l’existence d’inclusions autres que l’Aluminium et l’oxygène dans le réseau. En effet, une partie de Al3+ peut se substituer à d’autres éléments pouvant entraîner la modification de la couleur du saphir :
l’ion Cr3+est le responsable de la coloration rouge, l’ion F2+ et Fe3+ pour la couleur jaune (fer), l’ion Ti3+ (titane) pour la coloration bleue.
D’autres éléments peuvent se substituer à la composition chimique du saphir, pour donner différentes couleurs telles les couleurs rose, orange, jaune orangée, jaune verte, violette.

Distinctions du saphir 

Au début, le saphir (du grec « sapheiros » et du latin « saphirines » qui signifient bleue et/ou la plus belle chose), désigne tout gemme de couleur bleue. Puis, on attribuait ce nom seulement au saphir bleu et maintenant, il est devenu une appellation pour le corindon de toutes couleurs sauf le corindon rouge. Il existe des confusions possibles avec d’autres minéraux :
la fluorine est de couleur bleue claire à bleue indigo, mais avec un indice de réfraction plus faible de 1,43 et facilement reconnaissable non seulement par sa dureté (4 sur l’échelle de Mohs), mais aussi par le clivage qu’elle présente ; elle a une densité de 3,18;
la cordiérite qui peut prendre une couleur allant du bleu violacé au gris bleu et même au brun clair, d’indice de réf raction de 1,53 à 1,55 ;
la tourmaline indicolite dont la couleur bleue claire est plutôt semblable à l’aigue-marine, de densité assez faible de 3,10 et de dureté de 7,3 dans l’échelle de Mohs ;

Marchés mondiaux du saphir 

Le saphir figure parmi les pierres précieuses traditionnellement recherchées et donc, parmi les plus chères sur le marché mondial. Mais, comme pour beaucoup de substances et minerais, la répartition mondiale des marchés est tout à fait distincte de celle des lieux de production.
Les marchés se situent en Amérique du nord (Etats-Unis), en Europe (Benelux), au Moyen Orient (Israël) et en Asie (Ind e, Chine, Japon, Thaïlande).
Une situation qui s’explique par plusieurs éléments:
certains pays sont spécialisés dans la taille des pierres sans être forcément des pays producteurs : cas de l’Inde, de la Thaïlande, du Benelux et d’Israël,
le marché se concentre dans des pays qui sont, d’une part près des utilisateurs et consommateurs, et d’autre part, favorables aux investisseurs.
Les pays producteurs restent les fournisseurs du minéral parfois brut. Pour Madagascar, l’exportation du saphir travaillé a beaucoup augmenté en 1998, la majeure partie est envoyée en Thaïlande (à 90%) etce sont les pays destinataires qui déterminent les cours des produits, dont la tendance est à la baisse. Mais 30% du saphir dans le monde proviennent de Madagascar. (Journal Midi Madagascar).

Utilisation du saphir 

Le saphir est utilisé dans plusieurs domaines selon sa qualité. Ainsi, les variétés gemmes sont utilisées en joaillerie.
La beauté du saphir et ses différents caractères physiques permettent, en effet, la taille du saphir gemme.
Les bijoutiers peuvent ainsi fabriquer plusieurs joyaux avec ces pierres. Cette pierre précieuse est considérée comme l’excellente, immédiatement après le diamant. Les plus beaux saphirs sont ceux des anciennes mines du Cachemire, aujourd’hui fermées.
Le « Paparadja » que l’on trouve au Sri Lanka est d ’une subtile couleur rose orangée, son prix peut atteindre des sommes considérables.
Le saphir est donc vraiment un minéral très utile, non seulement pour sa très grande valeur mais aussi pour ses diverses vertus qui peuvent porter chance selon certaine superstition.
Et même, s’il est actuellement concurrencé par le corindon artificiel, le saphir naturel n’a pas encore trouvé son égal.

GEOLOGIE ET TYPES DE GISEMENT 

En effet, il est possible de rencontrer du saphir dans deux grands types d’environnement, à savoir :
· les gisements « primaires » où le saphir est un mi néral accessoire des roches magmatiques déficientes en silice. Il est aussi présent dans des roches métamorphiques riches en alumine ;
· les gisements « secondaires » ou détritiques, où l e minéral est d’abord dégagé de sa gangue rocheuse par l’érosion, puis transporté plus loin par le réseau hydrographique pour être, ensuite, déposé dans des alluvions où il pourra être concent ré dans des sites préférentiels ou « pièges » de la partie aval du réseau hydrographique.

Gisements primaires

Ils comprennent deux catégories :
le gisement magmatique où le corindon peut être pr ésent dans les deux types de roches magmatiques, volcaniques ou effusives et plutoniques.
Comme roches volcaniques, il existe :
· les trachytes à corindon qui sont les équivalents effusifs des syénites ;
· les basaltes, auxquels le corindon est attaché, lors de leurs montées, à la base de la croûte terrestre fondue. Et il y est présenté
sous forme de xénocristaux en prismes corrodés.
Le saphir provenant des roches plutoniques est surtout d’origine pégmatitique par le phénomène d’endomorphisme au contact des syénites néphéliniques ; par désilicification progressive d’un magma granitique au contact d’une péridotite ou en climat catazonal, d’où sa présence dans les plumasites ou les pegmatoïdes réactionnelles.
le gisement métamorphique :
Les gisements typiques consistent en des métamorphismes généraux ou régionaux. Ce sont des formations en milieu calcique et de faciès granulite (7 à 8 KBar, 700 à 800°C).
Les marbres, résultant de la transformation d’un calcaire ou d’une dolomie, deviennent les hôtes privilégiés de nombreux minéraux de valeur.
Des gneiss et granulites hyper alumineux catazonaux, des éclogites à corindon ou corindon saphirine, disthène, spinelle et zoïsite s’associent aux rutiles. Par métasomatose, en métamorphisme de contact, le corindon se trouve aussi dans les schistes cristallins et les calcaires métamorphiques.

Gisements secondaires ou placers

Ils comprennent les types suivants :
· les placers proximaux, de type éluvial ou colluvial au dessus ou à côté des gisements primaires ;
· les placers distaux, loin des sources primaires où les gisements de types éluvionnaires vont être érodés et transportés par le courant de ruissellement pour enfin être déposés en formant des gisements alluvionnaires anciens et alluvionnaires actuels. C’est sa stabilité chimique et sa grande dureté qui en font un minéral fréquent des alluvions fluviatiles ; d’ailleurs, ces gisements constituent les principales zones d’exploitations de variétés précieuses en placers.

LE SAPHIR A MADAGASCAR

INTRODUCTION

Historique 

Madagascar a très tôt attiré l’attention des diverschercheurs (géologues), par des récits signalant la présence de minéraux diversdans son sol.
En effet, en 1658, FLACOURT parle de saphir dans le sud de Madagascar. En 1808, Barthélemy HUGON écrit que « dans la vallée de l’Ambolo, il y a une pierre si belle et si rare que les lapidaires n’aient pu la reconnaître et ont dit qu’elle était au dessus de tout ce qui n’est pas diamant ». En 1991, lors de la grande sécheresse dans le sud, des échantillons de saphir sont remis au jour, plusieurs siècles après leur première découverte.
Les différents types de gisements sont presque rencontrés à Madagascar aussi bien dans les gîtes primaires, que dans les gîtes secondaires.

Production et marchés 

Production 

Les exploitants se répartissent en trois catégories :
– les exploitants artisanaux : permis de type I (PRE);
– les exploitants industriels : permis de Type II et III (PR et PE);
– les exploitants illicites.
La production déclarée officiellement auprès de la Direction des Mines ne reflète pas les vraies quantités produites. En effet, une infime partie de la production est insérée dans le circuit normal, par peur des charges fiscales et sans considération des productions illicites. Ce phénomène se produit surtout au niveau du secteur concernant les pierres précieuses. Selon les données estimatives recueillies auprès du service de l’administration et de la statistique minière, seulement 8,8% des permissionnaires du type I ont envoyé leurs rapports annuels et 8,2% pour les titulaires de permis du type II et III.
Le Directeur de Gemme International Co-Ltd, lors de son passage à Madagascar (2002), a déclaré que pas moins de 400 millions de dollars US, soit environ 4.000 milliards d’Ariary de pierres précieuses en provenance de Madagascar ont été vendues sur le marché international.
Il est très important de nous faire remarquer les quelques points ci-après :
la valeur approximative de la production du saphir à Madagascar peut être estimée à partir de la déclaration établie pour l’exportation,
la production actuelle reste sporadique et irrégulière, et vient pour la plupart du secteur informel,
les statistiques de production ci-après ne sont pas significatives, car elles portent uniquement sur les données déclarées auprès de l’Administration minière.

GEOLOGIE DU SAPHIR DE MADAGASCAR 

Métallogénie

Le saphir (Al2O3) ne se forme qu’à haute température, lorsque le milieu est déficitaire en silice et ne peut plus créer des cristaux feldspathiques ou feldspathoïdes. Il se rencontre dans certaines roches éruptives pauvres en silice, mais aussi dans des calcaires cristallins, micaschistes, gneiss issu du métamorphisme de roches alumineuses, ainsi que dans les pegmatites les recoupant. Enfin, en raison de sa dureté, le saphir se concentre dans les alluvions.
A Madagascar, les gîtes connus de saphir sont localisés pour l’essentiel dans les séries silico-alumineuses d’Ambatolampy, de l’Ampasary et du Manampotsy.

Complexe continental de Madagascar

Géologiquement, Madagascar est constitué de deux formations différentes. Les séries sédimentaires, depuis l’âge carbonifère, occupent le tiers de l’île et sont localisées le long de la côte Ouest malgache. Elles sont représentées dans trois bassins principaux qui sont, du Sud vers le Nord :
Le bassin de Morondava,
Le bassin de Mahajanga,
Le bassin d’Antsiranana ou d’Ambilobe.
Le socle cristallin affleure sur les deux tiers de la superficie totale de l’île et est daté du précambrien. Trois blocs tectoniques et deux nappes sont ainsi définis :
Le bloc d’Antongil,
Le bloc de Bekily dans le Sud de Madagascar,
Le bloc d’Antananarivo,
La nappe de Tsaratanana,
La nappe de l’Itremo.
Ce socle cristallin où ont été identifiées les minéralisations de saphir. D’après la première synthèse de Henri BESAIRIE, dont l’approche a été basée sur la considération des roches formant le socle comme étant de paramétamorphisme, il existe une implication sur la relation de l’intensité de métamorphisme et de la profondeur d’enfouissement des sédiments, ce qui a rendu la cristallisation des pierres gemmes facile sous haute température.

TYPES DE GISEMENT DE SAPHIR À MADAGASCAR

On distingue 2 types de gisement :
les gisements dans les roches métamorphiques (comme le marbre) et les gisements alluvionnaires.

Gisements dans les roches métamorphiques

La roche originelle est un sédiment pélitique riche en alumine du faciès granulite (degré de métamorphisme plus élevé: hautetempérature et pression).
Morphologiquement, dans un premier temps, a lieu le développement de la karstification dans les calcaires crayeux supérieurs donnant un relief de karst à basaltes. Ce processus est interrompu par un soulèvement tectonique qui entraîne l’enfoncement du réseau karstique, avec formation d’un nouvel étage de circulations et le début du dégagement à la surface des calcaires cristallins, au fur et à mesure du déblaiement des calcaires crayeux sus-jacents.
Les épanchements basaltiques viennent fossiliser, postérieurement (quaternaire récent), la surface des calcaires cristallins.
C’était le métamorphisme, précédant ce phénomène demigmatisation et de mise en place des roches plutoniques (basaltes) dans un encaissant calcaire venant dans le cipolin, qui a donné naissance à la formation du corindon gemme.
En conséquence, les principaux métallotectes concernent :
– le domaine géostructural déterminé par un phénomène de collision,
– la mise en place des roches basiques et ultrabasiques,
– le faciès granulitiques,
– la désilicification des roches dites pélitiques.
– les amphibolites à grenat,
– les carbonates,
– et les gneiss à grenat, biotites et quartzites. Deux types d’associations minérales y sont observés:
Calcite + corindon + mica + apatite Calcite + spinelle + corindon + grenat
Le marbre dérivé d’un calcaire enrichi en alumine peut, par altération latéritique ou karstique, aboutir à la formation de Gibbsite (Al2O 3, 3H2O), de boehmite (Al2O3, H2O) et de corindon (Al2O3). Ces pierres peuvent être localisées dans la partie sud de Madagascar (Andranondambo).
Les principaux gisements métamorphiques concernés sont rencontrés dans la partie nord de Madagascar (Anivorano) et dans la partie centrale (Faratsiho, Antsirabe, Moramanga, Antanifotsy).

Gisements alluvionnaires

Les gemmes proviennent de la destruction suivie de l’alluvionnement des roches mères des gîtes métamorphiques. Les gîtes tritiquesdé se développent lorsque les processus d’érosion sont plus actifs que les processus d’altération (phase de rhexistasie) dans un milieu fluvio – lacustre. Les gemmes logent à la base des graviers sur substratum altéré (bed – rock).
On y rencontre comme type d’association minérale les grenats, la spinelle, la sillimanite, l’amphibole, le corindon et le topaze.
Les principaux gisements alluvionnaires abondent dans les régions de Ranohira, de Bezaha et de Sakaraha.

PRINCIPALES REGIONS DU SAPHIR A MADAGASCAR 

Région au sud du cisaillement de Ranotsara :

Formations cristallines de l’extrême Sudde l’Ile :

C’est une région à l’extrême sud de l’île, dans unevaste zone à domination de faciès granulitique. Les granulites acides y sont classées en trois groupes :
a) Les gneiss quartzo – feldspathiques composés de quartz, feldspaths potassiques – plagioclases, grenat, sillimanites et cordiérites ;
b) Les gneiss migmatitiques de nature pélitique appelés metamélites.
Dans ce groupe, s’integrent les granulites à saphirines, il s’agit des gneiss migmatitiques rubanés contenant de la saphirine associée ou non à la kornérupine sur les niveaux mélanocrates restitiques sous-saturés en silice. Des roches hyperalumineuses et très magnésiennes contiennent du saphir. Elles sont formées dans l’assemblage de cordiérite, de phlogopite et d’hypersthène avec ou sans spinelle et corindon, ainsi que de rares occurrences à sillimanite et grenat. Les granulites avec l’association de spinelle et de quartz y existent également, des cas rares dans le monde. L’origine du corindon bleu en association étroite avec la magnétite vient de la réaction d’oxydation:
Hercynite + O2 Magnétite + Corindon.
On les rencontre surtout dans le bloc de Tolagnaro – Ampanihy et rarement dans le bloc de Vohibory.
c) Les quartzites, des assemblages de quartz, de magnétite, d’orthopyroxène avec ou sans sillimanite ni grenat.
Les granulites basiques possèdent une structure massive, foliée ou orbiculaire et de teinte mésocrate à mélanocrate. On peut citer les métabasites ayant comme composition minéralogique le quartz, le plagioclase, l’ortho et le clinopyroxène, le grenat et l’hornblende ; les clinopyroxénites formés par de plagioclase, de scapolito calcite, de clinopyroxène, d’amphibole et de spinele ; et les marbres renferment, comme minéraux accessoires, de diopside, de phlogopite, de forstérite, de spinelle et de magnétite.
Pour les zones de Tranomaro et Andranondambo, le saphir loge dans des veines de pegmatite granitique désilicifié, discontinues de quelques centimètres de puissance, et dans un encaissement calco – magnésien (des pyroxènites très calciques ou marbres à pyroxène). L’association cipolin – pyroxènite y constitue un précieux guide pour les prospecteurs sachant que la zone minéralisée en corindon est localisée à la base de la carapace carbonatée qui surmonte les pyroxénites et les cipolins, c’est-à-dire dans le pyroxénite résiduel au sein de la carapace.
En général, la présence du corindon dans les granulites a été conditionnée par de nombreux facteurs dont les plus importants sont la température (750 à 800°C) et la pression (7 à 8 KBar).

Dans le dépôt sédimentaire Karoo :

a) Une vaste étendue de formation sédimentaire du trias au jurassique moyen (Isalo) forme le gîte secondaire le plus important de Madagascar. Les zones minéralisées sont les vallées où se déposent les aluvions provenant du démantèlement de l’Isalo. Dans ces dépôts alluvionnaires anciens, se trouvent de bas en haut : le bed – rock constituant le grès de l’Isalo ;
b) La couche à galets, la deuxième, renferme des minéraux lourds et des gemmes d’une épaisseur de 0 à 1m.
c) L’argile rouge s’alterne avec la jaune sableuse, sur une épaisseur de 1 à 1,25m.
d) La première couche à galets, de 10 à 40cm, se présente avec moins de minéraux lourds et de corindon de mauvaise qualité. Les quartz arrondis ont une taille de l’ordre centimétrique, et cimentés par de l’argile jaune.
e) L’argile rouge très sableuse a une épaisseur d’environ 1m.
f) La terre superficielle est parfois remplacée par du sable roux.
Le corindon accompagné de ses para genèses minérales (zircon, grenat, spinelle, chrysobéryl) est déposé à la suite d’un alluvionnement de régime torrentiel aux cônes de déjection, et des méandres dans le casdes canyons, des zones de confluent de deux fleuves importants.

Région de Sakena 

Cette région est située sur le prolongement nord du cisaillement de Ranotsara et/ou de Beraketa et d’Ampanihy. Lacroix (1941) a adopté le nom « sakénite » aux roches plagioclasiques à saphirine locale. Les sakénites peuvent, selon la nature chimique des minéraux présents à côté de l’anorthose, montrer une grande variété des roches allant du pôle anorthositique à corindon au pôle phlogopite à spinelle. En général, il s’agit de roches métamorphiques, d’âge archéen, composées essentiellement d’anorthite et des minéraux fortement magnésiens ou alumineux, tels le corindon, la spinelle, la saphirine avec ou sans phlogopite. Ces roches sont généralement associées à des lits de pyroxénites età des amphibolites interstratifiés dans des gneiss à sillimanite, cordiérite et grenat.

Région d’Ambatolampy-Ambositra :

C’est un axe de concentration importante de gisements et d’indices de corindon. En général, cette région comporte deux domaines différents, la partie Sud aux alentours de Fandriana et la partie Nord dans la formation d’Ankaratra.

Région de Fisakana- Miarinavaratra

Une vaste zone de plus de 50 km du Nord au Sud et de 15 km d’Est en Ouest est formée d’un ensemble micaschisteux de la série de Fisakana. Le corindon y est généralement associé à la sillimanite et à la muscovite. Les roches passent d’une véritable sillimanitite à corindon ou corindonite à la sillimanite, vers les gîtes d’Ambinanindrano et de Belanitra.

Région d’Ankaratra

Lacroix a trouvé des petits cristaux limpides de saphir et de rares rubis dans des ruisseaux descendant l’Ankaratra et le mont Vontovorona. Les corindons, pierreux (opaques et très foncés), ont des tailles énormes tandis que les gemmes (limpides et bien colorés) ont des petites tailles, remarque Rollet dans le gisement alluvionnaire d’Andranomadio au Sud de l’Ankaratra. Dans cette zone, le corindon est associé aux zircons, aux grenats, à la spinelle, à la cymophane, et à la tourmaline polychrome. Les gisements semblent provenir des filons granulitiques ou des gneiss.

Région de Beforona

Aux environs de la zone minéralisée, on rencontre, d’Est en Ouest :
– la région de Beforona , avec un ensemble de directions régulièrement subméridiennes qui plongent vers l’Est, est composée de plusieurs minerais, à savoir principalement :
· une formation gneissique,
· une migmatitique à amphibole,
· et une amphibolite ;
– la série migmatitique de Manampotsy, large de quelques kilomètres est caractérisée par la présence de bancs de gneiss à biotite et de sillimanite et souvent chargée de graphite ;
– l’ossature de l’imposant massif de forêt de Lakat o avec la formation à grenat et amphibole et celle de la migmatite granitoïde deBrickaville.
On peut aussi citer la présence du filon de basalte, généralement altéré de quelques dizaines de mètres d’épaisseur et de microgabbro à altération en boule. Le banc de syénite minéralisé est interstratifié dans un banc de gneiss à biotite et sillimanite. De rares cristaux de corindon s’insèrent dans une petite lentille de pegmatite.
La zone présente un bon exemple d’injection de magma granitique dans du micaschiste. Le magma granitique subit une transformation endomorphique avec la substitution de toute la silice libre par l’alumine. Le corindon et le quartz ne font pas partie d’une même paragénèse. Le quartz disparaît pour céder la place à la sillimanite et l’excès de l’alumine se cristallise en corindon et corindonite.

Région de Vatomandry Andilamena :

Cette région, généralement constituée par la sériesilico – alumineuse du groupe de Manampotsy, renferme particulièrement du graphite en lentilles ou en bancs. En se référant à la répartition géographiquede Colins en 2001, elle est comprise dans le bloc d’Antananarivo et est constituée d’ensemble de gneiss migmatitiques rubanées. Les gneiss migmatitiques contiennent de la sillimanite, du grenat, de l’amphibole et de l’épidote.
On rencontre le corindon dans les syénites très friables et complètement décomposés en produits blanchâtres à tâches roses, quelquefois d’aspect gris bleuté. Le mica s’altère sous forme de tâches jaunâ tres ou en lames de taille moyenne irrégulièrement répartie. Le corindon qui ne s’altère jamais se détache et va former les gisements alluvionnaires où il coexis te avec la spinelle.
Le granite se charge d’alumine qui se combine à la silice libre pour donner de la sillimanite. L’excès d’alumine se cristallise sous forme de corindon. Le silicate d’alumine, qui devrait se former, entre aussitôt dans la composition du mica noir ou du feldspath et cela est dû à la composition initia le du granite ou bien à celle de son support. C’est pourquoi le mica noir et le feldspath constituent les seuls minéraux de la syénite à part le corindon.

Région d’Ambilobe-Anivorano Nord :

Dans cette région, s’étend la série sédimentaire dutrias au jurassique moyen partiellement recoupée par une intrusion magmatique et principalement recouverte par des épanchements basaltiques de l’ère tertiaire et quaternaire.
Pour la série sédimentaire, les couches ci-après se succèdent, de bas en haut :
– les grès fossilifères surmontés par des schistes à poisson et à ammonite (marin),
– les grès de l’Isalo (faciès continental),
– la succession de calcaires, marne et grès (faciès mixte),
– le calcaire avec des petites intercalations de marne (faciès mixte),
– le calcaire dolomitique (faciès purement marin),
– les marnes surmontées par des carapaces sableuses,
– les alluvions récentes,
Le corindon, qui est du saphir, est contenu dans les zones en bordure au contact des basaltes et des calcaires. Et il se trouve forcément dans les alluvions et éluvions provenant du démantèlement de ces zones.
Les couches minéralisées sont constituées de blocs de basaltes, en taille d’ordre centimétrique, englobées dans la terre blanche à gris clair ressemblant à l’hydrargilite (gibbsite) ou au kaolin. Le corindon y est associé aux sillimanites et andalousites. Quelquefois, des petites nodules de diaspores et de rutiles y apparaissent.
Comme l’anorthite, le plagioclase basique est un minéral contenant du basalte en abondance dans cette région. La réaction suivante peut expliquer la cristallisation du corindon :
Anorthite + CO2 Corindon + Calcite + Quartz
CaAl2Si2O8 + CO2 Al2O3 + CaCO3+ 2SiO2
La figure ci-dessous présente les principales régions du saphir à Madagascar.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I.GENERALITES ET ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
Chapitre I. APERCU GENERAL SUR LE SAPHIR
I.1. SAPHIR
I.1.1. Présentation [15]
I.1.2. Propriétés physiques et chimiques du saphir [2] [15]
I.1.3. Inclusions chimiques responsables de la couleur du saphir [2]
I.1.4. Distinctions du saphir [2] [22]
I.1.5. Marchés mondiaux du saphir [23]
I.1.6. Utilisation du saphir [15] [23]
I.2. GEOLOGIE ET TYPES DE GISEMENT [5] [6] [23]
I.2.1. Gisements primaires
I.2.2. Gisements secondaires ou placers
Chapitre II. LE SAPHIR A MADAGASCAR
II.1. INTRODUCTION
II.1.1. Historique
II.1.2. Production et marchés
II.1.2.1. Production
II.1.2.2. Analyse des marchés
II.2. GEOLOGIE DU SAPHIR DE MADAGASCAR
II.2.1. Métallogénie
II.2.2. Complexe continental de Madagascar
II.3. TYPES DE GISEMENT DE SAPHIR À MADAGASCAR[
II.3.1. Gisements dans les roches métamorphiques
II.3.2. Gisements alluvionnaires
II.4. PRINCIPALES REGIONS DU SAPHIR A MADAGASCAR
II.4.1. Région au sud du cisaillement de Ranotsara :
II.4.1.1. Formations cristallines de l’extrême Sud de l’Ile :
II.4.1.2. Dans le dépôt sédimentaire Karoo :
II.4.1.3. Région de Sakena [18]:
II.4.2. Région d’Ambatolampy-Ambositra :
II.4.2.1. Région de Fisakana- Miarinavaratra
II.4.2.2. Région d’Ankaratra
II.4.3. Région de Beforona
II.4.4. Région de Vatomandry Andilamena :
II.4.5. Région d’Ambilobe-Anivorano Nord :
II.5. EXAMEN CRITIQUE DES MODES D’EXPLOITATION ANTERIEURE
II.5.1. Exploitations industrielles
II.5.2. Exploitations artisanales
PARTIE II. PRESENTATION ET SITUATION GENERALE DE LA ZONE D’ETUDE
Chapitre I. PRESENTATION GENERALE DE LA ZONE D’ETUDE
I.1. HISTORIQUE ET CADRE GEOGRAPHIQUE
I.1.1. Historique du phénomène saphir [3]
I.1.2. Localisation administrative et géographique [23]
I.2. ASPECTS PHYSIQUES DE LA REGION ILAKAKA-SAKARAHA
I.2.1. Contexte Géologique et morphologique de la région [3] [7] [20]
I.2.1.1. Géologie
I.2.1.2. Géomorphologie
I.2.1.3. Mode de gisement
I.2.2. Topographie [3] [23]
I.2.3. Climats
I.2.4. Hydrographie
I.3. SITUATION DEMOGRAPHIQUE
I.3.1. Population
I.3.2. Habitation
I.4. US ET COUTUME, RELIGION
I.5. SITUATION ECONOMIQUE
I.6. INFRASTRUCTURES
I.6.1. Communications
I.6.2. Infrastructures administratives
I.6.2.1. Education
I.6.2.2. Santé
I.6.2.3. Sécurité du territoire
I.6.3. Infrastructures socio-économiques
I.6.3.1. Transport
I.6.3.2. Commerce
I.6.3.3. Tourisme
I.7. ASPECT BIOLOGIQUE [3]
Chapitre II. SITUATION ACTUELLE DE L’EXPLOITATION DANS LA REGION
II.1. L’EXPLOITATION EN GENERAL
II.2. DIFFERENTS SITES D’EXPLOITATION
II.3. SYSTEME D’EXPLOITATION DANS LA ZONE D’ETUDE
II.3.1. Sisi-boka
II.3.2. Vovo (puits)
II.3.3. Décapage
II.4. LAVAGE DES MINERAIS
II.5. EXPLOITANTS FORMELS ET INFORMELS DANS LA REGION
II.5.1. Exploitants formels [8]
II.5.2. Les exploitants informels [17]
II.6. RENDEMENT DE PRODUCTION
II.7. SITUATION DES TRAVAILLEURS [3] [26]
II.7.1. Type des travailleurs
II.7.1.1. Travailleurs familiaux
II.7.1.2. Travailleurs salariés
II.7.2. Conditions de travail
II.7.2.1. Recrutement
II.7.2.2. Condition de rémunération
II.7.2.3. Repas des travailleurs
II.7.2.4. Lieux de travail
II.8. ECOULEMENT DES PRODUITS
II.8.1. Schéma général de l’écoulement
II.8.2. Rôle de chaque entité
II.8.2.1. Petits exploitants (carrières-men)
II.8.2.2. Négociants (Business-men : démarcheurs, intermédiaires, …)
II.8.2.3. Acheteurs ou Shop
II.9. ESTIMATION DE LA DUREE DE VIE DES EXPLOITATIONS EXISTANTES
II.10. ESTIMATION DE LA PRODUCTION NON CONTROLEE [18]
II.11. PAYSAGE
Chapitre III. ANALYSE DES DIFFERENTS PROBLEMES EXISTANTS DANS LA REGION
III.1. SUR L’ACTIVITE MINIERE
III.1.1. Technique d’exploitation
III.1.2. Préservation de l’environnement
III.1.3. Risque d’accidents sur le chantier
III.1.4. Résumé
III.2. SUR LA VIE SOCIALE
III.2.1. Hygiène
III.2.2. Milieu social dans les sites
III.2.3. Milieu socio-économique
III.2.4. Problème concernant le « Shop »
III.2.5. Problème de la ruée
III.3. PROBLEMES ADMINISTRATIFS
III.3.1. Concernant le périmètre
III.3.2. Connaissance minéralogique
III.3.3. Ignorance du code minier
III.3.4. Problèmes des acheteurs
PARTIE III. FORMALISATION
Chapitre I. CONTRIBUTION DE L’ETAT ET EFFET DE LA FORMALISATION68
I.1. DEFINITION
I.1.1. Secteur formel
I.1.2. Secteur informel
I.1.3. La formalisation
I.2. POLITIQUE ACTUEL DE L’ETAT
I.2.1. Sur la vie quotidienne
I.2.2. Sur l’activité minière
I.3. DEFINITION DES ATTRIBUTIONS ET OBLIGATIONS DE CHAQUE ENTITE
I.3.1. Ministère
I.3.2. Autorités locales
I.3.3. Exploitants
I.3.4. Commerçants
I.4. AVANTAGES ET CONTRAINTES DE LA FORMALISATION
I.4.1. Avantages
I.4.2. Inconvénients
Chapitre II. RECOMMANDATIONS POUR LA FORMALISATION
II.1. SUR LA VIE SOCIALE
II.2. SUR L’ACTIVITE MINIERE
II.2.1. Encadrement et formalisation
II.2.1.1. Institution des zones d’exploitation
II.2.1.2. Conditions d’ouverture d’exploitation
II.2.1.3. Encadrement des petits exploitants miniers
II.2.2. Outils de l’encadrement et de la formalisation
II.2.2.1. Bureau Administratif Minier (B.A.M.)
II.2.2.2. Groupements des petits exploitants
II.2.2.3. Regroupements des négociants (Business)
II.2.3. Attribution des périmètres miniers aux exploitants locaux
II.2.3.1. Observations
II.2.3.2. Mesures [10]
II.2.4. Organisation des marchés [17]
II.2.4.1. Comptoir
II.2.4.2. Schéma Général du Marché
II.3. RENFORCEMENT DE LA SECURITE
II.4. REALISATION DE L’INTERET LOCAL PAR LES REDEVANCES MINIERES
CONCLUSION
REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUES

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