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Moyens contraceptifs
Chez les personnes qui veulent éviter la grossesse, l’adoption d’un moyen contraceptif peut être permanente, à long terme ou temporaire.
Méthodes permanentes Les méthodes permanentes font appel :
A la stérilisation de la femme
Elle consiste à ligaturer ou à sectionner les deux trompes de Faloppe (LST).
La stérilisation de 187 millions de femmes de par le monde représente 34% de toutes les pratiques contraceptives.
A la stérilisation masculine
Chez l’homme, la stérilisation repose sur la ligature ou section des canaux déférents afin d’empêcher le passage des spermatozoïdes dans le sperme (vasectomie). La stérilisation de 50 millions d’homme à l’échelle mondiale représente 8% de toutes les pratiques contraceptives.
Méthodes à long terme
• Les Dispositifs Intra-Utérins ou (DIU) constituent les principales méthodes de ce groupe de moyens contraceptifs. Ils sont utilisés par 150 millions de femmes dans le monde entier.
• Les implants
Le norplant par exemple protège contre la grossesse pendant 5 ans.
Méthodes temporaires
Parmi les méthodes temporaires on peut citer :
i) Contraceptifs oraux
• Les Contraceptifs Oraux Combinés (COC) ou pilules
Ce sont des préparations d’oestrogènes et de progestatifs synthétiques administrées par voie orale.
Exemple : Lo-Femenal® – Microgynon®
• Les contraceptifs oraux à progestatif seul ou minipilule
Il s’agit de préparations administrées par voie orale d’une faible dose de progestatif de synthèse.
Exemple : Ovrette®
ii) Contraceptifs injectables
Les contraceptifs injectables sont des produits progestatifs à effet prolongé ou retardé que l’on injecte par voie intramusculaire dans le but d’empêcher la survenue d’une grossesse.
Les contraceptifs injectables contiennent des hormones de synthèse qui leur permettent de rester efficaces pendant un, deux ou trois mois.
Exemple :
– l’acétate de médroxyprogestérone (Dépo-provera®)
– l’énanthate de noréthistérone (Noristerat®)
iii) Méthodes barrières (13)(14)(15)
• Les spermicides
Les spermicides se présentent sous trois formes : ovule, crème, pâte. Ils provoquent une action destructive sur les spermatozoïdes.
• Les préservatifs masculins ou condoms
Les condoms sont des capuchons en caoutchouc ou en collagène traité qui s’adaptent sur le pénis en érection et constituent une barrière contre la transmission du sperme et spermatozoïdes dans le vagin.
Performance du programme PF
• En 2004, la méthode moderne de contraception a été adoptée par 440.000 couples malgaches.
• Parmi les utilisatrices de la contraception, la méthode injectable est la méthode la plus utilisée (56% des femmes mariées).
• La pilule occupe la seconde place avec 19% des utilisatrices.• Dans 6% des cas, les femmes font recours à la stérilisation.
• Le condom est utilisé à raison de 5%.
• Dans 10% des cas, les femmes utilisent les méthodes traditionnelles.
MONITORING
Définition )
Le monitoring est un processus d’évaluation continue qui permet de déterminer la situation globale des activités, c’est-à-dire, l’efficience et l’état d’avancement des activités par rapport aux objectifs fixés afin de détecter les goulots d’étranglement et de résoudre les problèmes au fur et à mesure qu’ils se posent. Réalisé tous les 6 mois ou tous les ans, le monitoring est effectué pour une meilleure compréhension des problèmes et pour leur prise en charge adéquate.
Analyse des couvertures de services
La couverture atteinte grâce aux interventions de santé est influencée par plusieurs facteurs. Les facteurs socio-économiques, politiques et environnementaux jouent un rôle important dans la détermination de la couverture. Toutefois, ces influences sont plutôt indirectes et donc difficiles à mesurer.
Une approche mesurable pour analyser la couverture est de considérer un ensemble de conditions qui influencent directement l’atteinte d’une couverture effective (facteurs directs). Les facteurs indirects seront reflétés par ces derniers. Ces conditions clés ou « déterminants de la couverture » peuvent être mesurées par des indicateurs et sont au nombre de cinq.
Déterminants de la couverture
La disponibilité des ressources
En l’absence de ressources humaines, matérielles et financières nécessaires, une intervention de santé ne peut être mise en œuvre. La disponibilité est définie comme le pourcentage de la population cible pour lequel les ressources existantes sont disponibles.
En matière de planification familiale, par exemple, il n’y a pas de contraception moderne sans contraceptifs modernes. Un indicateur de la disponibilité peut être le nombre de doses ou de plaquettes de contraceptifs disponibles par rapport à la quantité nécessaire.
L’accessibilité géographique aux services
Pour atteindre une couverture élevée, les ressources doivent être distribuées là ou la population cible peut les utiliser.
L’accessibilité géographique peut être définie comme le pourcentage de la population cible qui habite à une certaine distance de l’endroit où se trouvent les ressources spécifiques requises.
Par exemple, un indicateur de l’accessibilité pour les services curatifs simples pourrait être défini comme le pourcentage de la population vivant à moins de 5 kilomètres d’un poste de santé. L’accessibilité reflète le niveau des infrastructures, des communications, des moyens de transport et du temps que la population est prête à sacrifier pour se rendre au lieu de service.
L’utilisation des services
L’utilisation peut être définie comme le pourcentage de la population cible qui utilise les services au moins une fois au cours d’une période de donnée. L’utilisation reflète l’acceptabilité des services offerts qui est elle-même influencée par plusieurs facteurs tels que les croyances socioculturelles relatives à l’objet des services, la disponibilité d’une autre source de services et le prix des prestations.
Un indicateur de planification familiale par exemple peut être défini par le pourcentage de femmes en âge de procréer ayant utilisé au moins une fois une méthode contraceptive moderne.
La couverture adéquate
Pour que l’action d’un service puisse entrainer un effet réel sur l’objectif, celle-ci doit être utilisée avec la fréquence et la régularité requises. La couverture adéquate est définie comme le pourcentage de la population cible utilisant les prestations avec la fréquence et l’intensité requises.
La couverture effective
Les prestations doivent être fournies avec la qualité requise pour garantir les effets souhaités afin de résoudre le problème. La couverture effective peut être définie comme le pourcentage de la population cible ayant reçu les prestations en quantité suffisante et avec une qualité qui correspond aux normes établies scientifiquement comme nécessaire pour avoir l’effet désiré.
Diagramme de couverture
Les déterminants de la couverture sont interdépendants et constituent une hiérarchie dans laquelle chaque déterminant dépend du niveau d’accomplissement du précédent.
Par exemple, on ne peut envisager une couverture adéquate satisfaisante pour une intervention donnée que lorsqu’il y a une utilisation suffisante des services fournis dans le cadre de cette intervention. Les services ne peuvent être suffisamment utilisés par la population cible que si une accessibilité (suffisante) totale ou quasi totale peut être assurée. Une accessibilité totale aux services ne peut être assurée que si les ressources requises pour fournir ces services sont disponibles en quantité suffisante.
Causes possibles des goulots d’étranglement
L’exemple précédent illustre comment le niveau de localisation d’un goulot d’étranglement oriente vers certaines causes plausibles de ce goulot d’étranglement. Le tableau 1 montre quelques types de causes associées à chacun des goulots d’étranglement pouvant exister entre les déterminants de la couverture :
• quand les ressources ne sont pas disponibles, il faut conclure que le système logistique est défaillant ou que le financement fait défaut ;
• quand les ressources sont disponibles mais non accessibles, il y a un problème de distribution ;
• quand les ressources sont accessibles mais non utilisées, cela veut dire que les services ne sont pas acceptés par la population… etc ;
• un goulot d’étranglement situé entre l’utilisation et la couverture adéquate montre une faible intensité d’utilisation ;
• un goulot d’étranglement situé entre la couverture adéquate et la couverture effective montre une mauvaise qualité des services.
COMMENTAIRES
Utilisatrices enregistrées
En 2009, au CSB2 d’Ambohipo, sur 11.728 femmes en âge de procréer, 2.616 ont été enregistrées au programme de planification familiale. Ceci représente une couverture contraceptive globale de 22,3% pour toutes les femmes enregistrées. Il faut noter que les résultats ne concernent que ceux obtenus au CSB2 d’Ambohipo.
Méthode utilisée
Les résultats de notre étude montrent le choix des méthodes contraceptives effectuées par les utilisatrices. Par ordre d’importance décroissante, on note que les méthodes sont classées comme suit :
– contraceptifs injectables,
– contraceptifs oraux,
– implants,
– dispositifs intra-utérins,
– préservatifs.
Les femmes en union occupent la première place dans l’utilisation de toutes les méthodes contraceptives offertes au CSB2 sauf pour les préservatifs où elles occupent le deuxième rang (figures 14 et 15) (24).
La méthode injectable semble être la méthode préférée au CSB2 d’Ambohipo.
Si au niveau national 8% environ des femmes utilisatrices des méthodes contraceptives optent pour la méthode injectable, au CSB2 d’Ambohipo ce pourcentage est de 8,2% pour le secteur sanitaire (24).
Répartition des utilisatrices
Selon la tranche d’âge et la situation matrimoniale
La majorité des utilisatrices des méthodes contraceptives appartient à la tranche d’âge 20 à 29 ans avec 1.121 utilisatrices, soient 42,85% de l’ensemble des utilisatrices. La tranche d’âge 40 ans et plus ne réunit que 110 utilisatrices (4,2%).
De même, les femmes en union représentent les plus nombreuses utilisatrices des méthodes contraceptives au CSB2, avec 1.479 inscrites en 2009 (56,5%). Dans le pays d’ailleurs, la prévalence contraceptive des femmes en union est plus importante que celle de l’ensemble des femmes (25)(26).
Selon la parité et le niveau d’instruction
La plus grande partie des utilisatrices des méthodes contraceptives au CSB2 d’Ambohipo a une parité 3 à 5. Les femmes concernées sont au nombre de 1.241 et représentent 47,4% de l’ensemble des utilisatrices. Il s’agit en général d’une contraception qui vise la limitation des naissances.
Quant au niveau d’instruction, les utilisatrices de niveau primaire occupent le premier rang avec 969 inscrites (37%) suivies de près par les utilisatrices du niveau secondaire qui totalisent 785 utilisatrices (30%).
Selon la profession et la résidence
Les utilisatrices du secteur informel occupent le premier rang des utilisatrices avec 895 inscrites (34,2%), suivies des utilisatrices du secteur privé avec 873 inscrites (33,4%), et les femmes cultivatrices avec 451 utilisatrices (17,2%).
Dans 70,1% des cas, la population cible du secteur sanitaire d’Ambohipo habite à Ambohipo, lieu d’implantation du CSB2 et à Ambolokandrina. Ces 2 fokontany se situent à moins de 3 kilomètres du CSB2 et ont une accessibilité géographique acceptable par rapport au centre de santé.
Les deux autres fokontany du secteur sanitaire, Andohanimandroseza et Mandroseza ne bénéficient pas de cet avantage d’accessibilité géographique puisqu’ils se trouvent à 3 km ou plus du CSB2.
Diagramme de couverture
Dans notre étude, les utilisatrices régulières des méthodes contraceptives offertes au CSB2 réalisent une couverture contraceptive de 21,2%.La disponibilité des produits contraceptifs est de 100% puisque durant les 12 mois de l’année 2009, il n’y a pas eu de rupture de stock.
L’accessibilité est de 70,1% (pourcentage de la population cible vivant à moins de 3 km du CSB2).
L’utilisation est de 22,3% (pourcentage des femmes en âge de procréer inscrites au programme de planification familiale en 2009 sans distinguer les utilisatrices régulières des utilisatrices irrégulières réunissant les perdues de vue et les cas d’abandon).
La couverture adéquate est représentée par le taux de couverture contraceptive réalisé par les utilisatrices régulières.La couverture effective est par le produit de la couverture adéquate avec le taux d’efficacité moyenne des méthodes contraceptives utilisées qui est de 99%.
Le diagramme de couverture contraceptive montre deux goulots d’étranglement :
• le premier se situe entre la disponibilité et l’accessibilité et indique un problème d’accessibilité pour 29,9% de la population cible domiciliée à Andohanimandroseza et à Mandroseza ;
• le deuxième goulot d’étranglement se situe entre l’accessibilité et l’utilisation qui montre entre autres causes une acceptabilité insuffisante des services de planification familiale offert et une conséquence du problème d’accessibilité et un problème d’information et de mobilisation des femmes cibles.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LE MONITORING ET LA PLANIFICATION FAMILIALE
1. PLANIFICATION FAMILIALE
1.1. A l’échelle mondiale
1.1.1. Besoin de contraception
1.1.2. Moyens contraceptifs
1.2. A Madagascar
1.2.1. Performance du programme PF
1.2.2. Situation des besoins en PF
2. MONITORING
2.1. Définition
2.2. Analyse des couvertures de services
2.2.1. Déterminants de la couverture
2.2.2. Diagramme de couverture
2.2.3. Causes possibles des goulots d’étranglement
2.3. Choix des stratégies d’action et microplanification
2.3.1. Analyse des causes identifiées
2.3.2. Choix des stratégies
2.3.3. Microplanification
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE DES APPORTS DU MONITORING DANS LA PLANIFICATION FAMILIALE
1. CADRE D’ETUDE
1.1. CSB2 d’Ambohipo
1.1.1. Plan et organisation
1.1.2. Personnel
1.1.3. Activités du CSB2
1.2. Secteur sanitaire
1.2.1. Démographie
1.2.2. Carte sanitaire
2. METHODOLOGIE
2.1. Type d’étude
2.2. Période d’étude
2.3. Population cible
2.3.1. Critères d’inclusion
2.3.2. Critères d’exclusion
2.4. Echantillonnage et taille de l’échantillon
2.5. Paramètres d’études
2.6. Recueil des données
2.7. Saisie et traitement
2.8. Approche méthodologique
2.9. Limite et éthique
3. RESULTATS
3.1. Population cible
3.2. Femmes enregistrées au programme de PF en 2009
3.3. Couverture globale : utilisation des services
3.4. Disponibilité
3.5. Accessibilité
3.6. Couverture adéquate
3.7. Couverture efficacité
3.8. Répartition des utilisatrices
3.8.1. Selon la tranche d’âge
3.8.2. Selon la situation matrimoniale
3.8.3. Selon le niveau d’instruction
3.8.4. Selon la parité
3.8.5. Selon la catégorie professionnelle
3.9. Diagramme de couverture
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES ET SUGGESTIONS
1. COMMENTAIRES
1.1. Utilisatrices enregistrées
1.2. Méthode utilisée
1.3. Répartition des utilisatrices
1.3.1. Selon la tranche d’âge et la situation matrimoniale
1.3.2. Selon la parité et le niveau d’instruction
1.3.3. Selon la profession et la résidence
1.4. Diagramme de couverture
2. SUGGESTIONS
2.1. Mise en place d’un centre de planification familiale à Mandroseza……
2.1.1. Objectif
2.1.2. Stratégies
2.2. Renforcement des activités d’IEC
2.2.1. Objectif
2.2.2. Stratégies
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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