ANALYSE DES APPORTS DE L’AGRICULTURE SUR L’ECONOMIE

Le développement économique et ses objectifs

              On entend par développement économique le processus qui permet à une population de produire des biens et services avec une efficacité plus grande, et qui, par-là, relève le niveau de vie des individus et accroît le bien-être de la collectivité. Et selon François Pérou, « le développement est la combinaison des changement mentaux et sociaux qui rendent la nation apte à faire croitre, cumulativement et durablement, son produit réel global. » Ainsi le développement économique peut se traduire par : la hausse du taux d’alphabétisation, le développement du système de santé, la construction d’infrastructures et l’urbanisation. Et les indicateurs pour mesurer ce développement sont : le PIB (Produit Intérieur Brut), le PNB (Produit National Brut), l’IDH (Indice de développement humain), le BIP (Baromètre des Inégalités et de la Pauvreté), l’IPH (Indicateur de Pauvreté Humaine) Les objectifs du développement économique : Dans tout effort de développement économique, l’objectif sous-jacent est toujours de relever le niveau de vie moyen de la population. Et pour y parvenir, il est nécessaire que la production totale des biens et services se développe plus rapidement que la population. Bien que la notion de niveau de vie soit essentiellement matérielle, elle applique aussi l’amélioration de la santé, de l’éducation et des communications, et peut-être aussi l’accroissement du temps de loisir. En outre, on définit parfois comme un objectif de développement la réduction de l’écart entre les espérances et les réalisations de l’humanité. En fait, dans les économies inactives, l’homme rabaisse ses espérances et ses désirs jusqu’au niveau du possible et il recommence à viser haut lorsque le développement s’amorce et offre des possibilités nouvelles. On peut soutenir aussi que l’objectif sous-jacent du développement économique n’est pas le progrès matériel lui-même, mais les chances qui s’offrent accessoirement à l’homme d’élargir ses choix et de devenir le maître de son destin. Le citoyen-type d’un pays pauvre a peu de possibilités de choix, qu’il s’agisse de consommation, de travail ou de loisir. Il utilise la totalité de son revenu pour se procurer autant de calories que possible. Ses occupations lui sont dictées par la tradition. L’éventail de ses activités de loisir ne peut s’ouvrir complètement parce que ses ressources sont insuffisantes et que sa culture lui impose des comportements traditionnels. Lorsque, grâce au développement, il peut disposer de fonds qui excèdent ses besoins de substance, il a de plus grandes possibilités de choix entre des types plus variés de consommation, d’occupations et d’utilisation de ses loisirs. Mais définir le développement implique de le distinguer de la croissance.

Les politiques de développement rural

               Une politique de développement rural est en mesure de répondre aux exigences de développement durable de la communauté rurale. Dans le territoire rural, surtout pour les pays de l’Afrique de l’Ouest, le rôle d’épine dorsale économique, sociale et environnementale est tenu par l’agriculture. Elle mérite donc une attention particulière, non exclusive, mais intégrée et intégrable avec les autres composantes de la production, sociales et environnementales du territoire rural dans la définition d’une politique de développement rural guidée par l’objectif stratégique de répondre aux exigences de développement de l’ensemble des zones rurales. Une agriculture capable d’être une composante essentielle et une source de richesse et non d’appauvrissement du territoire rural où elle agit ; une agriculture à même d’être plurifonctionnelle de façon à offrir au territoire rural des services et des biens dérivant des multiples fonctions économiques, environnementales et sociales, qu’elle peut et doit fournir pour être et rester compétitive. De ce fait, la politique de développement rural consiste à : réduire la dépendance alimentaire et affirmer leur droit à la souveraineté alimentaire ; améliorer le fonctionnement des marchés régionaux et locaux des produits agricoles ; développer l’économie rurale dans le respect des identités locales productives, économiques et sociales.

Les faits économiques et contexte historique

                    La théorie physiocrate a été limité à la France du XVIIIème siècle, présente encore la structure d’une économie féodale10 où il y a la domination de l’agriculture. La rente était prélevée simplement sous la forme de la partie de la récolte. L’économie de la France est alors basée sur l’agriculture pour les essentiels : 75% de la richesse nationale provient de l’agriculture d’où très logiquement que les problèmes économiques de ce temps-là sont d’ordre agricole, révolte paysanne, la famine et le prix de blé. Et la question des prix rémunérateurs pour l’agriculture a été l’un des sujets majeurs de l’école physiocratique de François Quesnay.

Taxation des bénéfices agricoles

                La taxation du secteur agricole est par exemple un moyen de transférer le surplus financier du secteur agricole vers l’industrie. L’exemple du Japon est souvent présenté à cet effet. Pays à revenu faible et à population très dense au 19e siècle, le Japon a su axer son développement sur le secteur agricole. Le gouvernement a joué un rôle actif dans l’investissement consacré à l’infrastructure et aux industries. À la fin du 19e et au début du 20e siècle, c’est le gouvernement qui a fourni le tiers ou la moitié environ des investissements totaux dans le pays14. Pendant ce temps, les recettes fiscales provenaient de 50 à 80 % du secteur agricole. La part de l’agriculture dans les revenus fiscaux de l’état entre 1888-1892 était de 80%. Ces ressources ont été très importantes pour financer les investissements publics et les services de base comme l’éducation et la recherche. La mise en place de cette structure fiscale a été centrale. Elle a permis d’extraire une part du surplus de l’agriculture pour financer l’industrialisation.

L’instabilité du marché agricole

              En dépit de l’avantage apporté par l’agriculture, le marché agricole est souvent instable. Cette instabilité souvent constatée et déplorée dépend des caractéristiques de l’offre et de la demande agricole. Ces caractéristiques sont les suivantes : d’abord, la demande du produit agricole est inélastique, autrement dit, elle réagit peu à la variation du prix. Ensuite du côté de l’offre, l’offre du produit agricole est rigide à court terme. En effet, les cycles de production ont une certaine durée, il y a une certaine durée entre l’ensemencement des terres et la récolte. Et ce qui résulte la rigidité de l’offre à court terme, et par conséquent, elle ne peut que très difficilement être ajusté rapidement à la variation du prix tandis que la quantité à un moment donné dépend des décisions antérieurement au début du cycle de production. Après, en moyen et long terme, l’offre du chaque produit agricole est très élastique. En effet, les agriculteurs changent facilement de spéculation à chaque nouveau cycle de production. Par conséquent, l’offre de chaque produit agricole réagit fortement à la variation des prix d’un cycle de production à l’autre. Et enfin, l’offre du produit agricole à un moment donné est incertaine. Les récoltes obtenues dépendent des décisions de la production prise au début du cycle étant donné que la production est soumise à des aléas, en particulier climatique. Ainsi, la loi de KING apporte l’explication aux deux premières caractéristiques. Cette loi stipule que les recettes des agriculteurs varient en sens inverse du niveau des récoltes. En effet, seule la demande qui fixe le prix sur le marché comme l’offre est rigide à court terme. Le prix peut être élevé face à une certaine demande. Alors, d’une année à l’autre, l’offre peut augmenter et ceci risque de provoquer une forte chute de prix car la demande est en inélastique. Le modèle de COBWEB illustre cette instabilité des marchés agricoles dus aux caractéristiques de l’offre et de la demande agricole. Ce modèle explique les raisons des fortes fluctuations de prix. En effet, les agriculteurs n’ont aucune information sur le prix, auquel ils pourront vendre leurs produits étant donné qu’il y a une certaine durée entre le cycle de production. Les agriculteurs s’appuient donc sur le prix anticipé qui n’est autre que le prix observé lors du cycle de production précédent, pour fixer la quantité à produire. Par conséquent, on assiste à une alternance de la période d’offre abondante et d’offre rare. Si, en présence d’un accroissement de l’offre, la demande de produits agricoles se révèle élastique, une faible variation du prix permet d’absorber une variation beaucoup plus vaste de cette offre. Mais comme la demande de la plupart des produits d’origine agricole est fortement inélastique par rapport au prix (quel que soit la variation du prix de denrée alimentaire, les gens ne peuvent pas de consommer au plus de la limite), il faut consentir des baisses massives pour que la demande s’élève au niveau de l’offre. Le marché enregistre donc des fluctuations importantes. Mais ces fluctuations pourraient n’avoir qu’un caractère accidentel si l’offre ellemême s’adaptait aux conditions du marché. En présence d’une baisse de prix, l’offre peut rétracter et se limiter à un volume compatible avec celui de la demande. Mais l’offre agricole n’est pas toujours douée de ce pouvoir d’adaptation (étant donné que l’offre est rigide à court terme). Il est possible qu’elle réagisse trop vigoureusement et qu’à une période d’excédent succède une phase insuffisance de l’offre, projetant le prix dans une direction opposée. Si, par contre, l’offre se révèle rigide et ne se contracte pas, l’affaiblissement du prix persiste et se perpétue.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : FONDEMENT THEORIQUE DU ROLE DE L’AGRICULTURE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE
CHAPITRE I : DEFINITIONS DES CONCEPTS DE BASES SUR L’AGRICULTURE ET LE DEVELOPPEMENT
Section 1 : Le Développement et la politique du développement
§1 : Concept du développement
1.1) Le développement économique et ses objectifs
1.2) La croissance
1.3) Le développement durable /soutenable
1.4) Le développement rural
1.5) Le développement agricole
§2 : Concept de la politique du développement
2.1) La politique économique vers la politique du développement
2.2) Les types des politiques de développement
2.3) Les objectifs de la politique du développement
2.4) Les politiques de développement rural
2.5) Les politiques de développement agricole
Section 2 : l’agriculture et la politique économique agricole
§1 : Concept de l’agriculture
1.1) Définition de l’agriculture
1.2) Définition de la terre, les conditions naturelles et la saison
1.3) L’agriculture durable
1.4) Les types, les rôles et les techniques de l’agriculture
1.5) Les productions agricoles
§2 : Concept de la politique agricole
2.1) Définition de la politique agricole
2.2) La nécessité de la politique agricole
2.3) Les objectifs et les principes de la politique agricole
CHAPITRE 2 : CONSIDERATION THEORIQUE DE L’AGRICULTURE DANS LE DEVELOPPEMENT
Section1 : la théorie de l’agriculture selon les différents auteurs
§1 : La politique de l’agriculture selon François Quesnay
1.1) Contexte idéologique des Physiocrates
1.2) Les faits économiques et contexte historique
1.3) La pensée économique physiocrate
1.4) La notion du capital chez François Quesnay
§2 : La théorie de la répartition du David Ricardo
2.1) La théorie Ricardienne de la rente
2.2) La théorie classique du salaire
2.3) Le profit
§ 3 : La théorie de Malthus : la croissance de la population et le rendement du produit agricole
3.1) Les principes de Malthus
3.2) A titre d’illustration
Section 2 : le rôle de l’agriculture dans le processus de développement
§1 :L’agriculture et la formation du capital
1.1) Taxation des bénéfices agricoles
1.2) Modification des termes de l’échange
1.3) Compression des investissements dans l’agriculture
1.4) Marché rural des biens industriels
§2 : Agriculture et transfert de la main d’œuvre vers l’industrie
2.1) Le modèle de LEWIS sur le dualisme de l’économie
2.2) Renforcement par le modèle de FEI et RANIS
§3 : L’instabilité du marché agricole
PARTIE II : ANALYSE EMPIRIQUE DE L’IMPACT DE L’AGRICULTURE SUR L’ECONOMIE MALGACHE
CHAPITRE 3 : CONTEXTE GENERAL SUR MADAGASCAR
Section 1 : la structure socio- économique à Madagascar
§1 : Structure sociale
1.1) Situation démographique
1.2) Niveau de chômage
1.3) Niveau de la pauvreté
§2 : Structure économique
Section 2 : L’agriculture de Madagascar
§1 : Contexte générale du secteur agricole de ce pays
1.1) Rappel historique du système agraire à Madagascar
1.2) Les types d’agriculture à Madagascar
1.3) La surface des terres cultivables
1.4) Les principales productions agricoles à Madagascar
1.5) La commercialisation de la production agricole
1.6) Importation et exportation des produits agricoles
§2 : Les problèmes de l’agriculture à Madagascar
2.1) L’insécurité sociale et l’insécurité foncière
2.2) Eloignement, routes dans le milieu rural
2.3) Le crédit rural
2.4) L’accès au progrès technologiques
2.5) Les contraintes ressenties par les exportateurs
2.6) Le droit d’héritage
CHAPITRE 4 : L’AGRICULTURE A MADAGASCAR : UN PASSAGE OU UNE IMPASSE POUR LE DEVELOPPEMENT ?
Section1: A Madagascar: l’agriculture conduira au développement
§1 : La capacité de l’agriculture de réduire la pauvreté
1.1) L’agriculture peut réduire la faim et accroitre le revenu des agriculteurs
1.2) L’agriculture, lutte contre l’exode rural
§2 : La capacité de l’agriculture de rentrer des devises grâce à la participation aux échanges internationales
Section 2 : L’agriculture : un blocage pour aller au développement
§1 : Au niveau social
1.1) La faiblesse du taux de scolarisation dans le milieu rural
1.2) Le fort taux de natalité
§2 : Au niveau économique
2.1) La faiblesse de la productivité agricole induit la faiblesse du revenu des paysans
2.2) La faible participation au niveau du marché renonce le bien être des paysans
2.3) Des droits de propriété foncière mal connus
CONCLUSION
BILIOGRAPHIE
WEBOGRAPHIE
LISTE DES ANNEXES

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *