Analyse de trois categories alimentaires
Publicitรฉ et marketing alimentaire
A travers le temps, notre environnement alimentaire a evolue. La societe a vu naitre un grand nombre de nouvelles denrees alimentaires et de boissons sur le marche mondial. La plupart de ces produits sont riches en graisses, en sucre ou en sel et sont tributaires dโun marketing attrayant visant principalement les enfants. Ceci va a lโencontre des campagnes de promotion et de prevention de la sante concernant une alimentation saine, equilibree et variee, ainsi que le maintien dโun poids dans les normes. Dโapres plusieurs etudes, la publicite a un effet significatif sur le choix, les preferences et le comportement alimentaire, ainsi que sur lโetat de sante des enfants (12,13). En effet, elle vehicule des messages contraires a ceux recommandes par les professionnels de sante pour la population generale. De ce fait, la publicite conforte les consommateurs dans lโidee que ce qui est diffuse a la television contribue a une bonne sante (12,13). En 2011, 23 % des publicites sur les chaines destinees aux enfants concernaient des produits alimentaires (14). Les marques ciblent les enfants pour plusieurs raisons (14,15,16) :
โข les enfants sont les futurs consommateurs, il est donc important de les fideliser a une marque des le plus jeune age
โข les enfants ont de plus en plus de pouvoir sur les achats familiaux. Ils incitent leurs parents a acheter des produits alimentaires et en majorite ce sont ceux quโils ont vus a la television. Selon une etude belge menee en 2003 (17), 9 jeunes sur 10 ajoutent spontanement des produits dans le caddie familial ou proposent de les acheter. Les enfants deviennent ainsi des โช prescripteurs dโachat โซ
De plus, les enfants nโont pas encore developpe leur esprit critique, ils manquent de discernement notamment a lโegard des medias. La television est donc consideree comme source de verite. Cela peut ainsi favoriser un desequilibre alimentaire et privilegier un choix de produits de mauvaise qualite nutritionnelle. En Suisse, lโetude KIWI de lโInstitute of Communication and Health de lโUniversite de Lugano (14) a evalue le role et lโinfluence de la television sur les choix alimentaires des enfants dans trois cantons suisses en 2006. Lโetude a ete realisee une deuxieme fois en 2011 (etude KIWI 2), afin dโobserver des modifications eventuelles (14). Le nombre de publicites alimentaires est passe de 37 % en 2006 a 24 % en 2011 (14). Les aliments representent toujours la majorite des publicites emises a la television. Il semblerait quโen moyenne un enfant suisse regarde 2100 publicites alimentaires par annee (14).
De plus, les publicites sont souvent les memes et repassent de nombreuses fois a lโecran, surtout dans les programmes pour enfants. Ainsi, il y a une plus grande probabilite pour ces derniers de retenir les messages transmis. Il a ete demontre egalement, comme dans plusieurs autres etudes, que les categories dโaliments les plus mediatisees sont les boissons gazeuses sucrees, les cereales de petit-dejeuner, les biscuits, les friandises, les snacks, les plats prepares et les fast-foods (12,14,15). En contrepartie, les fruits et les legumes representent uniquement 1 % du marketing alimentaire (14). Ainsi, si la population elaborait son assiette selon les frequences des publicites alimentaires, la pyramide alimentaire de la Societe Suisse de Nutrition (SSN) (figure 2a) serait totalement inversee (figure 2b). Cependant, bien que lโimpact de la publicite soit reel, son effet est modere (16). Dโautres facteurs non negligeables sont a prendre en compte dans les causes de lโexces ponderal, comme mentionne precedemment.
Engagements volontaires des industriels En parallele aux criteres developpes par l’OMS, les industriels ont developpe leur propre grille de criteres nutritionnels (27). Plusieurs pays ont elabore des modeles de profil nutritionnel dans le but dโagir sur la prevalence croissante du surpoids et de lโobesite infantile : les Etats-Unis avec โช the Childrenโs Food and Beverage Advertising Initiative โซ, lโUnion Europeenne avec โช The EU Pledge – White Paper โซ, le Danemark avec โช The Danish Forum โซ, le Royaume-Uni avec โช The Office of Communication โซ et un groupe de travail americain de plusieurs compagnies avec โช The USA IWG โซ (27). En Suisse, les industries alimentaires ont elabore des criteres nutritionnels dans le cadre dโun engagement volontaire : la Swiss Pledge (annexe II). Les criteres nutritionnels adoptes par la Swiss Pledge ont ete mis en oeuvre sur la base du programme de lโEU Pledge – White Paper (28). Ce dernier a ete lance en 2007 a la suite de la plateforme de lโUnion Europeenne pour lโaction sur lโalimentation, lโactivite physique et la sante. Un forum avait ete organise en 2005 afin dโencourager les differents intervenants a prendre des initiatives promouvant un style de vie sain en Europe (28).
Les criteres nutritionnels choisis par les industriels ont ete elabores par un groupe de travail comprenant un nutritionniste de chaque compagnie membre de lโEU Pledge (28). Ces nutritionnistes se sont penches sur les modeles nutritionnels crees et appliques par dโautres pays, comme la Grande-Bretagne. Ils ont egalement pris appui sur des societes savantes, telles que lโOMS et lโEuropean Food Safety Authority (EFSA) (28). Par la suite, la Belgique et le Portugal ont egalement mis en place des initiatives : โช The Belgian Pledge โซ (29) et โช The Portuguese Pledge โซ (30). Lโinitiative Swiss Pledge rassemble depuis 2010 plusieurs entreprises sโengageant a limiter la publicite des denrees alimentaires aupres des enfants de moins de 12 ans (31). Actuellement, quatorze entreprises ont signe lโinitiative Swiss Pledge : Coca-colaR, CoopR, DanoneR, IntersnackR, KelloggโsR, MarsR, McDonaldโsR, MondelezR, NestleR, PepsiCoR, Procter & GambleR, RivellaR, UnileverR et Zweifel Pomy-ChipsR. Cet engagement porte sur les spots televises, les magazines pour enfants, les sites internet des entreprises membres et des la fin de lโannee 2016, les reseaux sociaux (31). Un suivi et des controles des exigences Swiss Pledge sont effectues pour chaque moyen de communication par une entreprise independante ; Media Focus (31,32). LโOSAV et lโOffice Federal de la Sante Publique (OFSP) soutiennent toutes les entreprises qui sโengagent dans la promotion dโun mode de vie sain par lโinitiative โช actionsante2 โซ (33). En effet, toute entreprise qui mene des actions afin de faciliter lโacces et la promotion de produits sains peut beneficier du logo โช actionsante โซ et le mettre en avant. Ainsi, toutes les entreprises membres de la Swiss Pledge font partie dโโช actionsante โซ (31).
Intรฉrรชt de lโautoritรฉ compรฉtente suisse pour la rรฉgulation de la publicitรฉ alimentaire LโOSAV est lโinterlocuteur principal concernant, entre autres, les questions de la nutrition et lโelaboration de la legislation suisse. En 2015, lโOSAV a mandate la ZHAW afin de savoir si les criteres nutritionnels elabores par lโOMS et par la Swiss Pledge sont applicables en Suisse (4). Avec la realisation de cette etude, lโOSAV souhaite emettre des recommandations et de nouvelles mesures, afin de limiter le marketing des produits HFSS aupres des enfants. Lโetude de la ZHAW (5), parue en octobre 2015, compare les criteres nutritionnels de lโOMS et ceux de la Swiss Pledge, ainsi que les divers canaux de communication utilises pour la publicite aupres des enfants (television, presse ecrite, sites internet, etc.). Lโetude de la ZHAW montre que les categories des produits alimentaires sont similaires entre les grilles de criteres nutritionnelles de la Swiss Pledge et de lโOMS mais que des differences existent (5).
Par exemple, lโOMS interdit tous les produits HFSS, tandis que la Swiss Pledge limite la publicite des produits alimentaires que lorsque ceux-ci sont au-dela de certaines valeurs maximales. Lโetude a montre que les valeurs nutritionnelles maximales de la Swiss Pledge ont tendance a etre superieures a celles de lโOMS (5). Ces deux modeles sont parfois difficilement comparables en raison des tailles de portions non specifiees de maniere homogene dans les criteres de la Swiss Pledge. La ZHAW propose, au final, dโutiliser la grille de criteres nutritionnels de lโOMS pour les produits alimentaires suisses (5). Dโautres strategies nutritionnelles ont ete mises en place par la Confederation (34,35) : par exemple, la strategie sel 2008-2012 puis 2013-2016 et le โช Memorandum of Understanding โซ. La Strategie Sel a ete mise en place afin de sensibiliser la population suisse a la problematique de lโexces de sel et de reduire progressivement la teneur en sel des aliments (34). Le โช Memorandum of Understanding โซ est une convention qui a ete signee en aout 2015, lors de lโExpo a Milan (35). Elle consiste a reduire, dโici 2019, la teneur en sucres compris dans les yogourts et les cereales de petits dejeuners. Plusieurs entreprises, comme CoopR, MigrosR, NestleR ont signe cette convention (35). De plus, au niveau international, plusieurs multinationales reduisent de leur propre volonte la teneur en sucres, sel ou graisses de leurs produits alimentaires. Par exemple, LIDLR ou encore NestleR ont reduit le sucre contenu dans leurs cereales de petit-dejeuner.
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Table des matiรจres
Rรฉsumรฉ
Liste des abrรฉviations
1 Introduction
2 Cadre de rรฉfรฉrence
Surpoids et obesite infantile
Publicite et marketing alimentaire
Le โช Kids marketing โซ et les medias
Les gammes de produits alimentaires suisses destinees aux enfants
Regulation de la publicite alimentaire par lโOMS
Engagements volontaires des industriels
Interet de lโautorite competente suisse pour la regulation de la publicite alimentaire
3 But, questions de recherche, objectifs et hypothรจses
But
Questions de recherche
Objectifs
Hypotheses
Hypothรจse principale
Hypothรจse secondaire
4 Mรฉthodologie
Prise de connaissances des criteres nutritionnels
Lecture dโarticles et affinement de la question de recherche
Recherche dโarticles pour le cadre de rรฉfรฉrence
L’echantillonnage
Produits alimentaires de lโรฉtude de la ZHAW
Ajout de produits alimentaires
Recueil des valeurs nutritionnelles des produits alimentaires
Analyse des criteres nutritionnels de la Swiss Pledge en fonction des valeurs de reference des enfants
5 Rรฉsultats
Application des criteres nutritionnels de la Swiss Pledge et de lโOMS a notre echantillon
Raisons dโinterdiction
Rรฉsultats par catรฉgories d’aliments
Analyse des criteres nutritionnels de la Swiss Pledge en fonction des valeurs de reference des enfants
6 Discussion
Comparaison entre la grille de lโOMS et celle de la Swiss Pledge
Analyse de trois categories alimentaires
Points forts et points faibles des grilles nutritionnelles
Avantages et inconvรฉnients des grilles
Lโautorรฉgulation des industriels
Adaptation de la grille nutritionnelle de lโOMS
7 Perspectives
Labels
Amelioration des recettes et taxation
Vers de nouvelles techniques de marketing
8 Limite, biais et points forts
9 Conclusion
10 Remerciements
11 Rรฉfรฉrences bibliographiques
12 Annexes
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