ANALYSE DE L’INFLUENCE ENTRE LA CONSERVATION DE L’ECOSYSTEME FORESTIER

La théorie des organisations : cadre théorique retenu

              L’étude consiste à combiner l‘analyse du système de production au niveau spatial (Razafindrabe, 2002, Ramamonjisoa et al, inédit) analyse des filières de produits ligneux – non ligneux des ressources forestières (Rabenasolo, 1999 ; Ranjatson, 1999 ; Ratovonomenjanahary, 2003 ; Rakotondrazaka, 2002), afin de caractériser le système de gestion de l’espace et sa relation avec les logiques de marché. Il s‘agit donc de trouver par quels moyens d‘actions les auteurs de gestion forestière doivent agir pour améliorer leur système de gestion (action de conservation et de valorisation des ressources forestières)

Les biens et services fournis par la forêt

_ Maintien de la diversité biologique : les forêts naturelles conservent la diversité totale des communautés naturelles, des paysages et protègent les variétés des espèces de plantes et d‘animaux avec leur variabilité génétique. Les forêts humides contiennent particulièrement des plus anciens et des plus riches écosystèmes du monde avec plus de 50% d‘espèces de plantes et d‘animaux sur 6% de la superficie de la terre. Et environ 15 000 plantes constituent des supports de différentes sortes de ressources non ligneuses à divers usages (POORE & SAYER, 1991).
_ Régulation du climat : les forêts modèrent le climat local voire général par leur influence sur la capacité de rétention de chaleur, sur la proportion des gaz à effet de serre dans l‘atmosphère et sur le cycle hydrologique.
_ Conservation du sol et de l’eau : les forêts protègent les bassins versants et assurent la régulation par les cycles bio géochimiques (cycles de l‘eau, du carbone, de l‘azote, etc.), entres autres le rôle de régulation du flux hydrique par la végétation forestière réduisant les risques d‘inondation et permettant la culture sur les plaines alluviales assurant la sécurité alimentaire des populations riveraines en période d‘étiage.
_ Production forestière : les produits forestiers ligneux (bois d‘œuvre, de service et d‘énergie) et non ligneux (palmiers, bambous, résine, gommes, gibier, miel, ver à soie, etc.) assurent à la fois les besoins basiques des populations locales riveraines et les besoins de marché et de services au niveau régional et national.
_ Récréation et tourisme : les forêts fournissent des opportunités pour des activités récréatives et pour le développement de l‘écotourisme.
_ Ressources pour l’éducation et la recherche : des opportunités d‘éducation informelle et formelle, des recherches, des études et des évaluations de l‘environnement dans un milieu naturel sont également offertes par les forêts naturelles.
_ Préservation de l’héritage culturel : les forêts constituent une part d‘héritage dans le pays où elles sont et contribuent aux folklores, aux traditions des peuples, aux spirituels (cultes, croyances, rituels) et souvent influencent et abritent les cultures locales.
_ Support de développement rural et réserve potentielle de terres: les forêts jouent un rôle intégral pour le développement des espaces ruraux et assurent une fonction cruciale pour la sécurité alimentaire. De plus, les espaces gardés sous forêt retiennent les processus naturels et maximisent des options pour de futurs usages du terrain. En effet, les sols riches en matière organique se développant sous le couvert forestier constituent une réserve de terre potentiellement productive pour le développement de l‘agriculture.

Foresterie « centrée sur la population »

                La dégradation de l‘habitat, la surexploitation des ressources naturelles, la pollution et l‘introduction d‘espèces exotiques menacent de plus en plus les ressources biologiques du globe. Les pertes alarmantes actuelles que subit la biodiversité nécessitent des solutions nouvelles ainsi que la participation créative de tous les groupes d‘acteurs intéressés. Tout en satisfaisant les besoins humains fondamentaux à travers le développement économique, il est nécessaire que les différents partenaires y compris les utilisateurs locaux, les agences gouvernementales et les organisations privées, mettent au point des programmes qui préservent les ressources biologiques. A travers le monde, la population locale est perçue de plus en plus par les décisionnaires et par les forestiers travaillant sur le terrain comme des collaborateurs potentiels dans la gestion des forêts. Ces 20 dernières années, les tendances actuelles en développement forestier international s‘orientent plus vers une reconnaissance du savoir, des compétences et des capacités des populations locales avec un accent sur l‘échange des connaissances et l‘adaptation du soutien forestier aux besoins exprimés, une plus grande attention accordée à la régénération et la gestion des forêts naturelles, pour des produits multiples comme part de moyens de subsistance durables. Le concept de foresterie « centrée sur la population » s‘est alors développé donnant naissance aux notions de foresterie sociale, foresterie communautaire, gestion conjointe des forêts (joint forestmanagement), partenariat en gestion des forêts (sharedforest management), cogestion et gestion participative des forêts. La cogestion des forêts (CGF) est définie comme un partenariat de travail entre les principales parties prenantes aux décisions dans la gestion d‘une forêt donnée (CARTER, 2000). Ces différentes notions sont toutes fondées, à des degrés variables, sur les connaissances existantes et les besoins des communautés locales, mais impliquant l‘appui et le soutien du gouvernement. Elles se distinguent des systèmes de gestion traditionnels qui sont souvent établis depuis longtemps, mais ne sont pas reconnus par l‘Etat. La plupart des expériences en cogestion des forêts (CGF) à travers le monde ont eu lieu dans des zones qui sont reconnues légalement comme Terres Forestières d‘Etat et contrôlées par les autorités bien que les communautés locales puissent aussi avoir des droits traditionnels d‘usufruit ou de tenure coutumière. On peut citer comme exemples, les études de cas basés sur des terres forestières de l‘Etat a) sur la Foresterie communautaire au Népal, b) sur la Gestion conjointe des forêts en Inde et c) sur la cogestion des forêts au Kirghizistan. La tendance générale est que la population locale obtient un meilleur contrôle des ressources forestières dans leur localité mais qu‘il existe des différences marquées par rapport au degré de contrôle, aux responsabilités y relatives et aux bénéfices attendus (CARTER, 2001).

La restauration des paysages forestiers (RPF)

                Face aux menaces continuelles, la protection et la gestion des forêts existantes ne suffisent plus. A la perte des grandes surfaces de forêts s‘ajoute la dégradation sévère de ce qui reste. Les forêts dégradées ne remplissent plus une grande partie des rôles qu‘elles jouent et peuvent donc perturber l‘équilibre fragile des paysages avec pour conséquence la perte de la biodiversité, une répartition inégale des biens et services restants et les conflits sociaux qui en découlent. Dans l‘optique d‘une conservation réussie des forêts, il est pensé qu‘il faut envisager la protection, la gestion mais aussi la restauration des forêts. La restauration des paysages forestiers est une approche globale proposée par le WWF et l‘UICN. Elle a pour but de développer les activités à l‘échelle d‘un paysage ou d‘un territoire de façon à mieux conserver la biodiversité et améliorer la multiplicité des moyens d‘existence des hommes. Elle consiste à rétablir les biens et services des arbres pour la population et la biodiversité au sein du paysage et à une plus grande échelle, de toute une écorégion. Les paysages sont de larges unités d‘intervention prioritaire et représentent généralement les régions où la biodiversité est la mieux représentée et où existent les meilleures possibilités de conservation. C‘est à cette échelle que l‘on peut évaluer l‘intégrité écologique, estimer les besoins, les utilisations et les fonctions. Un paysage couvre généralement une superficie entre 100 000 ha et 1 000 000 ha. La restauration des paysages forestiers vise à rétablir les fonctions et processus clés de ces paysages qui ont déjà subi de graves dégradations. C‘est un processus planifié qui a pour but de regagner l‘intégrité écologique et d‘améliorer les conditions de vie de la population vivant dans ces paysages déboisés ou dégradés. Elle part du paysage existant et cherche à rétablir les fonctions dégradées ou perdues. A Madagascar, l‘approche de restauration des paysages forestiers (RPF) n‘est pas non plus un concept nouveau. Mais, en termes d‘acquis, les expériences des projets de restauration ont été effectuées surtout au niveau des sites. Ainsi, le plus apporté par l‘approche RPF est l‘échelle et la dimension d‘intervention qui essaient d‘équilibrer des objectifs écologiques avec des objectifs socio-économiques à l‘intérieur d‘un paysage donné. En 2003, l‘approche RPF est développée par le WWF dans le cadre de l‘amélioration de l‘état des ressources forestières. Un processus de réflexion sur les critères d‘évaluation, sur la liste des paysages potentiels dans l‘écorégion de la forêt humide, sur l‘introduction du concept dans les politiques et programmes nationaux de l‘environnement et sur l‘élaboration d‘un plan d‘action, a été initié pour la mise en œuvre du RPF à Madagascar.

Interview du technicien forestier du GERP

               La collecte des données auprès du GERP a été plus ou moins la base de notre étude. Notre plus grande attention a été tournée vers eux. Puisque notre plus grande investigation (terrain, recherche, échantillonnage, …) a été dirigé par les acteurs forestiers du GERP.L‘objectif de cette enquête est d‘obtenir des renseignements par des questions suivants :
– Par quels moyens gérez-vous la Conservation et l‘Exploitation forestière ?
– Pouvez-vous démontrer que ces actions suivent votre objectif et y êtes-vous bénéfiques?
– Quels sont les mesures que vous avez prises ou suggérées pour limiter les dégâts forestiers.

Evaluation de la gestion forestière

               Les évaluations forestières, qui consistaient au départ essentiellement à quantifier les disponibilités de bois, pour ensuite mettre au premier plan le couvert forestier et ses variations, tendent aujourd‘hui à élargir leur portée pour couvrir l‘éventail des biens et services que procurent les forêts et les arbres. Elles fournissent des informations sur les faits nouveaux, les changements ou les progrès enregistrés dans le secteur, dont les instances nationales et les pays ont besoin pour prendre les décisions. Pour répondre à cet objectif, il ne suffit pas de quantifier les ressources forestières ; les évaluations cherchent de plus en plus à analyser tous les avantages des forêts, c‘est-à-dire l‘utilisation des ressources (HOLMGREN et al, 2002). Les données nécessaires fournies par les évaluations vont servir à appuyer les prises de décision aux niveaux des politiques et de la gestion forestières relatives à la biodiversité. En raison de la complexité de la biodiversité, les informations la concernant doivent être réunies et exprimées à l‘aide de variables simplifiées, normalement sous forme d‘indicateurs (NOSS, 1999).

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

REMERCIEMENTS
SIGLES ET ACRONYMES
LISTE DES CARTES
LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : LE CADRE THEORIQUE D’ANALYSE ET LES APPROCHES CONCEPTUELLES
1-Le cadre théorique : entre la Conservation et l‘Economie forestière à Maromizaha
1-1La théorie des institutions
1-2 La théorie des organisations : cadre théorique retenu
1-3Analyse des espaces forestiers : approche territoriale
2 Les approches conceptuelles
2-1-Par rapport à l‘aménagement durable des forêts
2-1-1-Par rapport au concept de développement durable
2-1-2-Par rapport à la politique environnementale à Madagascar
2-2-Approche participative
2-2-1-Evolution et stratégies de la participation
2-2-2-Foresterie « centrée sur la population »
2-2-3-Gestion participative via transfert de gestion
2-3-La restauration des paysages forestiers (RPF)
DEUXIEMEPARTIE: PROBLÉMATIQUE,MÉTHODOLOGIE,PRESENTATIODE LA ZONE D’ÉTUDE
3-La problématique, la méthodologie, présentation d la zone d‘étude et les approches conceptuelles récentes
3-1-Les questions de recherche et l‘hypothèse
3-1-1-Questions de recherche
3-1-2-Hypothèses de travail
3-2-La méthodologie
3-2-1-Les approches qualitatives
3-2-1-1-Etude bibliographique
3-2-1-2-Situation des connaissances disponibles
3-2-1-2-1-Interview du technicien forestier du GERP
3-2-1-2-2-Interview auprès des sociétés forestières
3-2-1-2-3-Interview du technicien forestier de FANALAMANGA
3-2-1-2-4-Enquêtes auprès des exploitants forestiers
3-2-1-2-5-Enquêtes fokontany
3-2-1-3-Fiabilité et limite de l‘étude
3-2-2-Les approches quantitatives
3-2-2-1-Les méthodes de relevés
3-2-2-1-1-Méthode d‘inventaire forestier
3-2-2-1-2-Méthode de régénération naturelle globale
3-2-2-2-Analyse de la dynamique des forets
3-2-2-3-Evaluation de la gestion forestière
3-3-Présentation de la zone d‘étude
3-3-1-Cadre historique et institutionnel
3-3-2-Délimitation de la zone d‘étude
3-3-3-La démographie
3-3-4-Climat
3-3-5-Température et précipitations
3-3-6-La géologie
3-3-7-L‘hydrographie
3-3-8-La Flore de Maromizaha
3-3-9-La Faune de Maromizaha
3-3-10-Les activités économiques et services
3-3-11-Limites institutionnelles et naturelles
3-3-11-1-Limites institutionnelles
3-3-11-2-Limites naturelles : les cibles de conservation et les menaces
TROISIEME PARTIE :RESULTATS ET INTERPRETATIONS
4-RESULTATS ET INTERPRETATIONS
4-1-Cadre théorique
4-2-La conservation de la forêt de Maromizaha : une situation préoccupante
4-2-1-Les pressions et menaces liées à l‘activité humaine : La Déforestation
4-2-1-1-La culture sur brulis (tavy)
4-2-1-2-Le prélèvement irrationnel d‘espèces ligneuses
4-2-1-3-Le charbonnage
4-2-1-4-La chasse
4-2-1-5-Le prélèvement irrationnel d‘espèces non ligneuses
4-2-1-6-L‘exploitation minière et carrière des ressources naturelles non renouvelables
4-2-2-Evalution des différentes pressions et menaces
4-2-3-Les conséquences de la Déforestation
4-2-3-1-Erosion du sol
4-2-3-2-Perte de la Biodiversité
4-2-3-3-Diminution de la ressource en eau
4-2-3-4-Aggravation des catastrophes naturelles
4-2-3-5-Changement climatique
4-2-3-6-Émergence de nouvelles pathologies
4-3-L’exploitation forestière :
4-3-1-L‘exploitation commerciale du bois
4-3-2-Les acteurs de l‘exploitation forestière
4-3-2-1-L‘exploitant forestier
4-3-2-2-Le commandeur ou le chef de chantier
4-3-2-3-Le réceptionnaire
4-3-2-4-Les bûcherons
4-3-2-5-Les ouvriers
4-3-3-Le fonctionnement
4-3-4-L’utilisation des ressources forestières dans le massif forestier de Maromizaha
4-3-5-Exploitation et valeur économique des produits forestiers non ligneux
4-3-5-1-Exploitation des produits forestiers non ligneux
4-3-5-2-Valeurs économiques des produits forestiers non ligneux
4-4-Les méthodes de relevés
4-4-1-La méthode d‘inventaire forestier
Relevé écologique
4-4-2-Méthode de la régénération naturelle globale
4-4-3-Indice de reconstitution
4-4-3-1-Reconstitution des peuplements par essence
4-4-3-2-Selon le choix de la rotation
4-4-3-3-Selon le diamètre minimal d‘exploitabilité
QUATRIEME PARTIE:DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
5-DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
5-1-Généralités
5-1-1-Le rôle économique de la forêt à Madagascar
5-1-2-Le secteur forestier formel à Madagascar
5-2-La mise en œuvre des moyens de conservation des forêts à Maromizaha
5-2-1-Moyens de gestion biologique
5-2-1-1-La conservation génétique des ressources forestières
5-2-1-2-Systèmes de régénération
5-2-1-3-La sylviculture
5-2-2-Moyens de gestion économique
5-2-2-1-Caractéristiques principales d‘une économie forestière axée sur la conservation
5-2-2-2-Le rendement soutenu
5-2-2-3-Meilleur calcul de la rentabilité économique
5-2-2-4-L‘exploitation forestière, du Conventionnelle au faible impact
5-2-2-5-Le coût de la conservation de la biodiversité
5-3-Une coordination des acteurs pour la maîtrise de la déforestation
5-3-1-Les acteurs de la gouvernance de l‘aire protégée Maromizaha et les jeux de pouvoir
5-3-1-1-L‘Etat
5-3-1-2-Les bailleurs de fonds
5-3-1-3-Le GERP (gestionnaire)
5-3-1-4-Les communautés locales
5-4-DE L‘ÉCONOMIE AUX POLITIQUES
5-4-1-Contribution des forêts aux moyens d‘existence de la population riveraine
5-4-2-Stratégie de conservation et de valorisation des forêts
CONCLUSION
BIBLIOGRAHIE

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *