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Rôle économique de l’Etat
L’intervention de l’Etat dans la sphère économique a toujours été un sujet controverse. En effet, il existe plusieurs conceptions du rôle de l’Etat dans l’économie. Pour les classiques, la participation de l’Etat à la vie économique doit être limitée à l’exercice de ses fonctions régaliennes, c’est-à-dire les fonctions que les secteurs privées ne peuvent prendre en charges, et à la garantie du libre fonctionnement du marché. Par contre, les keynésiens affirment que l’Etat peut jouer un rôle actif dans la relance de la croissance. Pour eux, l’Etat doit au service de la population dont le but de satisfaire son besoin, d’améliorer son bien-être, ainsi qu’il doit intervenir dans l’économie pour corriger les dysfonctionnements du marché. D’autre part, il la défavorise car il décourage l’initiative privée puisqu’ il réduit ses rendements en ôtant à ces entreprises une part des bénéfices tirés de leur activité. Il existe donc un taux d’imposition optimal qui permet à l’Etat de maximiser la croissance.
Parmi ces diverses classifications possibles de rôle de l’Etat, c’est celle proposée par MUSGRAVE9 en 1959 s’est imposée. Pour lui, les dépenses publiques peuvent répondre à trois fonctions principales de l’Etat10, à savoir : une fonction d’allocation des ressources pour financer la production des biens et services publics ; une fonction de redistribution afin de corriger les inégalités de revenu et enfin une fonction de stabilisation macroéconomique qui consiste à contrôler les variations cycliques de l’activité.
La fonction d’allocation :
Elle correspond à l’affectation des ressources entre les différents usages possibles. En d’autre terme, l’Etat va promouvoir une allocation optimale des ressources économiques rares afin d’en tirer la meilleure partie pour le bien être de la collectivité. C’est-à-dire, l’Etat doit intervenir sur l’allocation des ressources productives pour atteindre des objectifs jugés économiquement et/ou socialement plus satisfaisants que ceux qui résultent du marché ( par exemple, offrir des biens ou services collectifs purs comme l’éclairage public, la défense nationale). Entre dans cette catégorie des fonctions, les interventions qui vise à affecter la quantité ou la qualité des facteurs de production disponible dans l’économie. Les interventions publiques visent également dans cette catégorie, à modifier la répartition sectorielle ou régionale de ces facteurs de production.
D’une manière générale, l’Etat affecte des moyens à la prise en charge de certaines productions non marchandes comme l’éducation, les infrastructures publiques, la santé et d’autres services publics.
La fonction de redistribution :
Cette fonction de redistribution correspond à la modification de la répartition des revenus et des fortunes dans un sens de justice sociale. L’Etat va donc chercher à distribuer de manière équitable le bien être en terme concret du revenu et de la fortune et cela entre les individus, les régions, les générations.
Elle s’effectue le plus souvent au moyen de prélèvement obligatoire. A titre d’exemple, le système mixte de protection sociale, c’est-à-dire l’assurance sociale qui est financée par cotisation suivant la capacité contributive, et l’assistance sociale (aide délivrée par la collectivité aux nécessiteux) dont le financement est exclusivement assuré par les recettes fiscales. Ou bien, les deux logiques de redistribution : la redistribution verticale (participation des plus aisés au profit des plus démunis) et la redistribution horizontale (participation des actifs pour faire bénéficier des prestations à ceux qui sont économiquement improductifs ou inactifs).
La fonction de stabilisation :
Il s’agit de réduire les écarts par rapport à l’équilibre suite à des chocs exogènes qui éloigne l’économie de cet équilibre. L’Etat doit promouvoir les grands équilibres macroéconomiques (plein emploi, équilibre extérieur et stabilité des prix) en stabilisant les fluctuations de la croissance économique. C’est le rôle que les économistes keynésiens attribut aux politiques monétaires et budgétaires.
Dans cette optique, l’Etat doit intervenir pour réguler les activités économiques afin de relancer la croissance économique, soit en agissant sur la politique budgétaire expansionniste, c’est-à-dire, on va augmenter les dépenses publiques qui va donc à son tour accroitre les activités économiques, l’embauche, la distribution de revenu. Cela va conduire à atteindre le plein emploi et enfin, une baisse de chômage. Soit par la politique fiscale, par une diminution des impôts sur les revenus ou sur la consommation afin de redonner du pouvoir d’achat aux consommateurs pour qu’ils augmentent leur consommation.
Dans cette manière, selon XAVIER Greffe, « les politiques publiques marquent les interventions des pouvoirs publics dans le fonctionnement de l’économie »11. Son analyse se réfère sur les fondements, dimensions et conséquences de ces politiques publiques. Il considère alors les mises en œuvre de ces politiques publiques, qu’elles relèvent de l’allocation, de la stabilisation ou de la redistribution, avant de s’interroger sur les enjeux d’une nouvelle gestion publique.
Notion sur la croissance économique
Quant à François PERROUX, la croissance économique est définit comme l’accroissement d’une unité économique, simple ou complexe, réalisé dans des changements de structure et éventuellement de systèmes accompagnés de progrès économiques variables. Ceci revient à dire que la croissance économique n’est pas un fait du hasard mais plutôt une œuvre soutenue et qu’elle se traduit par un accroissement continu du produit réel de toute l’économie.
Selon Guellec D., la croissance économique est définie comme une augmentation durable de la production au cours du temps12.
En d’autres termes, c’est l’augmentation sur une longue période des grandeurs économiques significatives tels que le produit national bruit, le produit intérieur brut, les investissements, etc.
Les facteurs déterminants de la croissance
La fonction de production est un outil important dans l’étude de la croissance économique. Le niveau de la croissance a une relation entre les quantités des facteurs de production disponibles et de leurs utilisations. Il existe trois facteurs tels que le capital, le travail et le progrès technique.
Dans la théorie néoclassique, la seule source de croissance est l’accumulation de capital physique. Les théoriciens n’ignorent pas les autres sources, mais ils ne les intègrent pas dans les modèles. Domar (1942) et Harrod (1947) introduisaient l’accumulation de facteurs capital et travail. Selon eux, le progrès technique est une variable exogène, contrairement aux théoriciens de la nouvelle théorie de la croissance qui la considère comme une variable endogène.
Le facteur capital :
La croissance se traduit par des investissements qui viennent accroitre ou améliorer le stock de capital technique disponible ce qui permet une augmentation des quantités des biens et services produites.
La notion de capital renvoie à de multiples dimensions :
– Une dimension financière : il s’agit de l’ensemble des ressources d’un agent. Ces ressources sont engagées pour faire fonctionner une entreprise. Une partie de ce capital est constituée par des différents apports effectués par les associés : c’est le capital social.
– Une dimension physique : il s’agit du capital technique ou capital fixe. C’est l’ensemble des moyens matériels durables qui peuvent être utilisés plusieurs fois au cours du processus de production (biens d’équipements).
Le facteur travail :
La croissance est possible grâce à une augmentation de la quantité de travail disponible ou par une augmentation de la qualité du facteur travail utilisé (accroissement de la qualification moyenne des salariés).
Dans ce facteur, la population active joue un rôle très important. Deux grands facteurs expliquent les mouvements quantitatifs de la population active :
– Le premier est d’ordre démographique, c’est-à-dire, il comprend l’accroissement naturel de la population en âge de travailler et le solde migratoire.
– Le second concerne l’évolution des taux d’activités des hommes et des femmes.
L’évolution des taux d’activités se présente forcément sur le niveau de vie de la population active. Entre autre, la baisse du taux d’activité ralentit le rythme de la population active, alors que sa hausse le stimule.
Le progrès technique : qui accroît la productivité des facteurs de production utilisés. Près de la moitié de la croissance économique serait le fait de ce progrès technique.
Le progrès technique, pour les économistes traditionnels, est un facteur exogène. Deux types de raisons sont invoqués : le premier est basé sur la pertinence empirique d’une telle hypothèse. Pour eux, il consiste en une plus grande maîtrise des lois de la nature. Le second type de raison est l’incompatibilité supposé des rendements d’échelle croissants et de l’équilibre concurrentiel.
Pourtant les économistes de la nouvelle théorie de la croissance, le progrès technique est le résultat d’une activité économique rémunérée ; ainsi son niveau sera endogène. Il affecte les formes de la croissance, la structure du marché. Le relancement de la croissance amène les décideurs à tenir compte et créer de nouvelles techniques de l’information et de la communication. Par conséquent, le progrès technique consiste à utiliser plus efficacement les facteurs de productions (à produire plus avec une même quantité de capital et de travail). On mesure le progrès technique avec la productivité globale des facteurs de production qui se définit comme le rapport de la production sur les facteurs mis en œuvre, estimés en fonction de la dépense effectuée en travail et en capital.
En bref, la croissance économique se produite à la fois par l’augmentation des quantités de facteurs de production utilisés dans le processus productif, mais aussi de l’amélioration des techniques de production permettant de produire plus de biens et services avec les mêmes quantités de facteurs de production. On peut alors distinguer :
-La croissance extensive qui correspond à l’augmentation quantitative des facteurs de production.
-La croissance intensive qui désigne une augmentation de la production provient d’une utilisation plus efficace des facteurs de production existants.
Les mesures (indicateurs de la croissance économique)
Pour bien appréhender un phénomène économique, il faut savoir l’indicateur utilisé.
La croissance est mesurée par le taux d’augmentation de PIB.
Etant donné que le PIB est mesuré en unités monétaires, c’est-à-dire par la somme d’un produit prix-quantité, sa valeur peut augmenter aussi bien, soit à la suite d’une hausse des prix que d’un accroissement des quantités réellement produites (quantités physiques). Il faudrait à cet effet distinguer le PIB réel et le PIB nominal.
Le PIB nominal est la valeur des biens et services mesurée à prix courants alors que le PIB réel est mesuré à prix constants. Pour calculer ce dernier, on retient les prix d’une année de base, car il faut neutraliser l’effet de la variation des prix et mettre en évidence l’évolution de la production physique. Dans ces conditions, le PIB réel mesure plus correctement le niveau de l’activité et du bien-être économique que le PIB nominal.
Mais, pour mesurer les performances d’une économie dans le temps, on se rapporte à la variation de son PIB réel. De cette façon, le taux de croissance du PIB représente l’indicateur qui permet d’apprécier les performances d’une économie.
APPROCHE THEORIQUES SUR LA RELATION ENTRE DEPENSES PUBLIQUES ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE
La plupart des manuels des théories économiques, d’histoire de la pensée économique et d’histoire des faits économiques font remonter les origines de la croissance à la première révolution industrielle. Initié en 1776 par la vision optimiste d’A. Smith en vertu de la division du travail, le thème de la croissance réapparaitra au XIXe siècle par les travaux de Malthus, Ricardo et Marx. Il faudra cependant attendre le XXe siècle et les années 50 pour que les modèles théoriques de la croissance connaissent un véritable succès. Les modèles post-keynésiens (Harrod-Domar) et néoclassiques (Solow) ont introduit un véritable débat sur la question de la croissance équilibrée. Depuis les années 70-80, la croissance a connu un nouvel essor sous l’impulsion des théoriciens de la croissance endogène.
Certains d’entre eux ont été menés pour montrer la relation positive ou négative entre les dépenses publiques et la croissance économique. Mais dans cette section, nous allons citer les plus connus.
Les dépenses publiques source de la croissance économique
Conception keynésiennes de la dépense publique
Dans son ouvrage « la théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie », Keynes13 a donné à l’interventionnisme un but qui serait de réaliser un plein emploi par le moyen du maintien de l’investissement à un niveau élevé grâce à une politique de crédit et de monnaie dirigée c’est-à-dire user d’un taux d’intérêt faible afin de stimuler l’investissement privé et cela par le biais d’une politique de dépenses publiques. Ainsi, il considère l’interventionnisme comme instrument de stabilisation de la situation économique.
Pour les keynésiens, la dépense publique permet d’assurer une solidarité sociale et elle joue le rôle de stabilisateur économique. La manipulation par l’Etat de la dépense publique est une stratégie de régulation de l’économie. La dépense publique pour eux encourage les gains de croissance car la dépense publique soutient la demande en période de crise et le réduit en période d’expansion.
En effet, cette théorie est expliquée dans le cadre d’une crise économique. Lors d’une récession économique, l’Etat procède à une augmentation des dépenses publiques par le biais de la politique budgétaire pour pouvoir augmenter la demande globale, qui va aboutir par la suite à une augmentation la production et cela conduira à une hausse du revenu et donc une croissance économique.
D’autre côté, la politique de l’Etat consiste à réduire les dépenses publiques.
Comme Keynes, il trouve donc un intérêt sur les dépenses publiques tant au niveau économique que social.
Théorie da la croissance endogène
Le modèle de Solow postule l’existence d’une croissance de long terme stable, dont le rythme ne dépend que de croissance démographique et de progrès techniques, mais ses déterminants sont exogènes. Il n’expliquait pas la croissance et signalait tout simplement que grâce au progrès technique que la croissance peut perdurer. En effet, les théories de la croissance économique connaissent un renouveau depuis la fin des années 1980 et le début des années 1990. Ces théories reposent sur une nouvelle façon de considérer l’origine et le rôle du progrès technique dans le processus de croissance. Certains économistes ont lancé la notion de croissance endogène. A la suite le modèle de Paul Romer (1986) envisageait le moteur de la croissance économique dans l’accumulation des connaissances et de l’apprentissage. Il affirme que : « c’est en produisant qu’une économie accumule spontanément les expériences et donc les connaissances »14. Plus le niveau de connaissance n’est élevé, plus l’accumulation d’expérience et de savoir-faire est forte, ce qui favorise la croissance. Celui de Robert Lucas (1988) considère que le capital humain est un facteur endogène de croissance. Pour lui, la croissance économique dépend en grande partie des efforts individuels et sociaux de formation qui eux-mêmes dépendent de la capacité à épargner et donc à renoncer à une consommation présente pour investir dans l’éducation.
Les théories de la croissance endogène vont montrer qu’une intervention de l’Etat peut stimuler la croissance en incitant les individus à investir davantage dans le progrès technique. Pour favoriser l’investissement en capital humain, l’Etat peut favoriser l’accès à l’éducation. On assiste aussi à une réhabilitation des dépenses publiques, non pas dans une perspective de stabilisation, mais dans une perspective structurelle de la croissance.
Modèle de Barro
Dans le cadre de la croissance endogène, Barro (1990) démontre que la dépense publique est directement productive et doit être considérer comme un des facteurs de la fonction de production. La contribution du secteur public à la croissance comprend les dépenses d’éducation (afin d’accroitre le capital humain) et de recherche et développement, mais aussi celles d’infrastructures en matière de transport et de communication.
Comme les autres accumulations, ces dépenses ont un effet cumulatif ; elles permettent d’augmenter la croissance qui induit un accroissement des recettes publiques et donc de la dépense facteur de croissance. Il souligne l’importance des infrastructures publiques dans la circulation des informations, des personnes et des biens. Même si, en investit dans des infrastructures, l’Etat peut donc conduire à l’amélioration de la productivité des entreprises privées.
Barro montre que l’augmentation du taux d’imposition a deux effets sur la croissance : d’une part, il la favorise par le biais du financement des infrastructures source de croissance en raison que le capital public rend le capital privé plus productif et évite que sa productivité marginale s’annule progressivement.
. En bref, l’Etat peut favoriser les différentes accumulations de capital par le biais des politiques publiques structurelles, comme la politique de formation et d’éducation puisque ces accumulations présentent des effets externes importants. Dans ce point de vue, l’investissement dans l’éducation va engendrer une hausse du capital humain et conduira par une augmentation de la production. De plus, l’investissement dans la recherche publique favorise le développement du progrès technique qui permet le gain de productivité et d’où la croissance économique.
Les limites de la relation entre dépenses publiques et croissance économique
On a vu dans les analyses théoriques précédemment que la dépense publique favorise la croissance économique à court terme du point de vue keynésien et à long terme selon les théoriciens de la croissance endogène.
Néanmoins, on y trouve théoriquement des relations inverses entre les dépenses publiques et la croissance économique. En premier lieu, certaines dépenses sont inutiles ou porteuses de moindre valeur ajoutée notamment certains services de la fonction publique territoriale. Puis, la part de l’investissement productif dans les dépenses de l’Etat est très faible alors que ces dépenses sont réellement porteuses de croissance et d’emploi.
En second lieu, elles entrainent d’impacts néfastes sur les déséquilibres budgétaires. La hausse des dépenses publiques correspond d’une augmentation du déséquilibre budgétaire e. Par conséquent, il y a un déficit très élevé ou permanent, cela va conduire à l’inflation et entraine une moindre croissance économique.
Conception classique de la dépense publique
Le libéral pense que l’intervention de l’Etat entrave le mécanisme d’autorégulateur de l’économie de marché. Il sous-entend que les sommes prélevées par l’Etat ne sont pas utilisées de manière efficiente, elles servent à financer des activités peu productifs. Pour eux-mêmes, l’Etat a tendance à dépenser plus qu’il ne prélève que par l’impôt. Parfois, ceci aboutit à un déficit et conduisant l’Etat à procéder à une création monétaire qui est une source de l’inflation, ou à un emprunt auprès du public qui est source d’effet d’éviction aux dépenses des entreprises privées qui ont besoins de financement.
Ainsi, d’après cette théorie, la dépense publique constitue un poids pour l’économie tant par le prélèvement qu’elle implique, que par les choix des dépenses effectuées qui serait moins productives. Elles peuvent freiner la croissance en empêchant une utilisation privée des ressources. Ceci revient à dire que l’allocation des ressources aux privés sont plus efficace que celle des publiques. En fait, les libéraux suggèrent, il faut que les dépenses publiques devraient être moindre pour assurer le fonctionnement de service administratif les plus essentiels.
Conception de la nouvelle macroéconomie classique sur la dépense publique
La nouvelle économie classique considère que les politiques conjoncturelles sont inefficaces. Comme les monétaristes, ils ont émis un doute quant à l’efficacité de la politique budgétaire, puisque selon eux, la consommation est fonction du revenu permanent. Elle est donc peu sensible aux variations temporaires des dépenses publiques.
Par ailleurs, ils ont mis l’accent sur la lutte contre l’inflation qui provient principalement à l’excès de monnaie en circulation par rapport à la production nationale. Or, la politique des dépenses entraine un effet inflationniste. Pour lutter contre l’inflation, il faut donc réduire les dépenses publiques, mais cela freine la croissance et l’emploi.
Les effets des dépenses publiques excessives
Comme principaux bailleurs de fonds, le FMI et la Banque mondiale ont leurs propres approches concernant l’excès des dépenses publiques.
Approche du FMI :
Selon le FMI, l’augmentation des dépenses va conduire à une hausse de la demande globale, étant donné que la demande globale est constituée par l’ensemble de la consommation, de l’investissement ainsi que des dépenses de l’Etat. Or, l’augmentation de la demande globale va inciter un accroissement de l’importation et donc on ajoute une importation supplémentaire à l’importation habituelle, ce qui va impliquer un déficit commercial. Ce déficit commercial va par la suite induire à un endettement extérieur de l’Etat. De ce fait, la croissance des dépenses ne peut qu’accroitre l’endettement de l’Etat. Alors, l’augmentation des dépenses publiques entraine un effet négatif sur la croissance.
Approche de la Banque Mondiale
L’approche de la Banque Mondiale est conforme à celle du FMI. Selon elle, l’augmentation des dépenses entraine aussi un déficit budgétaire et par la suite une augmentation de la demande globale. Ainsi, la demande globale excèdera l’offre globale. Pour le cas de Madagascar, cette situation s’aggrave étant donné que l’offre y est rigide. Par l’excès de la demande par rapport à l’offre, le prix des produits intérieur va augmenter, ce qui va abaisser la compétitivité prix des produits nationaux. La perte en compétitivité prix ne va provoquer qu’une soustraction de l’exportation et donc déficit commercial. Enfin, ce déficit commercial va aussi se produire une aggravation de l’endettement extérieur.
Aperçu générale des dépenses publiques entre 2010-2015
Pour l’année 2010 :
Après la crise politique qui avait entrainé une situation défavorable sur l’économie malgache, les dépenses totales ont été à l’ordre de 2886,7 milliards Ariary pour cette année dont elles connaissent une augmentation par rapport à l’année précédente.
Deux principaux objectifs sont tenus par le gouvernement dont l’austérité d’un côté et la relance d’autre côté. La politique d’austérité concerne la diminution de la dépense publique alors que celle de relance sert à maintenir les activités économiques touchées par la crise.
Cette hausse des dépenses est expliquée par la mise en œuvre des stratégies de relance de l’économie, à travers les différents secteurs porteurs notamment l’industrie minière, le tourisme, l’énergie et les NTIC. Dans ce cadre, le gouvernement a un principal objectif de mettre en place un environnement économique et social incitatif à laquelle s’ajoute la poursuite des programmes d’investissements publics. En effet, il s’agit de créer un climat favorable qui va permettre aux opérateurs d’investir15.
Pour l’année 2011 :
Pour cette année, les dépenses totales de l’Etat s’élève à 2983,7 milliards Ariary. L’action du gouvernement mène à la fois sur le plan politique que sur le plan économique. Cette année a marqué par la mise en place de la IVème République. Ainsi, dans le domaine économique, une politique de relance pour garder la stabilité macroéconomique et financière ; une politique d’austérité ; et, une politique fiscale et douanière incitative, pour favoriser les outils de production dans certains secteurs tels que l’agriculture, les NTIC, le tourisme et l’énergie, en particulier les énergies renouvelables. De plus, les dépenses publiques sont concentrées non seulement sur le soutien des activités considérant comme piliers de développement, mais surtout sur le développement de l’accès aux services sociaux de base comme l’éducation et la santé16.
Pour l’année 2012 :
L’année budgétaire 2012, quant à elle est marquée par la politique budgétaire qui vise une gestion prudente pour améliorer l’exécution budgétaire. Ainsi, le montant des dépenses totales s’élève à 1557,8 milliards Ariary à fin Juillet 2012, pour une prévision de 3 028,4 milliards d’Ariary vers la fin de cette même année.
Pour l’année 2013 :
Les dépenses publiques vont augmenter en passant à1842, 1 milliards d’Ariary. Cette année est particulièrement marquée par la reprise partielle de l’activité économique et les réformes de la gestion des finances publiques, qui sont engagées depuis 200417.
Pour l’année 2014 :
A des fins de redressement de l’économie, les dépenses totales s’élève à 3479, 3 milliards d’Ariary. L’action de l’Etat en matière des dépenses publiques se focalise sur la promotion de des activités économiques et commerciales à travers le soutien des secteurs ou filières porteurs. Les priorités seront donc axées aussi sur les services sociaux de base, par l’élargissement de l’accès aux services de santé et d’éducation, et d’infrastructures par la construction, la réhabilitation et l’entretien des infrastructures de base18. Ainsi, les objectifs du gouvernement sont tournés sur l’efficacité et l’efficience des dépenses publiques ; la mise en œuvre de politique de rigueur budgétaire dans la gestion des Finances Publiques ; et le maintien de la stabilité macroéconomique.
Pour l’année 2015 :
Afin de faire face aux objectifs de développement pour relancer l’économie, les dépenses totales vaut 4852,5 milliards d’Ariary.
La préoccupation du gouvernement a été pour cette année centrée sur la politique de développement dans le cadre de mise en œuvre de Plan National du Développement (PND), dont l’objectif principal est d’asseoir une croissance forte, durable et ayant des répercussions sur les couches vulnérables afin d’améliorer les indicateurs de développement19.
Au total, les dépenses publiques se sont généralement concentrées sur les secteurs porteurs comme le tourisme, l’agriculture, l’énergie et la télécommunication, ainsi que sur les services sociaux notamment dans l’éducation, la santé et les infrastructures publiques.
Répartition des dépenses selon la classification économique
Le tableau suivant récapitule la répartition des dépenses publiques selon la classification économique. L’analyse de l’évolution des dépenses publiques selon la catégorie des dépenses nous permettra de distinguer les dépenses courantes et les dépenses d’investissement. Cette distinction est clairement exprimée dans les lois de finance.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE
CHAPITRE 1 : CONCEPTS SUR LES DEPENSES PUBLIQUES ET LA CROISSANCE
Section 1 : Concept sur les dépenses publiques
Section2 : Rôle économique de l’Etat
Section 3: Notion sur la croissance économique
CHAPITRE 2 : APPROCHE THEORIQUES SUR LA RELATION ENTRE DEPENSES PUBLIQUES ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE
Section1 : Les dépenses publiques source de la croissance économique
Section2 : Les limites de la relation entre dépenses publiques et croissance économique
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE DE L’IMPLICATION DES DEPENSES PUBLIQUES SUR L’ECONOMIE : CAS DE MADAGASCAR
CHAPITRE III : EVOLUTION DES DEPENSES PUBLIQUES MALGACHES ENTRE 2010-2015
Section1 : Aperçu générale des dépenses publiques entre 2010-2015
Section 2 : Répartition des dépenses selon la classification économique
Section 3 : Les dépenses publiques par rapport au Produit Intérieur Brut (PIB)
CHAPITRE IV : ANALYSE DES DEPENSES D’EDUCATION ET PROPOSITION D’AMELIORATION
Section 1 : Situation de l’éducation à Madagascar
Section 2 : Le poids des dépenses sur l’éducation
Section 3 : Propositions d’amélioration
CONCLUSION
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