Diaobé, comme la plupart des zones stratégiques du Sénégal, constitue une plaque tournante où convergent plusieurs personnes. Sa position géographique de limite frontalière entre la Guinée Conakry et la Gambie fait de lui un lieu important de rencontre des populations d’origines et de nationalités différentes. Ces dernières sont, pour la plupart, attirées par des conditions favorables au développement des activités économiques, comme le commerce, grâce à son marché hebdomadaire. Cette activité est une occupation aussi bien des commerçants que des commerçantes et constitue l’une des sources de revenus de ces acteurs et actrices.
En ce qui concerne notre étude, nous nous intéressons à l’analyse de l’impact des activités genre ou du commerce exercé par les femmes au marché hebdomadaire. Ce commerce de types divers, leur permet d’avoir des revenus en vue de satisfaire certains besoins. Cependant, ces femmes sont confrontées à d’énormes problèmes qui échappent à l’effort des autorités locales dans l’exercice de leur commerce au marché hebdomadaire de Diaobé. Faire une analyse sur l’impact des activités genre permet d’identifier les types de commerce, les effets de cette activité des femmes sur l’amélioration des conditions de vie des populations, mais aussi de découvrir les problèmes auxquels ces femmes sont confrontées.
PROBLEMATIQUE
Dans la plupart des pays du monde et d’Afrique en particulière, certaines zones stratégiques connaissent un développement remarquable grâce aux activités économiques qui s’y pratiquent. Ces zones déterminantes constituent, dans la plupart du temps, des lieux de rencontres et d’échanges très dynamiques et représentent un intérêt particulier pour un grand nombre de populations. Généralement transfrontaliers, ces milieux sont des localités où prolifèrent plusieurs activités économiques, en l’occurrence le commerce. Ce commerce est, le plus souvent, le fruit des initiatives de la population locale dont les ambitions sont à la fois d’ordre économiques et sociales : « Les réseaux ont le plus souvent construit leur assise économique sur l’approvisionnement et la vente de biens primaires produits localement ». Attirée de plus en plus par un nombre important de femmes, ces activités genre ou le commerce exercé par les femmes contribue, dans une certaine mesure, au développement des pays, à l’image du Sénégal.
Au Sénégal, avec le désengagement de l’Etat, il apparaît nécessite d’adopter des stratégies de résilience entreprises par les populations et soutenues, plus tard, par la décentralisation et la logique de développement local. Ces stratégies se développent, généralement, dans le pays et plus particulièrement dans les milieux ruraux situés prés des frontières. Dans ces zones, les populations, souvent confrontées à des difficultés, trouvent des réponses à leurs besoins économiques et sociaux impérieux, en pratiquant des activités, comme le commerce. Ce dernier était, pendant longtemps, entretenu essentiellement par les hommes : « Les femmes restaient à la traîne en ce qui concerne les questions de développement « et naturellement le commerce ». Celles-ci ont joué un rôle de reproductrice pour la société et ont été considérées comme subordonnées, à cause des nombreux points de différences existant entre l’homme et la femme. » . Aujourd’hui, le commerce s’est intensifié et diversifiée au fil du temps pour arriver progressivement entre les mains des femmes, dans la région de Kolda.
La région de Kolda, de par sa position géographique, offre des opportunités pour le développement des échanges, en général, et le commerce périodique en particulier. Cette région bénéficie d’une position géographique frontalière avec les autres pays voisins faisant d’elle un véritable lieu favorable au développement de ce commerce. Cette activité constitue une occupation de plusieurs personnes et particulièrement de nombreuses femmes qui, en plus de leur rôle reproductif, cherchent à améliorer leurs conditions de vie. Les activités genre s’adressent alors, d’une manière spéciale, aux femmes qui développent progressivement leurs capacités à s’intégrer aux structures économiques existantes, à l’exemple du commerce. Celui-ci, leurs permet non seulement d’accroitre leurs revenus, mais également de satisfaire leurs besoins économiques et sociaux, mêmes si elles rencontrent d’énormes difficultés au marché hebdomadaire de Diaobé.
SITUATION GEOGRAPHIQUE ET ENVIRONNEMENT PHYSIQUE
Diaobé présente un milieu physique qui se particularise du reste du pays. Cette particularité se traduit par sa situation géographique et son environnement physique.
SITUATION GEOGRAPHIQUE DE DIAOBE
Partie sud du Sénégal, Diaobé se caractérise par sa situation géographique. Cette espace s’identifier des autres par sa localisation et sa position frontalière.
Localisation de Diaobé
Diaobé se trouve dans la région de Kolda, dans le Département de Vélingara, sur la nationale N°6. De par sa position en latitude 12°55’60 Nord et en longitude 14°4’60 Ouest, il couvre une superficie de 4 km2. Il est limité à l’Est par kabendou et Soutouré, à l’Ouest par Saré Waly, Bandiagara Coly et Koubalon Kola, au Nord par Anambé, Saré Kareba etTemento Bothie, au sud par Saré Baling . Avec Kabendou, ils forment une Commune créée en juillet 2008.
Diaobé est rattaché des villages intérieurs par des pites de production qui permet l’évacuation des produits. Par rapport aux autres pays, il occupe une position frontalière.
Position frontalière
Entité de la région de Kolda, Diaobé est à la jonction des frontières de la Gambie et des deux Guinées. Il est situé à 35 kilomètres de la frontière gambienne, à 30 kilomètres de celle de la Guinée-Bissau, à 55 kilomètre de celle de la Guinée Conakry. Par ailleurs, Diaobé est à 60 kilomètres de Bassée Santa, une ville de la Gambie située dans sa partie Est. Ainsi, « localisé à mi-chemin des frontières de la Gambie, de la Guinée et de la Guinée-Bissau, (…) DiaoBe bénéficie d’une situation exceptionnelle qui favorise les échanges entre les populations des zones frontalières. » et présente un environnement physique varié.
ENVIRONNEMENT PHYSIQUE
Les conditions naturelles de Diaobé offrent un environnement physique diversifié. Cette diversité physique du milieu s’observe à travers le relief, le climat, les sols et la végétation.
Le relief
Diaobé se trouve en haute Casamance, dans le Fouladou, sur une altitude moyenne de 22m. C’est une zone de plateau qui s’incline progressivement d’Est en Ouest. L’Est est la partie la plus élevée du relief pendant que l’occident se présente sous forme de dépression ou de zone basse. Le réseau hydrographique, s’il existe, est un réseau qui est périodique. Les bas-fonds tarissent dès la saison sèche, mais ils sont inondables pendant la période des précipitations qui sont des éléments du climat.
Le climat
Le climat est déterminé par plusieurs éléments comme les pluies et les températures. Les pluies sont des éléments qui varient dans le temps et dans l’espace. A Diaobé, la saison humide dure cinq mois à six mois, de mai à octobre, et celle sèche de novembre à mai, voire juin. Les mois les plus et moins pluvieux sont, respectivement, août et octobre. Les précipitations sont, généralement, abondantes, 1000mm en moyenne par an, permettant ainsi la production agricole. Le type de climat caractéristique est le climat subguinéen. Les températures sont également des éléments qui varient selon la latitude. Mais elles sont influencées par la continentalité. A Diaobé, le mois de Janvier est le plus frais relatif à l’hiver, avec 15,8°C. Celui d’avril est le plus chaud, avec environ 38°c, lié au début presque de l’hivernage. La température moyenne est, alors, de 26,9°c. L’amplitude thermique est de 22,2°C. Cet écart important peut être lié au refroidissement et réchauffement rapide du sol.
Les sols et la végétation
Les sols présentent une grande diversité dans le pays. L’accroissement de la pluviométrie offre un gradient pédologique d’aptitude variable. A Diaobé, on distingue principalement trois types de sols :
– les sols ferrugineux tropicaux lessivés présents dans presque toute la moyenne Casamance.
-les sols hydro morphes, sur la zone de dépression, à l’Est, saisonnièrement inondable et favorables au maraîchage.
-les sols en cailloux peu présents, sont disséminés par endroit dans la localité, surtout à l’Ouest. La distribution de la végétation est en grande partie liée à celle de la pluviométrie. Le domaine subguinéen est caractérisé par une forêt dégradée relative :
-aux facteurs naturels, liés au déficit pluviométrique qui contribue à la diminution des espèces végétales;
-aux facteurs anthropiques qui expliquent mieux cette dégradation : défrichement de grandes surfaces pour des besoins agricoles, les feux de brousse précoces, l’exploitation abusive des ressources forestières pour des besoins du bois de chauffage, du bois d’œuvre, avec la présence du venn et du Dim à titre d’exemple. Toutes ces conditions liées à sa situation géographique et à son environnement physique ont favorisé l’arrivée progressive des populations qui, à travers l’occupation de l’espace s’y répartissent également.
|
Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PROBLEMATIQUE
METHODOLOGIE
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU CADRE D’ETUDE
CHAPITRE I : SITUATION GEOGRAPHIQUE ET ENVIRONNEMENT PHYSIQUE
CHAPITRE II : OCCUPATION SPACIALE ET REPARTITION DE LA POPULATION
DEUXIEME PARTIE : ACTIVITES ECONOMIQUES
CHAPITRE I : ACTIVITES DE PRODUCTION
CHAPITRE II : COMMERCE ET MARCHE HEBDOMADAIRE
TROISIEME PARTIE : ACTIVITES GENRE
CHAPITRE I : DIVERSITE DES FEMMES ET TYPOLOGIE DU COMMERCE
CHAPITRE II : IMPACT DES ACTIVITES GENRE
CHAPITRE III : DIFFICULTES LIEES AUX ACTIVITES GENRE
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
LISTE DES GRAPHIQUES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES CARTES
LISTE DES PHOTOS