Analyse de l’evolution spatiale des zones d’intervention du plan d’action environnemental (PAE)

La dislocation du bloc Gondwana au début du Crétacé et l’isolement de Madagascar du continent africain depuis 80 millions d’années (ONE et al., 1997), a permis à notre Ile de bénéficier d’une richesse inestimable en biodiversité floristique et/ou faunistique avec un niveau d’endémisme exceptionnel.

Au niveau de la Flore, selon les différents auteurs, le nombre d’espèces citées diffère : PERRIER de la Bathie, en 1936 évoquait l’existence de 7370 espèces ; Humbert (1959), 1000 espèces; WHITE (1983) et GUILLAUMET (1984), ont avancé respectivement la présence de 8.500 et 12.000 espèces. Le taux d’endémicité est élevé et varie entre 81% (HUMBERT, 1959) et 86% (PERRIER de la Bathie, 1936; PHILIPSON, 1994). GUILLAUMET en 1984 a estimé une endémicité spécifique égale à 85%.

Pour la Faune, cette diversité biologique se caractérise aussi par un fort pourcentage d’endémisme. Toutes les espèces et sous-espèces de Lémuriens sont endémiques, 89 % chez les Batraciens et 90% chez les Reptiles.

Cette richesse biologique s’associe à des écosystèmes très variés allant de l’écosystème marin à l’écosystème terrestre en passant par l’écosystème côtier. Douze à treize millions d’Ha de la Grande Ile sont recouverts par les formations forestières, soit 21 % environ du territoire national.

CADRE DE L’ETUDE

CONTEXTE

Madagascar possède une diversité d’écosystème remarquable comprenant une forêt humide tropicale, des forêts tropicales sèches, des espaces appartenant à un environnement désertique, des mangroves et des récifs coralliens. S’étendant sur des superficies relativement restreintes en raison de son isolement géographique et de son climat, sa biodiversité est extrêmement riche et variée.

Cependant, cette biodiversité subit une destruction continuelle. En effet, la survie de la grande majorité de la population dépend des ressources naturelles provenant de la forêt, des écosystèmes d’eau douce et du milieu marin. Pour les écosystèmes forestiers, 150.000 ha forestiers ont été détruites chaque année (CI, 2000). La population locale est obligée de pratiquer des activités tendant à la dégradation de l’environnement qui conduira à long terme à un appauvrissement des ressources naturelles et à l’épuisement des écosystèmes.

Aussi, est-t-il est urgent d’assurer une protection de ce qui subsiste afin de maintenir à la fois la valeur de la biodiversité et la productivité. D’après des nombreuses études, il y a une forte corrélation entre la destruction des ressources naturelles, la déforestation, la situation économique et sociale caractérisée par la pauvreté extrême de la population en général et rurale en particulier.

DESCRIPTON DU PLAN D’ACTION ENVIRONNEMENTALE (PAE)

L’élaboration du PAE a démarré en 1990 pour résoudre les problèmes environnementaux à Madagascar. Il énonce la politique nationale pour l’environnement et définit les principaux programmes pour sa mise en œuvre. L’objectif général est de protéger et d’améliorer l’environnement tout en oeuvrant pour un développement durable.

OBJECTIFS GÉNÉRAUX DU PAE

Quatre objectifs généraux ont été retenus :
❖ Développer les ressources humaines
❖ Promouvoir un développement durable en gérant mieux les ressources naturelles :
● économiser les ressources naturelles
● mieux valoriser les ressources naturelles locales (reboisement, agroforesterie, conservation des sols, réduction de la pollution des eaux, …)
● maintenir la fertilité naturelle du milieu
● filtrer les investissements (industriels, agricoles, touristiques, …)
❖ Conserver et gérer le patrimoine de la biodiversité :
● créer et gérer des aires protégées (y compris le développement économique dans les zones périphériques)
● protéger le milieu naturel en dehors des aires protégées, coordonner la conservation et le tourisme de découverte
❖ Assainir la cadre de vie des populations rurale et urbaine.

En plus de ces objectifs généraux, des objectifs et stratégies par thèmes ont été définis :
– conservation des sols
– mise en place d’un cadre institutionnel pour l’environnement
– mise en place des outils de gestion, protection et suivi continu de l’environnement
– développement de la recherche sur l’environnement
– développement de l’éducation, de la formation, de l’information et de la sensibilisation à la protection et à la gestion de l’environnement.

Ainsi pour atteindre les objectifs du PAE, cinq programmes prioritaires ont été proposées :

– Programme de protection et de gestion du patrimoine biologique associé au développement du tourisme écologique
– Programme d’amélioration environnementale des communautés rurales et urbaines à travers la création d’un Fond National pour l’Environnement
– Programme foncier et cartographique
– Programme d’éducation, de formation et de sensibilisation à l’environnement
– Programme d’appui au PAE avec 3 composantes :
● renforcement du cadre institutionnel
● développement des études et recherches environnementales
● renforcement des outils (banques de données, méthodologie, systèmes de suivi et d’évaluation, …) .

LE CADRE INSTITUTIONNEL DU PAE

Le Conseil National pour l’Environnement (CNE) fixe les grandes orientations du Programme. La coordination au niveau de l’Etat est assurée par le Comité Interministériel pour l’Environnement (CIME). L’Office National pour l’Environnement (ONE) assure la coordination au niveau opérationnel. Et le Programme est mis en œuvre par différentes Agences d’exécution (AGEX) la réalisation sur terrain est attribuée aux structures locales qui sont la base de toutes les opérations du PAE .

La mise en œuvre de la Politique Nationale de l’Environnement est une action à long terme dont le but final est de renverser la tendance de la dégradation de l’environnement actuelle, en axant les actions vers la responsabilisation progressive de la population. Elle est divisée en 3 Programmes :
– Programme Environnement I ou PE I
– Programme Environnement II ou PE II
– Programme Environnement III ou PE III .

IMPACTS DES PROGRAMMES ENVIRONNEMENTAUX

Pour l’analyse des effets des PE, on n’a pas pu faire une analyse séparée pour chaque PE (PE 1 d’une part puis PE 2 d’autre part). En effet, les données fiables existantes sont limitées aux dates de 1993/1994 et 1999/2000 alors que le PE 1 était réalisé de 1992 à 1997 et le PE 2 du 1997 à 2003. Ceci est dû au fait que pour l’analyse spatiale de l’impact des PE sur la couverture forestière, ces données sont obtenues à partir de l’analyse des images satellitales Landsat 5 ETM en 1993/1994 et du Landsat 7 ETM+ en 1999/2000. Ainsi, on a préféré évaluer l’ensemble des PE déjà faits et ceci avant 2000.

Cette évaluation est considérée sur deux plans : Biodiversité par l’intermédiaire de l’évolution de la couverture forestière, et économique par le biais des revenus des familles bénéficiaires du PE.

Evaluation de la couverture forestière

Pour cette analyse, on a pris deux cas :
– l’incidence du Programme sur le tavy dans les Aires Protégées
– comparaison de l’évolution de la couverture forestière hors Aires Protégées entre deux zones différentes : zones d’intervention des PE et zones en dehors de l’intervention du PE.

a – Incidence du Programme sur le tavy dans les Aires Protégées
L’évaluation est faite par l’intermédiaire de la CAPE (Composante Aires Protégées et Ecotourisme) entre 1993/1994 et 1999/2000. Les Aires Protégées choisies représentent les 3 types d’AP, à savoir les Parcs Nationaux, les Réserves Naturelles Intégrales et les Réserves Spéciaux. En ce qui concerne l’indicateur de la Biodiversité, les 2 types d’habitats prioritaires sont les forêts denses humides sempervirentes de l’est et les forêts denses sèches de l’ouest.

En considérant le tavy comme la principale cause de la destruction de la forêt, son évolution est assimilée à celle du défrichement. Ce défrichement est traduit par la différence de superficie de la couverture forestière entre 2 dates. Ici, on a retenu l’année 1993/1994 comme temps initial (t0) et 1999/2000 comme temps final (t1).

b – Evolution de la couverture forestière hors Aires Protégées (1993 – 2000)
Dans ce deuxième cas, l’évolution du couvert végétal sera mesurée en comparant les zones d’intervention du PE et les zones hors PE, et toutes les deux hors des Aires Protégées .

Dans tous les sites, à l’exception de Sakaraha, le taux moyen de déforestation dans les zones d’intervention du PE est nettement plus faible que celui des zones avoisinantes hors de l’intervention du PE. Le cas du Sakaraha peut être expliqué par l’explosion de l’exploitation du saphir dans cette région entre ces dates. Il y avait une grande migration pour l’exploitation du saphir entraînant une très forte augmentation de pression sur les ressources naturelles en particulier les forêts naturelles avoisinantes. Le reboisement en Eucalyptus n’y existe pas pour satisfaire les besoins en bois de chauffe ou en bois de construction.

Mais en général, le résultat a mis en évidence l’effet positif du PE pour la préservation des forêts. Il faut noter que ces statistiques sont obtenues sur des échantillons représentatifs des écosystèmes forestiers de Madagascar.

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Table des matières

INTRODUCTION
I – CADRE DE L’ETUDE
1 – CONTEXTE
2 – OBJECTIFS DE LA PRESENTE ETUDE
3 – RESULTATS ATTENDUS
II – DESCRIPTON DU PLAN D’ACTION ENVIRONNEMENTALE (PAE)
1 – Objectifs généraux du PAE
2 – Le cadre institutionnel du PAE
LE PROGRAMME ENVIRONNEMENT I
– Objectifs et missions
Le PE I avait pour objectif la mise en place des structures institutionnelles du Plan d’Action Environnementale et la lutte contre les problèmes d’urgences. Pour cela, plusieurs missions ont été identifiées
– Les composantes du PE I
– Les Agences d’exécution ou AGEX
LE PROGRAMME ENVIRONNEMENT 2
– Objectifs et mission
Les composantes du PE 2
– Les Agences d’exécution
III – METHODOLOGIE
1 – Acquisition des données
Les données ont été obtenues par des études bibliographiques et des enquêtes auprès
des Agences d’Exécution du PAE et aussi des organismes oeuvrant dans l’environnement. Les cartes de fonds utilisées proviennent de la Base de Données 500 (BD 500) du FTM
Les données sont collectées telles qu’elles nous ont été présentées, et ce n’est après qu’on a fait des traitements pour qu’elles soient utilisables pour notre étude
2 – Traitement des données, conception et mise en place d’un SIG
IV – RESULTATS ET INTERPRETATION
1 – PROGRAMME ENVIRONNEMENT I
La carte 1 montre les zones d’intervention du PE 1 et la carte 2 représente les communes touchées par chaque classe d’activité
En tout, on a recensé 518 activités lors du PE 1. Il faut remarquer que ce ne sont pas toutes les activités réalisées pendant le PE 1 en raison de la non disponibilité des données de certains AGEX du PE1
Pour le PE 1, on a classé les différentes réalisations en quatre classes
Développement
Conservation
Infrastructure
Education – Formation – Sensibilisation
2 – PROGRAMME ENVIRONNEMENT 2
3 – IMPACTS DES PROGRAMMES ENVIRONNEMENTAUX
3.1 – Evaluation de la couverture forestière
a – Incidence du Programme sur le tavy dans les Aires Protégées
b – Evolution de la couverture forestière hors Aires Protégées (1993 – 2000)
3.2 Impact du Programme sur le revenu familial
4 – Suggestion pour le Programme Environnement 3
CONCLUSION

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