Analyse de l’évolution économique de 1997 à 2014
Industrie
L’industrie a passé par différentes phases durant ces derniers siècles. En effet, les hommes ont su innover au fil des années grâce à leurs nouvelles ressources. L’industrie a connu des avancées impressionnantes nommées révolutions1 industrielles. À nos jours, nous comptons quatre révolutions industrielles. La 1ère a eu lieu entre 1760 à 1840 avec l’apparition de la machine à vapeur et la construction des chemins de fer. Elle marqua un tournant dans l’histoire car elle détermina le début de la mécanisation qui créa les entreprises telles que nous les connaissons aujourd’hui. La 2ème révolution industrielle a eu lieu à la fin du XIXème siècle, en 1870 plus précisément. Elle est caractérisée par l’apparition de nouvelles sources d’énergie comme l’électricité, le pétrole et le gaz. Grâce à ces nouvelles énergies, la chimie et le développement de la mobilité ont connu un accroissement important.
La 3ème révolution industrielle est apparue à la fin du XXème siècle avec l’avènement du nucléaire, une des sources d’énergie les plus importantes. Elle a permis l’essor des nouvelles technologies de l’information et de la communication. (Cybersécurité, 2017) La 4ème révolution2 est celle qui se déroule aujourd’hui. Elle affecte l’ensemble de l’économie, tous les pays et tous les peuples. Cette révolution technologique et numérique touche l’ensemble de l’organisation ainsi que notre routine quotidienne. Elle n’est pas simplement industrielle. Selon le Professeur Schwabb3, cette révolution menace notre société. A nos jours, beaucoup de dirigeants ou professeurs universitaires pensent que cette révolution est le prolongement de la 3ème. En effet, les technologies numériques ne datent pas d’hier. Ce qui rend cette révolution différente de la précédente est sa complexité et son intégration toujours croissantes. Effectivement, les capteurs sont toujours plus puissants et la technologie se fait toujours plus innovante, avec l’apparition il y a déjà quelques années de la nouvelle discipline scientifique appelée intelligence artificielle.
Selon Erik Brynjolfsson et Andrew McAfee, deux chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) : « Le monde se trouve à un point d’inflexion, et l’effet de ces technologies numériques va se manifester dans toute sa puissance par l’automatisation et donner naissance à des choses sans précédent ». (Schwab, 2016) Ce qui rend cette révolution originale est la fusion des technologies et leurs interactions simultanées dans plusieurs domaines. L’élément choquant est qu’il a fallu moins de dix ans à Internet pour envahir le monde, un record sans précédent. Cette 4ème révolution va créer des impacts sur la société et l’économie. En effet, toutes les variables macroéconomiques ainsi que le PIB subiront les conséquences de ces changements. Concernant la productivité, il a été remarqué qu’elle a progressé très lentement, ce qui est contradictoire avec le fait que l’innovation technologique est en hausse ces dernières années. Afin d’appuyer ces dires, voici quelques chiffres : la productivité du travail a augmenté en moyenne de 2.8% entre 1947 et 1983 aux USA contre une augmentation de 1.3% entre 2007 et 2014. Mais voici ce que Hal Varian, économiste en chef de Google a dit afin d’expliquer la baisse de la productivité : « Grâce à la puissance de l’économie à la demande, il est désormais plus facile de réserver un taxi ou louer une voiture via une application mobile.
De nombreux autres services du même type permettent d’améliorer l’efficacité et donc la productivité. Pourtant, comme ils sont gratuits, la valeur qu’ils créent dans la vie privée et au travail ne peut être comptabilisée, d’où un écart entre la valeur fournie par un service donné et la croissance mesurée par les statistiques nationales. Cela laisse entendre que nous produisons et consommons plus efficacement que ne le suggère nos indicateurs économiques ». (Schwab, 2016)
L’économiste en chef de Google n’est pas le seul à penser de cette façon. En effet, beaucoup de personnes travaillant dans les domaines technologiques pensent que l’explosion de la productivité doit encore arriver. De plus, d’autres domaines comme les énergies renouvelables, sont devenus un investissement plus rentable grâce au stockage de l’énergie, ce qui stimule la croissance du PIB. Les progrès des énergies renouvelables ne sont qu’un petit exemple du bienfait de cette nouvelle révolution. Malgré les dires de certains sur les bienfaits de la technologie sur l’économie mondiale, il faut tout de même se soucier des effets négatifs potentiels sur le marché du travail. Mais les appréhensions au sujet des effets de la technologie sur l’emploi ne sont pas récentes. Effectivement, John Maynard Keynes, fondateur de la macroéconomie keynésienne informait déjà sur le risque d’un « chômage technologique ». Selon Klaus Schwab, l’innovation technologique a toujours détruit des emplois. Ils argumentent par le fait qu’en moins de dix ans, le secteur du développement des applications a généré un chiffre d’affaires de 100 milliards de dollars dépassant celui du cinéma, secteur qui date de plus d’un siècle. Les opinions concernant cette révolution divergent. En effet, des personnes pensent que la technologie peut substituer le capital de travail à cause de l’automatisation induite par cette technologie, ou à l’opposé que la technologie peut créer des nouveaux services ou des nouvelles professions. (Schwab, 2016)
Approche systémique
L’approche systémique est une méthode qui permet de percevoir le monde d’une façon différente des méthodes déjà existantes comme la méthode cartésienne ou l’approche analytique. La logique cartésienne a tendance à assembler, décomposer et partager les différents éléments d’un problème à résoudre afin de parvenir aux idées ou aux éléments les plus simples. Son but est de séparer les variables afin de mieux comprendre leur effet individuellement. En revanche, l’approche analytique se concentre sur les éléments tout en s’appuyant sur la précision des détails afin d’appréhender l’ensemble. Elle a tendance à isoler un facteur afin de mieux agir sur ce dernier. Malgré toutes ces théories connues depuis des décennies, la nouvelle approche systémique est venue bouleverser notre manière de penser. (Yatchinovsky, 2012)
Pourquoi un tel changement de méthode ? Beaucoup de domaines sont confrontés à des situations de plus en plus complexes. Une multitude de nouveaux facteurs interfèrent avec des facteurs existants, peu importe la branche, ce qui rend la réalité plus complexe. La complexité est quelque chose qui n’est ni simple ni compliqué. Selon Jacques-Antoine Malarewicz « On peut parler de complexité lorsqu’on est incapable de mesurer ce qu’on ignore. » (Malarewicz, 2012). Selon de nombreux auteurs, un système et une organisation ne sont pas toujours bien définis, mais d’une façon générale nous pouvons dire que le terme organisation fait référence à un « système humain défini par la finalité ». L’organisation échappe à la volonté humaine car c’est une chose que personne ne peut toucher. Personne ne peut être au centre et aucune personne ne peut prétendre connaître tous ses mécanismes.
Mais alors, qu’est-ce qu’une approche systémique ? Lorsque on adopte une approche systémique, ce qui va nous intéresser sont les interactions que les éléments développent avec ce qui existe autour, contrairement à l’approche analytique qui essaye de comprendre ce qui compose l’objet. Dans beaucoup de cas, les deux approches peuvent être complémentaires. En économie, il existe deux agents économiques qui sont les consommateurs et les producteurs. Nous pouvons ajouter à ceci les organismes financiers qui sont les banques, l’état et l’extérieur qui fait référence à l’étranger. Tous ces agents économiques ont un pouvoir de décision ce qui veut dire qu’ils sont capables de canaliser, surveiller ainsi qu’orienter les différents flux d’énergie et de monnaie à travers le système économique. Dans l’économie, l’homme est soit consommateur soir producteur. Nous le considérons producteur dans son entreprise et consommateur sur le marché.
Si nous faisons une comparaison avec la théorie de l’écosystème introduite en 1935 par Tansley4, le consommateur était un animal alors que le producteur était la nature qui créait les plantes, ce qui signifie que les deux fonctions étaient accomplies par deux organismes différents. Mais l’être humain est bien plus qu’un consommateur ou un simple producteur. Lorsqu’il travaille, il est considéré comme producteur car il crée des biens et des services. Lorsque son travail est accompli, il reçoit une rétribution, ce qui lui permet par la suite d’endosser le rôle du consommateur. Comme il est écrit dans la théorie classique sur l’économie, un consommateur peut accumuler des biens et des services afin d’assouvir ses besoins. Il a aussi le droit d’épargner et de se constituer un capital. Mais l’homme n’est pas uniquement un consommateur et un producteur dans l’économie, c’est un inventeur et créateur de savoir et d’informations. Afin de mieux comprendre la pensée de l’approche systémique, voici le schéma de l’économie basique sans prendre en considération les organismes financiers. Les flèches noires représentent les flux de monnaie tandis que les flèches blanches des flux d’énergies.
En observant le schéma, nous pouvons constater ce qui entre et ce qui sort du bloc « production ». À l’entrée se trouvent un flux d’énergie et de matières premières ainsi que du travail et du capital. À la sortie se trouvent un flux de biens et services, des déchets, des recherches ainsi que des réserves. Ensuite concernant le bloc consommation, à l’entrée se trouvent des biens et services, des revenus, des salaires de l’éducation. À la sortie, des dépenses, de la monnaie, des innovations et des déchets. Les consommateurs ainsi que les producteurs peuvent stocker soit de la monnaie, soit de la connaissance. (Rosnay, Le macroscope, Vers une vision globale, 2014) Pour conclure, l’approche systémique est un nouvel outil dans cette société. Selon Joël de Rosnay, cet outil s’appelle le macroscope. C’est un instrument qui permet de porter un regard neuf sur notre société, la nature et l’homme. Le macroscope a la caractéristique de faire ressortir ce qui rapproche et amplifie ce qui relie. Il permet de voir ce qui est trop complexe et de chercher les unités les plus simples afin de mieux comprendre le mystère de la complexité. Notre regard doit se porter sur l’environnement qui nous entoure avant qu’il ne nous détruise. Aujourd’hui, ce n’est plus le biologiste qui observe au microscope les différentes cellules, mais ce sont les cellules qui regardent au macroscope l’organisme qui les abrite. (Rosnay, Le macroscope, Vers une vision globale, 2014)
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Table des matières
Précisions
Résumé managérial
Avant-propos
Remerciements
Table des matières
Liste des figures
Liste des tableaux
Liste des abréviations
Introduction
Organisation du travail
1. Méthodologie
Recherche de données statistiques
Élaboration du modèle systémique
Simulations et enseignements
2. État de l’art
2.1.1. Industrie
2.1.2. Approche systémique
2.1.3. Administration publique
3. Analyse économique
Analyse de l’évolution économique de 1997 à 2014
3.1.1. PIB valaisan dans son ensemble
3.1.2. Population
3.1.3. Emplois
3.1.4. Entreprises
Évolution du secteur industriel
3.2.1. Évolution globale du secteur industriel
3.2.2. Évolution des branches clefs de l’industrie
3.2.3. PIB valaisan dans le secteur industriel
3.2.4. Synthèse du secteur industriel
Évolution du secteur tertiaire
3.3.1. Évolution globale du secteur tertiaire
3.3.2. Évolution de l’administration publique
3.3.3. PIB valaisan de l’administration publique
3.3.4. Synthèse du secteur tertiaire Marianna Paiano
4. Création du modèle systémique
Approche systémique de l’industrie et de l’administration publique
Statistique pour la modélisation
4.2.1. Analyse en composantes principales (ACP)
4.2.2. Régression linéaire
4.2.3. Interaction des variables
Modèle systémique final
4.3.1. Les composants du modèle
4.3.2. Diagramme Netlogo
4.3.3. Interface Netlogo
5. Simulations et scénarios
Scénario économique actuel
Scénario optimiste
Scénario pessimiste
6. Synthèse finale et enseignements
Conclusion
Limitations du travail
Bibliographie
Annexe I: Code NOGA
Annexe II: Matrice de corrélation
Annexe III : Proposition du mandat
Annexe IV : Commentaires du mandat
Annexe V : Données statistiques 2015
Déclaration de l’auteur
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