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Les formes du financement international
Le financement est un transfert de pouvoir d’achat entre agents économique. Le financement peut se présenter sous 2 formes :
Flux publics ou flux officiels :
Les sommes versées par les organismes publics des pays industrialisés (flux bilatéraux) ou par des organismes internationaux dont le capital est souscrit par les Etats des pays industrialisés (flux multilatéraux), ils se décomposent en Aide Publique pour le Développement (APD) et autres flux. L’APD5 étant l’ensemble des flux, dons ou prêts à caractère concessionnel c’est-à-dire à faible taux et longs délais de remboursement.
Les autres flux sont des prêts publics à conditions proches de celles du marché, c’est-à-dire des prêts réalisés par des organismes commerciaux.
L’essentiel des prêts publics était et est encore en grande partie destiné à financer des projets de développement spécifiquement identifiés mais ces prêts financent aussi des opérations commerciales (achat de biens ou services dans le pays prêteur)
Flux privés :
Certains ne créent pas d’endettement en tant que tels (investissements directs, aide privée) mais c’est à ce niveau que l’on trouve les flux qui créent l’endettement le plus coûteux pour les PED (prêts bancaires, émissions d’obligations).
Les investissements directs : sont effectués par une entreprise étrangère pour créer une filiale ou prendre le contrôle d’une entreprise d’un PED, par convention, ces investissements comprennent les réinvestissements effectués dans le pays d’accueil par la filiale de l’entreprise étrangère, mais ces derniers ne créent aucune obligation contractuelle de remboursement, en cas de faillite de la filiale locale d’une multinationale, l’Etat du pays d’accueil n’est pas tenu à indemnisation.
L’aide privée : est constituée essentiellement par les sommes transférées généralement sous forme de don par les organisations non gouvernementales (ONG).
Les prêts bancaires : sont des prêts accordés par les banques à des Etats du Tiers-monde ou à des entreprises de ces pays. Une partie de ces prêts sont des prêts commerciaux qui financent généralement des importations du pays bénéficiaire en provenance du pays prêteur, ces prêts sont pratiquement tjrs assurés auprès d’organismes publics qui garantissent le paiement de la quasi-totalité des sommes dues en cas de défaillance de l’importateur.
Les autres prêts financent des entreprises souvent avec l’aval de leur Etat, notamment lorsqu’il s’agit d’entreprises publiques mais et aussi surtout l’Etat en tant que tel sans affectation prévue de l’argent prêté.
Les prêts aux Etats étrangers constituent pour les banques un risque de nature particulière « risque souverain » étant donné qu’il n’existe pas de moyens juridiques susceptibles de faire pression sur le débiteur. Le taux d’intérêt est généralement fixé par référence au taux directeur au niveau international qui est le LIBOR londonien
(London Interbank Offered Rate), auquel s’ajoute une marge destinée à tenir compte du risque de non-remboursement (spread).
Pour diviser les risques, les prêts sont souvent accordés par un ensemble de banques coordonné par une ou deux banques « chef de file », il s’agit alors de prêts syndiqués.
Différents types de financement international génèrent donc des créances d’Etats, d’organismes publics ou d’agents privés.
Les bailleurs de fonds majeurs
Les Institutions de Bretton Woods :
Le Fonds Monétaire International (FMI) :
Le Fonds Monétaire International (FMI)6a été officiellement fondé le 27 décembre 1945. Il s’est vue confié un rôle de coordination et de concertation et fut chargé de fixer les règles de bonne conduite devant assurer la stabilité entre les monnaies, et ce en aidant le cas échéant les pays à surmonter les déficits temporaires de leurs balances des paiements notamment par des apports financiers. Le FMI intervient principalement dans trois domaines d’activité : La surveillance, l’aide financière et l’assistance technique.
La surveillance : Le FMI a pour mandat de contrôler le système monétaire international afin d’en assurer le bon fonctionnement et de contrôler la manière dont chaque Etat membre remplit ses obligations et respecte ses engagements. Pour cela le Fonds devait adapter ses instruments aux situations particulières d’une part et aux évolutions du système monétaire international d’autre part.
L’aide financière : Le FMI a pour second mandat d’apporter une aide financière aux pays membres qui éprouvent des difficultés à équilibrer leur balance des paiements. L’aide financière apportée a pour objectif de permettre au membre de remédier rapidement aux déséquilibres de sa balance des paiements et d’éviter ainsi que celui-ci impose des restrictions commerciales ou autres qui soient préjudiciables aux autres membres et aux échanges internationaux. L’aide, qui prend en pratique la forme de prêts et de crédits, est toujours temporaire et conditionnelle à l’adoption par le membre en question de programmes de reformes et d’ajustements qui doivent avoir reçu l’aval du Fonds. Les ressources financières mises à la disposition d’un pays membre par le Fonds servent à cinq grandes finalités. Elles doivent l’aider soit :
à surmonter un problème temporaire de liquidité ;
à mettre en place les programmes d’ajustement macroéconomique et structurel à moyen terme ;
à faire face aux situations d’imprévu comme une catastrophe naturelle ou une crise monétaire ;
à renégocier les dettes bancaires, que ce soit pour financer des fonds de garantie pour les nouvelles créances émises en échange des anciennes, ou pour racheter une partie de la dette décote ;
à intervenir de manière préventive sur les marchés des changes.
-L’assistance technique : L’assistance technique constitue le troisième volet du mandat du FMI. Elle prend tout d’abord la forme d’une mise à la disposition des membres de compétences techniques, ceci dans plusieurs domaines : aide à la conception et à la mise en œuvre des politiques monétaires et budgétaires, aide au renforcement des institutions, aide à la collecte et à l’amélioration des données statistiques, etc. Le Fonds intervient également à titre d’intermédiaire entre le pays débiteur et ses principaux créanciers. Son rôle est à ce titre triple:
il réunit autour d’une même table les principaux acteurs pour trouver, discuter des solutions possibles ;
il intervient directement auprès des créanciers et des débiteurs pour éviter la rupture dans les obligations contractuelles de remboursement et trouver de nouveaux financements ;
il établit avec le pays concerné le programme d’ajustement économique que celui-ci devra adopter. L’adoption de programme d’ajustement est, de manière générale, une condition préalable à toute négociation avec les Clubs de Paris et de Londres.
La Banque Mondiale (BM) :
La Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement (BIRD), mieux connue aujourd’hui sous le nom de Banque Mondiale, a été créée en 1944. Cinq objectifs principaux sont énonces dans les statuts de la BIRD :
Aider à la reconstruction des économies dévastées par la guerre et faciliter le passage d’une économie de guerre à une économie de paix ;
Participer au développement économique des Etats membres, y compris les moins avancés ;
Promouvoir les investissements privés à l’étranger au moyen de garanties ou de financements directs ;
Promouvoir l’expansion harmonieuse sur une longue période des échanges internationaux et l’équilibre des balances des paiements, en tant que facteurs de développement, afin d’améliorer la productivité et le niveau de vie des personnes ;
Catalyser des financements extérieures en combinant ses propres ressources avec des fonds d’autres origines pour financer les projets les plus utiles et les plus urgents, tout en tenant compte des conséquences économiques des investissements internationaux.
De toutes les grandes institutions économiques internationales, la Banque Mondiale est sans nul doute celle qui est la plus proche des pays en développement. Elle accorde des prêts aux pays en développement pour les aider à lutter contre la pauvreté et pour financer des investissements destinés à stimuler la croissance de l’économie. Elle prête directement aux pays dont le PIB par habitant est inférieur à 5445 $, ou aux entreprises et autres unités économiques, mais dans ce cas les prêts doivent être garantis par le gouvernement du pays concerné.
On distingue les prêts d’investissements des prêts d’ajustement. Les prêts d’investissements concernent les routes, les centrales électriques, les écoles, les réseaux d’irrigation, ainsi que certaines activités telles que les services de vulgarisation agricole, la formation des enseignants, ou le programme visant à améliorer le régime nutritionnel des enfants et des femmes enceintes. Certains prêts de la Banque Mondiale financent des reformes structurelles de nature à rendre l’économie d’un pays plus stable, plus efficace et davantage ouverte aux forces du marché. Elle apporte également une « assistance technique » aux gouvernements ou leur fournit des conseils d’experts, afin de les aider à rendre certains secteurs bien précis de leur économie plus performants et plus à même d’atteindre les objectifs fixés en matière de développement national. L’Association Internationale de Développement (AID) :
L’AID a été créée le 24 septembre 1960, elle est affiliée à la Banque Mondiale et accorde des prêts presque sans intérêts aux pays les plus pauvres. Seuls les pays ayant un revenu annuel par habitant inférieur à 1,305 dollars peuvent emprunter à l’IDA. Etant donné la durée du prêt (35 à 40 ans), 85% du prêt équivaut à un don. Cependant, la rigueur des conditions à remplir par les emprunteurs est identique à celle exigée pour un prêt de la BIRD.
La Banque Africaine de Développement (BAD) :
Le Groupe de la Banque africaine de développement a pour objectif premier de faire reculer la pauvreté dans ses pays membres régionaux en contribuant à leur développement économique durable et à leur progrès social. A cet effet, il mobilise des ressources pour promouvoir l’investissement dans ces pays et leur fournit une assistance technique ainsi que des conseils sur les politiques à mettre en œuvre. La BAD collabore avec la Banque Mondiale pour l’examen des dépenses publiques et l’assurance de l’affectation des ressources à la réduction de la pauvreté. Cette banque fonctionne avec un organisme de financement dont le rôle est comparable à celle de l’AID.
L’Organisation de Coopération et de Développement Economique (l’OCDE) :
L’OCDE a vu officiellement le jour le 30 Septembre 1961. Elle a remplacé l’OECE ou l’Organisation Européenne de Coopération Economique qui fut créée le 16 Avril 1948. Elle a pour objectif de promouvoir des politiques visant à réaliser la plus d’expansion possible de l’économie et de l’emploi et une progression du niveau de vie des populations, tout en maintenant la stabilité financière dans les pays membres de l’OCDE et au niveau mondial.
L’OCDE est tout de même une institution de genre non commun, car son champ de compétence ne touche pas seulement que ses objectifs cités au-dessus. Il touche également tout ce qui lié de loin ou de près à l’économie ; comme la gestion publique, les affaires sociales, l’environnement, l’éducation, etc… De ce fait, ses activités peuvent croisées celle des autres organismes comme la BM, le FMI, l’OMC, l’OIT et bien d’autres aussi. Se faisant souvent appeler par la dénomination « Club des riches », l’OCDE regroupe actuellement 34 pays membres qui représentent à peine un peu plus de 15% de la population mondiale. Mais ce n’est pas pour autant une organisation fermée dans la mesure où, elle a intégré des nouveaux pays membres en l’occurrence des pays émergents comme le Mexique en 1994 et la République de Corée en 1996.
L’OCDE contient plusieurs entités dont le CAD ou le Comité d’Aide au Développement. Ce comité a pour tâche de formuler et de coordonner des politiques de coopération d’aide à l’endroit des pays en développement. Le mandat du CAD n’est pas de verser directement des fonds d’aides au développement, ce qui relève du gouvernement et du secteur privé, mais de promouvoir, d’améliorer et de coordonner l’effort d’aides des pays membres. D’une façon générale, la création de l’OCDE7 a pour but d’ouvrir les marchés internationaux et de promouvoir les valeurs libérales du marché, de la démocratie, et des droits de la personne ; c’est-à-dire, le même qui a mené à la création du FMI, de la BM, de l’OMC.
Cadre théorique de la dette :
Dans l’analyse économique, certains économistes pensent que la dette peut être nécessaire et même efficace pour le développement d’un pays alors que d’autres rejettent systématiquement l’emprunt public et pensent que tout endettement extérieur ne peut qu’être nuisible pour les agents économiques.
La dette selon la théorie Keynésienne
Les Keynésiens pensent que d’une manière générale, l’endettement n’entraîne pas de coût ni pour les générations présentes et futures du fait des investissements nouveaux qu’il génère. Dans le modèle Keynésien de l’endettement de l’Etat, la démarche globale et les effets multiplicateurs et accélérateurs sont des caractéristiques fondamentales de leur théorie. Dans cette approche, l’endettement qui favorise la relance de la demande globale entraîne par effet accélérateur une augmentation plus que proportionnelle de l’investissement, qui provoque à son tour une hausse de la production et permettant ainsi de créer des emplois et de lutter contre la pauvreté.
Le déficit budgétaire qui conduit par ses flux successifs à augmenter le stock de la dette produit l’expansion du cycle économique par la demande et l’investissement autonome.
Le déficit auquel correspond l’emprunt stimule la demande et permet d’alléger le coût de son remboursement. Cet argument reste plausible tant que le sous-emploi des ressources productives existe, selon la thèse Keynésienne (Cité par YAPO).
Selon HARROD et DOMAR, il peut toujours y avoir croissance. Un État, pour atteindre le taux de croissance garanti, peut être amené à créer un déficit budgétaire et le financer par un emprunt extérieur. En effet, l’hypothèse de base du modèle de croissance de HARROD et de DOMAR est qu’il n’y a pas de croissance si un pays n’investit pas et le taux de croissance de la production est une fonction croissante du capital.
Pour BARRO (1989), une politique de déficit budgétaire financé par l’emprunt reste sans effet sur l’activité économique dans la mesure où les agents ne sont pas victimes de l’illusion fiscale.
La dette selon la théorie Libérale
Par contre les classiques considèrent l’endettement comme un impôt futur et l’imputent à l’Etat, une notion négative car selon eux, l’endettement public défavorise l’accumulation du capital et la consommation des générations présentes et futures.
En fait les citoyens, selon RICARDO (1817) voient dans l’emprunt un impôt différé dans le temps et se comportent comme s’ils sont contraints de payer un impôt ultérieurement pour rembourser cet emprunt peu importe le décalage intergénérationnel. Autrement, les comportements des agents économiques sont guidés par une anticipation à la hausse des impôts. Toutefois, une réserve peut être introduite selon la nature ou la qualité des dépenses (dépenses de transferts et d’investissement) financée par l’emprunt. Ils anticipent alors une hausse des impôts destinés à rembourser l’emprunt en constituant une épargne d’un montant équivalent à l’endettement public.
Pour SMITH (1759), la dette est nuisible et ne doit pas être encouragée. Elle incite le souverain à des dépenses inutiles et favorise l’irresponsabilité.
HAYEK (1989) dénonce l’endettement comme étant une croissance artificielle, fondée sur un investissement supérieur à l’effort d’épargne de la nation. Ainsi, pour les classiques l’État doit tout simplement assurer sa mission régalienne à partir des ressources générées par l’activité économique. Toute intervention de l’État dans l’économie est source de sous-optimalité et de nuisance. Aucun déficit budgétaire n’est justifiable et par conséquent, l’emprunt public n’est pas envisageable. Cependant, d’autres écoles contestent cette pensée et pensent à l’efficacité du financement par l’emprunt, d’un déficit budgétaire justifié et maîtrisé.
La dette selon les théories contemporaines
Approche de la nouvelle théorie de la détermination du niveau général des prix face à l’endettement public :
Les partisans du courant de la FTPL (Fiscal Theory of Price Level) pensent que le déficit budgétaire et l’endettement non anticipé qui lui est associé entraîneraient une hausse du niveau général des prix. Ils affirment entre autre qu’au sein d’un régime budgétaire non ricardien, et suite à une progression non anticipée de la dette du fait du déficit budgétaire, le niveau général des prix est la seule variable qui puisse ajuster la valeur réelle de la dette et la somme actualisée des soldes budgétaires anticipés futurs. Il s’agit ni plus ni moins que d’une théorie quantitative de la dette.
La théorie sur le problème du surendettement extérieur :
Elle stipule qu’il existe un niveau tolérable et raisonnable de la dette extérieure. Au-dessous de ce niveau, la dette extérieure peut avoir des effets positifs sur la croissance économique ; par contre, pour un niveau élevé du stock de la dette, les effets seront forcément négatifs par rapport à la croissance économique. Donc, l’accumulation très élevée de la dette d’un pays risque de le mettre dans une position où il ne sera plus capable de la rembourser et qui par la suite, aura un effet dissuasif sur les créanciers et les investisseurs potentiels. Cette théorie est également connue sous le nom de la théorie du surendettement ou la thèse du fardeau virtuel de la dette selon la traduction anglaise de « Debt overhang ».
Si le niveau de la dette d’un pays dépasse sa capacité de remboursement, le taux d’investissement va faire face à une taxe élevée marginale par les créanciers étrangers. Ainsi, les nouveaux investissements nationaux et étrangers ainsi que la croissance économique vont être découragés. Par ailleurs, la théorie de Debt overhang peut également avoir plusieurs implications puisque le comportement des agents va être guidé par une anticipation à la hausse des impôts.
Théories sur le lien entre la dette et la croissance
En se fiant aux revues littéraires, on remarque que la croissance économique influence la dette extérieure tout comme cette dernière influence celle-ci. Une baisse de croissance amène les Etats à s’endetter vers l’extérieur. En période de forte expansion économique, les prélèvements augmentent tandis que les dépenses diminuent, cela a tendance à la croissance de la demande intérieure. Sous cette optique, les dépenses et les recettes de l’Etat agissent comme un stabilisateur automatique de l’économie. Un endettement bien maîtrisé n’est pas une mauvaise chose en soi ; c’est seulement le surendettement qui pose problème. Pour faire plus claire, un bon niveau de croissance économique permet aux Etats de rembourser les services de la dette à l’échéance fixée et réduire ainsi l’endettement vers l’extérieur. Selon la plupart des études faites, l’endettement contenu dans une certaine limite engendre de la croissance, mais passé ce seuil, il devient un poids lourd à porter pour l’économie et influe négativement sur la croissance économique.
Théories traditionnelles sur relation entre la dette et la croissance :
L’importance des aides venant de l’extérieur pour les pays en besoin de financement remonte aux travaux sur le « Big push » de Rosenstein-Rodan en 1943. Cet auteur souligne que des apports massifs en capitaux extérieurs doivent permettre aux pays pauvres de financer leurs investissements et d’accéder aux conditions préalables à un décollage économique. Plus tard, en 1964, Hirschman émet des doutes sur la possibilité de développer une économie au moyen d’investissements massifs et simultanés étrangers dans tous les secteurs sans améliorer la qualification des populations. A cet effet, il soulève l’idée que les aides extérieures n’a que peu d’influence sur la croissance économique si la qualification des populations des pays aidés est insuffisante. Il met l’accent sur la croissance déséquilibrée, car pour lui, les aides extérieures accroissent les investissements et la capacité de production. Si l’économie se développe pour employer suffisamment cette capacité, le revenu supplémentaire crée par la hausse de cette capacité va entrainer une augmentation de l’épargne, et par conséquent de nouveaux investissements.
Par ailleurs, un apport théorique important était celui de Harrod et Domar en 1946. Pour ces auteurs, les aides extérieures accroissent les investissements et par conséquent, la croissance économique. De par leur analyse, lorsque l’épargne intérieure est insuffisante, on peut le déduire d’une épargne étrangère nécessaire pour atteindre le niveau d’investissement compatible avec le taux de croissance économique voulu. Leur analyse va de pair avec la théorie de la croissance endogène. En effet, plusieurs contributions vont accepter l’hypothèse que le rendement du capital et d’un progrès technique endogène. Elles conditionnent l’efficacité de l’aide à la bonne gouvernance et aux institutions saines. Donc, les pays aidés doivent avoir de bonnes institutions pour que l’aide améliore le bien-être des populations.
Les théories de développement :
L’excès d’endettement a toujours été mal perçu par les institutions financières internationales. A cet effet, Sachs en 1984, a observé qu’un excès de dette provoque un affaiblissement des capacités de paiements potentielles du débiteur concerné qui, par conséquent, n’est plus incité à investir dans son économie. Cette intuition de Sachs a par la suite pris le no, de fardeau virtuel de la dette. En effet, selon cette théorie, l’accumulation de la dette publique conduit les agents privés à anticiper un accroissement de la pression fiscale, et les amène à réduire leurs efforts. En 2003, Raffinot observe que les prêts nécessaires sont au financement de l’activité économique et contribue à la relance économique. Il ajoute entre autre que le financement par prêts est irremplaçable car il permet de trouver sur les marchés des montants considérables qu’aucun système de dons ne pourra fournir. Ainsi, il préconise la généralisation des aides budgétaires afin d’améliorer le système d’aide qui doit œuvrer à l’instauration d’une dynamique de croissance dans les pays en voie de développement.
ANALYSE DE L’EFFET DE LA DETTE EXTERIEURE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DE MADAGASCAR
Origines et historique de la dette extérieure malgache :
L’Histoire de l’endettement extérieur de Madagascar remonte à 1961 lorsque l’Etat malgache à commencer à s’endetter auprès de l’organisme français de coopération, cet emprunt fût contracté dans le cadre d’un financement des projets sociaux tels que l’amélioration de l’habitat. Dès lors, la dette extérieure malgache a commencé à s’agglutiner. Jusqu’en 1977, le volume de la dette extérieure malgache s’élevait à un niveau assez faible qui est de 87,2 millions de DTS. A la fin des années 1970, Madagascar est fortement endetté envers l’extérieur, la crise de la dette qui s’ensuit au début des années 80 s’est réglée par l’octroi d’importants financements concessionnels (crédit à l’ajustement structurel) suite à un rééchelonnement de la dette extérieure au club de Paris. C’est à cette époque également que les premiers accords entre le FMI, la BM et Madagascar ont été passés.
Entre 1981 et 1990, Madagascar s’est présenté sept fois au Club de Paris. A la fin de l’année 1996, la dette extérieure se monte d’ores et déjà à 3124 millions de DTS dont 1486 millions de DTS d’arriérés. A cet instant elle représentait 109 % du PIB. En fin 1999, la dette extérieure malgache s’élevait à 4,41 milliards de DTS alors qu’elle n’était que 0,8 milliards en 1979. Ce stock de la dette correspond à 120% du PIB et 445% des exportations de biens et services.
Depuis les années 80, les politiques économiques à Madagascar sont basées sur l’aménagement de la dette de Madagascar.
La crise de la dette à Madagascar :
En 1978, Madagascar met en place une politique d’investissement à outrance conduisant à l’implantation de grands ensembles industriels, souvent surdimensionnés et dont les capacités de fonctionnement demeuraient très faibles.
Par conséquent, l’Etat malgache s’est trop endetté alors que ces investissements n’ont pas eu d’effets positifs sur l’économie, alors la crise de la dette mondiale a facilement atteint l’économie malgache. A cause de la crise de la dette, Madagascar a bénéficié d’un aménagement de sa dette, donc d’une restructuration et d’un allègement de celle-ci. Cependant, afin d’arriver à payer les dettes de ses créanciers et profiter de cet aménagement, il fallait que le gouvernement malgache mette en œuvre des programmes proposés par les institutions de Bretton Woods. Ces programmes sont encore financés par ces institutions par des prêts ou des subventions.
Madagascar a obtenu des rééchelonnements de sa dette, surtout auprès du Club de Paris entre 1980 et 1997. En contrepartie, Madagascar devait mettre en place des mesures d’ajustement structurel.
Rééchelonnements8 :
La dette malgache a été rééchelonnée, d’un montant total de 839 millions de DTS, 7 fois au Club de Paris de 1981 à 1990. A la fin des années 1980, les pays créanciers de Madagascar en dehors du cadre officiel de Club de Paris ont accordé des annulations de dette bilatérales. En conséquence, l’encours de la dette extérieure de Madagascar a baissé d’un montant additionnel de 4,05 milliards de DTS.
En octobre 1988 et juillet 1990, Madagascar a bénéficié de deux rééchelonnements, portant sur un montant de dette de 182 millions de DTS, suivant les conditions de « l’initiative de Toronto ». Avec un taux de concession de 33,33 %, la valeur actualisée du service de la dette est réduite de 60,6 millions de DTS. En 1995, la Grande Ile profite d’un renouvellement de sa dette à des conditions plus concessionnelles. Les taux d’intérêts moyens sur les emprunts extérieurs est d’environ 3% en 1995 s’il était de 7% en 1984.
Le montant des prêts et arriérés rééchelonnés a connu une augmentation de 889 millions de DTS après le huitième passage de la dette publique officielle au Club de Paris le 25 et 26 mars 1997.
Mise en œuvre du PAS :
En 1981, l’Etat malgache a mis en place, avec l’assistance du FMI un programme de stabilisation financière suivi d’une série de programmes d’ajustement structurel (PAS) appuyés par la Banque Mondiale et d’autres bailleurs de fonds bilatéraux. Ces programmes avaient pour objectif de corriger les déséquilibres au niveau des finances publiques, de la balance des paiements et de la situation monétaire.
Les mesures prises afin de rétablir les finances publiques comprenaient : l’abandon des subventions sur les produits de grande consommation, l’amélioration des procédures de recouvrement des arriérés, la hausse des tarifs du secteur public, la limitation de la création d’emplois dans le secteur public et une modération en matière salariale, ainsi que la diminution des dépenses d’équipement et leur orientation vers les secteurs productifs.
Au niveau de l’amélioration de la balance des paiements, les mesures se rapportaient à une restriction des importations, à l’introduction des soutiens aux exportations et à un ajustement du taux de change.
Résultats : Madagascar a rencontré une faible croissance du PIB par habitant de 1960 à 1972 (+0,4% en moyenne), mais les effets positifs des programmes d’ajustement structurels sont apparus à partir de 1988 avec des taux de croissance supérieurs au taux d’accroissement de la population, sauf pour la période 1991-1996 où ces programmes ont été suspendus.
Le taux de croissance annuel moyen est de 3,5% pour la période 1988-1990 et de 4,1% pour la période 1997-1999. A partir de 2000, Madagascar fait partie du groupe des pays les plus pauvres très endettés. Le dénuement économique de la plupart des Malagasy se double d’un niveau élevé de détresse dans les domaines essentiels de la vie humaine :
Environ 50% des enfants en âge scolaire ne fréquente pas l’école,
L’analphabétisme touche plus de 50% de la population, dont 56,5% de femmes,
Environ 35% de Malagasy ont une espérance de vie inférieure à 40 ans,
Plus de 75% des malgaches n’ont pas accès à l’eau potable,
L’apport énergétique de l’alimentation de 75% des Malagasy est inférieur à la norme minimale de 2133 calories par jour,
L’indice de pauvreté, qui était de 59% en 1985, est passé à 70% en 1993 puis à 73,3% en 1997 avant de redescendre à 71,3% en 19999.Madagascar est déclarée éligible en décembre 2000 à l’IPPTE. Les ressources IPPTE devaient être utilisées pour réduire la pauvreté. La grande île devait donc mettre en œuvre un Document Stratégique pour la Réduction de la Pauvreté (DSRP). Actuellement, l’endettement public devient de plus en plus croissant ; et ce pour bon nombre de pays. Il est alors pertinent de se poser la question : quelles sont les principales raisons qui font que la dette publique s’accroisse ? Et notamment la dette extérieure dans les pays en voie de développement.
Les raisons de l’endettement extérieur
L’objectif étant d’aboutir à une croissance économique accélérée pour combler le déficit du développement maintenant les pays en développement dans un état de pauvreté inquiétant.
Les raisons qui peuvent provoquer le recours à cet endettement sont les suivants:
Pour atteindre un certain niveau de développement, un pays fait recours à un endettement pour compléter les ressources internes, telle que l’épargne intérieure pour compenser les manques à gagner. Les explications du recours des pays en développement à l’endettement extérieur font avancer souvent l’argument selon lequel, leur taux d’épargne intérieur est trop faible pour permettre d’atteindre un taux de croissance désiré. L’insuffisance des ressources internes limiterait le taux d’accumulation souhaité. Pour desserrer cette contrainte, les pays en développement auraient intérêt à s’endetter.
Un financement pour l’investissement, cette dette extérieure peut redynamiser l’investissement. Une stratégie d’endettement comme celle suivie par certains pays en développement pourra être réelle et efficace pour le développement. Mais cette stratégie d’endettement n’est valable que si les ressources externes sont orientées vers des investissements productifs. Autrement dit, des investissements engendrant une hausse de productivité qui entraînera par la suite une accélération de la croissance économique et n’entraînera guère une contraction de l’épargne intérieure, c’est à dire un effet dépressif. Dans le cas contraire où ces dettes ne sont pas bien allouées, elles évinceront les épargnes intérieures et s’écarteront désormais des investissements rentables.
Le lissage des fluctuations de la consommation, des chocs exogènes peuvent entraîner une baisse du revenu ; à cet effet, pour remédier à ce problème, un pays peut, soit diminuer les dépenses de sorte que la consommation et l’investissement baissent proportionnellement avec le revenu, soit contracter une dette extérieure.
Pour éviter les ajustements car un déficit du compte courant insoutenable doit faire face à des ajustements par le changement de politique économique.
La faiblesse des rentrées fiscales souvent, pour les pays à faible revenu, les recettes fiscales ne suffisent pas ; les impôts sur le revenu étant très peu dans ces pays. Bon nombre de ces pays sont contraints de combler ces manques de ressources auprès des banques (Banque Mondiale, Banque régionale de développement, banques privées) pour financer les projets d’investissements, les infrastructures, les services d’éducation et de santé indispensables à son développement.
La détérioration des termes de l’échange La plupart des pays en développement produisent des produits bruts (miniers et agricoles), et achètent des produits manufacturés de l’étranger. Lorsqu’ils veulent accroître leur productivité, cela revient à produire encore plus de produits bruts. Parallèlement à cela, il leurs faut importer encore plus pour pouvoir produire. L’effet conjugué de ces deux phénomènes se traduit par une baisse des produits de base qui procurent l’essentiel des recettes d’exportation des pays en développement. A terme, la balance commerciale sera de plus en plus déficitaire et le recours aux aides extérieures deviendra inévitable.
Objectifs de l’endettement
L’endettement a pour objectif de réduire les déficits au sein de l’économie. Quand les dépenses totales sont supérieures à la création des richesses, il y aura nécessairement déficits de la balance des paiements.
Pour contenir l’excès de cette demande globale, le FMI conseille à ses membres de maîtriser leur déficit budgétaire par des moyens financiers. Cette politique doit découler de la réalité économique du pays. Elle est nécessaire mais pas suffisante pour assurer une croissance régulière et durable. La Banque Mondiale a pour objectif de créer les conditions nécessaires à la croissance économique durable. Elle doit donc favoriser l’augmentation de la productivité de l’économie et assurer une répartition rationnelle et rentable des ressources de l’Etat. La politique vise à éliminer tous les facteurs de blocage de la croissance : une croissance réelle positive par habitant afin de relever le niveau de vie de la population et de réduire la pauvreté, la stabilité des prix et des taux de change, l’augmentation plus significative des recettes fiscales et la maîtrise de l’évolution des dépenses publiques.
Ces objectifs concourent à la préservation de la stabilité macroéconomique globale. Ils concernent en général :
la relance de l’activité économique et la stabilisation macroéconomique favorable pour l’épargne intérieure et l’investissement.
Le recentrage des activités de l’Etat autour de ses missions essentielles.
L’apurement des arriérés de paiements extérieurs.
Les conditions de l’efficacité de l’endettement extérieur
Dès l’apparition des difficultés de financement dans un pays, le recours à l’endettement extérieur est inévitable pour ce pays même s’il n’est pas souhaitable, un pays doit recourir à un endettement uniquement en cas d’extrême nécessité, ce qui est rarement le cas pour les pays de l’Afrique. L’endettement est un outil pour saisir les économies et les richesses d’un pays, par l’intermédiaire des intérêts qui sont appliqués par les créanciers et qui s’enrichissent avec, à chaque nouvelle dette contractée. Il permet alors de parvenir à un taux de croissance plus élevé que celui qu’on a obtenu avec les ressources internes. Mais cette stratégie est valable à condition que les ressources externes soient maximales et orientées vers des investissements productifs.
Ensuite, si le niveau de rentabilité des investissements est supérieur à celui des coûts de l’endettement avec ses intérêts, alors le recours à l’endettement est rationnel. Les économies les plus pauvres présentent des spécificités qu’il est difficile de laisser de côté lorsqu’on évalue leur solvabilité. Celle-ci implique que l’analyse de l’impact de la dette extérieure doit porter sur une période assez longue, car les remboursements seront étalés sur plusieurs dizaines d’années.
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Table des matières
INTRODUCTION :
CHAPITRE I : Cadre conceptuel de la dette
Section 1 : Définition de quelques concepts
Section 2 : Les obligations de la dette
Section 3 : Les formes du financement international
Section 4 : Les bailleurs de fonds majeurs
CHAPITRE 2 : Cadre théorique de la dette :
Section 1 : La dette selon la théorie Keynésienne
Section 2- La dette selon la théorie Libérale
Section 3 : La dette selon les théories contemporaines
Section 4 :Théories sur le lien entre la dette et la croissance
PARTIE II : ANALYSE DE L’EFFET DE LA DETTE EXTERIEURE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DE MADAGASCAR
CHAPITRE I- Origines et historique de la dette extérieure malgache :
Section 1 : La crise de la dette à Madagascar :
Section 2 : Les raisons de l’endettement extérieur
Section 3 : Objectifs de l’endettement
Section 4 : Les conditions de l’efficacité de l’endettement extérieur
CHAPITRE II- ETUDE EMPIRIQUE POUR MADAGASCAR:
Section 1 :Les principaux bailleurs de Madagascar
Section 2 : Evolution de la dette extérieure de Madagascar dans la période de 2000 à 2009
II.2.1-Evolution et structure de la dette
II.2.2- L’encours de la dette publique extérieur
II.2.3- Dette à long terme et à court terme de Madagascar
II.2.4- L’évolution des ratios de l’endettement de Madagascar
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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