Bien que Madagascar soit un pays riche en ressources naturelles et en matières premières, il fait encore partie des pays en voie de développement. En 2005, les dépenses par tête des individus s’élèvent à 298.600 Ariary, soit 1493000 Fmg et le ratio de la pauvreté nationale, en termes d’individus est de 68.7 pour cent . En outre, cette pauvreté est très accentuée en milieu rural par rapport en milieu urbain, cela est justifié par l’incidence de la pauvreté de 72.3% pour le premier, et 50.3% pour le second, durant l’année 2006 . De plus, 78.0% des individus sont localisés dans le milieu rural. Le secteur rural, en particulier l’agriculture, est un élément clé du développement de l’économie malgache. L’insuffisance de services financiers adaptés à la situation des ménages ruraux est l’un des facteurs principaux qui bloque le développement rural. Dans ce contexte, l’Etat malgache à décidé de développer la microfinance au niveau du monde rural à travers le Document Stratégique pour la réduction de la Pauvreté(DSRP).
LE DÉVELOPPEMENT RURAL ET LE SYSTÈME DE FINANCEMENT A MADAGASCAR
Il est intéressant d’évoquer le contexte du développement rural et du système de financement à Madagascar, avant de passer à un autre chapitre. Ce chapitre se divise en trois sections qui sont, la politique économique et le développement rural, le financement du développement et le système financier malgache.
La politique économique et le développement rural
La Politique économique
La Politique économique est une composante de la politique publique, se traduisant par la définition d’objectifs économique et social, et sa mise en œuvre par des moyens nécessaires pour les atteindre. Selon l’objectif, elle peut être classée en deux, à savoir la politique conjoncturelle et la politique de développement ou politique structurelle.
A- La Politique conjoncturelle
Elle désigne l’ensemble des actions délibérées et adoptées pour la régulation de la conjoncture économique. C’est une politique économique à court terme, résumée par le carré magique de la politique économique. Ce carré magique, est une représentation graphique conçu par l’économiste Nicholas Kaldor qui résume la situation conjoncturelle d’un pays par les quatre indicateurs suivants:
• le taux de la croissance du PIB,
• le plein emploi (taux de chômage),
• le taux d’inflation (taux de croissance des prix à la consommation),
• le solde de la balance des transactions courantes.
La politique conjoncturelle utilise les moyens ci-après : la politique budgétaire, la politique de crédit, la politique de change et la politique commerciale, la politique de concurrence et des prix, la politique de revenus. Avant d’entamer ces politiques, il faut avoir un indicateur d’alerte pour connaitre la situation économique, afin de définir la tendance à venir. Ce sont les tests conjoncturels, le budget économique prévisionnel.
B- La politique structurelle ou politique de développement
C’est une politique économique à long terme, visant à modifier durablement la structure de l’économie par la croissance économique durable. Les moyens de cette politique sont multiples : la politique agricole, la politique industrielle, la politique de recherche et de développement, la politique démographique, la politique familiale et sociale (logement, éducation, santé, répartition et redistribution des revenus). Les stratégies de la politique de développement sont fonction des conditions internes de chaque pays et de la doctrine économique et sociale des dirigeants. La politique structurelle peut être contrariée par la politique conjoncturelle. La politique économique doit donc, généralement rechercher la cohérence entre la politique conjoncturelle et la politique structurelle.
Situation et stratégies de développement rural à Madagascar
A- Les indicateurs du MAP
Le DSRP a pris fin en 2006, une nouvelle politique de développement appelée MAP a pris le relais. Le MAP en tant que plan d’action ambitieux définit la feuille de route et les priorités de la nation de 2007-2012 en vue d’obtenir une croissance économique rapide contribuant à la réduction de la pauvreté . Il est présenté officiellement et publiquement au Palais des Sports à Antananarivo, le 10 Novembre 2006, par le Président de la République. Cette politique s’est inspirée de la vision, Madagascar naturellement, et des objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Les stratégies dans le MAP visent une réduction effective de la pauvreté et une amélioration tangible de la qualité de vie des malgaches.
B- Le développement rural
L’engagement n°4 du MAP résume la situation en 2005 et les objectifs du développement rural malgache jusqu’en 2012. L’objectif de cet engagement est « le développement rural dynamique et la réduction effective de la pauvreté, qui sont à la base des efforts du gouvernement ». Pour la mise en œuvre de l’engagement n°4, le MAP mettra en place six défis différents, mais complémentaires.
Le financement du développement
Type de financement
On appelle financement, la méthode nécessaire à toute acquisition d’actifs, qui en permet le payement. Les agents économiques ont besoin du financement pour développer leurs activités économiques. Le financement a lieu, si d’un coté, un agent économique a besoin de financement, et de l’autre, un agent économique a une capacité de financement, que ce soit avec ou non l’intermédiation financière.
A-Financement direct
Le financement direct apparait lorsque les unités déficitaires se financent directement avec des unités économiques à capacité de financement, pour satisfaire leurs besoins. Il se fait donc, par le marché financier et sans intermédiation financière.
B-Financement indirect
Il y a financement indirect, dans le cas où il existe une intermédiation financière entre les agents qui ont besoin et qui ont la capacité de financement. L’activité d’intermédiation financière consiste à collecter des dépôts de monnaie, pour les prêter ensuite selon les besoins exprimés.
Ce financement indirect peut être divisé en deux : le financement monétaire et le financement non monétaire qui dépendent de la caractéristique de l’intermédiaire. Les intermédiaires financiers se différencient selon leur caractéristique monétaire ou non monétaire.
• Les intermédiaires non monétaires accordent des crédits aux agents, après avoir collecté auprès des agents à capacité de financement. Ce sont les caisses d’épargne, sociétés de prêts, etc. C’est le cas du financement non monétaire.
• Les intermédiaires financiers monétaires exercent l’intermédiation financière comme ci-dessus mais ils peuvent offrir des moyens de paiement additionnels aux agents économiques par la création monétaire . C’est le cas des différentes banques. Dans ce cas, on parle de financement monétaire.
Les garanties du financement
L’octroi de financement ou prêt peut être exposé à plusieurs risques, comme le risque de non remboursement des emprunteurs, le risque d’illiquidité des intermédiaires financiers.
Pour minimiser ces risques, les intermédiaires financiers analysent quatre facteurs avant l’octroi de prêt. Ce sont :
• la conjoncture économique, sociale et politique,
• la connaissance du demandeur,
• la durée du prêt,
• la garantie.
Ces facteurs sont variables en fonction de l’objet du prêt et la solvabilité des agents qui ont besoin de financement. Bien qu’il y ait plusieurs variables à examiner pour financer un projet d’investissement, la garantie est le facteur fondamental de l’octroi d’un prêt. On peut classer la garantie en deux catégories : la garantie réelle et la garantie personnelle .
|
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIÈRE PARTIE : CONTEXTE GÉNÉRAL DE L’ÉTUDE
CHAPITRE I : LE DÉVELOPPEMENT RURAL ET LE SYSTÈME DE FINANCEMENT A MADAGASCAR
Section I : La politique économique et le développement rural
Section II : Le financement du développement
Section III : Le système financier malgache
CHAPITRE II : CONTEXE GÉNÉRAL DE LA MICROFINANCE
Section I : La naissance de la microfinance
Section II: Les acteurs de la microfinance
Section III : Les intervenants de la microfinance
CHAPITRE III : PRÉSENTATION DE LA ZONE D’ÉTUDE
Section I : Les milieux de la zone d’étude
Section II : Les aspects économiques de la commune
Section III : Problèmes de la commune face au développement
DEUXIÈME PARTIE : L’INTERVENTION DU PROGRAMME ET SES EFFETS SUR LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE
CHAPITRE I : DESCRIPTION DU PPRR
Section I : Historique et les cibles du PPRR
Section II : Objectifs et stratégies du programme
Section III: Financement et organisation du programme
CHAPITRE II : STRATEGIE DU PPRR EN MATIÈRE DE FINANCEMENT RURAL
Section I : Intervention du PPRR
Section II : Description de l’OTIV
Section III : Les produits et services financiers du partenariat OTIV/PPRR
CHAPITRE III : EFFETS, RECOMMANDATIONS ET PERSPECTIVES
Section I : Les effets de l’appui aux services financiers sur le plan microéconomique et macroéconomique
Section II : Problèmes existants après l’appui aux services financiers
Section III : Recommandations et perspectives
CONCLUSION
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES