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MILIEU BIOTIQUE
Flore et Végétation
La Région Analamanga abrite la Flore du vent, de la région centrale (PERRIER DE LA BATHIE, 1921). Elle fait partie du domaine du centre (HUMBERT, 1955), de la zone écofloristique orientale de moyenne altitude (800 – 1800 m) selon la division en zones écofloristiques de FARAMALALA & RAJERIARISON (1999). La végétation climacique est une forêt dense humide de moyenne altitude de la série à Weinmannia et Tambourissa. (Carte 3).
Les types de formations végétales qu’on peut y trouver sont (ONE, 2012) :
la forêt dense humide de moyenne altitude de la série à Weinmannia et Tambourissa qui recouvre 3,6 % de la Région Analamanga avec à l’ouest de la Région la forêt d’Ambohitantely et la forêt d’Ankafobe ; à l’est le corridor Anjozorobe – Angavo et la forêt d’Angavokely ;
la forêt humide dégradée qui couvre 0,4 % de la Région ;
les savanes dont la superficie totale est de 92,6% de la Région.
MILIEU D’ETUDE
Population
Démographie
La population de la Région Analamanga est composée essentiellement de Merina, mais du fait de l’attractivité de la capitale de Madagascar, on y trouve une frange non négligeable de migrants de toutes les ethnies de l’Ile. La démographie a connu une augmentation considérable en moins de 20 ans, surtout pour le district d’Antananarivo Renivohitra (avec une croissance de plus de 60 %). Parmi les 22 Régions de Madagascar, Analamanga est la plus peuplée avec ses 3 309 604 habitants. (Tableau 1) (www.madagascarinformation.com).
Education
Au niveau régional, le taux moyen de scolarisation de la Région Analamanga est faible, de 22,6 % (www.madagascarinformation.com). Ce fait est dû au faible revenu des parents qui ne peuvent pas scolariser leurs enfants. De toute l’île, Analamanga possède le système d’enseignement le plus diversifié en matière d’enseignement supérieur ; par contre, les centres de formation orientés dans le secteur agro-élevage, adaptés aux paysans de chaque district sont encore très insuffisants.
Economie
Le secteur agricole occupe la majorité de la population rurale de la Région. Il est caractérisé par la prépondérance de la riziculture qui reste la principale activité des ménages. Des cultures de rentes (maraîchère, horticulture,…) sont pratiquées dans les localités proches de zones urbaines et périurbaines comme la culture de pommes de terre qui est localisée dans le district d’Andramasina et de Manjakandriana. L’élevage de bovin, de porcin et de volailles sont les plus pratiqués dans tous les districts ; l’apiculture et la pêche sont pratiquées dans le district d’Andramasina et de Manjakandriana. Par rapport à d’autres Régions de Madagascar, Analamanga est en tête en matière de production et de commercialisation de l’artisanat. Les filières les plus importantes sont les textiles, l’habillement (broderie et soie), la vannerie, le tissage utilisant les fibres végétales comme le raphia ou les plantes aquatiques et la transformation des dérivés d’animaux (cuir, corne…). Des entreprises en bâtiments, travaux publics et transformation du bois sont très développées dans la Région (www.madagascarinformation.com; Région Analamanga, 2007).
MATERIEL ET METHODES
Pour atteindre les objectifs, plusieurs méthodes ont été appliquées telles que les recherches bibliographiques, les enquêtes ethnobotaniques, l’étude de l’habitat, l’étude de la régénération et l’étude du statut de conservation d’Aloe macroclada.
ETUDES PRELIMINAIRES
Recherches bibliographiques et webographiques
L’étude bibliographique a été effectuée avant et durant toutes les périodes des travaux. Elle est basée sur les recueils bibliographiques, la consultation des sites internet et la documentation cartographique pour avoir le maximum d’informations concernant les zones d’étude, les méthodes à adopter, l’espèce et le thème de recherche.
Choix et localisation des sites d’étude
Le choix des sites d’étude a été basé sur les résultats des enquêtes ethnobotaniques, sur les informations mentionnées sur les étiquettes des herbiers de TAN et sur les données dans TROPICOS. Une prospection de plusieurs sites potentiels dans la Région a été effectuée afin de repérer l’espèce. Les plots d’étude ont été installés là où l’espèce se trouve en abondance pour connaître son habitat. Les sites qui présentent des populations très exploitées et des populations non exploitées de l’espèce ont été choisis pour une comparaison.
MATERIEL VEGETAL
Choix de l’espèce
Aloe macroclada, une espèce endémique malgache a été choisie pour sa potentialité en tant que plante médicinale, cosmétologique, ornementale, par sa valeur commerciale et surtout par l’insuffisance d’information écologique concernant l’espèce. Elle ne possède pas encore de statut de conservation.
Position systématique de l’espèce
Selon le système de classification de APG III (2009), Aloe macroclada appartient :
Embranchement : ANGIOSPERMES
Classe : MONOCOTYLEDONES
Groupe : LILIOPSIDA
Famille : XANTHORRHOEACEAE Dumort.
Sous-famille : ASPHODELOIDEAE Burnett
Genre : Aloe L.
Espèce : macroclada Baker
Noms vernaculaires : Vahona, Vahongarana, Vahonkarana
ETUDE ETHNOBOTANIQUE
L’ethnobotanique est l’étude de la relation et des interactions entre les hommes et les plantes (BALICK & COX, 1996). Cette étude permet de déterminer les rôles attribués à l’espèce, les modes et les lieux de collecte.
Choix des personnes à enquêter
L’étude ethnobotanique consiste à mener des enquêtes auprès de différentes catégories de personnes ou entités susceptibles de côtoyer la plante en question. Ce sont :
– des tradipraticiens ;
– des agents et fournisseurs des industries pharmaceutiques et cosmétiques ;
– des autorités traditionnelles (ray aman- dreny) et locales (chef fokontany) ;
– des paysans ;
– des herboristes à l’esplanade Analakely, aux pavillons Analakely, aux marchés d’Andravoahangy, de petite vitesse et de Besarety.
Méthode d’enquête
Les enquêtes ont été faites d’une manière individuelle ou par groupe suivant la disponibilité des personnes enquêtées. Elles ont été réalisées sous forme de discussion libre pour que les personnes puissent répondre sans contrainte (MARTIN, 2004). Les questionnaires ont été préalablement préparés sur une fiche d’enquête (Annexe 3). Les informations recueillies ont été enregistrées sur cette fiche.
Les questions sont orientées sur les points suivants :
– les utilisations d’Aloe macroclada ;
– les lieux de collectes ;
– la disponibilité de l’espèce dans la nature ;
– les pressions et menaces qu’elle subit.
Fréquence d’utilisation
Les informations sur les utilisations thérapeutiques et cosmétiques de l’espèce ont été catégorisées. La fréquence d’utilisation de l’espèce permet d’évaluer le niveau de connaissance et d’utilisation de l’espèce dans une catégorie donnée. Elle est exprimée par la formule de LANCE & al., (1994) avec I(%) = n/N x100
I : fréquence d’utilisation ;
n : nombre de personnes citant l’espèce dans la catégorie ;
N : nombre total de personnes enquêtées.
– si I est supérieur à 60 % : l’espèce est très connue et très utilisée pour la catégorie ;
– si I est compris entre 30 % et 60 % : l’espèce est moyennement connue et moyennement utilisée pour la catégorie ;
– si I est inférieur à 30 % : l’espèce est faiblement connue et faiblement utilisée pour la catégorie.
CARACTERISATION DES HABITATS
L’habitat est le lieu ou le type de site dans lequel un organisme ou une population existe à l’état naturel (ALPHONSE & ROGER, 2005). Il est décrit à partir des observations de la composition floristique, de la structure de la formation végétale et du sol. Pour l’étude des différents habitats d’Aloe macroclada, des relevés écologiques ont été effectués dans chaque site d’étude. Un relevé est un ensemble d’observations écologiques effectuées sur une unité élémentaire du milieu qui doit être la plus homogène possible. (GOUNOT, 1969).
D’après la carte de végétation de la Région, les sites d’étude sont dominés par des Savanes ou formations herbeuses comportant une strate herbacée supérieure continue d’au moins 80 cm de hauteur et ordinairement brûlées annuellement (DESCOINGS, 1978). Lors des prospections, Aloe macroclada a été rencontrée dans ces formations où les relevés ont été installés.
Etude de la flore
La méthode de placeau de BRAUN-BLANQUET (1964) a été appliquée pour l’analyse floristique de la formation végétale qui contient l’espèce. C ette méthode permet de faire une étude quantitative et qualitative de l’habitat de l’espèce en révélant :
– la richesse floristique ou le nombre total des espèces présentes dans la formation végétale ;
– le spectre biologique qui est une représentation graphique de la répartition des espèces recensées suivant leur type biologique.
Dispositif de relevé
La surface d’étude doit être supérieure ou égale à l’aire minimale qui est la plus petite aire inventoriée permettant de définir une communauté végétale (GUINOCHET, 1973). La valeur de l’aire minimale s’apprécie suivant le groupement déterminé. Elle est de 20 à 50m2 pour les formations herbacées (OZENDA, 1982). Les trois critères d’homogénéité doivent être tenus en compte (GOUNOT, 1969) :
– l’uniformité des conditions écologiques apparentes ;
– l’homogénéité physionomique ;
– l’homogénéité de la composition floristique.
Le relevé est effectué dans une surface élémentaire appelée « plot de base ». Celui-ci est un placeau de 250 m² subdivisé en 10 carrés contigus ou placettes ayant chacun 5 m de côté (Figure 2). La dimension de ces placeaux est considérée comme une surface suffisamment représentative pour les formations herbeuses. Le placeau et les placettes ont été délimités à l’aide d’une ficelle tendue à 1m du sol et les 4 coins ont été marqués par des piquets. Le dispositif de relevé est monté de façon à ce qu’il soit parallèle à la ligne de plus grande pente.
Etude de la structure de la végétation
La structure de la végétation est définie comme la répartition et l’agencement des plantes constituantes d’une formation végétale (GUINOCHET, 1973). Cette étude de la structure permet d’une part, d’avoir une image réelle ou représentative de l’ensemble de la végétation et d’autre part, de déterminer l’organisation spatiale des espèces. L’objectif de cette méthode est d’estimer le degré d’ouverture de la végétation.
Dispositif de relevé
La méthode utilisée est le relevé linéaire. Pour cela, une ligne de 10 m de longueur est tirée au dessus de la savane dont la direction est parallèle à la grande pente. Puis, un petit bâton gradué a été déplacé verticalement tous les 20 cm, le long du transect, tout en recensant les espèces qui touchent le bâton. Deux répétitions par site ont été effectuées soit 100 points de lecture (MORAT, 1973) (Figure 3). Les informations obtenues sont enregistrées dans une fiche de relevé (Annexe 6).
Analyse des données
Les données ont été traitées sur Excel pour transcrire le profil structural. L’analyse des points de contact permet d’identifier chaque strate (Figure 4) et le taux de recouvrement (Figure 5) qui est l’expression de la continuité de la couverture végétale (GUINOCHET, 1973).
Le recouvrement global et le recouvrement par strate ont été obtenus par la projection verticale des individus sur le sol. Le recouvrement global est le pourcentage du sol couvert par les tiges ou les parties aériennes d’une espèce par rapport à la surface totale du relevé (GODRON & al., 1983). Une échelle de recouvrement (R) a été élaborée par GODRON & al. (1983).
R> 90% : strate fermée ;
75% < R <90% : strate peu ouverte ;
50% < R < 75% : strate semi- ouverte ;
25% < R< 50% : strate ouverte ;
10% <R < 25 :% : strate très ouverte.
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Table des matières
INTRODUCTION
I. MILIEU D’ETUDE
I.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE
I.2. MILIEU ABIOTIQUE
I.2.1. Géologie et Topographie
I.2.2. Pédologie
I.2.3. Hydrologie
I.2.4. Climat
I.3. MILIEU BIOTIQUE
I.3.1. Flore et Végétation
I.3.2. Population
II. MATERIEL ET METHODES
II.1. ETUDES PRELIMINAIRES
II.1.1. Recherches bibliographiques et webographiques
II.1.2. Choix et localisation des sites d’étude
II.2. MATERIEL VEGETAL
II.2.1. Choix de l’espèce
II.2.2. Position systématique de l’espèce
II.3. ETUDE ETHNOBOTANIQUE
II.3.1. Choix des personnes à enquêter
II.3.2. Méthode d’enquête
II.3.3. Fréquence d’utilisation
II.4. CARACTERISATION DES HABITATS
II.4.1. Etude de la flore
II.4.2. Etude de la structure de la végétation
II.4.3. Etude pédologique
II.5. REGENERATION NATURELLE d’Aloe macroclada
II.5.1. Phénologie
II.5.2. Dissémination des diaspores
II.5.3. Analyse de la structure démographique d’Aloe macroclada
II.5.4. Potentiel de régénération naturelle
II.6. EVALUATION DU STATUT DE CONSERVATION
II.6.1. Etude de la distribution de l’espèce
II.6.2. Evaluation des risques d’extinction
III. RESULTATS ET INTERPRETATIONS
III.1. DESCRIPTION BOTANIQUE d’Aloe macroclada
III.2. ETHNOBOTANIQUE
III.2.1. Utilisations d’Aloe macroclada
III.2.2. Commerce d’Aloe macroclada
III.3. CARACTERISTIQUES DES HABITATS D’Aloe macroclada
III.3.1. Caractéristiques générales des sites d’étude
III.3.2. Caractéristiques floristiques globales
III.3.3. Description des différents groupements de savane
III.4. REGENERATION NATURELLE d’Aloe macroclada
III.4.1. Phénologie
III.4.2. Dissémination des diaspores
III.4.3. Structure démographique d’Aloe macroclada
III.4.4. Taux de régénération naturelle
III.5. STATUT DE CONSERVATION
III.5.1. Abondance numérique
III.5.2. Distribution géographique
III.5.3. Statut de conservation d’Aloe macroclada
IV. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
IV.1. DISCUSSIONS
IV.1.1. Difficultés rencontrées
IV.1.2. Discussions des résultats
IV.2. RECOMMANDATIONS
IV.2.1. Recommandations
IV.2.2. Perspectives
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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