Le lien entre le développement financier et le développement économique a été reconnu dans la littérature économique depuis une trentaine d’années ; Gurley et Shaw (1955), ainsi que Goldsmith (1969) en furent les précurseurs. Explicitement ou implicitement, on retrouve chez ces auteurs l’idée qu’un système financier efficient active la croissance économique tout en l’orientant. Le système financier est dès lors une nécessité et est au coeur de la vie économique et du processus de croissance. En effet, les établissements financiers tiennent un rôle prépondérant dans la vie économique du pays. Malgré l’effervescence des établissements financiers ces dix (10) dernières années, l’accès pour la majorité à la population de ces établissements financiers demeurent toujours très faible, plus particulièrement le système bancaire, et s’en suivent ensuite la microfinance, l’épargne, etc.
GENERALITE SUR LA SOCIETE CEM
Le cadre où nous avions effectué notre stage est un Etablissement financier, vieille de quatre vingt dix ans (90), mais actuellement elle est en plein rénovation, que ce soit dans le domaine juridique, institutionnel ou commercial. Il convient de la présenter pour pouvoir la situer dans le contexte actuel.
Présentation de la société
Identification
La « CEM » ; Caisse d’Epargne de Madagascar est une Société Anonyme (S.A) oeuvrant dans le droit privé. Son siège social est sis à 21 rue Karija Tsaralalàna Antananarivo 101 et son capital social est actuellement estimé à 5,4 milliards d’Ariary. La CEM est une Société de service qui peut être classée dans le secteur tertiaire, son numéro d’identification fiscale (NIF) est de : 105 013 328 et son numéro statistique est de 6512311 2006 010338. Le registre de commerce (R.C) a été délivré le 30 Mai 2006 portant le numéro 2006/80049 du 30/05/06. La particularité de la CEM est que, d’une part elle est régie aux normes de PCG 2005 pour son statut de Société Anonyme recommandé par le droit des sociétés, et d’autre part elle est régie à la fois au norme due PCEC en tant qu’ « Etablissement de crédit » recommandé par la Commission de Supervision Bancaire et Financière (CSBF).
Historique
Avant 1896, la monnaie était connue des Malgaches. En effet, afin de se procurer ce dont ils ont besoin, les Malgaches pratiquaient du « Troc » c’est-à-dire en faisant un échange de bien par un autre qui a à peu près la même valeur. Ce n’est qu’au temps du Général Gallieni, en 1896 que l’utilisation de la monnaie comme outil d’échange a été instauré grâce à l’octroi de fonds de l’Etat français afin de remplacer le «Troc ».
Néanmoins au fur et à mesure de ce nouveau concept d’échange, des problèmes tels que le phénomène de « Thésaurisation », c’est-à-dire amasser de l’argent sans le faire fructifier, et de l’insécurité ont fait leur apparition, de ce fait le circuit monétaire était en déséquilibre. Ce qui a incité la création d’une institution de collecte d’épargne à Madagascar, ceci afin de mieux connaître la masse monétaire en circulation et de veiller au bon fonctionnement du circuit économique du pays. Ce qui a donné naissance à un établissement d’épargne appelé Caisse Nationale d’Epargne ou CNE qui avait pour seule vocation l’œuvre sociale. Nous allons voir l’historique de la CEM, d’une part depuis la période coloniale et d’autre part, depuis sa phase de restructuration en Société Anonyme pour voir l’évolution institutionnelle de cet Etablissement public qui est devenu dorénavant une Société Anonyme.
Depuis la période coloniale
-le 03 Novembre 1918 : un établissement de collecte d’épargne fût crée mais en ce temps, la Caisse d’Epargne n’était qu’un simple Etablissement Public Administratif (EPA) sans aucun but lucratif. Rattaché à l’administration des Postes et télécommunications, qui est doté d’un large réseau d’agences réparties dans toute l’île, la CEM a pu faciliter son activité de collecte d’épargne. Malgré l’absence d’une entité juridique et d’une politique financière bien définie, l’établissement pouvait compter sur l’importance des placements motivés par la sécurité et la rémunération du dépôt.
-le 23 Novembre 1919 : l’établissement a été placé sous la garantie immédiate et absolue de la République Française.
le 06 Mars 1985 : avec la sortie du décret n° 85/061, la CEM adopte une nouvelle organisation statuée en tant qu’Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial ou EPIC. Ce statut d’établissement semi autonome place la CEM sous tutelle de deux ministères durant dix ans : d’une part le Ministère des Postes et Télécommunications (PTT) ou Ministère des Télécommunications des Postes et de la Communication (TCP) aujourd’hui qui s’occupe de tous les aspects techniques et d’autre part le Ministère des Finances pour la partie financière. D’où l’adoption de deux principes par la CEM qui sont de :
◆ Maintenir et assurer un bon équilibre entre les dépenses et les recettes, ce qui procure une autonomie à la fois administrative, financière et organisationnelle. En effet, la CEM avait son propre conseil d’administration, sa propre direction et son agent comptable au sein du Ministère des PTT. La direction avait à la fois pour rôle d’ordonner le budget et d’exécuter la politique fixée par le conseil d’administration. Pour l’agent comptable, il avait comme fonction d’organiser la comptabilité et d’exécuter le budget.
◆ Déposer les fonds au Trésor public, qui a pour avantage la rémunération d’intérêt à un taux variable afin de supporter les charges d’exploitation.
Malgré cette autonomie relative, la CEM faisait face à certaines instabilités comme la variation incessante du taux appliqué, l’impossibilité de disposer d’un budget marketing pour attirer de nouveaux épargnants. Travaillant avec l’ USAID, « United States Association for International Development », lors du projet FMD (Financial Market Développement), la CEM est recommandée par cette Institution américaine de s’ériger en société anonyme pour assurer une bonne gouvernance et disposer plus d’autonomie afin de devenir une Institution financière à part entière capable d’offrir des gammes de services financiers adaptés et accessibles à toutes les couches sociales. De ce fait, la CEM a cru bon de renouveler son statut d’EPIC en celui de Société Anonyme (SA).
– le 05 mars 1991 : la CEM a voulu mettre en place un service compte courant en faveur des particuliers afin de pouvoir octroyer des crédits à ces derniers. Une initiative qui reste jusqu’à ce jour un projet.
Depuis sa phase de restructuration en Société Anonyme
– En 1993 : il s’est avéré important de restructurer le statut EPIC de la CEM en SA, suite à une convention de coopération entre cette dernière et l’USAID, dans le cadre du projet de développement du secteur financier : « Financial Monetary Developement » (FMD)
– le 18 Septembre 1995 : la CEM est libérée de la tutelle du Ministère des PTT ainsi que du placement de fonds auprès du Trésor Public par la parution de la loi n° 95/019 qui fait d’elle une Société Anonyme dans le domaine de l’épargne. Ce qui signifie que la CEM pourra devenir un établissement financier à part entière et autonome dans tous les cas que ce soit administratif, financier ou juridique. Néanmoins la restructuration de la CEM, du statut d’EPIC à celui de Société Anonyme, reste encore en phase de transition du fait que le décret d’application de la loi n° 95/019 n’a pas encore été promulgué. Le mois d’Octobre de l’année 1996 a été marqué par l’entrée dans la grande famille de l’Institution Mondiale des Caisses d’Epargnes (IMCE). Cela lui a permis d’échanger certaines expériences avec d’autres établissement d’épargne et ce qui a facilité sa restructuration en SA. Il s’en suit alors la création du produit Compte Spécial Epargne (CSE).
– le 03 Août 1998 : la CEM a été choisie comme étant le premier représentant à Madagascar de l’une des plus grandes institutions financières des Etats-Unis, qui n’est autre que « Western Union » et dont le contrat de représentation a été signé le 20 Novembre 1997. Cela a été possible du fait de l’expérience de la CEM dans le domaine financier et de son implication dans le respect de la qualité du service offert à ses clients.
– le 15 Juin 2001 : la nouvelle loi n° 2001/001 se substitue à la loi 95/019 et autorise la transformation de la CEM en Société Anonyme. Avec le nombre d’actionnaires limité à sept l’Etat serait majoritaire mais la CEM garderait son activité initiale. Ce qui a donné naissance à un nouveau produit qui est le Compte Spécial Retraite (CSR).
-En Juillet 2001 : les relations entre la Paositra Malagasy (PAOMA) et la CEM sont rompues. Cela signifie que la CEM n’utilise plus les agences de la poste pour exercer ses activités, c’est à dire dans la collecte d’épargne.
-le 04 Décembre 2002 : le décret stipulant la réorganisation de la CEM en SA est sorti. Cette dernière entre alors dans une période de transition d’EPIC vers SA.
-le 05 Septembre 2003 : un nouveau Directeur Général a été nommé et un conseil d’administration a été mis en place
-En Juin 2005 : La constitution de la CEM en Société Anonyme (SA) est acquise et dorénavant, elle figure dans le registre de commerce.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LA CEM ET CONTEXTE GENERAL DE L’ETUDE
CHAPITRE 1 : GENERALITES SUR LA SOCIETE CEM
Section 1 : Présentation de la Société
Section 2 : La Direction Financière
Section 3 : Les produits afférents à ses activités
Section 4 : La CEM et son environnement
CHAPITRE 2 : CONTEXTE GENERAL DE L’ETUDE
Section 1 : Aperçu général sur l’Analyse financière
Section 2 : L’analyse financière dans le cadre d’une société
Section 3 : L’analyse financière au sein d’un Etablissement de crédit
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE DE L’EXISTANT SUIVANT LES THEORIES
CHAPITRE 1 : ANALYSE DE LA RENTABILITE DE LA CEM
Section 1 : Analyse du compte de résultat
Section 2 : Détermination et analyse des ratios
Section 3 : Formation du résultat global et détermination de la Capacité d`autofinancement
CHAPITRE 2 : ANALYSE DE LA STRUCTURE FINANCIERE DE LA CEM….
Section 1 : Approche fonctionnelle du bilan
Section 2 : Approche financière du bilan
Section 3 : Analyse financière par la méthode des ratios
TROISIEME PARTIE : PROPOSITION D’AMELIORATIONS DE LA PERFORMANCE
CHAPITRE 1 : CONCERNANT LA RENTABILITE
Section 1 : Accroissement de la valeur ajoutée
Section 2 : Améliorations du rendement du personnel
Section 3 : Proposition d’une nouvelle méthode de travail
CHAPITRE 2 : RECHERCHE D’UNE STRUCTURE FINANCIERE OPTIMALE POUR LA CEM
Section 1 : Réajustement de la marge de sécurité
Section 2 : Augmentation de la solvabilité
CHAPITRE 3 :AMELIORATIONS RETENUES ET RECOMMANDATIONS GENERALES
Section 1 : Améliorations retenues
Section 2 : Recommandations générales
CONCLUSION