Principe de l’évaluation des risques de pollution
La stratégie d’évaluation est inspirée par de nombreux principes et concepts à la base d’autres approches de gestion des risques, en particulier la démarche analyse des risques selon la méthode HACCP comme dans l’industrie alimentaire et le plan de gestion de la sécurité sanitaire de l’eau (PGSSE) selon l’OMS. L’HACCP (Hazard Analysis Critical Control Point) ou analyse des dangers et maîtrise des points critiques est une méthode qui permet:
d’identifier et d’analyser les dangers associés aux différents stades du processus de production ou de traitement d’une denrée alimentaire,
de définir les moyens nécessaires à leur maîtrise,
de s’assurer que ces moyens sont mis en œuvre de façon efficace et effective.
Le système permet d’assurer la sécurité alimentaire basée essentiellement sur la prévention des problèmes de sécurité alimentaires. Il présente de nombreux avantages, tel que la constitution d’une approche systématique couvrant tous les aspects de la sécurité alimentaire, des matières premières au conditionnement, puis à la distribution. Elle permet d’identifier les risques pertinents, liés au Matériel, à la Main d’œuvre, au Milieu, à la Méthode, et aux Matières premières, qu’il convient de maîtriser pour la sécurité des aliments, en fonction de leur sévérité et de la probabilité de leur apparition. C’est à partir de ces avantages qu’on l’a adapté à notre étude d’analyse des risques. Concernant le PGSSE [4], c’est une stratégie définie par l’OMS, qui permet de garantir la sécurité sanitaire de l’eau dans tous les types de réseaux de distribution de l’eau, quelle que soit leur dimension, leur taille ou leur complexité. Il est considéré comme une stratégie globale de gestion des risques à travers le mode de fonctionnement d’un service de production et de distribution d’eau dans le but d’assurer un approvisionnement continu en eau sans risque significatif pour la santé. Ce plan est basé sur la détermination de niveau des risques en utilisant des indices de cotation, et l’élaboration d’une mesure de maîtrise de risques.
Évaluation semi-quantitative utilisant une matrice de cotation
Le processus d’évaluation des risques choisi est une approche semi-quantitative car c’est la méthode la plus appropriée. Elle comprend l’estimation de probabilités de fréquences, de degrés de gravité et de conséquences. Une fois les dangers potentiels et leurs sources identifiés, il convient de comparer les risques associés aux différents dangers et événements dangereux afin de pouvoir définir des priorités pour la gestion des risques et les justifier par des calculs. Bien que de nombreux polluants soient susceptibles de détériorer la qualité de l’EDCH, chaque danger ne mérite pas le même degré d’attention. C’est pour cela qu’on a choisi d’adapter les matrices de cotation qui sont en provenance des examens pratique des industries associées à des jugements dirigés par des experts. Si l’on applique une cotation semi-quantitative, c’est pour classer les mesures de maîtrise des risques en fonction de l’importance des risques.
Mesures de maîtrise des risques au niveau du traitement
Ces mesures peuvent comprendre un prétraitement, des opérations de coagulation, floculation, décantation, une filtration et une désinfection. Il est souvent plus efficace d’investir dans des procédés de prévention de la pollution au niveau du captage plutôt que dans des infrastructures de traitement. On peut mentionner :
– Validation des procédés (produits chimiques, matériaux) de traitement
– Installation d’un générateur de secours électrique
– Réservation et utilisation d’une eau en stock pendant les périodes où la qualité de l’eau brute est médiocre
– Lavage régulière des filtres
– Sécurisation du périmètre de production
CONCLUSION
D’après les résultats d’analyses, l’eau du lac Mandroseza, utilisée pour l’alimentation en eau potable de la Ville d’Antananarivo, présente une qualité acceptable à l’exploitation tant que la majorité des paramètres caractéristiques de celle-ci ne dépassent pas les normes. L’analyse sur terrain a déterminé que la qualité de l’eau du lac est en dégradation. Ce lac est le seul milieu récepteur de toutes les eaux usées et des excrétas provenant des habitations environnantes du bassin versant de Mandroseza. Les résultats d’analyses des échantillons prises au niveau des points de prélèvements montrent que leurs degrés de pollution sont variés ; certaines zones sont plus vulnérables à la contamination microbienne. Cette étude a permis l’assertion de solutions qui consistent à des activités et des processus déployés dans le but de réduire les risques de contamination à tel endroit où il se manifeste. Cependant, malgré le déversement des polluants dans le lac, la JIRAMA ne cesse d’améliorer les traitements nécessaires pour une production d’eau de consommation. Elle garantit à tout moment la qualité de l’eau produite. A présent, un projet d’extension de station est en route à la centrale de Mandroseza II qui a pour objectif de renforcer la capacité de production et améliorer la qualité de l’eau. Grâce aux travaux effectués, elle pourra atteindre 3 900 m3/h, une augmentation qui se ressentira grandement sur le réseau d’eau potable à Antananarivo. La plupart des produits utilisés en traitement d’eau à l’usine sont importés et cela se traduit par une hausse de prix de production. La détérioration de la qualité de l’eau du captage nécessite ainsi l’augmentation de la demande en produits. Pour éviter cela, la prise des mesures et précautions pour la protection du lac est indispensable si on veut préserver l’état actuel de notre ressource. Pour finir, si les technologies de dépollution peuvent répondre aux enjeux de demain, le passage d’une approche curative à une approche préventive reste la meilleure des solutions.
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Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE I : CONTEXTE GÉNÉRAL SUR L’ÉTUDE
I. 1. Présentation de la zone d’étude
I. 1. 1. Localisation et caractéristique du lac Mandroseza
I. 1. 2. Occupation du sol
I. 1. 3. Démographie
I. 1. 3. 1. Nombre de la population en 2016
I. 1. 3. 2. Nombre de la population concernée
I. 2. Présentation de la station de pompage et de traitement de la JIRAMA Mandroseza
CHAPITRE II : MATÉRIELS ET MÉTHODES
II. 1. MATERIELS
II. 2. METHODES
II. 2.1. Méthode de potabilisation
II. 2.1.1. Processus de potabilisation d’eau à l’usine des eaux Mandroseza
II. 2. 1. 1.1. Principe de la potabilisation de l’eau
II. 2. 2. 2. Étapes de la potabilisation de l’eau
II. 2. 2. Analyse des risques de pollution de l’EDCH
II. 2. 2. 1. Principe de l’évaluation des risques de pollution
II. 2. 2. 2. Étapes de l’évaluation
II. 2. 2. 2. 1. Détermination de la qualité de l’eau
a-) Les bactéries coliformes
b-) Les bactéries streptocoques fécaux
c-) Les bactéries sulfito-réductrices
II. 2. 2 .2. 2. Évaluation et caractérisation du niveau de risque
CHAPITRE III : RÉSULTATS ET DISCUSSIONS
III. 1. Présentation et interprétation des résultats
III. 1. 1. Apport de la potabilisation
III. 1. 2. Apport de l’analyse des risques de pollution de l’EDCH
III. 2. Recommandations
III. 2. 1. Mesures de maîtrise des risques au niveau de la ressource en eau
III. 2. 2. Mesures de maîtrise des risques au niveau du traitement
CONCLUSION
ANNEXES
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