Analyse de la performance en réanimation
GENERALITES
Organisation et gestion d’un service de réanimation :
Historique de la réanimation:
La réanimation est apparue au milieu des années 1950. Le concept est né de la dévastatrice épidémie de polio de Copenhague de 1952, qui avait abouti à des centaines de victimes en situation de défaillance respiratoire et bulbaire[8]. Mais le terme réanimation est employé pour la première fois en 1953 par le médecin français Jean Hamburger, pour désigner les moyens permettant d’assurer le retour à l’homéostasie[9].
Max Harry Weil est largement considéré comme le père des soins intensifs modernes. Il avait établi une unité de déchoquage de 4 lits au Los Angeles County/ University of Southern California Medical center aux Etats Unis au début des années 1960[10]. Les soins intensifs ont subi d’énormes changements depuis la création de la spécialité il y a 60 ans, et d’autres changements seront sans doute vu dans les prochaines années[11].
Au plan structurel, la réanimation représente un espace très performant en moyen matériel et personnel mis au service de certains malades ressortissants de disciplines médicochirurgicales nombreuses. Ces malades, si diversifiés, ont en commun la gravité actuelle ou potentielle de leur état et la réversibilité raisonnablement étendue des troubles qui les affectent et les menacent, qu’une surveillance et des soins d’une technicité particulière et d’une spéciale diligence leur soient appliqués. Ces considérations expliquent que, dans les pays anglosaxons, cette discipline soit appelée «médecine des soins intensifs»[12].
Définitions :
Le service de réanimation:
La réanimation est un service médicotechnique de haut niveau, où s’effectue la prise en charge de patients présentant une ou plusieurs défaillances viscérales aiguës mettant ou susceptible de mettre en jeu le pronostic vital à court terme[13].
La réanimation requiert la nécessité de mettre en œuvre de manière prolongée des techniques de prise en charge spécifiques et l’utilisation de dispositifs médicaux spécialisés de traitement. La présence vingt-quatre heures sur vingt-quatre dans le service d’un personnel médical et paramédical dont la formation dans le domaine de la réanimation doit être effective. Quel que soit le cadre dans lequel s’intègre l’activité de réanimation d’un hôpital, le service de réanimation devra être installé dans un espace comportant au moins 8 lits pour être autorisé à ouvrir. Il doit être pourvu en équipe médicale et paramédicale autonome et en matériel médicotechnique affecté et disposé à proximité, au sein ou non de la même entité[13].
Dans l’optique d’une analyse de l’offre de soins et pour préparer une planification mieux adaptée à la réalité des besoins et des pratiques, on peut distinguer trois types de structures :
- Services de Réanimation Médicale
Ils prennent en charge au titre de la réanimation l’ensemble des patients relevant des disciplines médicales ; ils peuvent néanmoins comporter une part de patients ayant bénéficié d’une intervention chirurgicale. - Services ou Unités de Réanimation Chirurgicale
Ils prennent en charge au titre de la réanimation des patients relevant des disciplines chirurgicales. Ils peuvent néanmoins comporter une part de patients qui n’ont pas bénéficié d’intervention chirurgicale. Ces services ou unités doivent être rattachés à un département ou un Service d’Anesthésie Réanimation Chirurgicale ou faire l’objet d’une convention avec un service d’anesthésie réanimation chirurgicale, en vue de l’optimisation des moyens disponibles, notamment dans le cadre de la garde médicale. - Services de Réanimation Médicochirurgicale (polyvalente)
Ils prennent en charge indifféremment des patients issus des disciplines médicales ou chirurgicales. - Services ou Unités de Réanimation Pédiatrique médicale, chirurgicale ou polyvalente
Reçoivent plus spécifiquement des enfants d’âge compris entre 0 et 15 ans. Les critères doivent être définis par la spécialité. Les services ou unités de réanimation chirurgicale doivent être rattachés à un service d’anesthésie réanimation chirurgicale.
Organisation générale du service:
Le service doit être dirigé par un médecin et un cadre soignant ayant compétence et autorité dans la discipline et reconnus par ses pairs et l’administration.
Le conseil de service:
Tout service de réanimation doit avoir un conseil de service se réunissant, au moins, deux fois par an. L’ordre du jour doit être défini avant la réunion et affiché. Le conseil doit avec le chef de service et le cadre responsable, participer à la définition de l’organisation et de la politique du service. Les comptes rendus des séances doivent être affichés dans le service et adressés à l’administration[13].
Le projet de service :
Il doit être écrit, clair et aussi complet que possible. Ce projet est réalisé par le chef de service et le cadre responsable en accord avec le conseil de service. Il doit dans le cadre des missions de l’établissement, préciser la mission du service de réanimation, ses objectifs, les moyens indispensables à ses missions, son organisation, enfin les moyens d’évaluation de la réalisation de ces missions. Les missions concernent notamment le type de malade à prendre en charge et les limites de cette prise en charge. Elles précisent si le service est polyvalent c’est-à-dire médico-chirurgical ou à orientation plus médicale ou plus chirurgicale, s’il prend en charge les patients adultes et enfants ou s’il se confine dans des limites d’âge précises, s’il est ouvert sur un secteur ou une zone sanitaire ou s’il ne dessert que le seul établissement où il est situé.
De la précision de ces missions, découle la majorité des éléments de l’organisation : architecture, nombre et type de personnel, matériel, les relations avec le reste de l’établissement de santé et les établissements voisins.
Le but essentiel de l’organisation étant de définir les moyens et les modes de fonctionnement les plus aptes à assurer les soins des malades définis par les missions, au mieux des risques et de leur dignité.
MATERIELS ET METHODES
Cadre de l’étude :
Notre étude s’est déroulée au Département d’Anesthésie-Réanimation et Médecine d’Urgence (DARMU) plus spécifiquement dans le service de Réanimation polyvalente du Centre Hospitalier Universitaire Gabriel Touré (CHU GT) de Bamako.
L’hôpital Gabriel Touré fait partie des hôpitaux nationaux de la république du Mali. Il s’agit d’un ancien dispensaire situé dans la commune III du district de Bamako. Il a été érigé en institution hospitalière le 17 février 1959 et doit son patronyme à un étudiant du même nom décédé des suites de la peste contractée auprès d’un de ses malades. Il s’agit d’un CHU de 3eme niveau. Le CHU GT est situé au centre administratif de la ville de Bamako en commune III. Il est limité à l’est par le quartier de Médina Coura, à l’ouest par l’Ecole Nationale d’Ingénierie (ENI), au nord par l’Etat-major des Armées et au sud par la gare du chemin de fer.
Organisation et fonctionnement du service de réanimation du CHU Gabriel Touré:
La réanimation telle que conçue au CHU Gabriel Touré, et contrairement à ce que l’on constate dans certains pays d’Europe et d’Amérique où elle est spécialisée, est une réanimation polyvalente. En effet, elle recevait des malades des différents services d’hospitalisation de l’hôpital, du bloc opératoire et des urgences. Elle a reçu également des malades évacués des autres CHU et formations sanitaires de la ville (publiques comme privées), parfois de l’intérieur du pays, de formations sanitaires d’opérations militaires étrangères, voire de pays limitrophes (Guinée Conakry principalement). Elle intervenait également chaque fois que cela était nécessaire dans les autres services de l’hôpital.
Le service fonctionne 24H/2. Cependant les activités de la journée débutaient à 7 h 30 du matin par le staff et prenaient fin à 16 h mais, les internes assurant la garde commençaient les activités de la garde immédiatement après la visite supervisée par le chef de service.
L’équipe de garde des infirmiers et des aides-soignantes commençaient les activités de garde de 15h au lendemain à 7h et bénéficiaient à cet effet d’un repos compensateur de 48 heures. Les activités du matin étaient assurées par une équipe qui commençait depuis 7h assurant ainsi la permanence jusqu’à 15h.
Toutes ces deux équipes de garde sont sous la direction d’un senior.
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Table des matières
I. INTRODUCTION
II. OBJECTIFS
2.1. Objectif principal
2.2. Objectifs spécifiques
III. GENERALITES
1. Organisation et gestion d’un service de réanimation
1.1. Historique de la réanimation
1.2. Définitions
1.2.1. Le service de réanimation
1.2.2. Les unités de soins intensifs
1.2.3. Les unités de surveillance continue
1.3. Organisation générale du service
1.3.1. Le conseil de service
1.3.2. Le projet de service
1.3.3. Architecture
1.3.4. Gestion des ressources humaines
1.4. Organisation des soins
1.4.1. Critères d’admission
1.4.2. Soins médicaux
1.4.3. Soins infirmiers
1.4.4. Outil de mesure de la charge de travail
1.4.5. Outils de l’organisation
1.5. Matériel et consommable
1.6. Gestion économique
1.7. Communication
2. Analyse de la performance en réanimation
2.1. Létalité et morbidité
2.2. Durée moyenne de séjour
2.3. Le Volume d’activités
2.4. Notoriété
2.5. Infections nosocomiales
2.6. Taux d’occupation moyenne des lits (TOM)
2.7. Intervalle de rotation des lits (I.R.O. T)
2.8. Les indicateurs de qualité
IV. MATERIELS ET METHODES
4.1. Cadre de l’étude
4.2. Organisation et fonctionnement du service de réanimation du CHU Gabriel Touré
4.3. Les locaux
4.4. Equipements
4.5. Personnel
4.6. Type d’étude
4.7. Critères d’inclusions
4.8. Critères de non inclusions
4.9. Collecte des données
4.10. Analyse statistique et traitement de texte
4.11. Variables étudiées
V. RESULTATS
1. Données sociodémographiques
2. La période d’admission
3. La provenance
4. Données cliniques à l’admission
5. Les différentes pathologies
6. Prise en charge spécifique en réanimation
7. Evolution
8. Létalité et facteurs de morbi-létalités
VI. COMMENTAIRES & DISCUSSION
1. Méthodologie
2. Données sociodémographiques
3. Provenance des patients
4. Type de pathologies
5. Conditionnement
6. Traitement
7. Evolution
8. Indicateurs d’utilisation des ressources et activités du service
9. Létalité et facteurs de morbi-mortalité
VII. CONCLUSION
VIII. RECOMMANDATIONS
IX. BIBLIOGRAPHIE
X. ANNEXES
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