Analyse de la pauvrete aux comores

La notion de pauvreté constitue l’un des problèmes qui préoccupe le monde entier, plus particulièrement les pays les moins avancés. Ces pays sont caractérisés par leurs retards au développement économique et social et par une dégradation des conditions de vie de leur population. Ils ont des difficultés à l’accès aux services sociaux de base comme l’éducation, la santé et l’eau potable ainsi qu’aux services économiques comme l’agriculture, industrie, infrastructure, … etc. Alors, la pauvreté peut se définir par la non-satisfaction de ces besoins socio-économiques fondamentaux.

La pauvreté est centrée sur les faibles revenus reçus par certains groupements familiaux. D’où la détermination du seuil de la pauvreté pour mesurer la pauvreté. Dans un autre sens, la pauvreté étant considérée comme la misère. Mais il est vraiment difficile de formuler une définition objective de la misère. Les recherches menées pour relier la misère à ses manifestations propres (faim, malnutrition grave, analphabétisme, habillement et habitat) ne sont pas concluantes.

Pendant les années 80, la stabilité économique est considérée comme la condition garantissant une croissance de long terme. C’est dans ce cadre que les organismes internationaux ont donc mis l’accent dans un premier temps sur le rétablissement des équilibres macroéconomiques, au moyen des Plans d’Ajustement Structurels (PAS). Cependant, la prise en considération croissante de l’aspect social du développement ainsi que les coûts importants des PAS en termes humains (chômage croissant, paupérisation des populations) ont fait apparaître la nécessité de repenser les stratégies de lutte contre la pauvreté.

caractéristique de l’économie des Comores

Présentation des Îles Comores 

Situation géographique
L’Union des Comores fait partie des Petits Etat Insulaires en Développement (PIED). Alors, l’archipel des Comores est un ensemble discontinu, constitué de quatre iles principales situées à l’entrée septentrionale du canal de Mozambique entre le Mozambique et la Tanzanie à l’ouest et Madagascar à l’est et au sud. Il compte une superficie totale de 2.236 Km2 repartie inégalement selon les quatre îles : Grande Comore (1.148km2 ), Anjouan (424Km2 ), Mohéli (290Km2 ) et Mayotte (374Km2 ). Le pays exerce sa souveraineté réelle sur les trois premières îles, la quatrième île (Mayotte) est restée sous l’administration française.

Ses origines volcaniques confèrent à cet Etat archipel un relief contrasté ne laissant que peu de place aux plaines, limitant ainsi les surfaces cultivables. Cependant, les sols de ces iles, dérivant des matériaux volcaniques ont comme trait commun leur fertilité.

Situation démographique
Quant à la situation démographique, le recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) réalisé en 2003 donne 575660 habitants pour les trois îles dont un peu plus de la moitié sont des femmes. L’augmentation de la population est significative avec un taux de croissance annuel de 2,1%. Une autre caractéristique de la population comorienne est son extrême jeunesse. Cette dernière présente d’énormes défis au pays, surtout dans la prise en charge de la jeunesse en matière d’éducation, de la santé, de nutrition, de formation professionnelle, d’emploi et de loisir.

Contexte politique

Les Comores ont connu depuis 1997 une situation politique tourmentée, marquée par un certain nombre des crises majeures qui ont déterminé et conditionné la mise en place du cadre institutionnel actuel. L’instabilité politique des Comores est marquée par trois crises majeures. La première crise est une crise séparatiste marquée par la sécession de l’île d’Anjouan qui a autoproclamé son «indépendance» le 3 Aout 1997 et instauré « l’Etat d’Anjouan ». Cette sécession avait plongé le pays dans une longue période d’incertitude politique et institutionnelle qui a menacé, à un moment donné, l’existence même des Comores en tant qu’Etat- nation. Alors, Anjouan a vécu, durant pratiquement trois années, des situations difficiles avec un débarquement raté de l’armée fédérale, plusieurs affrontements internes opposant les différents clans séparatistes et un embargo décidé par l’UA à son encontre. Cette situation a sérieusement déstabilisé l’économie fragile de l’île et contribué à détériorer les conditions de vie, déjà difficiles, de ses habitants.

La deuxième crise est une crise institutionnelle puis que dans la nuit du 29 au 30 Avril 1999, l’armée a pris le pouvoir dans le pays. Elle a promulgué une charte constitutionnelle aux termes de laquelle son chef de l’Etat –major assumait les fonctions de l’Etat. La troisième est une crise identitaire puisque l’irrédentisme anjouanais a fait voler en éclats les fondements de la nation comorienne et les bases de la république. Ce n’est qu’en février 2001 que le gouvernement a entamé un processus de réconciliation avec la signature des accords de Fomboni. Ces derniers ont permis l’adoption, par référendum en décembre de la même année, une loi fondamentale instituant un nouvel ensemble comorien dénommé « Union des Comores » au sein duquel chaque île jouit d’une large autonomie et dispose d’une constitution propre.

Structure économique du pays 

Les Comores font partie des pays les moins avancés et de petit Etat insulaire ayant un PNB par habitat estimé à 450$ (dollars) et un taux de croissance économique particulièrement faible (2% par an). Une économie insulaire qui constitue un facteur de hausse de coût de production et prix des importations. La situation actuelle du développement des Comores est, en grande partie, tributaire des performances d’une économie à très faible potentiel de croissance et souffrant de nombreux déséquilibres. Le pays dispose des ressources naturelles limitées, des économies d’échelles réduites, d’un marché intérieur limité et fragmenté, de capacité institutionnelles faibles et d’une base d’exploitation étroite, ce qui le rend, particulièrement vulnérable aux chocs exogènes. Cette économie se caractérise, entre autres choses, par trois secteurs : secteur primaire, secteur secondaire et secteur tertiaire.

Les produits de rente 

Ils concernent les produits d’exportations et contribuent à la formation du PNB et aux recettes de la nation. Les Comores exportent des épices, poivres, copra mais ils exportent, plus particulièrement, des clous de girofle, vanille ainsi que des huiles essentielles d’ylang-ylang.

La vanille : la filière de la vanille évolue dans un contexte international morose. La culture et la commercialisation de ce produit rythment, dans une large mesure, la vie économique de ce pays. Longtemps, principal produit générateur de revenu du pays, la vanille des Comores traverse une situation difficile depuis 2003. La baisse de prix d’achat a un impact négatif sur la production. Aujourd’hui, la vanille se heurte à plusieurs concurrents notamment, l’île de Madagascar et de l’Indonésie. Avec la faiblesse persistante du prix de ce produit depuis 2003, de nombreux opérateurs de la filière se sont retiré, avec comme conséquence, la baisse de la production.

Le girofle : la récolte de ce produit a une potentialité de 2000t/an. Le marché de girofle est très instable à cause de ses multiples concurrents de l’océan indien, notamment, l’archipel de l’Indonésie, la Grande Île et l’île de la Réunion. Cependant, au début de l’année 2007, ce produit a bénéficié une demande extérieure soutenue et d’un bon réseau de distribution, permettant d’écouler la production ainsi que la constitution de stocks.

L’ylang-ylang : les Comores, premier producteur mondial d’essence d’ylang-ylang fournissent cinq qualités :
➤ L’extra supérieur ;
➤ L’extra ;
➤ La première ;
➤ La deuxième ;
➤ La troisième ;

Et cette production est réalisée dans l’île d’Anjouan. Cependant, le développement de la production est freiné par le vieillissement des plantations qui datent de la colonisation. Alors la production d’ylang-ylang n’augmente pas et reste stagner.

La pêche 

Les Comores disposent d’importantes ressources halieutiques, mais la pêche est toujours de nature artisanale. Elle emploie 6% de la population et contribue à 21% au PIB. Elle est une source importante de la protéine animale dans la mesure où elle satisfait une part importante de la consommation intérieure de protéine. Jusqu’en 1985, la pêche aux Comores était purement traditionnelle, dominée principalement par des petites pirogues à balançoire. L’absence d’équipement et la méconnaissance des techniques appropriées à cette activité empêchaient l’exploitation efficace des ressources halieutiques. Grâce à certains progrès réalisés ces dernières années, l’accroissement de la production nationale qui est passé de 6000 tonnes en 1985 à 16200tonnes en 2004, entraine l’arrêt des importations de poisson de consommation courante.

Malgré l’augmentation de la population, l’accroissement du nombre des pêcheurs et la motorisation de pirogues ces dernières années, la production reste inférieure aux besoins nationaux. L’absence d’équipement de conservation, les délestages quotidiens, l’absence d’un système de sécurité en mer, le pays se trouve en difficulté de commercialiser les produits de pêche.

L’élevage
L’élevage joue un rôle non négligeable dans l’économie comorienne et il contribue à 8% au PIB. Les éleveurs augmentent leur revenu en améliorant la productivité de leurs animaux qui donnent plus rapidement et en plus grande quantité de la viande et du lait. Cette situation est observée dans la région de Nioumakélé à Anjouan et Itsamia à Mohéli.

On observe une tendance à une spécialisation par île : élevage laitier bovin à Anjouan et élevage caprin à Mohéli, Grande Comore étant importatrice d’animaux vivants. Le troupeau est estimé à 43200 bovins, 18000 ovins et 113000 coprins, 170850 volailles, se développant régulièrement, mais reste ce pendant très en deça des besoins de l’archipel. L’élevage comorien est peu encadré : les services techniques du ministère ne sont plus fonctionnels ; seule une ONG nationale, ACTIV avec son réseau vétérinaire, ASPSA (Association des Professionnels de la Santé Animale) prend en charge l’approvisionnement en vaccins et médicaments, les soins curatifs et préventifs des animaux et la vulgarisation. Malgré les efforts déployés au cours des deux décennies, le secteur n’arrive pas à satisfaire la demande intérieure en œufs et en chairs. Le pays est obligé d’importer ces produits pour essayer de satisfaire les besoins de la population.

Secteur secondaire 

L’industrie est apparentée plus à de l’artisanat qu’à une véritable industrie et contribue à 11% au PIB. Le secteur souffre de certains handicapes notamment, l’étroitesse du marché local, le problème de l’électricité et de l’eau, insuffisance d’infrastructures industrielles, le coût élevé de transport, une main-d’œuvre peu qualifiée et une absence d’un plan directeur de relance. Ainsi, les établissements ont une taille souvent modeste et se consacrent essentiellement à la transformation des cultures de rentes (conditionnement de la vanille, distillation de plantes à parfum) et au secteur du bâtiment et travaux public (concassage de lave, construction immobilière). L’industrie pouvait jouer un rôle pour développer l’agriculture. Cependant, l’industrialisation et essor rural doivent aller de pair. L’industrie peut fournir à l’agriculture des intrants, et particulièrement, des engrais et du matériel agricole simple qui élève la productivité du secteur, autrement dit, il peut constituer un secteur moteur.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : ANALYSE DE LA PAUVRETE AUX COMORES
CHAPITRE I : PRESENTATION GENERALE DE L’ECONOMIE
SECTION I : CARACTERISTIQUES DE L’ECONOMIE
SECTION II : EVOLUTION STRUCTURELLE DE L’ECONOMIE
SECTION III : SITUATION MACROECONOMIQUE
CHAPITRE II : ANALYSE DES CONDITIONS DE VIE DE LA POPULATION ET DE LA PAUVRETE
SECTION I : APPROCHE DE LA PAUVRETE
SECTION II : LES CAUSES DE LA PAUVRETE
SECTION III : L’EFFET DES INEGALITES
CHAPITRE III : RELATIONS ENTRE LE MARCHE DU TRAVAIL ET LA PAUVRETE
SECTION I : CARACTERISTIQUES DE L’OFFRE DU TRAVAIL
SECTION II : STRUCTURE DUALISTE DE L’ECONOMIE ET LE SYSTEME PRODUCTIF
SECTION III : CHOMAGE ET PAUVRETE
DEUXIEME PARTIE : POLITIQUE DE RELANCE ECONOMIQUE ET DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETE
CHAPITRE I : CROISSANCE ET DEVELOPPEMENT
SECTION I : CROISSANCE ET PAUVRETE
SECTION II : DEVELOPPEMENT ET PAUVRETE
SECTION III : EFFETS DE LA SANTE ET DE L’EDUCATION SUR LE DEVELOPPEMENT
CHAPITRE II : ENJEUX DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETE
SECTION I : NOUVELLES STRATEGIES DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETE (CAS DU DSCRP)
SECTION II : DEVELOPPEMENT DES SECTEURS PRIORITAIRES
SECTION III : FOURNIR DES INFRASTRUCTURES ET SERVICES DE BASE
CHAPITRE III : LES PROJETS EN COURS D’EXECUTION POUR REDUIRE LA PAUVRETE
SECTION I : COORDINATION DES BAILLEURS DE FONDS
SECTION II : PROGRAMME DES INVESTISSEMENTS PUBLICS (PIP)
SECTION III : LES PROJETS DE SOUTIEN AUX SERVICES (PSS)
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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