Analyse de la gestion du temps d’occupations et de son incidence sur les revenus des femmes

L’agriculture est le moteur de la croissance économique et constitue la principale source de subsistance de plusieurs pays du monde, notamment d’Afrique et en particulier du Burkina Faso. Elle procure en plus de la nourriture, des revenus qui permettent aux ménages de se prendre en charge et aussi de favoriser le développement des pays à vocation agricole (MAHRH, 2008 ; BARAKA et al. 2015). Au Burkina Faso, l’activité agricole est le principal secteur d’occupation de la population. Elle contribue pour 31 % au produit intérieur brut (PIB) et occupe 85 % de la population (INSD, 2008 cité par LANKOANDE et al. 2011). Cependant, cette activité est tributaire des conditions pédoc1imatiques. En effet, nous pouvons noter une répartition inégale de la pluviométrie sur l’ensemble du territoire. De plus, la fertilité des sols varie d’une zone à une autre. Le plateau central qui est une zone faiblement arrosée, possède des sols pauvres, tandis qu’au Sud et à l’Ouest, la pluviométrie est acceptable, présentent des sols fertiles (RGPH, 2006). En plus des contraintes climatiques, l’agriculture burkinabè est faiblement mécanisée. En effet, les producteurs agricoles du Burkina Faso sont faiblement équipés (RGA, 2012). Les outils de travail traditionnels sont toujours les plus utilisés. Ce qui influence énormément le niveau de la productivité et notamment les revenus des producteurs.

Avec une population d’environ 17 322 796 habitants, le Burkina Faso est un pays agricole dont 51,8 % de la population est composée de femmes dont la grande majorité (78 %) réside en milieu rural (INSD, 2013). Les femmes sont beaucoup impliquées dans les activités agricoles et constituent l’essentiel de la main d’œuvre dans des exploitations agricoles familiales. Dans les pays en développement, 43 % de la main d’œuvre agricole sont constituées de femmes (FAO, 2011). Durant la saison des pluies, elles mènent plusieurs types d’activités, notamment les travaux domestiques, champêtres, le commerce et la transformation. Les emplois du temps de la femme varient suivant les jours et les périodes de l’année (RGA, 2012). La saison pluvieuse constitue la période d’intenses travaux chez les femmes, compte tenu de la pratique des activités agricoles qu’elles mènent, outre les activités domestiques et commerciales.

Le pays reste l’un des plus pauvres au monde et notamment d’Afrique. L’indice de la pauvreté était de 46,7 % en 2009 avec une forte incidence en milieu rural (INSD, 2013). En 2003, elle était de 52,3 % en milieu rural contre 19,9 % en milieu urbain (INSD, 2003). De plus, les femmes sont beaucoup plus touchées par la pauvreté que les hommes. En effet, selon le Ministère de la promotion de la femme, 52 (% des femmes du Burkina Faso, vivaient en dessous du seuil de pauvreté en 2003 (MPF, 2004). Afin d’améliorer leurs revenus, les femmes s’intéressent de plus en plus à la production agricole et surtout à la production des cultures de rente destinées pour la plupart à l’exportation et qui procurent des revenus importants au producteur (CHALEARD, 2003). Les cultures les plus pratiquées par les femmes sont, entre autres, le petit poids, le soja, le sésame, l’arachide, le niébé, le coton et les cultures maraîchères (RGA, 2012).

Cependant, les femmes productrices exploitent des terres qui ne sont pas généralement de bonne qualité. Elles sont soumises à un régime foncier instable, dû au fait qu’elles sont rarement propriétaires terriennes (FAO, 20 Il). En plus, elles ne disposent pas de moyens techniques pour mener les activités agricoles. La plupart des services de vulgarisation et d’encadrement s’intéressent plus aux hommes qu’aux femmes. Elles ne disposent pas d’intrants en quantités suffisantes (engrais, semences améliorées, matériel) pour les activités agricoles (FAO, 20 Il). Elles sont aussi confrontées aux problèmes de prise de décisions, de non-accès aux facteurs de production, de formation et d’accès au bétail (DEMBELE, 2010 et FAO, 2011). Elles emploient rarement les innovations agricoles, ce qui aboutit à des faibles rendements agricoles, comparativement à ceux obtenus par les hommes (FAO, 2011).

Emploi du temps de la femme

Au Burkina Faso, les femmes rurales mènent plusieurs activités qui sont entre autre les activités domestiques, agricoles, de transformations et commerciales. Leurs emplois de temps sont fonction de l’exécution de ces différentes activités et varient suivant les jours et la période de l’année. Selon OUEDRAOGO (1987), les travaux ménagers occupent 30 % du temps des femmes. Dans les familles polygames, ces dernières se partagent les tâches domestiques (OUOBA et al. 2003).

Les femmes sont souvent très chargées et ont par conséquent une journée très longue (FAO, 2011). Le mois de juin correspond à la période d’intenses activités, aussi bien chez les femmes que chez les hommes (RGA, 2012). En effet, cette période correspond au début de la saison hivernale et les femmes doivent associer les travaux champêtres, domestiques et souvent les activités commerciales (RGA, 2012). Elles interviennent dans les travaux champêtres de leurs époux. Elles consacrent leurs temps libres à la réalisation des activités génératrices de revenus, notamment les activités de transformation, le commerce et les activités agricoles dans leurs champs individuels (RGA, 2012). Dans ces conditions, elles ne peuvent pas participer aux séances de vulgarisation et de formation dans le domaine agricole (ROMERO et al. 2011).

Activités et occupations des femmes 

Femmes et activités agricoles

Au niveau national, les femmes constituent 52 % des actifs agricoles et jouent un rôle déterminant dans la production agricole (RGA, 2012). Elles interviennent fortement dans les activités agricoles aux côtés de leurs époux. Les superficies emblavées par les hommes sont généralement plus importantes que celles des femmes. Les hommes diversifient davantage leurs productions et mettent surtout l’accent sur les cultures de rente qui rapportent plus de revenus. Ainsi le coton est la principale culture de rente au Burkina Faso (GUISSOU et ILBOUDO, 2012) et nécessite plus de main d’œuvre et d’intrants. Sa production se fait sur de grandes superficies et les femmes y sont beaucoup impliquées. Elles participent aux semis, aux sarclages, aux désherbages, aux récoltes et au stockage des récoltes. Elles assurent l’essentiel de la transformation des produits agricoles bruts en produits consommables et à leurs commercialisations (RGA, 2012).

Elles possèdent de plus en plus des parcelles personnelles qu’elles exploitent pour améliorer leurs conditions de vie. Ainsi sur l’ensemble du territoire, 37,4 % des femmes possèdent des parcelles dont 22,2 % se localisent dans la région des Hauts Bassins (RGA, 2012) où se situe notre zone d’étude. Les femmes constituent l’essentiel de la main d’œuvre dans les exploitations agricoles (BAD, 2015). Malgré les occupations domestiques et ménagères, elles s’intéressent davantage à la production agricole sur des champs individuels, dans le but d’une diversification de leurs sources de revenus, voire l’amélioration de leurs conditions socioéconomiques. Elles exploitent de petites superficies avoisinant 0,5 ha en moyenne (OUOBA et al. 2003), sur lesquelles elles pratiquent les cultures vivrières, de rente et aussi les spéculations maraîchères (OUEDRAOGO, 2012). Les cultures qui sont les plus pratiquées par les femmes sont le soja, le souchet, le voandzou, le taro, l’arachide, le riz, le sésame, le coton, le niébé et les cultures maraichères (RGA, 2012).

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I: REVUE DE LITTERATURE
1.1. EMPLOI DU TEMPS DE LA FEMME
1.2. ACTIVITES ET OCCUPATIONS DES FEMMES
1.3. SOURCES DE REVENUS DES FEMMES
1.4. PARTICIPATION DE LA FEMME DANS LES CULTURES MONETAIRES
1.5. PARTICIPATION DES FEMMES DANS LES CULTURES VIVRIERES ET MARAICHERES
1.6. PARTICIPATION DES FEMMES DANS LES FILiERES FRUITS ET LEGUMES
CHAPITRE II: METHODOLOGIE
2.1. CADRE DE L’ETUDE
2.2. PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
2.3. COLLECTE DES DONNEES
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION
3.1. CARACTERISTIQUES SOCIO-DEMOGRAPHIQUES DES FEMMES ENQUETEES
3.2. ACTIVITES DES FEMMES
3.3. EVALUATION DES REVENUS DE LA FEMME
3.4. ETATS DES RICHESSES DE LA FEMME
3.5. REVENU DE LA FEMME ET SEUIL DE PAUVRETE
3.6. DISCUSSION
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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